1-Hello Hello (Album Version) 3.44*
2-Crocodile Rock 3.26**
3-Saturday Night's Alright
(For Fighting) 4.54*
4-Don't Go Breaking My Heart 4.33***
5-Love Builds a Garden 3.34*
6-Your Song 4.01*
7-Rocket Man (I Think It's Going
To Be A Long, Long Time) 4.42*
8-Tiny Dancer 6.14*
9-Bennie and The Jets 5.20*
10-Gnomeo and Juliet 4.22
11-Dandelions 4.24
12-Bennie and the Bunnies 2.52#
13-Terrafirminator 5.24
14-The Tiki, Tiki, Tiki Room 2.37+

*Interprété par Elton John
Musique de Elton John
Paroles de Bernie Taupin
**Interprété par Nelly Furtado
avec Elton John
Ecrit par Elton John et
Bernie Taupin
Produit par Salaam Remi
***Interprété par Elton John
et Kiki Dee
Ecrit par Elton John
et Bernie Taupin
+Interprété par Wally Boag,
Fulton Burley, Thurl Ravenscroft
et The Mellomen
Ecrit par Richard Sherman
et Robert Sherman
#Contains cue produced by
Ali Dee Theodore.

Musique  composée par:

James Newton Howard/
Chris Bacon

Editeur:

Buena Vista Records D001341292

Score produit par:
Jim Weidman, Stuart Michael Thomas
Montage musique:
David Olson
Monteur superviseur:
Jim Weidman
Orchestrateur superviseur:
Pete Anthony
Producteurs exécutifs album:
Elton John, David Furnish
Producteur exécutif musique:
Chris Montan
Superviseurs musique:
Kaylin Frank, Matt Walker
Direction de la musique pour
Walt Disney Studios
Motion Picture Production
et Disney Music Group:
Mitchell Leib
Business/Legal Affairs pour
Walt Disney Studios
Motion Pictures Group:
Desirée Craig-Ramos

Artwork and pictures (c) 2011 Disney. All rights reserved.

Note: ***
GNOMEO & JULIET
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard/
Chris Bacon
« Gnomeo and Juliet » est le second long-métrage d’animation du studio Touchstone Pictures sorti en 2011 et réalisé par Kelly Asbury (auteur de « Shrek 2 », « Spirit », et animateur sur de nombreuses productions animées de chez Disney). Le film nous propose une relecture atypique et humoristique du célèbre « Romeo & Juliet » de William Shakespeare à travers les péripéties de deux nains de jardin qui vont s’aimer en cachette tandis qu’ils appartiennent aux jardins de deux familles qui se détestent mutuellement depuis de nombreuses années, les Montaigu et les Capulet. L’histoire d’origine de la pièce de Shakespeare sert donc ici de prétexte à Kelly Asbury, qui réalise un sympathique film d’animation 3D bourré d’humour, de gags, d’aventure et d’émotion. Ici, les Montaigu et les Capulet sont remplacés par les nains de jardin avec d’un côté les bonnets rouges (le clan de Juliette) et les bonnets bleus (le clan de Gnoméo). En transposant l’Angleterre shakespearienne dans l’univers des jardins américains d’aujourd’hui, « Gnomeo and Juliet » se pare d’une bonne dose d’humour et dépoussière cette célèbre histoire d’amour tragique en mélangeant nains de jardin, tondeuse à gazon, flamand rose en plastique et arrosoir automatisé. C’est d’ailleurs sans aucun doute la première fois qu’un film animé met en scène des nains de jardin dans une intrigue inspirée de Shakespeare (qui apparaît même dans le film sous la forme d’une statue qui parle !). Pour le reste, si les personnages s’avèrent être assez attachants, avec de vrais moments d’émotion – la séquence où le flamand rose évoque les souvenirs tragiques de son passé est tout simplement bouleversante – on reste un peu déçu par le côté quelconque du scénario et l’essoufflement du film sur la dernière partie. Restent quelques bonnes scènes d’action (la course en tondeuse à gazon dans la ruelle, l’infiltration nocturne de Gnoméo chez les bonnets rouges, la gigantesque tondeuse de la mort qui attaque le jardin à la fin du film, etc.), de bons gags, un casting vocal prestigieux – James McAvoy, Emily Blunt, Michael Caine, Jason Statham, Ozzy Osbourne, Patrick Stewart et l’incontournable Jim Cummings, éternel doubleur du cinéma d’animation américain - de très beaux décors et une animation de qualité – même si la 3D paraît totalement inexistante – le tout restant suffisamment divertissant pour nous maintenir en haleine jusqu’au bout, sans laisser pour autant un souvenir impérissable.

Le film a été produit en partie par le chanteur/compositeur Elton John, « Gnomeo and Juliet » utilisant d’ailleurs plusieurs tubes mythiques du chanteur anglais tels que « Don’t Go Breaking My Heart », « Crocodile Rock » ou bien encore le poignant et célèbre « Your Song ». Elton John a aussi utilisé quelques chansons originales écrites spécifiquement pour le film avec Bernie Taupin, incluant les chansons « Hello Hello » et « Love Builds a Garden », ballade romantique typique du chanteur et que l’on retrouvera à diverses reprises sous forme de variations orchestrales incorporées au score du film. A noter que la version film de « Hello Hello » est interprétée en duo avec Lady Gaga, l’album nous présentant en fait une version différente avec la star canadienne du R&B Nelly Furtado, et ce pour des questions de droit. Quand au score original, il a justement été confié à James Newton Howard, co-écrit avec Chris Bacon qui travaille depuis plusieurs années en tant qu’assistant de JNH et aussi compositeur additionnel sur des films tels que « King Kong », « RV », « Michael Clayton » ou bien encore « Nanny McPhee and the Big Bang ». Rappelons au passage que James Newton Howard travailla autrefois en tant qu’arrangeur sur certaines chansons d’Elton John dans les années 70 (et notamment « Don’t Go Breaking My Heart »), ceci expliquant certainement la présence du compositeur sur « Gnomeo and Juliet ». En plus d’accompagner l’action et les nombreuses péripéties et autre gag loufoque du film, la partition de JNH et Chris Bacon sert de pont avec les chansons d’Elton John, citées et incorporées à plusieurs reprises dans la musique orchestrale des deux compositeurs. Le score de « Gnomeo and Juliet » s’avère être à l’image du film de Kelly Asbury : sympathique, énergique et coloré, mais sans grande prétention particulière et pas franchement mémorable. La musique de JNH repose essentiellement sur l’attirail orchestral habituel du compositeur et ses sempiternels touches de mickey-mousing indissociables des musiques de cartoon – on retrouve donc ici le James Newton Howard de « Space Jam », « Treasure Planet » ou bien encore « Atlantis ». En ce sens, ne vous attendez pas à la moindre once d’originalité avec « Gnomeo and Juliet », car la musique va pile là où on l’attend, sans jamais faire de vague ou créer la moindre surprise. Le score débute avec le morceau « Gnomeo and Juliet » qui pose clairement les bases de la partition avec des orchestrations vives et colorées pour l’univers du jardin et ses deux clans ennemis, tout en incorporant des allusions mélodiques à certaines chansons d’Elton John, et plus particulièrement l’air de « Tiny Dancer » et aussi « Rocket Man » et « Hello Hello ». La majeure partie des thèmes du score de « Gnomeo and Juliet » reposent en fait sur les mélodies des chansons d’Elton John – on regrette quand même que JNH et Chris Bacon ne nous proposent finalement aucun nouveau thème particulier pour leur score du film.

L’ouverture du film, « Gnomeo and Juliet », se compose ainsi essentiellement des sempiternelles touches de mickey-mousing avec son lot de bois et cordes sautillantes sur fond d’instrumentation vive et colorée, tandis que l’on retrouve un bref passage citant l’air de « Rocket Man » (aux cors à 0:33 puis à la trompette à 0:40) et un autre reprenant la mélodie de « Tiny Dancer » (à la flûte, vers 0:27), sans oublier une très belle allusion au refrain de « Hello Hello » dans une version intime pour hautbois, cordes et harpe à partir de 3:40. Les citations instrumentales des chansons d’Elton John fonctionnent parfaitement ici et assurent la cohérence du travail des différents compositeurs du film. Le reste du morceau alterne passages intimes pour cordes/bois/piano/guitare et mickey-mousing léger et fonctionnel dans la lignée de « Nanny McPhee and the Big Bang ». Avec « Dandelions », JNH et Chris Bacon reprennent les harmonies du tube « Your Song » dans une très belle pièce orchestrale romantique et rêveuse, évoquant l’émouvante et gentillette Love Story du film entre Gnoméo et Juliette. Le morceau développe ainsi les accords de la chanson avec cordes, guitares, vibraphone et choeur quasi féerique, apportant un climat d’intimité et de romantisme chaleureux pour la scène où Gnoméo et Juliette cherchent tous les deux à attraper la fleur sur le toit de la serre avant de se rencontrer pour la première fois. « Dandelions » cite aussi l’air de la chanson « Love Builds a Garden » (l’une des chansons originales du film), mais c’est surtout les harmonies romantiques de « Your Song » qui dominent ici et servent de Love Theme pour la romance entre Gnoméo et Juliette dans le film. L’envolée orchestrale majestueuse du refrain de « Your Song » aux cordes, aux cuivres, au piano et aux choeurs à partir de 3:45 apporte d’ailleurs une véritable émotion assez magique à la scène, sans en faire de trop pour autant. « Bennie and the Bunnies » développe quand à lui tout l’aspect aventure/action du film avec une parodie des musiques de film d’espionnage habituel, à base de bongos, castagnettes, vibraphone mystérieux, célesta et guitare tendance « James Bond » (à noter que Stuart Michael Thomas a co-écrit le morceau aux côtés de JNH).

L’humour n’est pas en reste pour autant, avec une brève citation disco ultra kitsch à « Bennie and the Jets » à partir de 1:20, et un final incorporant quelques percussions tribales frénétiques et énergiques. L’action culmine ensuite dans « Terrafirminator » pour l’attaque de l’immense tondeuse à gazon à la fin du film. Ici aussi, JNH et Chris Bacon multiplient les allusions mélodiques aux chansons d’Elton John et nous offrent un très solide morceau d’action à base de cuivres déchaînés, de rythmes syncopés, de choeurs et de percussions agressives, alors que l’air principal de « Saturday Night’s Alright (For Fighting) » devient un motif d’action orchestral assez saisissant lors de certaines scènes d’action du film, et notamment lors de la course en tondeuse à gazon vers le début du film. James Newton Howard et Chris Bacon signent donc une partition orchestrale plutôt sympathique mais sans grande prétention pour « Gnomeo and Juliet ». Le score va donc là où on l’attend et ne surprend à aucun moment, mélangeant action, aventure et émotion avec de nombreuses allusions mélodiques aux différentes chansons d’Elton John utilisées dans le film, et qui servent de thèmes pour les différents personnages et situations du film - par exemple, « Saturday Night’s Alright » sert de motif d’action, « Your Song » sert de Love Theme pour Gnoméo et Juliette, et « Rocket Man » sert de thème héroïque pour les exploits de Gnoméo. L’ensemble reste très réussi mais assez fonctionnel et peu mis en valeur dans l’album, qui privilégie davantage les chansons d’Elton John au détriment du score, réduit à quatre malheureuses pistes plutôt intéressantes mais sans grande originalité particulière. Et c’est bien là que le bat blesse, car la musique de « Gnomeo and Juliet » s’avère être pourtant énergique et variée, mais ne laisse aucun souvenir particulier, peut être parce qu’en dehors des chansons du film, le score a bien du mal à attirer notre attention et à se faire une petite place à l’écran, bien qu’il soit pourtant assez présent tout au long du récit. Seuls les inconditionnels de James Newton Howard y trouveront leur compte, mais les autres risquent effectivement de s’ennuyer un peu et de préférer d’autres partitions plus inspirées et plus recherchées !



---Quentin Billard