1-Main Title 2.33
2-The Pelican Brief 3.50
3-Researching The Brief 1.32
4-Hotel Chase 4.00
5-The Killing 3.16
6-Bourbon Street 4.05
7-Planting The Bomb 4.16
8-Chasing Gray 3.15
9-Darby's Emotions 3.37
10-Darby's Theme 3.55
11-Morgan's Final Testament 1.48
12-Garage Chase 5.01
13-Airport Goodbye 11.08

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Big Screen 9-24544-2

Album produit par:
James Horner
Montage de la musique:
Jim Henrikson

Artwork and pictures (c) 1993 Warner Bros. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE PELICAN BRIEF
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Adaptation cinématographique d'un roman de l'écrivain John Grisham, spécialiste incontournable des thrillers américains, « The Pelican Brief » (L'affaire Pélican) permet au réalisateur Alan J. Pakula de renouer avec son genre de prédilection, le film à suspense. L’histoire nous plonge ici dans un univers de corruption au sein même de la justice américaine. Après le meurtre de deux magistrats de la Cour suprême, une jeune étudiante en droit, Darby Shaw (Julia Roberts) décide de mener sa propre enquête afin de découvrir la vérité sur ce qu’elle a baptisé « l’affaire Pélican ». Après avoir réunit toutes les pièces et mis au point un dossier solide pour étayer sa théorie, Darby se rend chez son amant Thomas Callahan (Sam Shepard) afin de le lui remettre en mains propres, dossier qu’il transmettra ensuite à un de ses amis du FBI. Peu de temps après, Darby se retrouve traquée par des tueurs qui tentent de l’éliminer afin de l’empêcher de raconter tout ce qu’elle sait au sujet de l’affaire Pélican : le dossier est explosif et implique le Président des Etats-Unis lui-même et une bonne partie de la Maison Blanche. La jeune femme décide alors de contacter le journaliste Gray Grantham (Denzel Washington) du Washington Post, qui enquête lui aussi sur l’affaire Pélican. Ensemble, ils vont tenter de semer les tueurs et de faire éclater la vérité au grand jour au sujet du meurtre des magistrats. Sans atteindre les sommets de « Klute », « Presumed Innocent » ou « All the President’s Men », « The Pelican Brief » est un thriller très réussi et sans surprise, un film à suspense doté d’une intrigue prévisible mais captivante, servi par l’interprétation brillante de Denzel Washington et Julia Roberts.

James Horner signe pour « The Pelican Brief » une partition orchestrale teintée de suspense et de danger, une musique excitante et assez prenante mais sans originalité particulière. Le thème principal, peu mélodique, est rattaché dans le film au personnage de Darby Shaw (Julia Roberts), un thème assez sombre et lent qui évoque la menace qui pèsera sur la jeune femme tout au long du film. Le ton plutôt grave et amer du début de la partition annonce clairement une aventure sombre et mouvementée. James Horner utilise l'orchestre traditionnel avec un piano qu’il interprète lui-même, le tout mélangé avec quelques synthétiseurs représentés ici par la présence d’une voix féminine synthétique interprétant un petit motif de trois notes assez sombre, associé dans le film au personnage de Julia Roberts.

Le compositeur va illustrer dans sa musique la descente aux enfers de Darby et de Gray (Denzel Washington) au fur et à mesure qu’ils se rapprocheront de la vérité dans cette affaire explosive impliquant de nombreuses personnalités des Etats-Unis. James Horner va maintenir la tension tout au long du film, une tension qui ira crescendo tandis que le thème de Darby deviendra moins présent par la suite, relégué finalement au second plan dans le reste du score. Horner nous proposera ensuite tout un travail d’ambiance et de sonorités orchestrales sombres - et banales - qui sied parfaitement à l’atmosphère noire du film d’Alan J. Pakula.

La première partie du film repose sur la section la moins intéressante de la musique d’Horner, assez réussie mais pas aussi captivante que la seconde partie. On ne pourra d’ailleurs pas passer à côté de l'excellent « Garage Chase », musique de course poursuite frénétique dans le garage vers la fin du film, où Gray et Darby tentent de semer des tueurs lancés à leurs trousses. James Horner maintient tout au long de cette scène un tempo de suspense et d’angoisse renforcé par l’utilisation de nombreux clusters chaotiques de piano typiques du compositeur (Horner reprendra d’ailleurs quasiment note pour note ce morceau dans « Apollo 13 »), dans un style qui annonce déjà les morceaux d’action plus massifs et agressifs de « Titanic », « Clear and Present Danger » et « Patriot Games ». Les orchestrations - dues en partie à Don Davis, fidèle orchestrateur de James Horner à cette époque - demeurent très réussies et relativement complexes, avec une utilisation adéquate des nombreux clusters de piano qui renforcent la tension et l'action de cette course poursuite frénétique. On retrouve tous ces éléments dans des morceaux d’action plus intenses comme « Hotel Chase », qui réutilise pour l’occasion les synthétiseurs d’une façon plus atmosphérique et sombre. Quoiqu’il en soit, « Garage Chase » demeure sans aucun doute le morceau incontournable de la partition de « The Pelican Brief », suivi de « Airport Goodbye », longue pièce illustrant la victoire de la justice à la fin du film et les adieux de Gray et Darby à l'aéroport. On retrouve dans ce final un Horner très personnel, un final que le compositeur repiquera d’ailleurs pour les codas de ses scores pour « Apollo 13 » et « Ransom ». « Airport Goodbye » apporte une réelle émotion à la conclusion du film. Le motif ascendant de piano annonce clairement quand à lui le futur motif de trompette de « Apollo 13 », score qu’Horner écrira deux ans plus tard. En bref, rien de bien original dans cette partition orchestrale qui véhicule essentiellement une atmosphère de suspense et de tension tout au long du film. On aurait simplement aimé entendre un James Horner un peu plus inspiré et moins fonctionnel !



---Quentin Billard