1-Guilty of Being Innocent
Of Being Jack Sparrow 1.42
2-Angelica 4.17*
3-Mutiny 2.48
4-The Pirate That Should Not Be 3.55*
5-Mermaids 8.05
6-South of Heaven's
Chanting Mermaids 5.48*
7-Palm Tree Escape 3.06*
8-Blackbeard 5.05
9-Angry and Dead Again 5.33*
10-On Stranger Tides 2.44
11-End Credits 1.59

Bonus Tracks:

12-Guilty of Being Innocent
Of Being Jack Sparrow (Remix) 2.45**
13-Angelica (Grant Us Peace)
(Remix) 3.08***
14-The Pirate That Should
Not Be (Remix) 6.26+
15-Blackbeard (Remix) 5.26++
16-South of Heaven's
Chanting Mermaids (Remix) 3.32+++
17-Palm Tree Escape (Remix) 5.28#
18-Angry and Dead Again (Remix) 5.49##

*Featuring Rodrigo & Gabriela
**Remix de DJ Earworm
***Remix de Ki:Theory
+Remix de Photek
++Remix de Super Smash Bros
et Thieves
+++Remix de Peper Diamond
#Remix d'Adam Freeland
##Remix de Static Avenger.

Musique  composée par:

Hans Zimmer

Editeur:

Walt Disney Records D000651192

Album produit par:
Hans Zimmer
Musique additionnelle de:
Matthew Margeson, Geoff Zanelli,
Guillaume Roussel, Tom Gire,
John Sponsler, Eric Whitacre,
Jacob Shea, Nick Phoenix

Coordinateur du score:
Andrew Zack
Services de production musicale:
Steven Kofsky
Arrangements additionnels de:
Jacob Shea

Artwork and pictures (c) 2011 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: **
PIRATES OF THE CARIBBEAN :
ON STRANGER TIDES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Hans Zimmer
Après une trilogie qui a marqué le Hollywood du début des années 2000 en ressuscitant le genre moribond du film de pirates tout en imposant Johnny Depp dans le rôle de Jack Sparrow, personnage culte et emblématique, Jerry Bruckheimer décida de mettre en chantier un quatrième opus placé encore une fois sous le signe de l’aventure, de l’action et de la 3D. Changement de cap pour la réalisation, puisque « Pirates of the Caribbean : On Stranger Tides » (La fontaine de jouvence) est cette fois-ci confié à Rob Marshall, honnête faiseur à qui l’on doit « Annie », « Chicago », « Memoirs of a Geisha » ou bien encore « Nine ». L’histoire de ce quatrième opus débute à Cadix, en Espagne. Les espagnols mettent la main sur un vieillard révélant la position de la mythique fontaine de jouvence, censée apporter la jeunesse éternelle à celui qui boira de son eau. Pendant que les espagnols se mettent en route vers la légendaire fontaine, Jack Sparrow doit être quand à lui jugé à Londres et exécuté sous peu. Mais il réussit à s’enfuir avec son bras droit, Gibbs (Kevin McNally), avant d’être à nouveau rattrapé par les soldats anglais et conduit devant le roi George. Ce dernier lui propose alors un marché : assister les troupes anglaises dans une expédition en direction de la fontaine de jouvence, expédition dirigée par le capitaine Hector Barbossa (Geoffrey Rush), une vieille connaissance de Jack Sparrow, devenu aujourd’hui corsaire du roi après avoir perdu une jambe lors d’une bataille qui se termina par le naufrage du Black Pearl (l’ancien navire de Sparrow). Mais Sparrow refuse d’aider son rival de toujours, Barbossa, et s’enfuit à nouveau. Il décide alors de recruter son propre équipage et retrouve à l’occasion une femme de son passé, Angelica Teach (Penélope Cruz), qui possède un navire, le Queen Anne’s Revenge, dirigé par le légendaire capitaine Edward Teach alias Barbe Noire (Ian McShane), le père d’Angelica. C’est le début de l’aventure pour Jack Sparrow et ses compères, en direction de la légendaire fontaine de jouvence : ils devront affronter mains dangers, subir de terribles épreuves (l’attaque des sirènes) et affronter leurs rivaux afin d’atteindre la fontaine avant eux. « Pirates of the Caribbean : On Stranger Tides » s’avère donc être une suite plutôt correcte bien que sans surprise particulière. La 3D n’apporte rien de nouveau, Johnny Depp reste égal à lui-même dans le rôle de Jack Sparrow, tandis que de nouvelles têtes font leur entrée comme la belle Penélope Cruz, dont le charme latino apporte un soupçon de beauté féminine à un film assez viril et guerrier, sans oublier l’une des révélations du film, la sublime Astrid Berges-Frisbey, jeune actrice espagnole qui campe une sirène d’une beauté fascinante et extraordinaire. Les effets spéciaux sont malheureusement bien en dessous des opus précédents, le film est bourré de longueurs et la réalisation de Rob Marshall totalement impersonnelle et sans grand éclat particulier. On regrettera aussi l’absence du couple Orlando Bloom/Keira Knightley, et le manque de surprise d’un scénario rectiligne et sans aucun relief. En bref, avec « On Stranger Tides », la saga commence à s’essouffler dangereusement !

Hans Zimmer signe à nouveau la musique de ce quatrième volet de la saga « Pirates of the Caribbean », mais malheureusement, sans grande inspiration cette fois-ci. Après un score très réussi pour le troisième film sorti en 2007, Zimmer compose une nouvelle partition orchestrale reprenant la plupart des thèmes musicaux des précédents films, assisté de son équipe de compositeurs additionnels habituels (ici, Matthew Margeson, Tom Gire, John Sponsler, Geoff Zanelli, Eric Whitacre, Guillaume Roussel, Jacob Shea et Nick Phoenix). Même le nouveau motif mystérieux et envoûtant associé dans le film à la fontaine de jouvence est issu d’un motif déjà entendu dans « Pirates of the Caribbean : To the World’s End » (2007), et plus particulièrement dans le morceau « At Wit’s End » (à 2:00). Pour le reste, on devra donc se contenter ici d’une banale compilation de thèmes bien connus issus des précédents scores, et plus particulièrement du premier film (et aussi un peu du 2 et du 3). Il s’agissait d’ailleurs à l’origine de l’une des directives de Rob Marshall, qui souhaitait ainsi que Hans Zimmer reprenne ses anciens thèmes (y compris, donc, ceux du score de Klaus Badelt) sur ce quatrième opus, conservant ainsi une continuité directe avec les précédents score, au grand dam des fans du compositeur allemand qui s’attendaient à un peu plus de nouveauté avec le changement de réalisateur. Le film a d’ailleurs été en grande partie temp-tracké avec des morceaux du « Pirates of the Caribbean : The Curse of the Black Pearl » (2003) de Klaus Badelt, obligeant ainsi Hans Zimmer et son équipe à coller de près aux anciens morceaux qu’ils avaient écrits auparavant, quitte à reproduire à l’identique des mesures entières des précédents scores. Il faut tout de même signaler que Zimmer a écrit quelques idées plus originales et intéressantes, mais qui n’ont finalement pas été retenues pour le film, ce qui explique en partie le manque d’idée et d’inspiration évident sur la musique de « On Stranger Tides » - et ce qui explique aussi le caractère totalement bâclé et bordélique de l’album publié par Walt Disney Records, dont le contenu n’a plus grand chose à voir avec la version film – Zimmer s’est totalement désintéressé de l’album, préférant privilégier un séquençage bizarre et des remix techno inutiles et sans rapport avec le film, juste pour combler le vide ! Rare nouveauté dans cet opus : il faut tout de même mentionner ici la présence de Rodrigo & Gabriela, célèbre duo de guitariste mexicain qui s’est formé en 2000, et qui interprète une partie des guitares hispanisantes que l’on entend à plusieurs reprises dans le film. Les passages de Rodrigo & Gabriela sont d’ailleurs les moments les plus intéressants du score de « On Stranger Tides », le reste n’étant qu’une simple redite des anciens thèmes, parfois sans cohérence particulière thématiquement parlant vis-à-vis des images.

« Guilty of Being Innocent of Being Jack Sparrow » accompagne la scène de l’évasion du tribunal au début du film en reprenant le thème malicieux de Jack Sparrow et le thème d’aventure, avec son lot de cordes, percussions synthétiques, cithare et violoncelle soliste. Rien de bien neuf au tableau, la musique se contenant bien souvent d’illustrer l’action à grand renfort de rythmes soutenus, d’envolées thématiques (parfois peu cohérentes dans le rapport thème/image) et de percussions diverses. En revanche, on appréciera davantage le duo de guitare hispanisante de Rodrigo & Gabriela pour « Angelica », illustrant dans le film avec panache le personnage de Penélope Cruz et ses origines espagnoles, les guitares étant d’ailleurs en grande partie improvisées – et le morceau quasiment non utilisé dans le film, en tout cas pas dans sa version album. L’action est en tout point l’élément moteur du score de « On Stranger Tides », comme le rappelle la séquence de la mutinerie dans « Mutiny », qui développe à nouveau son lot de rythmes frénétiques, de cuivres musclés et de reprises thématiques sur fond de guitares latino virtuoses. Les fans du « Pirates of the Caribbean : The Curse of the Black Pearl » de Klaus Badelt retrouveront avec plaisir ici l’un des motifs d’action bien connu du score de 2003 (déjà lui-même très proche d’un motif d’action du score de « Black Hawk Dawn » de Hans Zimmer). Les passages de Rodrigo & Gabriela, bien qu’inédits pour la plupart dans le film – car s’éloignant trop du style des précédents scores – s’avèrent être particulièrement intéressants sur l’album, comme le rappelle l’excellent « The Pirate That Should Not Be », mais c’est « Mermaids » qui attirera ici notre attention, avec l’apparition du motif de trois notes mystérieux et sensuel, entendu pour la première fois dans le film lors de la scène des sirènes (et repris d’un motif du troisième opus). Les choeurs féminins évoquent ici l’atmosphère aquatique, mystérieuse et profondément sensuelle du chant des sirènes, tout en évoquant les secrets de la fontaine de jouvence, le motif de « Mermaids » symbolisant en réalité la légendaire fontaine que convoitent tous les personnages du film. Le morceau développe d’ailleurs intensément ce motif avec la partie vocale qui oscille entre sensualité et épique, motif que l’on retrouve aussi dans « On Stranger Tides », avec ses nappes synthétiques mystérieuses qui évoquent le caractère surnaturel/fantastique du lieu et de l’intrigue. « On Stranger Tides » accompagne d’ailleurs en partie la scène de la bataille finale dans la caverne de la fontaine de jouvence, à grand renfort de cuivres, de percussions et de choeurs épiques rappelant le score du troisième opus. L’action culmine aussi dans le grandiose « Blackbeard », tandis que le célèbre thème principal des pirates revient pour le traditionnel générique de fin dans « End Credits ». Rien de bien nouveau donc avec la partition de « Pirates of the Caribbean : On Stranger Tides ».

Les inconditionnels de Hans Zimmer et des musiques de la franchise produite par Disney et Jerry Bruckheimer apprécieront sans aucun doute ce quatrième opus, mais ceux qui s’attendaient à davantage de nouveauté seront extrêmement déçus par le manque d’inspiration et la paresse du compositeur, obligé de coller aux desideratas d’un réalisateur frileux, incapable d’envisager autre chose sur ce film qu’un simple décalque des précédents scores de la saga. C’est d’autant plus rageant qu’il y avait pourtant quelque chose à tenter sur ce film (même l’aspect latino/espagnol de Rodrigo & Gabriela est quasiment absent des images !), mais les directives stupides de la production et les exigences contraignantes du temp-track ont obligé Hans Zimmer et son équipe à nous offrir le score le plus décevant de toute la franchise (si l’on excepte la musique du deuxième opus, satisfaisante dans le film mais médiocre sur l’album) : du coup, on n’attendra plus rien de la saga « Pirates of the Caribbean » qui semble s’être complètement essoufflé avec « On Stranger Tides », pour lequel le compositeur allemand n’a de toute évidence plus grand chose à dire ou à présenter. On espère d’ailleurs qu’il n’y aura pas de cinquième opus et que le compositeur passera enfin à autre chose, qui saura l’inspirer davantage !



---Quentin Billard