1-Intro 1.55
2-Titles 0.45
3-Celtic Monk 2.21
4-Coming Home 3.14
5-Village Cabillo 2.02
6-Dragon Horn 0.47
7-Search Loona 1.20
8-Battle of the Pics 3.34
9-George and the King 1.52
10-Cave 2.54
11-Meet Princess 3.07
12-Egg Roll 1.33
13-Hunt Cabillo 2.28
14-Monastery 1.21
15-George Sad 2.00
16-Kidnap 0.54
17-Rescue Princess 3.19
18-Heroes 1.48
19-Battle and Birth 3.45
20-Last Battle 4.55
21-The Dragon 1.07
22-George and the Dragon 3.56
23-Last Ride 1.18
24-Love 1.37
25-It Will Always Be You 5.30*

*Interprété par Maggie Parke
Musique de Gast Waltzing
et Maggie Parke
Paroles de Maggie Parke.

Musique  composée par:

Gast Waltzing

Editeur:

Movie Score Media MMS07013

Producteur exécutif de l'album:
Mikael Carlsson
Musique orchestrée par:
Gast Waltzing
Orchestrations additionnelles:
Steven Reinecke
Préparation score:
Netty Glesener
Assistant de Gast Waltzing:
Stephanie Hennicot

Artwork and pictures (c) 2004 American World Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
GEORGE AND THE DRAGON
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Gast Waltzing
Série B d’aventure médiévale réalisée par Tom Reeve avec un budget modeste de 32 millions de dollars, sorti en 2004, « George and the Dragon » nous plonge dans l’Angleterre moyenâgeuse du 12ème siècle. De retour des croisades, George (James Purefoy), vaillant chevalier anglais, n’aspire qu’à la paix et envisage de trouver une terre pour s’y installer et fonder une famille. Mais à son retour dans le royaume, le roi Edgaar (Simon Callow) lui apprend que sa fille, la princesse Lunna (Piper Perabo) a disparu mystérieusement. Le roi propose alors à George le marché suivant : s’il l’aide à retrouver la princesse, il lui offrira des terres en échange. George accepte et part alors pour une dernière aventure, à la rescousse de la princesse Lunna. Peu de temps après, le chevalier et ses compagnons finissent par retrouver la fille du roi, qui a été en réalité kidnappée par une femelle dragon afin de l’aider à protéger un oeuf de dragon, qui se trouve le dernier de son espèce. Pendant ce temps, une troupe de mercenaires dirigés par le sinistre chevalier noir El Cabillo, les pourchassent et se rapprochent dangereusement. George va devoir conduire la princesse et l’oeuf à l’abri, en tentant d’échapper aux troupes de mercenaires et du comte Garth (Patrick Swayze), qui est sur le point d’épouser la princesse afin de prendre la place du roi. « George and the Dragon » s’inspire de la célèbre légende de Saint George et le dragon, un récit fictif médiéval datant de l’époque des croisades, dans lequel un chevalier devint par la suite le Saint patron de l’Angleterre après avoir sauvé une princesse des griffes d’un dragon, légende déjà adaptée à quelques reprises au cinéma (cf. la version animée « The Reluctant Dragon » produit par Disney en 1941, ou le film live, plus sombre et toujours produit par Disney, « Dragonslayer », en 1981). Le film de Tom Reeve n’a malheureusement pas le souffle épique ni les moyens nécessaires pour retranscrire assez fidèlement cette fameuse légende. C’est pourquoi le cinéaste assume complètement ses partis pris et nous propose une relecture plutôt humoristique et sans grande prétention de l’histoire, quitte à prendre quelques libertés par rapport à la légende originelle. Ainsi, George ne combat pas ici un dragon mais cherche plutôt à le protéger, et le méchant n’est donc pas une créature ailée qui crache du feu mais bien des mercenaires sans scrupules et comte prêt à tout pour prendre la place du roi. Les effets spéciaux sont donc extrêmement cheap et assez moches, mais le film contient néanmoins quelques bonnes scènes d’aventure et de combats à l’épée, avec une bonne dose d’humour et de dérision : les acteurs semblent tous s’être bien amusés sur ce film, comme en témoigne l’hilarant bêtisier du générique de fin, chose plutôt rare dans un film d’aventure médiéval de ce genre. Niveau casting, outre le spécialiste des rôles de chevaliers médiévaux, James Purefoy, on retrouve aussi le regretté Patrick Swayze, l’excellent Michael Clarke Duncan et aussi Paul Freeman (on se souvient de son rôle du maléfique Belloq dans « Raiders of the Lost Ark » de Spielberg), Simon Callow, Jean-Pierre Castaldi et la jolie Piper Perabo, sans oublier un Val Kilmer qui fait une brève apparition au début du film - non crédité au générique. Au final, cette sympathique production germano-luxembourgeoise dépoussière le genre moribond de l’heroïc-fantasy, revenu au goût du jour depuis le succès de la trilogie « Lord of the Rings » au début des années 2000, avec une bonne dose d’humour et de dérision : certes, « George and the Dragon » ne laissera pas un souvenir impérissable, mais on passera néanmoins un bon moment.

La partition symphonique de Gast Waltzing est l’un des éléments les plus positifs du film de Tom Reeve. Le compositeur d’origine luxembourgeoise, connu à l’origine en tant que trompettiste de jazz, signe une grande musique orchestrale pour « George and the Dragon », brillamment interprétée par le Luxemburg Philharmonic Orchestra et la chorale A. Piacere & Les Amis du Chant. Signalons tout de même que Gast Waltzing compose depuis la fin des années 80 pour le cinéma européen et reste un proche collaborateur des productions luxembourgeoises du studio Carousel Picture Company (« The Enemy », « Point Men »), qui a aussi produit « George and the Dragon ». Récemment, Gast Waltzing s’est fait remarquer en signant une superbe partition jazzy assez savoureuse pour « JCVD » en 2008. La musique de « George and the Dragon » est à l’image du film lui-même un savant mélange d’action, d’aventure chevaleresque et d’humour, servie par des thèmes sympathiques et un rythme très soutenu. Dès l’Intro, le compositeur pose les bases de sa partition en annonçant le thème principal du score, thème ample et majestueux associé au dragon dans le film. Les cuivres et les percussions sont ici mis en avant pour souligner le caractère épique du film. Dans « Titles », Waltzing confère à sa partition une tournure étonnement plus moderne à l’aide de percussions ethniques et de rythmiques électroniques sur fond de cordes et de chœurs masculins, tandis que « Celtic Monk » renforce l’humour du film en utilisant une cornemuse celtique et une tin whistle irlandaise sur fond de batterie rock et de rythmes électro contemporains. Le compositeur joue ici la carte de l’anachronisme et du décalage avec brio, renforçant la dérision et l’humour du film de Tom Reeve. Gast Waltzing varie aussi les ambiances et les styles avec un plaisir évident, tout en restant cohérent par rapport à l’ambiance du film. On appréciera ainsi le thème émouvant des cordes dans « Coming Home » associé à George tout au long du film, entendu pour la première fois alors que notre héros revient chez lui après les croisades. Plutôt que d’opter pour une approche héroïque ou guerrière, Waltzing a préféré illustrer George comme un simple individu en quête de paix, désireux de tourner la page et de refaire sa vie, loin des champs de bataille. Le troisième thème du score est entendu dans « Search Loona » : il s’agit du thème de la princesse Lunna, confié aux vocalises de la soprano Carmen Welter Jander, et qui évoque le côté faussement fragile et délicat de la jeune femme – qui s’avère être en réalité d’un tempérament volcanique ! – Les bad guys ont droit eux aussi à leur propre thème, entendu dans « Village Cabillo » et « Hunt Cabillo », thème plus guerrier et déterminé dominé par des cuivres et un ensemble de percussions.

L’action n’est bien sûr pas en reste avec la première scène de bataille dans « Village Cabillo », dominé par des cuivres imposants, des choeurs et des percussions guerrières – on regrettera simplement le côté parfois un peu terne de l’orchestre luxembourgeois, relativement à l’aise mais manquant carrément de puissance en terme de jeu, notamment dans les cuivres. Même chose pour le massif et guerrier « Hunt Cabillo » ou le frénétique « Rescue Princess » avec son développement du thème du dragon – et toujours cette influence évidente de Patrick Doyle dans l’écriture de l’orchestre. On notera l’apport ici des choristes du « A. Piacere & Les Amis du Chant », qui apportent un souffle épique à certains passages de la partition. « Rescue Princess » permet aussi à Gast Waltzing d’introduire un nouveau motif d’action qui sera très présent durant la dernière partie du film, caractérisé par une série de notes rapides et musclées des cors. Mais à l’action épique de « Rescue Princess » ou du grandiose « Heroes » et ses cuivres guerriers impressionnants, Gast Waltzing propose aussi une série de passages plus humoristiques et légers, comme « Egg Roll » ou l’amusant « Battle of the Pics », formidable scherzo sautillant pour la scène de la bataille dans les bois vers le début du film, avec ses bois bondissants, son tambourin, ses cordes et ses cuivres joyeux. Waltzing s’amuse et cela fait plaisir à entendre : le compositeur ne se prend pas trop au sérieux et tempère les passages plus sombres et épiques de son score avec de vraies morceaux de comédie pure assez irrésistibles. A noter aussi l’apparition des rythmes électroniques modernes dans certains passages d’action, qui permettent de contrebalancer avec inventivité le caractère purement symphonique de certaines pièces du score de « George and the Dragon ». On appréciera les reprises du très beau thème de George et son mélange cordes/tin whistle celtique dans « George and the King » ou « Meet Princess », dans lequel Waltzing superpose astucieusement le thème de George à la tin whistle sur les vocalises du thème de Lunna, afin de souligner le fait que le destin du chevalier et de la princesse sont désormais liés par une même quête : la protection du dernier oeuf de dragon.

Le score nous propose même quelques belles envolées thématiques comme le thème entendu lors du puissant tutti orchestral/choral solennel de « Monastery » qui n’a rien à envier à certaines mélodies épiques hollywoodiennes, thème solennel/dramatique repris de manière plus intime à la tin whistle dans « George Sad ». L’action culmine dans la dernière partie du film avec « Battle and Birth » où l’on retrouve le thème de cuivres héroïque entendu vers la fin de « Battle of the Pics » et qui revient à quelques reprises pour accompagner certains grands moments de bravoure des héros dans le film. L’action se prolonge lors de la bataille finale dans « Last Battle », où culminent le motif d’action des cors, le thème du dragon inspiré du style de Patrick Doyle et le thème héroïque chevaleresque. Dans « The Dragon », le thème du dragon revient à nouveau, repris dans toute sa splendeur par l’orchestre. Enfin, le chevalier retrouver le dragon dans « George and the Dragon » où le thème du dragon est à nouveau développé, entre les cordes et le cor anglais, suivi du thème solennel/dramatique de « Monastery », marquant la fin de la quête de George dans le film. Le thème héroïque est repris avec brio et exubérance dans « Last Ride », marqué par ses rythmes martiaux et ses trompettes triomphantes. Gast Waltzing signe donc avec « George and the Dragon » une très belle partition symphonique épique et éclectique, mélangeant action, comédie, thèmes divers, choeurs épiques et rythmes électroniques modernes avec une inventivité et un plaisir constant. Le score s’écoute extrêmement bien tout au long de l’album publié par Movie Score Media et constitue une jolie surprise de la part d’un compositeur assez peu médiatisé, pourtant déjà auteur d’une centaine de partitions pour la télévision et le cinéma luxembourgeois. Certes, on regrettera le côté parfois impersonnel du score (les influences de Patrick Doyle) et l’interprétation parfois limité de l’orchestre, mais qu’importe, « George and the Dragon » procure un véritable plaisir d’écoute aussi bien dans le film que sur l’album, et ne tombe jamais dans la monotonie grâce à ses thèmes variés et son inventivité rafraîchissante. Sans être un chef-d’oeuvre pour autant, le score de « George and the Dragon » reste néanmoins une jolie découverte, à écouter grâce à l’édition Cd de Movie Score Media !



---Quentin Billard