1-New Moon 3.19
2-Bella Dreams 2.05
3-Romeo & Juliet 2.46
4-Volturi Waltz 1.17
5-Blood Sample 1.15
6-Edward Leaves 5.03
7-Werewolves 4.25
8-I Need You 1.38
9-Break Up 2.04
10-Memories of Edward 1.39
11-Wolves v. Vampire 4.32
12-Victoria 2.05
13-Almost a Kiss 2.12
14-Adrenaline 2.24
15-Dreamcatcher 3.31
16-To Volterra 9.18
17-You Are Alive 2.11
18-The Volturi 8.27
19-The Cullens 4.32
20-Marry Me, Bella 4.04
21-Full Moon 3.15

Musique  composée par:

Alexandre Desplat

Editeur:

E1 Entertainment/Summit
E1E-CD-2075

Produit par:
Alexandre Desplat

Artwork and pictures (c) 2009 Summit Entertainment. All rights reserved.

Note: ***
THE TWILIGHT SAGA : NEW MOON
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alexandre Desplat
Deuxième opus de la saga « Twilight », toujours inspirée des romans de Stephenie Meyer, « New Moon » (Twilight, chapitre II : Tentation) se déroule peu de temps après les événements du premier épisode. Edward (Robert Pattinson) et les Cullen décident finalement de déménager et de quitter la ville de Forks afin de ne pas trahir le secret de leur jeunesse éternelle qui commence à se faire dangereusement remarquer. Mais pour Edward, ce départ sert surtout à protéger Bella (Kristen Stewart) des vampires. Totalement abattue par le départ d’Edward, Bella s’enfonce progressivement dans une lente et sinistre dépression, jusqu’au jour où elle finit par retrouver goût à la vie grâce à l’adrénaline et au danger (moto, saut d’une falaise, etc.). La jeune fille se rapproche alors de son ami Jacob Black (Taylor Lautner), mais elle finit par découvrir qu’il est un loup-garou, un secret qu’il protège depuis longtemps, tout comme son ami Sam et ses semblables. Hélas, la sinistre vampire Victoria est de retour et cherche à venger la mort de James, tué à la fin du premier film par Edward et ses amis pour protéger Bella. Suite à un malentendu, Edward, persuadé que Bella est morte, décide de se tuer et projette de se montrer au grand jour devant des milliers de personnes en Italie, où règne la dynastie de vampires des Volturies. Selon leurs propres lois, tout vampire qui se fait remarquer des humains doit mourir. Apprenant le projet insensé d’Edward, Bella fonce à toute vitesse en Italie pour empêcher son fiancé de commettre l’irréparable. Mais elle se fera finalement remarquer par les Volturies qui s’intéresseront à son cas. « The Twilight Saga : New Moon » est réalisé par Chris Weitz (« The Golden Compass ») et reprend l’univers du roman original ainsi que celui du premier film sorti un an auparavant. Dans ce second opus, c’est l’acteur Taylor Lautner qui accapare l’écran, le personnage de Jacob étant finalement bien plus présent que celui d’Edward : on découvre ainsi le clan des loups-garous et l’antagonisme qui existe entre les loups et les vampires. Kristen Stewart reste égale à elle-même dans le rôle de Bella, qu’elle semble habiter avec une conviction épatante. Hélas, cette bluette de films d’ado semble s’éterniser dangereusement, le film étant bourré de longueurs (2h10 !) tandis que le scénario, assez lourdingue, enchaîne les péripéties pêle-mêle sans grande cohérence : Edward disparaît, Bella décide de faire des choses extrêmes pour l’oublier, elle se rapproche de Jacob, elle part en Italie sauver Edward, puis ils défient les Volturies, etc. Le scénario – qui frôle de plus en plus le soap-opéra basique - reste brouillon et sans fil conducteur fédérateur (le scénario du premier film paraissait d’ailleurs bien plus cohérent) : reste une direction d’acteur assez convaincante, quelques bonnes scènes d’action et des effets spéciaux plutôt sympas (les scènes d’attaque des loups-garous), mais rien de bien fameux : comme pour le premier « Twilight », « New Moon » est uniquement destiné aux adolescents et aux fans des romans de Stephenie Meyer, les autres risquant fort de mourir d’ennui durant ces 2h10 assez interminables !

Changement de compositeur pour « The Twilight Saga : New Moon ». Après Carter Burwell sur le premier opus, c’est au tour de notre Alexandre Desplat national de prendre les rennes de la partition de « New Moon », le compositeur français ayant ainsi eu la chance de participer à deux des franchises les plus populaires de notre époque : « Twilight » et « Harry Potter » ! Pour « New Moon », Alexandre Desplat retrouve Chris Weitz deux ans après « The Golden Compass » et élabore pour le film une partition symphonique ample et rythmée, mélancolique et romantique, servie par un thème principal plutôt réussi et des orchestrations soignées et élaborées, comme toujours chez le compositeur. A l’inverse du style plus contemporain et atypique de Carter Burwell sur « Twilight », Alexandre Desplat opte ici pour une approche 100% orchestrale plus conventionnelle et typiquement hollywoodienne avec « New Moon ». Brillamment interprétée par le London Symphony Orchestra, la musique de « New Moon » repose avant tout sur l’excellent Love Theme évoquant la romance entre Edward et Bella, thème exposé dès le début du film et partagé entre le piano et l’orchestre dans « New Moon » : on appréciera ici la sobriété mélodique et touchante du thème, aisément mémorisable avec ses notes épurées de piano, sur fond d’orchestrations élaborées incluant cordes, bois, cuivres, célesta et même quelques percussions (seule ombre au tableau : le thème de « New Moon » rappelle beaucoup celui de Philip Glass pour le « Dracula » de 1931 !). Les harmonies centrales du morceau sont même plutôt raffinées et rappellent le savoir-faire indéniable du compositeur. Aucun doute possible : teen movie ou pas, le nouveau thème romantique proposé par Alexandre Desplat sur « New Moon » s’avère être de haut niveau ! « Bella Dreams » contredit quand à lui le charme romantique de l’ouverture en imposant d’emblée un ton plus sombre et menaçant à base d’orchestrations plus menaçantes (incluant les effets de col legno martelées des cordes au début). La musique de Desplat s’oriente même vers un classicisme d’écriture riche et raffiné dans « Romeo & Juliet », avec ses cordes dramatiques, passionnées et savoureuses reflétant la relation tourmentée entre le vampire et la jeune fille. « Volturi Waltz » accompagne quand à lui la scène où Edward évoque le clan des Volturi en dévoilant le second thème de la partition, sous la forme d’une valse sombre et envoûtante, avec trompette, cordes et clavecin aux consonances baroques. L’action n’est pas en reste pour autant, avec « Blood Sample », avec une utilisation plus étonnante de quelques notes de clavecin et d’une guitare basse mélangée à l’orchestre.

La musique de « New Moon » prend une tournure résolument dramatique dans « Edward Leaves », lorsqu’Edward prend la décision de quitter Bella et de s’en aller loin d’elle pour la protéger. On retrouve ici le lyrisme habituel d’Alexandre Desplat avec une écriture de cordes dramatique et enlevée, un adagio romantique et tragique typique du compositeur, incluant le piano soliste, instrument incontournable du score de « Twilight New Moon ». Dans « Werewolves », Desplat évoque le clan des loups avec un ton plus sombre et mystérieux assez réussi, soutenu par des orchestrations toujours aussi riches et soignées. La partie centrale du score fait la part belle aux mélodies plus intimistes, lorsque Bella se rapproche de Jacob dans « I Need You », « Almost A Kiss » ou les dramatiques « Break Up » et « Memories of Edward ». On retrouve les sonorités mystérieuses des loups dans « Wolves v. Vampire » avec quelques éléments synthétiques discrets et un mélange de percussions évoquant la rivalité entre les loups et les vampires dans le film. « Wolves v. Vampire » permet d’ailleurs à Desplat de nous offrir un solide morceau d’action riche et musclé, avec une écriture qui rappelle beaucoup par moment certains passages de « The Golden Compass ». « To Volterra » reprend le thème envoûtant des Volturi et le développe sous une forme plus inquiétante, évoquant clairement la menace représentée par cette sinistre famille italienne qui fait régner la loi dans le monde des vampires. On retrouve cette ambiance dans « The Volturi », où le thème est à nouveau présent et largement développé sur plus de 8 minutes, avec quelques passages d’action assez puissants et redoutables. Enfin, la partition prend une tournure à nouveau plus romantique dans « Marry Me, Bella » et la reprise du Love Theme dans « Full Moon » pour le générique de fin du film. Vous l’aurez donc compris, Alexandre Desplat signe une partition orchestrale de qualité pour « Twilight New Moon », un score assez réussi mais sans grande surprise particulière, qui peine à laisser malgré tout un souvenir particulier en dehors de l’excellent Love Theme (néanmoins un peu trop proche de Philip Glass !). Comme souvent avec Desplat dans ses musiques hollywoodiennes, on ressort de « New Moon » satisfait et frustré en même temps : la musique est bien écrite, richement orchestrée et bien placée sur les images, mais curieusement, on n’en retient pas grand chose au final. Pour le coup, l’approche plus contemporaine et rock de Carter Burwell sur le premier opus s’avérait bien plus mémorable et intéressante que le style symphonique passe-partout de Desplat sur ce deuxième épisode de la saga « Twilight ». Les fans d’Alexandre Desplat devraient être néanmoins comblés par ce nouvel opus symphonique du compositeur français !



---Quentin Billard