1-We Belong Together 4.02*
2-You've Got a Friend in Me
(Para El Buzz Espanol) 2.14**
3-Cowboy! 4.10
4-Garbage? 2.40
5-Sunnyside 2.20
6-Woody Bails 4.40
7-Come To Papa 2.05
8-Go See Lotso 3.36
9-Bad Buzz 2.22
10-You Got Lucky 5.58
11-Spanish Buzz 3.31
12-What About Daisy? 2.07
13-To The Dump 3.50
14-The Claw 3.56
15-Going Home 3.22
16-So Long 4.55
17-Zu-Zu (Ken's Theme) 0.35

*Interprété par Randy Newman
Ecrit par Randy Newman
Produit par Mitchell Froom
**Interprété par Gipsy Kings
Avec Nicolas Reyes et
Tonino Baliardo
Ecrit par Randy Newman
Produit par Tonino Baliardo
et Nicolas Reyes
Produit par Peter Himberger
et Michel Crupel.

Musique  composée par:

Randy Newman

Editeur:

Walt Disney Records No number

Producteur exécutif de la musique:
Chris Montan
Supervision de la musique:
Tom MacDougall
Musique additionnelle de:
Bruno Coon, Don Davis,
Jonathan Sacks

Monteur musique:
Bruno Coon
Direction production musicale:
Andrew Page
Music Business Affairs:
Donna Cole-Brulé
Coordination production musicale:
Ashley Chafin
Assistant exécutif musique:
Jill Heffley
Préparation de la musique:
Jo Ann Kane Music Service
Assistant de Mr.Newman:
Derek Zhao
Assistant monteur:
Brenda Heins
Supervision post production:
Paul Cichocki

Artwork and pictures (c) 2010 Disney Enterprises, Inc/Pixar. All rights reserved.

Note: ***1/2
TOY STORY 3
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Newman
Troisième volet très attendu de la saga Pixar « Toy Story » instaurée par John Lasseter en 1995, « Toy Story 3 » nous permet de retrouver l’univers magique et unique de nos jouets préférés, avec comme toujours Woody le cow-boy, Buzz l’éclair et tous leurs amis. Dans cette nouvelle aventure, Andy a bien grandi et s’apprête désormais à partir à l’université. Ses jouets préférés se retrouvent dans une malle destinée au grenier, mais suite à une confusion, sa mère les balance aux ordures. Après une série de péripéties, la célèbre bande de jouets se retrouve à la crèche. Mais alors que Woody tente de quitter la crèche pour rejoindre Andy, les autres jouets décident de s’offrir un nouveau départ avec les enfants de la crèche, croyant qu’ils s’amuseront avec eux comme le faisait Andy autrefois. C’est alors que les bambins déchaînés déferlent dans la salle de jeu et maltraitent leurs jouets avec frénésie et agressivité. Exténués, les jouets décident alors d’échafauder un plan pour s’enfuir le plus vite possible de la crèche de Sunnyside. C’est alors qu’ils font la connaissance des anciens jouets de la crèche, dirigés par Lotso, un vieil ours rose parfumé à la fraise, qui, bien que bienveillant au premier abord, s’avère être en réalité un redoutable tyran qui fait régner une véritable dictature à l’intérieur même de la crèche. Les jouets vont alors tenter une opération de la dernière chance pour s’évader de la crèche. Avec « Toy Story 3 », c’est le retour triomphant de tous nos jouets préférés, Woody, Buzz, Rex, Jessie, monsieur et madame patate, mais aussi quelques nouveaux venus comme le couple Ken et Barbie, l’ours Lotso, le hérisson comédien nommé Larosse ou le gros bébé. Réalisé par Lee Unkrich, ce troisième volet de la saga « Toy Story » parvient miraculeusement à se renouvelle et surpasse les autres en mélangeant adroitement rire, émotion et même moments plus sombres et dramatiques pour une troisième aventure particulièrement mouvementée.

Techniquement éblouissant, le film de Lee Unkrich nous propose une animation 3D d’une fluidité et d’une beauté assez extraordinaire, avec des décors d’un réalisme parfois troublant de vérité. Les personnages sont tous extrêmement attachants (les spectateurs ont aussi grandis avec eux durant près de 10 ans) et l’histoire extrêmement captivante, servie par un rythme très soutenu, et un mélange rare d’humour, d’émotion et d’une poésie si chère aux artistes de chez Pixar. Le film parvient même à nous bouleverser en abordant le thème du temps qui passe et des jouets que l’on abandonne lors du passage à la vie adulte. En insufflant une véritable vie à tous ces jouets, le réalisateur parvient à nous offrir de véritable moments d’émotion pure comme pour la révélation tragique du passé de Lotso, ou la séquence étonnamment sombre et bouleversante où les jouets se retrouvent piégés dans l’incinérateur et se prennent tous par la main, en silence, pensant que leur fin est proche. Pixar a toujours su repousser les limites de l’animation avec des bijoux tels que « Up », « Cars », « Wall-E » ou « Finding Nemo », mais rares sont les films d’animation américains à avoir su atteindre un tel niveau de perfection, de sensibilité, d’intelligence et de conviction avec « Toy Story 3 », surpassant ainsi toutes les dernières productions du studio. Extrêmement nostalgique et poignant, le film reste avant tout une brillante aventure pleine de rythme, de rebondissements et de trouvailles en tout genre (Buzz en version espagnole !), parodiant les films d’univers carcéral tendance « The Great Escape », avec ses nombreux clins d’oeils savoureux et ses références diverses (l’allusion à Miyazaki avec le jouet de Totoro, les allusions 100% Pixar, etc.). A signaler, pour finir, un casting vocal de prestige, en VO (Tom Hanks, Tim Allen, Joan Cusack, Ned Beatty, Michael Keaton, Timothy Dalton, etc.) comme en VF (l’indispensable Richard Darbois, mais aussi Benoît Magimel, Henri Guybet, Frédérique Bel, Grand Corps Malade, etc.). Voici donc le nouveau chef-d’oeuvre du studio Pixar, un « Toy Story 3 » indispensable et magique, un classique instantané à ne rater sous aucun prétexte, sous peine de passer à côté de l’un des meilleurs films d’animation U.S. du moment !

Le compositeur Randy Newman rempile une troisième sur la musique de « Toy Story 3 », signalons une partition orchestrale vive, énergique et colorée dans la continuité des deux précédents opus. On retrouve bien évidemment les chansons originales habituelles de Randy Newman, et plus particulièrement la sympathique et enjouée chanson-clé « We Belong Together » qui évoque la fraternité amicale qui unit les jouets de ce troisième opus de la franchise « Toy Story ». Newman s’amuse même à reprendre sa célèbre chanson « You’ve Got A Friend In Me » dans une version espagnole/flamenco assez savoureuse, imitant le style des Gipsy Kings, interprétée par Buzz dans le film lors de la scène hilarante où le jouet est réinitialisé dans la langue espagnole. Avec « Cowboy ! », Randy Newman ouvre le film au son d’une fanfare héroïque associée à Woody pour la longue séquence d’ouverture. Newman s’amuse ici à pasticher les musiques traditionnelles de western, à grand renfort de guitares et de chevauchées de cuivres à la Elmer Bernstein. On appréciera ici la qualité des orchestrations, riches et soignées, et de l’écriture orchestrale, accumulant les détails instrumentaux à une vitesse impressionnante. La partie western de « Cowboy ! » laisse ensuite rapidement la place à une série d’ambiances musicales diverses, qu’il s’agisse des envolées orchestrales rappelant les musiques western de Bernstein ou de Bruce Broughton (« Silverado », « Tombstone ») ou de brefs passages de type hard rock assez délirants (à grand renfort de guitares électriques/basse/batterie), sans oublier les inévitables touches de mickey-mousing et le final, explosif et rythmique à souhait, inspiré en partie du style action-martial de la musique rejetée du compositeur pour le film « Air Force One » (1997). Visiblement, Randy Newman est en pleine forme et semble s’être bien amusé sur la musique de « Toy Story 3 », et son tout premier morceau qu’il livre pour le film en est la preuve flagrante.

« Garbage ? » calme alors le jeu et nous ramène dans l’univers plus codifié du mickey-mousing sautillant des musiques de la saga « Toy Story », alors que les jouets se retrouvent jetés par erreur dans une poubelle. L’aventure est toujours au rendez-vous, entre les bois sautillants, les saxophones jazzy, les pizzicati légers, les cordes agitées ou les envolées de cuivres majestueuses. Randy Newman maîtrise parfaitement les codes du mickey-mousing avec une fraîcheur et une élégance toujours constante (à la manière d’un John Debney ou d’un Alan Menken), et ce même si l’on regrettera l’utilisation souvent facile et ultra prévisible de ces accents instrumentaux traditionnellement utilisés dans la plupart des musiques de dessin animé/cartoon. « Sunnyside » évoque ensuite l’arrivée de Woody et ses compagnons jouets à la garderie de Sunnyside, avec une musique légère et enthousiaste respirant l’insouciance et la joie de vivre. On notera ici l’utilisation rafraîchissante et sympathique d’un harmonica associé à Woody dans le film, sur fond de batterie jazzy, basse et guitare sèche dans « Sunnyside », un très beau passage qui permet au compositeur d’osciller tout au long de « Toy Story 3 » entre différents styles musicaux, tout en gardant une unité cohérente et irréprochable, musicalement parlant. « Woody Bails » évoque quand à lui les sentiments et pensées des jouets, dans un style plus intimiste et émouvant avec un orchestre reposant surtout sur les cordes, les bois et quelques harmonies de cuivres plus discrètes. La musique conserve ici aussi une certaine légèreté poétique typique du compositeur, tandis que la seconde partie cède la place aux rythmes plus pressants et aux sempiternelles touches mickey-mousing et autres rythmes aventureux. On appréciera l’ambiance furtive et plus martiale de « Come To Papa » évoquant le danger qui pèse sur Woody et les jouets, piégés par les sbires du tyrannique Lotso. « Come To Papa » se conclut d’ailleur sur un bref passage jazzy agréable, qui rappelle le goût de Randy Newman pour le jazz et la variété des styles et des ambiances musicales, un élément qui apporte une fraîcheur incomparable à son travail sur « Toy Story 3 ».

Le mickey-mousing et les quelques touches jazzy de « Go See Lotso » et les accents martiaux et humoristiques de « Bad Buzz » cèdent ensuite la place dans le film à un « You Got Lucky » plus dramatique, servi par une magnifique utilisation d’un violon soliste, lyrique à souhait, et porteur d’une certaine mélancolie poétique et raffinée, alors que Lotso révèle son passé tragique. La musique met aussi en avant un style plus proche des musiques de film d’espionnage tendance « James Bond », alors que Woody et ses compères organisent un plan audacieux visant à s’enfuir de Sunnyside. Ici aussi, Randy Newman varie les ambiances à loisir avec une fraîcheur constante. Mais la plus belle surprise vient sans aucun doute ici de « Spanish Buzz », pour la scène où Buzz est reprogrammé en espagnol. Newman caricature ici la musique traditionnelle espagnole à grand renfort de guitare et de rythmes « flamenco » savoureux évoquant par moment Manuel De Falla ou Joaquin Rodrigo. On retrouve le mélange de touches martiales et de rythmes hispanisants dans l’aventureux et entraînant « What About Daisy » où Newman prolonge ses rythmes espionnage/évasion à la manière du score de « The Great Escape » d’Elmer Bernstein. L’action reste omniprésente dans l’intense « To The Dump », où les envolées héroïques hispanisantes de Buzz parodiant la musique de « Zorro » côtoient des moments plus sombres, agressifs et mélancoliques lors de la scène du dépotoir, atmosphère d’action/aventure qui se prolonge dans « The Claw » et ses percussions métalliques agressives, pour un climax dramatique d’une intensité rare dans la saga « Toy Story » (et pour ce qui reste l’une des plus belles scènes de ce troisième opus !). La légèreté insouciante du mickey-mousing des débuts revient enfin dans « Going Home » et « So Long », concluant le film avec délicatesse et poésie. Enfin, Randy Newman s’amuse une dernière fois en nous offrant un thème ultra kitsch et ironiquement ringard pour le personnage de Ken, « Zu-Zu (Ken’s Theme) », à mi-chemin entre l’easy-listening 60’s et le jazz rétro. Vous l’aurez donc compris, avec « Toy Story 3 », nous avons à faire à l’une des meilleures partitions de Randy Newman pour la saga « Toy Story », une musique riche, vive et colorée qui alterne les styles et les ambiances avec une bonne humeur constante, et ce même si m’ensemble n’a rien de follement original et manque parfois d’un peu de surprise (en dehors des touches flamenco/hispanisantes de Buzz). Randy Newman confirme son talent pour les musiques de film animé et multiplie les idées avec un panache et un savoir-faire exemplaire, faisant de « Toy Story 3 » une partition survitaminée et agréable de bout en bout, apportant un peu de folie et de bonne humeur au film de Lee Unkrich : à ne pas manquer, donc !



---Quentin Billard