1-Charlie Trains Atom 1.59
2-On The Move 2.39
3-Into the Zoo 1.02
4-Why We're Here 0.55*
5-Meet Atom 3.18
6-It's Your Choice 1.28
7-Safe With Me 2.58
8-Atom Versus Twin Cities 3.12**
9-...For A Kiss 0.56
10-Get In The Truck 1.13
11-Bonding 2.02
12-Twin Cities' Intro 1.20**
13-Parkway Motel 1.48*
14-This Is A Brawl 1.49**
15-You Deserve Better 4.03
16-Into The Ring 1.12
17-Taking A Beating 1.34
18-Final Round 6.54
19-People's Champion 2.06

*Featuring Poe
**Contient de la musique
additionnelle de TJ Lindgren.

Musique  composée par:

Danny Elfman

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 122 2

Score produit par:
Danny Elfman
Producteur exécutif:
Robert Townson
Direction DreamWorks Music:
Jennifer Hawks
Soundtrack produit par:
Bill Abbott, Danny Elfman
Orchestrateur superviseur:
Steve Bartek
Montage musique:
Bill Abbott
Musique additionnelle pistes
8, 12 et 14 de:
TJ Lindgren
Supervision MIDI et préparation de:
Marc Mann
Assistant musical:
Melisa McGregor
Assistante personnelle de Mr.Elfman:
Melissa Karaban

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2011 DreamWorks II Distribution Co, LLC. All rights reserved.

Note: ****
REAL STEEL
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Danny Elfman
« Real Steel » s’inspire d’une nouvelle de Richard Matheson et nous plonge dans un univers de boxe futuriste dominé par des robots, dans un futur pas si lointain. Réalisé par Shawn Levy (« Night at the Museum »), « Real Steel » offre à Hugh Jackman le rôle d’une ancienne gloire de la boxe reconverti dans le management de robots bas de gamme qui combattent sur le ring mais perdent régulièrement leurs combats. Pour Charlie Kenton, les temps sont durs et l’argent vient à manquer. En 2020, la boxe a évoluée et les humains ont été remplacés par des robots d’acier sur les rings : Charlie Kenton a choisi de suivre l’évolution de ce sport devenu high-tech mais la destruction successive de ses robots l’amène à toucher le fond. Criblé de dettes, Kenton accepte à contre coeur de faire équipe avec son jeune fils Max (Dakota Goyo), qu’il a délaissé depuis de nombreuses années, pour construire ensemble un nouveau robot de combat récupéré dans une décharge. Ce robot baptisé « Atom » est issu d’une ancienne génération-2 de machines construites en 2014 et qui était utilisée autrefois pour les entraînements. Max est persuadé qu’il peut faire d’Atom un véritable champion du ring, mais pour cela, il va d’abord devoir convaincre son père. Atom possède la « shadow function », qui lui permet de reproduire tous les mouvements humains en étant ainsi contrôlé à distance. Après qu’Atom ait remporté une première victoire lors d’un match amateur, Charlie se laisse finalement convaincre et décide d’entraîner le robot en vue d’affronter de nouveaux combattants. Ses victoires successives l’amènent à être remarqué par des promoteurs de la WRB, qui proposent à Charlie et Max d’inscrire Atom dans un tournoi professionnel. « Real Steel » est une variante futuriste de « Rocky » version robot. L’idée de remplacer les hommes par des machines sur le ring est plutôt bien trouvée, le concept étant exploité jusqu’au bout par le scénario du film. Pour le reste, l’histoire est une énième variante sur les thèmes chers aux films de sport : le courage, la détermination, le dépassement de soi, et aussi les liens familiaux. La réalisation de Shawn Levy (spécialiste de comédies hollywoodiennes en tout genre) est suffisamment rythmée pour nous maintenir en haleine jusqu’au bout, mais ce sont surtout les combats de robot qui prennent ici tout leur sens, combats symboliques d’un père qui cherche à renouer avec sa fibre paternelle en regagnant l’estime de son jeune fils abandonné il y a de nombreuses années. Le sujet aurait pu tomber dans la niaiserie pure, mais le réalisateur a su lui insuffler suffisamment de souffle et d’énergie pour convaincre pleinement. Le film doit aussi beaucoup aux jeux d’Hugh Jackman et du jeune Dakota Goyo, qui campent à l’écran un duo père/fils assez étincelant. Pour le reste, on se retrouve face à un ersatz cybernétique et modernisé de « Rocky », avec un traitement plutôt similaire : un combattant totalement amateur devient, au fil des matchs, un véritable champion du ring, en route vers la gloire. Le sujet n’est pas neuf, certes, mais le traitement – plutôt orienté vers le divertissement familial – est assez intéressant et bien adapté, faisant de « Real Steel » un film plutôt sympathique et sans grande prétention.

Confiée à Danny Elfman, la musique de « Real Steel » apporte à son tour l’énergie et le tonus nécessaire à cette histoire de robots boxeurs et de père en quête de rédemption. Pour sa première participation à la musique d’un film de Shawn Levy, Danny Elfman utilise l’orchestre symphonique habituel – le Hollywood Studio Symphony – agrémenté d’une chorale et d’un ensemble rock incluant guitares électriques, basse, batterie et synthétiseurs, épaulé par le compositeur TJ Lindgren qui signe quelques morceaux additionnels (à noter que Lindgren est issu du studio Remote Control de Hans Zimmer !). Le mélange orchestre/rock apporte une énergie indispensable à cette histoire de courage et de dépassement de soi, comme le confirme le superbe thème principal de « Real Steel », dévoilé dès le premier morceau de l’album, « Charlie Trains Atom » (entendu en réalité vers le milieu du film). Le thème se caractérise par sa mélodie pleine d’optimisme et d’entrain, évoquant la détermination et le dépassement de soi avec un sentiment d’héroïsme et de triomphe assez savoureux. Confié aux cordes et aux cuivres, le thème est surtout dominé par la partie rock et les guitares électriques sur fond de batterie, un excellent morceau idéal pour commencer l’écoute avec brio. Dans « On the Move », Elfman évoque la vie itinérante de Charlie à base de guitares aux sonorités americana/country plutôt réussies. On retrouve d’ailleurs ici le style musical plus « familial » et intime cher au compositeur, qui rappelle ses précédents travaux sur des films tels que « The Family Man » ou « Anywhere But Here ». Ce style rock plutôt fun et moderne se prolonge dans « Into the Zoo », annonçant le premier match d’Atom dans le zoo à grand renfort de batterie et riff de guitares/basse et percussions. Dans « Why We’re Here » et « Parkway Motel », Elfman introduit les vocalises de Poe (chanteuse de rock américaine) pour un bref rappel du thème principal, tandis que « Meet Atom » illustre la scène où Max tombe dans la décharge de robots. Le bref passage percussif survolté de « Meet Atom » nous rappelle à quel point Danny Elfman est un spécialiste des musiques percussives, tandis que la seconde partie du morceau oscille entre mystère et émerveillement, lors de la découverte de la carcasse d’Atom. Le final grandiose de « Meet Atom » mélange orchestre et choeurs dans un sentiment de triomphe et d’espoir assez saisissant.

Les guitares « americana/road movie » reviennent dans « It’s Your Choice », comme dans « Get in the Truck » (on n’est guère loin par moment des sonorités du score de « Midnight Run » d’Elfman) tandis que « Safe With Me » développe la partie plus intimiste et chaleureuse de la musique d’Elfman avec une utilisation très réussie du choeur en arrière-plan (typique du compositeur) avec quelques arpèges de guitare acoustique, un piano et des cordes douces. On retrouve aussi le tic habituel du compositeur dans ses enchaînements harmoniques parfois un brin osés (comme à 0:54/0:55 par exemple). Le thème principal est ici repris avec délicatesse au piano, pour évoquer le rapprochement entre Charlie et Max dans le film, tandis que les choeurs féminins apportent ici un sentiment d’espoir grandissant. Même chose pour « Bonding » avec son atmosphère plus tendre à base de cordes, piano, violoncelle et guitares acoustiques. Dans « Atom Versus Twin Cities », c’est au tour du compositeur TJ Lindgren de nous offrir un morceau de rock pur pour le premier combat d’Atom dans le ring de la WRB contre le robot Twin Cities. On retrouve ici un style rock/orchestral plus proche de l’écurie Remote Control (on pense parfois ici à John Powell), tandis que le morceau développe le thème principal sous sa forme triomphante/déterminée aux cuivres sur un rythme rock très soutenu. On pense bien évidemment ici à l’approche musicale voulue à l’origine par Bill Conti sur la saga « Rocky », mais rendue ici plus moderne et plus proche des années 2000. L’apport musical de TJ Lindgren reste donc assez réussi, bien que l’on regrettera encore une fois cette omniprésence du style Remote Control (ex Media Ventures) qui semble être décidément partout à Hollywood, même chez des compositeurs où on ne s’y attend pas (Elfman y compris !). Ce style rock survolté se retrouve dans les musclés « Twin Cities’ Intro », « This Is A Brawl » et « Into The Ring », tandis que l’aventure touche à sa conclusion dans le triomphant et excellent « Final Round », 6 minutes d’action et d’héroïsme pur, avec une série de développements autour du thème principal héroïque, reprenant ainsi le thème dans sa forme triomphante de « Charlie Trains Atom ». « Final Round » reste un morceau anthologique dans la partition de « Real Steel », aussi impressionnant à l’écran que sur l’album, et très prenant. La partition se conclut sur un sentiment d’accomplissement de triomphe avec une dernière reprise du thème dans le victorieux « People’s Champion ». Vous l’aurez donc compris, Danny Elfman nous offre une très belle partition rock/orchestrale pour « Real Steel », avec un sentiment grandissant de triomphe, d’espoir et de dépassement de soi à l’image du film, une partition à double facette, tour à tour énergique, rythmée et aussi parfois plus douce, intime et chaleureuse, à l’instar de certaines partitions de film de sport comme la saga « Rocky » de Bill Conti mais aussi « Rudy » ou « Best Shot » de Jerry Goldsmith. Décidément, force est de constater qu’Elfman possède un talent certain pour les musiques de films familiaux comme « Charlotte’s Web », « Black Beauty » ou bien encore « The Family Man », « Real Steel » confirmant le fait que le compositeur, en petite forme ces derniers temps, a plus que jamais besoin de projets qui l’inspirent vraiment pour nous rappeler qu’il est toujours l’un des compositeurs majeurs de la musique hollywoodienne depuis près de trois décennies déjà !



---Quentin Billard