1-Cruella De Vil 4.02*
2-One Hundred and
One Dalmatians (Main Titles)/
Good Morning, Pongo/
Walking The Dogs 3.56
3-The House Of De Vil
(Cruella's Catwalk)/Love At
First Sight/Roger
Goes Swimming 6.57
4-Daisy, Daisy
(Anita Goes Swimming) 2.05
5-The Wedding (Cup of Marriage)/
Horace and Jasper/Skinner 7.05
6-Going To Have A Puppy/
I Adore Puppies 2.41
7-Birth (15 Puppies)/
The Heist 7.19
8-Kipper The Die Hard Dog 1.29
9-Woof On The Roof 3.26
10-Rescue 2.09
11-Kipper Finds The Puppies 5.18
12-Pup, Pup, Pup, Pup,
Puppies 4.17
13-Reunion In The Barn 5.19
14-Puppies In The Mist 2.00
15-Home-One Big
Happy Family 3.46

*Interprété par Dr.John
Paroles et musique de
Mel Levin
Produit par John Clayton
et Mac Rebennack.

Musique  composée par:

Michael Kamen

Editeur:

Walt Disney Records
WDR 36046.

Score produit par:
Michael Kamen,
Stephen McLaughlin,
Christopher Brooks

Monteur superviseur:
Stephen McLaughlin
Monteur de la musique:
Michael T.Ryan
Assistants du compositeur:
Stacy Ruppel, Zoe Lovell,
Maria Diaz

Chargé de la musique pour
The Walt Disney Motion
Pictures Group:
Kathy Nelson, Bill Green
Producteurs exécutifs de l'album
pour Walt Disney Records:
Carolyn Mayer Baug,
Harold J.Kleiner

Artwork and pictures (c) 1996 Disney Enterprises, Inc. All rights reserved.

Note: ****
101 DALMATIANS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Kamen
Remake très réussi du célèbre dessin animé signé Disney sorti en 1961, '101 Dalmatians' nous permet de retrouver les 101 célèbres chiots dalmatiens face à une non moins célèbre grande méchante: Cruella D'Enfer, interprétée par une Glenn Close qui semble s'en être ici donné à coeur joie. Toujours aussi cruelle, la redoutable femme s'est mise en tête de se fabriquer le plus beau manteau du monde avec la fourrure d'une centaine de dalmatiens appartenant à Roger (Jeff Daniels) et Anita (Joely Richardson), un couple de Londoniens tranquille qui viennent tout juste de se marier très récemment, et qui vivent chez eux avec leur deux dalmatiens Perdita et Pongo, parents de 99 adorables chiots. Roger est concepteur de jeux-vidéos, tandis qu'Anita est dessinatrice de mode pour la maison de couture de Cruella d'Enfer. Cette dernière, obsédé par la fourrure des dalmatiens, envoie ses deux sbires stupides, Horace et Jasper, pour kidnapper les chiots et les amener à l'horrible Skinner qui se chargera de leur enlever la fourrure. Bien décidés à retrouver leurs chiots, Perdita et Pango décident de se lancer à leur poursuite en se faisant aider par plusieurs animaux du pays. Ils retrouvent alors la trace des kidnappeurs dans une maison sinistre où Cruella compte bien concrétiser son plan machiavélique, mais c'est sans compter sur la ruse et la roublardise des chiens et de leurs amis. Le film vaut surtout par la qualité de la mise en scène de Stephen Herek, privilégiant le rythme et l'humour, tandis que l'histoire se déroule tranquillement avec son lot de péripéties et de scènes d'aventure sympathiques (séquence du sauvetage des chiots dans la dernière partie du film). Evidemment, c'est l'excellente Glenn Close qui semble ici voler la vedette à Jeff Daniels, Joely Richardson et leurs 101 dalmatiens, l'actrice nous offrant un grand numéro de méchante diabolique dans la plus pure tradition des films Disney. Pour le reste, '101 Dalmatiens' se laisse aussi bien regarder par les petits comme les grands, qui passeront sans aucun doute un bon moment.

Stephen Herek a de nouveau fait appel au grand Michael Kamen après que ce dernier ait écrit les partitions de 'The Three Musketeers' (1993) et l'inoubliable 'Mr.Holland's Opus' (1995). Sa troisième participation à un film de Stephen Herek ne déçoit pas et confirme au contraire que le compositeur sait toujours se montrer inspiré avec un sujet de ce style. Sa partition orchestrale pour '101 Dalmatiens' rivalise de malice, de jovialité, d'aventure, d'humour et de romance et de finesse - en clair, tout le style musical typique de Michael Kamen, qui se rapproche par moment ici du style fantaisiste et enfantin de 'Jack'. Le compositeur donne d'emblée la couleur avec la traditionnelle ouverture dans 'One Hundred and One Dalmatiens (Main Titles)', suivi d'une petite suite pour le générique de début qui suit respectivement Roger/Pongo et Anita/Perdita. On appréciera la fraîcheur des orchestrations et des mouvements mélodiques qu'impose le compositeur dès le début de cette jolie aventure. Une fois encore, Kamen fait preuve de beaucoup de talent lorsqu'il s'agit de combiner différentes couleurs instrumentales toutes plus vivantes les unes que les autres (voilà en tout cas l'un des points forts de ce très bon score!). Le ton jovial et entraînant de l'introduction nous permet d'entendre une brève introduction du thème principal soutenu par une jolie écriture piano/bassons/cors, etc. Visiblement, l'atmosphère est à la gaieté et à la bonne humeur, le tout baignant dans une écriture orchestrale particulièrement soignée privilégiant tous les pupitres de l'orchestre, piano y compris. On notera d'ailleurs le classicisme d'écriture qu'emploie Michael Kamen lorsqu'il écrit pour les solistes, dans un style qui fait parfois penser à Beethoven ou Schubert.

On change radicalement d'ambiance avec le sombre 'The House of De Vil (Cruella's Catewalk)' qui nous introduit un motif de 5 notes suggérant la présence menaçante de Cruella dans la scène de sa maison de couture au début du film (le motif est apparemment emprunté au début de l'air de la chanson 'Cruella De Vil' interprétée par Dr.John, chanson reprise du dessin animé d'origine et qui se trouve en introduction de l'album). Puis, très rapidement, Kamen nous dévoile un autre thème confié à des vents graves soutenu par un petit rythme amusant de charleston et une petite pluie de notes fantaisiste de piano/flûtes/hautbois en arrière-fond sonore, preuve de l'inventivité de Kamen dans le maniement de ses orchestrations (il faut aussi saluer au passage le travail remarquable de ses orchestrateurs Robert Elhai et Brad Warnaar, Kamen assurant aussi au passage ses propres orchestrations avec quelques orchestrateurs additionnels). Le thème de Cruella évoque à merveille son côté rusé et machiavélique, mais sans pour autant trop se prendre au sérieux, et ce malgré le côté sombre du morceau. La seconde partie de la pièce évoque la rencontre entre Roger/Anita et Pongo/Perdita dans le parc. Kamen change de nouveau d'ambiance et dévoile le joli 'Love Theme' un brin rétro, apportant un peu de charme et de lyrisme à cette sympathique partition très colorée et pleine de vie. La scène où Roger atterrit dans la mare en vélo est un premier tour de force orchestral de la part de Kamen, développant le thème principal associé aux dalmatiens dans un véritable allegro de facture classique qui apporte une bonne humeur et une énergie considérable (et non dénuée d'humour) à cette scène, dont on retrouve l'équivalent dans l'entraînant 'Anita Goes Swimming'.

Horace et Jasper ont aussi droit à leur propre thème, car, une fois passé la scène du mariage où retentit fièrement le 'Love Theme' de manière cérémonieuse, Kamen rompt brutalement l'ambiance romantique de la scène du romantique avec celle où le réalisateur nous introduit aux deux sbires idiots de Cruella. Le thème des deux kidnappeurs idiots n'est pas sans rappeler le thème des cambrioleurs dans 'Home Alone' de John Williams, auquel le thème de Kamen semble faire malicieusement référence. Le thème d'Horace et Jasper se distingue par sa mélodie roublarde et espiègle dont le côté lourdingue est accentué par les doublures en unissons/octaves sur les instruments graves de l'orchestre (bassons/contrebassons/trompettes en sourdine/contrebasses, etc.). On ne pouvait d'ailleurs certainement pas rêver de mieux pour évoquer deux personnages stupides comme ceux d'Horace et Jasper, preuve que Michael Kamen maîtrise pleinement son sujet tout en variant avec malice les différentes ambiances de sa musique tout au long du film, avec un certain 'fun' toujours aussi communicatif (on sent que le compositeur s'est bien amusé en écrivant la musique de ce film).

On notera le fait que le compositeur semble avoir associé certains instruments à différents personnages du film, un élément particulièrement intéressant qui apparaît dans les crédits du livret de l'album du score, preuve de l'inventivité et des idées toujours aussi originales de Michael Kamen. Ainsi, on apprend que la trompette de Malcolm McNab serait associé à Kipper, le cor de Rick Todd à Pongo, le tuba de Tommy Johnson au bulldog, le saxophone de Ron Janelli à Cruella, etc. C'est dans 'Birth (15 Puppies)/The Heist' que Kamen nous dévoile progressivement un nouveau petit motif associé aux chiots (souvent, joué au piano), et que Kamen semble surnommer 'pup, pup, pup, pup, puppies' (en onomatopées rythmiques sur le motif de 6 notes lui-même, idée amusante!). On retrouve dans 'The Heist' une version plus brutale du thème des kidnappeurs, avec ce côté toujours très espiègle et lourdaud. 'Kipper The Die Hard Dog' (d'où l'on retrouve le motif des chiots en introduction) avec l'action, lorsque l'un des chiens Kipper (représenté par une trompette), se lance à la poursuite des chiots kidnappés dans un style action qui, bizarrement, rappelle par moment 'Die Hard' (coïncidence: le titre de la pièce contient le mot anglais 'Die Hard'! Un clin d'oeil ironique de Kamen à sa célèbre partition?).

L'action se prolonge dans 'Woof on The Roof' pour les préparatifs de l'évasion dans un style plus agité mais toujours aussi magnifiquement orchestré et pleinement maîtrisé du point de vue de l'écriture des différents pupitres de l'orchestre qui s'en donnent toujours à coeur joie, ce qui apporte une énergie considérable au film de Stephen Herek. C'est 'Rescue' qui attire alors ici notre attention avec son climat nettement plus entraînant. Pour l'occasion, l'excellent thème principal est développé ici sur le ton de l'héroïsme (trompettes, tambourins, etc.) pour la scène du sauvetage des chiots, aboutissant au non moins excellent 'Kipper Finds The Puppies' opposant avec malice le motif des chiots et le thème des deux kidnappeurs pour un nouvel allegro entraînant et énergique à souhait (un très beau petit moment d'aventure à l'enthousiasme communicatif). 'Pup, Pup, Pup, Pup, Puppies' reprend à son tour le motif des chiots s'opposant toujours aux motifs des kidnappeurs et de Cruella pour un nouveau morceau d'aventure/action très entraînant et bourré d'une énergie toujours aussi enthousiasmante à l'écran. On notera ici un passage assez inventif où Kamen utilise un grand glissando virtuose de piano à la fin du morceau, évoquant la débandade de Cruella et de ses complices Horace, Jasper et Skinner.

L'affrontement final contre Cruella dans 'Reunion In The Barn' (d'abord précédé d'une très jolie reprise du thème principal) nous permet de retrouver quelques variantes amusantes du thème de Cruella, Kamen s'amusant à illustrer à l'écran la débandade de la grande méchante à qui les chiens causent de nombreux tracas. Finalement, l'histoire se conclut paisiblement avec l'excellent 'Puppies in the Mist' reprenant le thème principal dans toute sa splendeur lors du retour des chiens après l'arrestation de Cruella et de ses complices, aboutissant au happy-end traditionnel, 'Home-One Big Happy Family'. Petit bijou de malice, d'humour, de jovialité, de légèreté et d'aventure, '101 Dalmatians' est la preuve exemplaire de tout le savoir-faire du regretté Michael Kamen qui signait en 1996 l'une de ses plus belles partitions écrites pour une comédie familiale de ce genre. Toujours aussi inventif, Kamen prouve que l'on peut très bien s'amuser à mélanger écriture symphonique classique et inventivité musicale à toute épreuve, et ce même si l'ensemble n'est pas forcément musicalement très original en soi. Effectivement, l'originalité provient ici des orchestrations et de la manière dont Michael Kamen associe un instrument aux personnages principaux du film, une idée qu'il développera jusqu'au bout, avec une pléiade de thèmes de qualité qui servent le propos du mieux qu'ils le peuvent. Bilan plus que positif donc pour cette excellente partition orchestrale pleine de vie et de légèreté, à consommer sans modération!


---Quentin Billard