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1-Main Title 3.41
2-Where Does One Pee? 1.21 3-Police Chase 1.16 4-The Quarry 2.50 5-Tom Explains Enigma 1.23 6-Is That What Happened? 4.25 7-Wigram Arrives 1.39 8-The Convoy 5.36 9-Waiting For Signals 2.46 10-Tom Goes To Cottage 1.26 11-She Moved On 2.06 12-Simply Wonderful/Finding Crib 1.53 13-Trip To Beaumanor 0.59 14-At Beaumanor 0.59 15-The Train 2.40 16-Goodbye To Hester 3.00 17-Puck Dies 1.17 18-London 1946 2.26 19-End Credits 4.58 20-The Black Bottom 2.54* 21-You'll Never Know 3.23** 22-Dives & Lazarus 2.49*** *Interprété par Bunny Berigan et son orchestre Ecrit par DeSylva/Brown/Henderson **Interprété par Anne Shelton avec Ambrose et son orchestre Ecrit par Warren ***Interprété par The New Queen's Hall Orchestra Conduit par Barry Wordsworth Composé par Ralph Vaughan-Williams. Musique composée par: John Barry Editeur: Decca 289 467 864-2 Produit par: John Barry Producteurs exécutifs: Mick Jagger, Victoria Pearman Monteur musique: Cliff Kohlweck Coordinateur enregistrement: David Brown Source music research: Matt Clifford Source music clearance: Abi Leland, Dan Rose Direction de la musique pour Intermedia Films: Will Evans Direction des bandes originales pour Universal Music Group: Kathy Nelson Chairman, Universal Classic Group: Chris Roberts Artwork and pictures (c) 2001 Intermedia Films. All rights reserved. Note: *** |
ENIGMA
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by John Barry
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Film britannique de Michael Apted sorti en 2001, « Enigma » est l’adaptation du roman éponyme de Robert Harris. Le film retrace un épisode méconnu de la Seconde Guerre Mondiale, la course à l’interception d’une machine de codage utilisée par les allemands en plein milieu de la guerre, machine connue sous le nom d’Enigma. L’histoire se déroule en 1943. On y suit les péripéties de Tom Jericho (Dougray Scott), l’un des meilleurs mathématiciens britanniques travaillant pour le compte du Bletchley Park, un centre anglais spécialisé dans le décodage des messages secrets de guerre. Peu de temps après s’être retiré suite à sa dernière mission, Tom est à nouveau contacté par ses supérieurs pour travailler sur un nouveau cas. Effectivement, les allemands viennent de lancer une toute nouvelle version de l’Enigma baptisée « Shark », qui doit être décodée le plus vite possible. La machine Shark est employée par les officiers des sous-marins allemands de type U-Boats, mais l’affaire s’avère être plus compliquée que prévue, car le Shark emploie un système de quatre roulettes, ce qui augmente considérablement le nombre de combinaisons mathématiques pour les messages codés et complique dangereusement la mission de décodage de l’équipe de Bletchley Park. Mais le centre est victime d’un black-out qui va durer plusieurs jours, et un espion a réussi à transmettre des informations prioritaires et confidentielles aux allemands, ce qui complique encore plus la tâche de Tom et son équipe. Désormais, Jericho doit faire vite, car pendant qu’il cherche à décoder le Shark, un important convoi américain est en route vers l’Angleterre et risque d’être coulé à tout moment par les U-Boats allemands. Et comme si cela ne suffisait pas, Tom est soupçonné d’espionnage et doit désormais tout mettre en oeuvre pour prouver son innocence, traqué jour après jour par l’agent Wigram (Jeremy Northam) du MI5. Il découvre alors que son ancienne fiancée, Claire Romilly (Saffron Burrows), a mystérieusement disparue après avoir caché quatre messages codés allemands chez elle. Avec l’aide de l’ancienne camarade de chambre de Claire, Hester Wallace (Kate Winslet), Tom va devoir mener sa propre enquête et chercher à découvrir la vérité avant qu’il ne soit trop tard. « Enigma » est un film d’espionnage dans la plus pure tradition du genre, inspiré d’un fait divers peu connu de la 2de Guerre Mondiale. Le film de Michael Apted a été produit par Mick Jagger, star incontournable des « Rolling Stones » qui a déjà un pied dans le monde du cinéma depuis un moment déjà (il est aussi apparu en tant qu’acteur dans de nombreux films depuis les années 60). « Enigma » n’apporte rien de nouveau au genre mais doit beaucoup à la performance remarquable de ses acteurs, à commencer par Dougray Scott, formidable en mathématicien amoureux obsédé par le souvenir d’une femme et qui se remet lentement d’une grave crise nerveuse (on ressent la souffrance du personnage pendant une bonne partie du film), sans oublier l’excellente Kate Winslet (qui fut plusieurs récompenses pour son rôle d’Hesther Wallace) et la séduisante Saffron Burrows, objet des désirs. Face à Dougray Scott, l’excellent Jeremy Northam qui campe un agent du MI5 déterminé, froid et calculateur. Le scénario s’avère être assez complexe, notamment dans sa description parfois laborieuse et un brin hermétique du fonctionnement de la machine Shark, mais les rebondissements de la dernière partie du film permettent à l’histoire de décoller véritablement, entretenant une tension et un suspense de plus en plus présent. « Enigma » reste donc un bon divertissement dans son genre, sans être pour autant le meilleur film de Michael Apted.
« Enigma » est surtout connu pour être le dernier film à avoir été mis en musique par John Barry en 2001, peu de temps avant que le compositeur ne se retire de la profession pendant une dizaine d’années (le maestro anglais nous a malheureusement quitté en janvier 2011). La partition de « Enigma », qui a été enregistrée avec le Concertgebouw à Amsterdam en novembre 2000, représente l’archétype même du John Barry des années 90 : mélodie lyrique au romantisme entêtant, passage à suspense avec les harmonies de cuivres typiques du compositeur britannique, et toujours ce goût pour des thèmes simples et obsédants que l’on retient immédiatement après vision du film. Le score de « Enigma » repose ainsi sur un thème principal particulièrement présent dans le film, introduit dans le « Main Title » au tout début du film : il s’agit d’une mélodie romantique et mélancolique confiée à un piano sur fond de cordes et d’harmonies de cuivres (mélangeant cors/trombones), un des sempiternels tics d’écriture du compositeur. Le thème de « Enigma » évoque par ses notes délicates et simples de piano la passion de Tom Jericho pour une femme qu’il n’arrive pas à oublier, la mystérieuse et sensuelle Claire Romilly. En grand spécialiste des musiques romantique, John Barry nous offre ainsi un très beau thème délicat et tout en sobriété malheureusement gâché par le défaut habituel du compositeur, une tendance à toujours répéter deux fois ses formules mélodiques jusqu’à satiété, « Enigma » ne dérogeant pas à la règle. Après une première exposition de son Love Theme, Barry prolonge le « Main Title » en utilisant quelques rythmes martiaux discrets et des cuivres sombres sur fond de ponctuations de xylophones rappelant l’idée que le film se déroule durant la Seconde Guerre Mondiale. L’ouverture du film débute ainsi sur une mélodie intimiste et nostalgique qui cède très vite la place à une tension plus dense et dramatique, un mélange typique de la musique de « Enigma ». Quand au thème principal, on le retrouve constamment dans le film, que ce soit dans les passages pour piano et cordes tels que « The Quarry », « Tom Goes to Cottage » ou « Is That What Happened ». Dans « Where Does One Pee », la musique devient ainsi plus sombre avec des harmonies plus denses de cordes et une utilisation entêtante de notes aigues des violons - on retrouve parfois le style lyrique/dramatique de « Dances with Wolves », que John Barry a reproduit à profusion tout au long des années 90 dans les drames qu’il a mis régulièrement en musique. En revanche, si vous avez du mal avec les répétitions mélodiques si chères à John Barry (et qui plombent parfois certains de ses scores), vous risquez de grincer pas mal des dents avec un morceau d’action pourtant très réussi comme « Police Chase » pour la scène de la poursuite avec la voiture de police dans les champs. On regrettera encore une fois ce recourt souvent facile et lassant de ces répétitions mélodiques fastidieuses qui n’apportent pas grand chose au film ou à l’écoute, mais qui constituent un trait caractéristique de la personnalité musicale de John Barry. On retrouve le très beau thème de piano dans l’émouvant « The Quarry » où règne une sensation de regret et de nostalgique qui reflète les sentiments de Tom Jericho dans le film, poursuivant le fantôme d’une femme qu’il ne reverra plus jamais. La musique alterne constamment entre intimité et passages plus sombres comme le rappelle « Tom Explains Enigma » où il est question de la machine Enigma utilisée par les allemands pour communiquer en langage codé. Le piano devient ici plus froid et distant, sur fond d’accords mineurs plus sombres des cordes. On appréciera le long développement du thème principal dans « Is That What Happened », qui oscille lui aussi entre piano, cordes, harpe et bois (clarinette, flûte, etc.). On retrouve aussi l’ambiance plus sombre et dramatique du « Main Title » dans « Wigram Arrives », avec l’entrée en scène de l’agent du MI5 interprété par Jeremy Northam dans le film. Barry développe ici un thème entêtant de violons/bois pour Wigram sur fond de timbales, xylophone, bois et accords mineurs plus denses des cordes. Ces éléments d’orchestration associés à l’intrigue d’espionnage et d’enquête se retrouve d’ailleurs dans « The Convoy », avec ses notes répétées des bois et des cordes et le retour des accords mineurs des cuivres, symbolisant la tension et le danger. Dommage qu’ici aussi, la musique s’avère être extrêmement répétitive et lassante sur la longueur, à force de répéter constamment le même élément mélodique toutes les 4 mesures. Même souci dans « Waiting for Signals », « She Moved On » et « Trip To Beaumanor ». Au fur et à mesure que l’intrigue, la musique s’intensifie dans son approche plus dramatique et dense, entre accords pesants de cuivres (et cette tonalité mineure assez obsédante) et notes répétitives de cordes ou de bois. Les quelques ponctuations de caisse claire dans « At Beaumanor » rappellent d’ailleurs que l’histoire se déroule en temps de guerre, tandis que la séquence de traque dans le train permet à John Barry de reprendre le thème principal dans une version minorisée plus sombre (« The Train »). L’intrigue atteint son climax d’action dramatique avec « Puck Dies » lors de la confrontation finale, morceau intéressant mais hélas gâché ici aussi par les mêmes défauts précédemment cités. Enfin, « London 1946 » apporte un vent d’intimité et d’émotion avec une flûte gracieuse et des harmonies majeures de cordes lors d’une très belle reprise du thème principal à l’orchestre pour la fin du film, thème qui culmine lors du générique de fin (« End Credits »). C’est donc avec une certaine émotion que John Barry signa ainsi sa toute dernière musique de film pour « Enigma », une musique simple et directe portée par une émotion romantique et mélancolique typique du compositeur anglais, mais sans grande originalité particulière. Ainsi donc, le musicien ne signa certainement pas sa meilleure musique de film avec « Enigma », qui restera une partition anecdotique dans l’immense carrière de John Barry. Mais les fans du compositeur auront le plaisir de retrouver une dernière fois tout ce qui fait le charme (et aussi les limites) du style de Barry, avec le bon comme le moins bon. « Enigma » reste donc un score réussi dans le film mais répétitif, peu intéressant dans les passages d’action et carrément lassant sur la longueur, à réserver en priorité aux inconditionnels de John Barry ! ---Quentin Billard |