1-The Armenian Superhero 1.59*/**
2-Stand Up 3.32***
3-Forcefield 1.05**
4-Watching 1.01*
5-Man in the Mirror 1.08*
6-A Punch in the Chest 0.45**
7-Roof Jump 1.31 **/#
8-Time to Engage 0.26*
9-Stabbing-Morphine 1.56**/***
10-I'm Kick Ass 1.16*
11-Famous 2.22*/##/**/#
12-A Friend Like You 0.43**
13-Walk To Rasul's 0.58****
14-Trick or Treat? 2.43**/#
15-Leaving Rasul's 1.18##
16-Hit Girl & Big Daddy 2.39##
17-Damon & Marcus
Comic Book 3.24*/##
18-I Miss You Both 1.40##/#
19-Hunting Kick Ass 1.04*
20-MistMobile 1.40*
21-Big Daddy Kills 2.50##
22-One Last Time 0.57**
23-Sleepover 1.57**
24-To Brooklyn Bridge 1.42**
25-Safehouse-Ambush 2.34##
26-Showtime Pt 2. (It's Only
the End of the World) 2.25##
27-Nightvision 1.57##
28-Strobe (Adagio in D Minor) 2.02##
29-Big Daddy Dies 1.33*/##
30-Hit Girl Drives Home 1.42##
31-Marshmallows 1.12##
32-Choose Your Weapon 1.26#
33-You Got Five Minutes 0.35**
34-No Power, No Responsibility 1.16*
35-The Corridor 1.16##
36-Kitchen Stand Off 1.19##/#
37-The Fight 3.12*/##/**/#
38-Flying Home 1.49*/##
39-True Identity 1.39*

*Composé par Henry Jackman
**Composé par Marius De Vries
***Composé par The Prodigy
****Composé par Danny Elfman
#Composé par Ilan Eshkeri
##Composé par John Murphy

Musique  composée par:

Henry Jackman

Editeur:

Polydor No Number

Produit par:
Henry Jackman

Artwork and pictures (c) 2010 Lionsgate. All rights reserved.

Note: ****
KICK ASS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Henry Jackman
Film de super-héros trash et totalement déjanté, « Kick Ass » raconte l’histoire d’un jeune lycéen américain, Dave Lizewski (Aaron Johnson), qui se passionne pour l’univers des comics, jusqu’au jour où il décide de devenir lui-même un super-héros nommé Kick Ass, alors qu’il ne possède aucun pouvoir ni aucune aptitude physique particulière. A la suite de sa première mission, l’adolescent atterrit à l’hôpital mais ne renonce pas pour autant à sa mission. De retour dans les rues de sa ville, Dave alias Kick Ass parvient à sauver la vie d’un homme agressé par une bande d’individus en pleine rue. C’est ainsi que notre héros devient une célébrité médiatique alors que son exploit est filmé par des témoins et que la vidéo atterrit sur YouTube. Kick Ass croise alors la route d’un duo de super-héros professionnels et lourdement armés, Big Daddy (Nicolas Cage) et sa fille Hit-Girl (Chloë Moretz), qui déciment ensemble avec violence les rangs des gangsters de la ville, provoquant alors la colère d’un mafieux nommé Frank D’Amico (Mark Strong). Ce dernier finit alors par prendre Kick Ass au sérieux et le considère alors comme le nouvel ennemi à abattre. Réalisé par le britannique Matthew Vaughn, « Kick Ass » s’inspire de la série de comics conçue par le scénariste Mark Millar et le dessinateur John Romita Jr, publiée aux Etats-Unis depuis 2008. Sorti en 2010, le film de Matthew Vaughn créa la surprise et renouvela le genre du film de super-héros en jouant la carte du décalage et du détournement total des codes et des conventions du genre. Bien éloigné du style familial et accessible des productions Marvel habituelle, « Kick Ass » est une pure réussite sur plus d’un point, le film brillant par son mélange d’humour trash osé, d’ultra violence rarissime pour un film de super-héros et de références geeks/cinématographiques en tout genre. « Kick Ass » parodie ainsi à plusieurs reprises quelques classiques du genre tels que le « Batman » de Tim Burton (1989) ou « Condorman » de Charles Jarrott (1981), sans oublier quelques clins d’oeil au « Spiderman » de Sam Raimi. Certaines scènes semblent aussi faire directement référence à la culture geek et plus particulièrement à l’univers des jeux vidéo et des FPS (jeux de tir subjectifs). L’interprétation reste elle aussi au niveau de l’entreprise : le jeune Aaron Johnson, véritable révélation du film, campe un Kick Ass brillant, entouré de pointures telles que Nicolas Cage ou Mark Strong, devenu le nouveau spécialiste des rôles de bad guy hollywoodiens. Mais la plus grande surprise du casting reste sans aucun doute la jeune Chloë Moretz, interprète de Hit-Girl dans le film, et qui se voit étonnamment confier dans le film quelques unes des scènes gores les plus violentes et les plus sanguinaires - certaines scènes dans lesquelles on aperçoit la jeune fille de 13 ans massacrer avec autant de violence des malfrats dans le film risquent d’en mettre plus d’un mal à l’aise. Divertissement trash redoutablement mis en scène, bourré d’idées et de prises de risque, « Kick Ass » est un film réjouissant, une histoire de super-héros sombre, trash et ultraviolente, un film totalement irrévérencieux, jubilatoire et insolent, qui doit autant à « Batman » qu’au « Kill Bill » de Quentin Tarantino, aux comics et aux jeux vidéo. « Kick Ass » reste donc une belle réussite dans son genre, le film étant quasiment devenu à lui tout seul une référence majeure de la pop-culture américaine de l’année 2010.

La partition orchestrale du long-métrage de Matthew Vaughn a été confiée à une équipe de compositeurs réunissant Henry Jackman, Marius De Vries, John Murphy, Ilan Eshkeri et même Danny Elfman, qui signe un morceau sur la BO du film (sans oublier l’excellente chanson originale de Mika, « Kick Ass (We Are Young) », pour le générique de fin). Ce n’est pas la première fois que des compositeurs d’horizons divers travaillent ensemble sur un même film : on se souvient ainsi du cas de « Spy Kids » de Robert Rodriguez, qui réunissait déjà à son époque une pléiade de compositeurs aux styles éclectiques et variés. La musique de « Kick Ass » tire donc son épingle du jeu en offrant le meilleur de chaque musicien pour un résultat musical somme toute étonnamment cohérent et maîtrisé de bout en bout. Le score de « Kick Ass » tire son épingle du jeu grâce à une variété d’ambiances, et un thème principal héroïque et mémorable associé au héros tout au long du film. L’introduction de « The Armenian Superhero », signée Henry Jackman, débute de façon solennelle sous la forme d’une fanfare avant d’être interrompue ironiquement par un crash sur une voiture. La musique de « Kick Ass » ne manque effectivement pas d’humour, mais c’est avant tout son fun totalement décomplexé et assumé qui attirera ici notre attention. Marius De Vries apporte sa contribution dans le sympathique pop/rock de « Forcefield » tandis que Jackman revient dans « Watching » avec ses cordes annonçant les premières notes du thème principal de Kick Ass. Le compositeur pastiche le « Superman » de John Williams dans « Man in the Mirror », alors que l’on voit Dave s’entraîner à devenir Kick Ass devant son miroir. Ici aussi, place à l’humour et à la parodie avec une superbe fanfare héroïque à mi-chemin entre John Williams et Michael Kamen, dans la plus pure tradition du genre. Surfant sur la vague des pastiches, Marius De Vries nous offre même un bref moment de romantisme et de lyrisme pur dans le raffiné « A Punch In The Chest », dont le titre est en totale contradiction avec le romantisme langoureux du morceau. N’oublions pas non plus le rock symphonique savoureux de « Roof Jump », alors que le thème de Kick Ass fait une nouvelle apparition dans une forme plus puissante et triomphante. « Time To Engage » annonce alors les débuts de Kick Ass dans les rues de la ville avec le retour de la fanfare à la John Williams, tandis que « Stabbing/Morphine » contre-attaque avec un style synthético-orchestral plus percussif et agressif. Impossible de résister alors à l’enthousiasme grandiose de l’envolée thématique solennelle de « I’m Kick Ass ».

La musique de « Kick Ass » contribue alors à l’humour du film et au caractère parodique du film de Matthew Vaughn, jouant et détournant un à un les codes des musiques traditionnelles de film de super héros, avec un thème omniprésent, souvent accompagné de sa fanfare héroïque digne d’un « Superman ». C’est le début de la célébrité de Kick Ass dans « Famous », où notre héros débutant devient très vite connu grâce à ses vidéos diffusées sur internet. Marius De Vries reprend alors le mélange orchestre/synthétiseurs pour arriver à ses fins, tout en conservant une approche musicale plus moderne et contemporaine, capable de rivaliser avec les passages souvent plus symphoniques d’Henry Jackman. Danny Elfman apporte sa contribution à la partition de « Kick Ass » dans le morceau « Walk To Rasul’s », où il mélange différentes sonorités électroniques/techno un brin étranges pour un résultat assez inventif et inhabituel de la part du compositeur. Ce travail autour de l’électro moderne se prolonge dans « Trick Or Treat » et « Leaving Rasul’s » (signé John Murphy) ainsi que « Hit Girl & Big Daddy », ces parties électroniques étant associées dans le film aux personnages de la jeune justicière Hit Girl et son père Big Daddy. Dès lors, la partition prend une tournure plus sombre alors que les bad guys interviennent et commencent à s’intéresser d’un peu plus près aux agissements de Kick Ass, Hit Girl et Big Daddy. C’est ce que suggère clairement le sombre « Hunting Kick Ass » et son mélange loop électro/parties orchestrales agitées. Henry Jackman s’amuse ensuite à pasticher le célèbre thème du « Batman » de Danny Elfman dans « MistMobile » pour la scène où le fils du gangster Frank D’Amico se transforme en faux justicier pour tenter de piéger Kick Ass. Henry Jackman reprend ensuite dans « Big Daddy Kills » un style rock/symphonique qu’il a déjà eu l’occasion d’expérimenter sur le récent « X-Men First Class » du même Matthew Vaughn (et plus particulièrement pour le personnage de Magnéto), « Big Daddy Kills » rappelant beaucoup à travers son mélange de guitares électriques saturées et son thème de quatre notes - associé au personnage de Nicolas Cage dans le film – le style de la partition de « Mission : Impossible 2 » d’Hans Zimmer (Jackman est issu, rappelons-le, du studio Remote Control).

Le score atteint un climax dramatique dans « Showtime pt. 2 » de John Murphy, suivi de l’explosion thématique épique et héroïque du thème principal dans « Nightvision » lors d’une scène de fusillade dans l’entrepôt, à grand renfort de guitares électriques rock et de rythmes fun. John Murphy reprend d’ailleurs un morceau de sa partition pour le film « Sunshine » dans « Strobe » (« Adagio in D Minor »), et ce à la demande du réalisateur qui souhaitait utiliser à l’origine l’un des morceaux de la fameuse partition de John Murphy dans « Kick Ass ». On appréciera ensuite le poignant et déchirant « Big Daddy Dies », reprenant une dernière fois le thème de quatre notes de Big Daddy pour la mort tragique du père de Hit Girl. Le morceau d’Henry Jackman est dominé par une écriture élégiaque des cordes, d’un violon soliste, d’un hautbois et de choeurs funèbres, un magnifique morceau malheureusement gâché par une trop courte durée (à peine 1 minute 33). Les harmonies du thème principal sont reprises de façon amère et dramatique dans « Hit Girl Drives Home » avant le retour triomphant du thème dans « Marshmallows » et l’envolée thématique de « No Power, No Responsibility » écrite sous la forme d’un pastiche brillant aux musiques de western d’Ennio Morricone. Les guitares électriques rock de John Murphy reviennent dans le frénétique « The Corridor » pour l’attaque finale de Kick Ass et Hit Girl dans le QG de Frank et ses sbires. C’est alors l’occasion pour Ilan Eshkeri de s’exprimer à travers un solide morceau d’action mélangeant orchestre, guitare électrique et rythmes synthétiques dans la scène de la violente fusillade de « Kitchen Stand Off » où l’on notera une brève allusion cuivrée au thème de Big Daddy, thème qui revient d’ailleurs dans l’agressif « The Fight » pour la confrontation finale, avant l’explosion thématique conclusive du morceau, triomphante à souhait. Et le thème principal de Kick Ass est enfin repris dans toute sa splendeur par Marius De Vries avec l’orchestre et la formation rock (guitares électriques/basse/batterie), pour une coda héroïque et extrêmement prenante, d’un fun absolu.

Vous l’aurez donc compris, Henry Jackman, Marius De Vries et les autres compositeurs signent ensemble une solide partition orchestrale/rock/électro qui ménage les surprises et apporte une énergie considérable au film trash et irrésistible de Matthew Vaughn. Rarement aura-t-on entendu une musique aussi fun, ironique, référentielle et décomplexée pour un film de super héros hollywoodien, une musique inspirée sur laquelle les compositeurs semblent s’être tous bien amusés, chacun à leur façon. Le score de « Kick Ass » apporte ainsi un véritable fun au film et nous propose un superbe thème principal digne de trôner aux côtés des grandes mélodies de super héros traditionnels. Cette partition rappelle aussi à quel point Henry Jackman est plus que jamais l’une des valeurs sûres du studio Remote Control, un compositeur qui ne cesse de surprendre au fur et à mesure de ses projets et qui commence à trouver petit à petit sa propre voie : on attend d’ailleurs beaucoup de lui dans les années à venir. « Kick Ass » reste donc une excellente partition, hautement recommandable, pour ceux qui voudraient passer du bon temps et se replonger dans l’univers trash et déjanté du film de Matthew Vaughn !




---Quentin Billard