1-London 1.34
2-The Toy Cupboard 2.09
3-Hong Kong 2.21
4-Rooftop Chase 2.57
5-Commandeering the Vessel 1.31
6-Bravo Commander 0.40
7-Killer Cleaner 1.34
8-Hypnotification 2.06
9-Karlenko Arrives 0.29
10-Golf 2.21
11-Helicopter 2.29
12-Church Escape 1.53
13-Wheelchair 3.43
14-Ambrose 1.01
15-Timoxybarbobutenol 1.47
16-Tucker Shoots Johnny 1.23
17-Poisoning the Drink 1.08
18-The Manic Phase 4.08
19-Lipstick Gun 3.15
20-Johnny Reborn 2.19
21-Cliff Jump 2.33
22-Umbrella 0.45
23-Buckingham Palace 1.04
24-Killer Queener 1.10

Musique  composée par:

Ilan Eshkeri

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 117 2

Album produit par:
Steve McLaughlin, Ilan Eshkeri
Producteurs exécutifs:
Robert Townson, Nick Angel
Direction de la musique pour
Universal Pictures:
Mike Knobloch
Producteur du score:
Steve McLaughlin
Coordination production musicale:
Stephanie Burrows
Préparation musique:
Vic Fraser
Orchestrateur superviseur:
Robert Elhai
Orchestrateurs:
Jeff Toyne, Jessica Dannheisser
Montage musique:
Steve Price
Arrangements additionnels:
Jeff Toyne
Programmation musique:
Paul Saunderson
Assistant production musicale:
Steve Wright

Artwork and pictures (c) 2011 Universal Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
JOHNNY ENGLISH REBORN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Ilan Eshkeri
Deuxième épisode des aventures de l’espion britannique le plus gaffeur du monde, « Johnny English Reborn » permet à Rowan Atkinson (alias « Mr. Bean ») d’endosser à nouveau le costume de ce lointain cousin de l’agent 007 dans une nouvelle aventure agitée et pleine de rebondissements. Après un premier opus plutôt réussi sorti en 2003, il aura finalement fallut attendre 2011 pour que Johnny English débarque à nouveau sur nos écrans, le film étant réalisé par le britannique Oliver Parker. A la suite de l’échec de sa précédente mission en Mozambique, qui tourna à la catastrophe et ternit sévèrement l’image du MI7, Johnny English s’est exilé dans un monastère reculé au Tibet, où il apprend à maîtriser la force physique et mentale. Cinq ans plus tard, le MI7, dorénavant dirigé par Pégasus (Gillian Anderson), décide de faire appel à English pour une nouvelle mission délicate : une mystérieuse organisation terroriste baptisée « Vortex » menace la sécurité du premier ministre chinois. Malgré les réticences de Pégasus, il n’y a qu’English qui soit capable de mener à bien cette mission. Après avoir stoppé un agent du KGB, Johnny English découvre que Vortex est en réalité constitué de 3 traîtres issus du KGB, de la CIA et du MI7 lui-même. Comprenant qu’il y a une taupe au sein de sa propre agence, English va devoir ruser et redoubler de prudence pour mener à bien sa mission, épaulé par le jeune agent Tucker (Daniel Kaluuya) et la psychologue comportementaliste Kate Summer (Rosamund Pike). Mais il va devoir faire vite, car le traître a retourné le piège contre lui, alors qu’English est accusé à tort d’être le troisième homme à la tête de Vortex. « Johnny English Reborn » reprend donc toutes les formules du film de 2003 : Rowan Atkinson reste fidèle à lui-même dans le rôle de cet espion gaffeur qui rêverait d’être James Bond, mais qui multiplie finalement les coquilles et les bévues à vitesse grand V, avec un humour omniprésent. Les fans de « Mr. Bean » seront aux anges, avec un nouveau concours de grimaces (les tics nerveux de l’acteur lorsqu’on évoque sa mission ratée au Mozambique à grand coup de tam-tams – principal running gag du film) et de gags en tout genre. Le comédien parvient même à apporter un charme british à son personnage, plutôt attachant malgré son incroyable stupidité. Le scénario est plutôt bon et l’intrigue nous maintient en haleine jusqu’au bout, même si le film d’Oliver Parker ne parvient pas à renouer avec le charme et l’humour irrésistible du premier « Johnny English » de 2003. Rowan Atkinson s’est pris un bon coup de vieux – comme le rappelle l’un des personnages au début du film - mais malgré tout, il n’a rien perdu de son talent de comique et de spécialiste du bon vieux gag à l’ancienne. On suit donc ce divertissement avec un certain intérêt, une sympathique parodie des films de James Bond (cf. le générique de début, très réussi) sans grand éclat mais suffisamment distrayante et ponctuée de quelques bonnes idées (l’hélicoptère sur le toit de l’ambulance, la scène où English attaque une grand-mère par erreur, la confondant avec une tueuse à gage, etc.).

Après un premier score très réussi signé Edward Sheamur, c’est au tour d’Ilan Eshkeri de signer la musique de cette seconde aventure de « Johnny English », le compositeur britannique s’étant fait remarquer ces dernières années avec ses partitions pour « Stardust », « Ninja Assassin », « Centurion » ou bien encore « Kick-Ass ». Le score de « Johnny English Reborn » reprend le style initié par Edwars Shearmur en 2003 mais tente aussi de s’en démarquer légèrement en proposant un tout nouveau thème qui, bien qu’assez ressemblant à celui de Shearmur, s’avère être totalement nouveau pour ce second film, ce qui est bien dommage, car on aurait tant aimé retrouver le thème original pour ce second film. Qu’à cela ne tienne, Ilan Eshkeri assume totalement ce choix (à noter que le thème d’Ed Shearmur est néanmoins cité brièvement à quatre reprises dans le film) et nous propose une nouvelle partition orchestrale haute en couleurs, et typique des musiques d’espionnage à la 007. Le score repose avant tout sur quelques nouveaux thèmes, à commencer par l’excellent thème principal entendu dès l’arrivée d’English à Londres (« London ») : ce thème pastiche bien évidemment le thème de James Bond et s’inscrit dans la continuité du « Johnny English Theme » d’Edward Shearmur pour le premier film : avec sa batterie, sa basse, ses guitares funky et ses trompettes jazzy, le thème d’English version 2011 possède un côté 60’s rétro et agréable qu’Ilan Eshkeri a parfaitement su retranscrire dans le film, un sympathique hommage aux musiques de film d’espion des sixties. Le compositeur relève le défi de la parodie musicale et s’en sert avec une efficacité redoutable sur le film d’Oliver Parker. « The Toy Cupboard » prolonge d’ailleurs l’héroïsme british/jazzy du thème principal et nous offre même une sympathique envolée héroïque/solennelle de cordes pour évoquer les exploits du (faux) héros. Dans « Hong Kong », le compositeur pastiche les musiques asiatiques/chinoises hongkongaises pour l’arrivée d’English à Hong Kong, à la poursuite de l’un des membres de Vortex. La batterie funky et les sonorités asiatiques de « Hong Kong » rappellent beaucoup Lalo Schifrin, dans un mélange détonnant entre « Rush Hour » et « Enter the Dragon ». L’action prend le dessus dans la première scène d’action du film (« Rooftop Chase ») pour la poursuite avec l’agent chinois sur les toits des immeubles. C’est l’occasion pour Eshkeri de reprendre les sonorités asiatiques de « Hong Kong » sur fond de percussions et de cuivres musclés, sans grande surprise particulière – niveau orchestrations, cela reste réussi bien qu’on regrettera la quasi absence des bois. A noter que l’écriture des cuivres n’est pas sans rappeler par moment les travaux de David Arnold sur « Casino Royale » ou « Quantum of Solace » : Eshkeri utilise toutes ces influences (volontaires) à bon escient et apporte un vrai tonus au film.

Le thème est décliné sous de multiples versions, qu’il s’agisse des héroïques « Commandeering the Vessel » (avec ses envolées triomphales à la Alan Silvestri) ou « Bravo Commander », avec un punch british/jazzy toujours très percutant, à l’écran comme sur l’album. Les morceaux d’action sont d’une énergie et d’une efficacité assez admirable à l’écran, preuve du savoir-faire plus qu’évident d’Ilan Eshkeri dans le domaine des déchaînements orchestraux musclés. « Killer Cleaner » accompagne par exemple avec brio l’une des scènes où English affronte la tueuse à gage chinoise déguisée en femme de ménage. On retrouve ici aussi des rythmes et des ponctuations cuivrées qui rappellent David Arnold avec brio. Parodie ou pas, Eshkeri prend son rôle très au sérieux et apporte une énergie considérable à l’écran, avec un premier degré totalement assumé – bien plus que dans le premier score d’Ed Shearmur. L’humour n’est pas délaissé pour autant, avec des morceaux comme « Hypnotification » et son mélange sexy de saxophone/voix féminines/synthés new age, ou la caricature de chant grégorien traditionnel dans « Church Escape », sans oublier le pastiche typiquement britannique d’Elgar dans « Buckingham Palace ». Niveau thème, en plus du thème héroïque de Johnny English, Ilan Eshkeri nous offre aussi un thème pour le bad guy de service, thème plutôt cool et cuivré qui rappelle John Barry : on le retrouve ainsi dans « Karlenko Arrives », « Ambrose » et « The Manic Phase », un excellent thème de méchant qui semble surgir tout droit d’un épisode de « James Bond ». L’humour du film transparaît aussi dans l’amusant « Golf », évoquant les facéties d’English lors de la scène du golf, où la musique frôle davantage le mickey-mousing habituel, notamment à travers la brève reprise du thème du méchant avec des pizzicati sautillants. Eshkeri parvient ainsi à varier suffisamment les ambiances pour rendre l’écoute suffisamment captivante et ludique, évitant l’ennui et la monotonie par dessus tout. Et pour les amateurs d’action, il reste toujours les excellents « Helicopter », « Wheelchair », « Tucker Shoots Johnny », « Cliff Jump » et « Umbrella ». Ilan Eshkeri signe donc une partition entraînante, divertissante et assez variée pour « Johnny English Reborn », un score réjouissant qui n’a rien à envier au précédent travail d’Edward Shearmur et apporte une énergie considérable au film d’Oliver Parker : recommandé, donc !



---Quentin Billard