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1-Noon 4.00
2-Cute Name 3.25 3-Ballad for Mathilda 2.14 4-What's Happeing Out There 3.03 5-A Bird in New York 1.19 6-She is Dead 1.32 7-Fatman 5.11 8-Leon the Cleaner 1.48 9-Can I Have a Word with You? 1.12 10-The Game is Over 1.35 11-Feel the Breath 3.20 12-Room 4602 1.17 13-Very Special Delivery 2.44 14-When Leon does his Best 2.09 15-Back on the Crime Scene 2.34 16-Birds of Storm 1.36 17-Tony the IBM 1.56 18-How do you Know it's Love? 1.29 19-The Fight (Part 1: The Swat Squad) 2.33 20-The Fight (Part 2: Bring Me Everyone) 4.30 21-The Fight (Part 3: The Big Weapon) 3.04 22-The Fight (Part 4: One is Alive) 3.10 23-Two Ways Out 3.08 Musique composée par: Eric Serra Editeur: Sony Music Col 477693 2 Album produit par: Eric Serra Producteur Exécutif: Claude Serra pour The X-Plorians Artwork and pictures (c) 1994 Gaumont-Editions la Marguerite. All Right Reserved Note: *** |
LÉON
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Eric Serra
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« Léon » reste considéré à ce jour comme l’un des meilleurs films de Luc Besson, un des rares films du réalisateur à avoir échappé aux critiques acerbes qui démolissent régulièrement les productions de Luc Besson à chaque sortie de ses films. « Léon » raconte l’histoire d'un tueur à gage froid et méthodique qui vit à New York, dans une vieille pension du quartier de la « Little Italy ». Discret, solitaire et introuvable, ce « nettoyeur » multiplie les contrats avec succès jusqu’au jour où il se verra contraint d’accueillir chez lui sa petite voisine, Mathilda (Natalie Portman), une adolescente de 12 ans devenue orpheline suite à l’assassinat de sa famille par un flic ripou nommé Stansfield (Gary Oldman), suite à une histoire de drogue. Elle détestait sa famille mais appréciait surtout son petit frère, qui a malheureusement été tué dans le lot. La jeune Mathilda commence à s’attacher à Léon, qui lui, n’a ni l’étoffe ni le temps pour jouer aux baby-sitters. Pourtant, une certaine amitié va très vite s’instaurer entre la jeune fille et le tueur à gage, alors que Mathilda commence à montrer une forte personnalité et un caractère bien trempé. Elle demande alors à Léon de lui apprendre le métier de « nettoyeur » afin de venger son petit frère, en échange de quoi elle prendra soin de lui tous les jours. Désormais, Léon n’a d’autre choix que de gérer l’amour que Mathilda lui porte, une petite fille brusquement entrée dans un monde d’adulte et de violence et qui envahira le monde froid et bien ordonné de Léon. Ce dernier continuera ainsi de mener son travail à bien, jusqu’à ce qu’il finisse par croiser la route de Stansfield, le flic ripou responsable du massacre de la famille de Mathilda.
Quoiqu’on puisse en penser, « Léon » reste un chef-d’oeuvre du cinéma français de ces 10 dernières années, une sorte d’aboutissement cinématographique dans la carrière de Luc Besson : grâce au succès colossal de ce film (et plus particulièrement aux Etats-Unis), Besson se lancera par la suite dans des productions plus ambitieuses calquées sur le système hollywoodien (« Le Cinquième Elément ») et deviendra le producteur très décrié que l’on connaît aujourd’hui. Le film repose sur une réalisation très soignée et une mise en scène exceptionnelle des plans souvent très réfléchis et une ambiance toujours tendue et saisissante (servie par l’excellente photographie de Thierry Arbogast). Les dix premières minutes du film sont quand à elles de l’anthologie cinématographique pure ! « Léon » doit aussi beaucoup à son duo d’exception : Jean Reno, inoubliable dans le rôle de ce tueur à gage qui apprendra à retrouver son humanité et son âme d’enfant au contact de Mathilda, et une Natalie Portman très jeune dans son tout premier rôle au cinéma (à peine âgée de 12 ans !), rôle qui lui permit finalement de démarrer sa carrière d’actrice. Si Jean Reno s’avère être particulièrement pertinent dans le rôle du nettoyeur (rôle qu’il tenait déjà dans le précédent film de Luc Besson, « Nikita »), c’est sans aucun doute la performance exceptionnelle de Natalie Portman qui apporte au film une émotion rare, la jeune actrice faisant preuve ici d’une maturité étonnante dans cette histoire sombre, violente et tragique. Quand à Gary Oldman, il tient ici l’un de ses meilleurs rôles dans la peau du méchant flic ripou déjanté amateur de crack. Film culte incontournable du cinéma français des années 90, « Léon » se vit malheureusement amputé d’une bonne vingtaine de minutes dans sa version internationale, certaines scènes ayant ainsi particulièrement dérangé le public américain (puritanisme oblige !). Fort heureusement, le film ressortira par la suite dans sa version originale non tronquée de 125 minutes. Film de talents, films d’émotion, film d’action pur, « Léon » est tout cela à la fois, une véritable réussite qui révéla deux acteurs forts (ce fut le début d’une carrière internationale pour Jean Reno !) et permit à Luc Besson de nous offrir l’un de ses meilleurs films. Eric Serra retrouve une fois de plus son complice de toujours sur « Léon ». La musique apporte au film une atmosphère très particulière et murement réfléchie. Eric Serra a construit l’essentiel de sa partition autour du suspense et de la tension, créant une musique sombre et atmosphérique particulièrement efficace, utilisant comme d'habitude ses sempiternels mélanges de synthétiseurs et d'orchestre incorporant quelques instruments solistes comme la guitare, le violon et même l’accordéon. Le score de « Léon » contient ainsi différentes facettes à l'image même du film : une première partie « thriller », sombre et atmosphérique, dans laquelle Serra crée un suspense latent et fort - notamment dans l’utilisation de sonorités électroniques savamment dosées, avec ce fameux son de sonar métallique que l’on retrouvera dans le score de « Goldeneye » entre autre. L’autre partie de la musique, plus tendre et plus romantique, évoque l'amour naissant entre Léon et la jeune Mathilda. Eric Serra utilise alors le piano, la guitare et le synthétiseur pour évoquer les sentiments naissants de la jeune fille pour le tueur à gage. Enfin, une troisième partie évoque dans la musique de « Léon » le caractère plus tragique et dramatique du film. Le compositeur utilise alors un thème aux sonorités orientales/arabisantes, utilisant d'ailleurs quelques percussions orientales du plus bel effet. Eric Serra s’est d’ailleurs déjà expliqué sur ce choix très étrange : « Quand j'ai vu les premières images du film, les vieux gratte-ciel de New York m'ont fait penser aux pyramides d'Egypte. J'ai donc trouvé intéressant de composer une musique d'inspiration orientale pour honorer ces vestiges d'un ex-ultra-modernisme ! » Cette subtilité plus conceptuelle reflète l’inventivité et le talent du compositeur français au style décidément très personnel. La musique de « Léon », surprenante à la première écoute, s'avère pourtant être très réussie dans le film, une musique orientale assez unique en son genre évoquant à chacune de ses apparitions les malheurs du duo Mathilda/Léon et le caractère tragique de l'histoire. Le thème aux consonances arabes refait ainsi plusieurs apparitions tout au long du film sous différentes formes, exploité à travers différentes sonorités plus éparses et volubiles très réussies. La musique reflète aussi une certaine mélancolie sous-jacente, une forme de tristesse plus intime très présente dans la musique d’Eric Serra pour les passages les plus dramatiques du film, comme par exemple pour la scène où Léon et Mathilda doivent se séparer pour tenter de quitter l'appartement attaqué par l’équipe des SWAT de Stansfield. Enfin, Eric Serra n’oublie pas pour autant de ponctuer sa musique de quelques touches d’humour plus subtiles et discrètes. Ainsi donc, durant la séquence où Stansfield se rapproche de manière inquiétante de l'un de ses indic', la musique reste plus ou moins tendue, tout naturellement. Puis, Stansfield claque des doigts et la musique s'arrête brusquement, comme si le personnage avait le contrôle de la musique du film à ce moment là. Encore une fois, Eric Serra fait preuve d’une certaine inventivité dans son rapport à l’image, évoquant les sentiments des différents protagonistes et des décors du film avec une touche musicale souvent très personnelle, plus conceptuelle. Serra nous offre aussi quelques ambiances plus sereines et décontractés lorsque Léon et Mathilda s'amusent ensemble à des petits jeux - on pourra par exemple apprécier un morceau assez long faisant intervenir l'accordéon pour une de ces séquences de jeu plus enfantines et innocentes. Finalement, les trois grandes parties de la musique d’Eric Serra rejoignent à leur tour les trois grandes facettes du film de Luc Besson : thriller, romance et drame humain. La musique de « Léon » apporte au final une émotion sincère et véritable au film de Luc Besson. La musique contribue à renforcer l'ambiance si particulière de ce film, avec un orchestre restreint, un travail d’atmosphère autour de l’électronique et des différents instruments solistes, sans oublier ces touches orientales si particulières et totalement indissociables de la partition d'Eric Serra. Le mélange orchestre/synthé est particulièrement réussi, reflétant le savoir-faire d’un compositeur toujours propice aux expérimentations et aux mélanges éclectiques de sonorités en tout genre. Sa musique tend à renforcer l'ambiance à la fois sombre et émouvante du film de Luc Besson, une musique qui devrait séduire n’importe quel fan d’Eric Serra et tous ceux qui souhaiteraient se replonger dans l’ambiance assez unique de « Léon » ! ---Quentin Billard |