1-The Kingdom Where
Nobody Dies 1.36
2-Cold Feet 2.44
3-What You See in the Mirror 3.04
4-Wedding Nightmare 1.09
5-Wolves on the Beach 1.59
6-Goodbyes 2.26
7-A Nova Vida 2.57
8-The Threshold 1.25
9-Pregnant 2.09
10-Morte 1.36
11-Honeymoon in Eclipse 2.21
12-A Wolf Stands Up 3.20
13-Two Man Pack 0.32
14-Don't Choose That 2.23
15-O Negative 3.37
16-Hearing the Baby 2.25
17-Playing Wolves 3.15
18-Let's Start with Forever 0.59
19-It's Renesmee 2.29
20-The Venom 1.04
21-Hearts Failing 1.13
22-Biting 2.25
23-Jacob Imprints 1.13
24-You Kill Her You Kill Me 2.11
25-Bella Reborn 3.05

Musique  composée par:

Carter Burwell

Editeur:

Summit Entertainment 529538-2

Score produit par:
Carter Burwell
Montage musique:
Adam Smalley
Assistant monteur:
Katia Lewin
Assistant compositeur:
Dean Parker
Producteur exécutif pour
Summit Entertainment:
Paul Katz
Producteur exécutif pour
Chop Shop:
Alexandra Patsavas
Business Affairs:
Christine Bergren
Art Management & Production:
Rob Gold

Artwork and pictures (c) 2011 Summit Entertainment LLC. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE TWILIGHT SAGA :
BREAKING DAWN PART 1
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Carter Burwell
Quatrième opus de la franchise « Twilight », « Breaking Dawn Part 1 » (Révélation partie 1) est confié cette fois-ci au réalisateur américain Bill Condon, réalisateur de « Candyman 2 », « Gods and Monsters » ou de « Dreamgirls ». Cet ultime volet de la saga inspirée des romans à succès de Stephenie Meyer nous est proposé sous la forme d’un diptyque, à l’instar du dernier épisode de la saga « Harry Potter » (et aussi pour des raisons purement commerciales), la deuxième et dernière partie étant prévue pour 2012. L’histoire de « Breaking Dawn Part 1 » débute avec le mariage entre Edward Cullen (Robert Pattinson) et Bella Swan (Kristen Stewart). Le couple sait que leur choix aura des conséquences irréversibles sur leur avenir et celui de leurs familles respectives, mais ils sont aujourd’hui prêts à tout assumer. Edward et Bella, fraîchement mariés, passent ensuite leur lune de miel sur l’île d’Esmé, où ils font alors l’amour pour la première fois. Deux semaines plus tard, Bella découvre alors qu’elle est enceinte, mais le foetus grandit à une vitesse fulgurante et commence à menacer dangereusement sa santé. Edward décide alors de la ramener à Forks pour que Carlisle (Peter Facinelli) l’aide à se débarrasser de la « chose », alors que personne ne sait encore ce qu’est réellement le bébé, naît de l’union inédite entre une humaine et un vampire – les légendes locales racontent qu’une telle union ne pourrait aboutir qu’à la naissance d’un monstre. De son côté, la meute des loups, qui aidait jusqu’ici les Cullen à échapper à la menace de leurs ennemis communs, se voit désormais contrainte d’attaquer les vampires, car, à cause de l’union charnelle entre Edward et Bella, le pacte a été rompu et les loups doivent désormais tuer Bella et son bébé. La situation devient finalement très complexe, car tandis que la santé de Bella se dégrade dangereusement de jour en jour et qu’elle refuse l’avortement, Jacob Black (Taylor Lautner), ami et éternel amoureux de Bella, va tenter de convaincre la meute des loups de ne pas attaquer les Cullen. Edward sait aussi qu’il devra bientôt transformer Bella en vampire, avant qu’il ne soit trop tard et qu’il la perde à tout jamais. « The Twilight Saga : Breaking Dawn Part 1 » est un épisode un peu particulier dans la franchise dans le sens où il introduit quelques nouveautés qui n’ont pas manqué de susciter de vives polémiques à la sortie du film en 2011 : premier point majeur ici, l’histoire d’Edward et Bella prend une tournure résolument adulte alors que le film de Bill Condon évoque les premiers rapports sexuels du couple et délivre clairement un message anti-avortement qui a suscité une certaine controverse, surtout pour un film destiné essentiellement à un public d’ados. Hélas, le long-métrage reste inégal et parsemé de longueurs épouvantables : ainsi donc, toute la première partie du mariage et de la lune de miel semble s’éterniser. Il ne se passe presque rien pendant plus de 50 minutes et on s’ennuie ferme, attendant désespérément un peu de rebondissement et d’action. Bill Condon répond d’ailleurs à nos attentes dans la deuxième partie du film, plus prenante et impressionnante. Et c’est là que « Breaking Dawn Part 1 » tranche avec le reste de la saga après avoir amorcé une scène de sexe qui rompt avec le caractère quasi asexué et inoffensif de ces vampires romantiques façon Stephenie Meyer : le film nous délivre l’une des séquences les plus impressionnantes de la saga, lors de la très décriée scène choc de l’accouchement de Bella : rapide, nerveuse et brutale, cette séquence a semble-t-elle choqué une partie du public adolescent (doit-on dire « chochotte » ?) alors que d’autres y ont vu un effort salvateur de briser la niaiserie puritaine ambiante de la saga « Twilight » en introduisant des éléments bien plus adultes et aussi plus proches du cinéma d’horreur traditionnel. « Breaking Dawn Part 1 » est d’ailleurs pour le moment l’épisode le plus sombre de la saga, même si le résultat est encore trop inégal et frustrant par rapport au potentiel du récit.

La production de « The Twilight Saga : Breaking Dawn Part 1 » a décidé de réengager à nouveau Carter Burwell pour la musique de ce premier volet du diptyque final de la franchise, après que le compositeur ait ouvert les hostilités en 2008 avec une partition rock/électronique plutôt réussie. Après Alexandre Desplat sur « New Moon » et Howard Shore sur « Eclipse », Carter Burwell retrouve l’univers musical de la franchise « Twilight » en nous proposant une nouvelle partition musicale bien plus orchestrale et délaissant l’approche rock/électro moderne du premier volet. Ce choix judicieux de reprendre Burwell sur cette première partie de « Breaking Dawn » permet aussi de renouer avec une certaine cohésion/continuité musicale qui manquait cruellement sur la saga, le compositeur combinant ainsi ses proposes sonorités mises en place sur « Twilight » avec le style plus symphonique de Desplat et Shore sur les épisodes 2 et 3. Le résultat, hybride, paraît moins personnel et percutant que celui du premier opus mais reste malgré tout en adéquation parfaite avec l’ambiance de « Breaking Dawn Part 1 ». Avec « The Kingdom where Nobody Dies, Carter Burwell nous propose un premier morceau oscillant entre thème de piano/cordes romantique pour le mariage entre Edward/Bella (dans un style proche du « New Moon » d’Alexandre Desplat) et percussions tribales/guerrières annonçant le danger à venir. « Cold Feet » introduit une guitare acoustique en accompagnement des cordes et du piano pour accentuer la sensation de chaleur et d’intimité pour le couple dans le film, sans aucune surprise particulière. Néanmoins, la musique conserve ici quelques notes plus graves et sombres qui rappellent ici la facette plus dramatique du récit. Burwell développe d’ailleurs pendant une bonne partie du film le nouveau Love Theme de « Breaking Dawn Part 1 » s’apparentant à une mélodie de piano aux notes descendantes. « What You Seen In The Mirror » confirme de son côté le caractère plus sombre du film avec un sursaut orchestral agressif et dissonant suivi d’un nouveau morceau romantique et sentimental. Ce mélange de menace et de romantisme se retrouve largement décuplé dans l’impressionnante scène du cauchemar dans le chaotique « Wedding Nightmare ». Burwell se montre plus inventif lorsqu’il évoque la meute des loups dans « Wolves on the Beach », en utilisant la guitare, les sonorités électroniques et les percussions ethniques (incluant les traditionnels tambours taïkos japonais), plus proche de ce qu’il a fait sur le premier « Twilight ». La musique prend une dimension quasi pop/rock dans « A Nova Vida » pour évoquer le bonheur apparent du couple pendant leur lune de miel sur l’île d’Esmé, à grand renfort de guitares, claviers, synthé, vocalises féminines, flûte de pan et batterie, un morceau rafraîchissant qui permet de délaisser un temps le style orchestral plus conventionnel du reste du score.

La musique s’assombrit dans « Pregnant », alors que Bella découvre qu’elle est enceinte. Carter Burwell n’oublie pas pour autant ses sonorités rock/électro de « Twilight » qu’il reprend dans « Morte » à grand renfort de guitare électrique, synthétiseurs et percussions diverses. Même chose pour « A Wolf Stands Up » où les sonorités percussives et agressives des loups se mélangent aux cordes de l’orchestre pour un résultat plus dramatique et tendu – incluant le nouveau thème mélancolique associé à Jacob dans le film. A noter une très belle utilisation d’une flûte ethnique et de la guitare sèche dans « Two Man Pack », alors que « Don’t Choose That » reprend de façon agréable le très beau et populaire « Bella’s Lullaby » du premier « Twilight », thème musical célèbre de la saga et indissociable de l’univers de la franchise. C’est donc l’occasion pour Carter Burwell de développer ce thème durant la deuxième partie du film, en lui offrant une série de variations orchestrales assez rafraîchissantes, renouant enfin définitivement avec l’identité musicale de la franchise, qui avait été quelque peu délaissée dans les travaux d’Alexandre Desplat et d’Howard Shore. Le thème de « Bella’s Lullaby » revient dans « Hearing the Baby » avec son utilisation remarquable et délicate du piano, des bois et des cordes lorsqu’Edward entend le bébé dans le ventre de Bella. L’action prend ensuite le dessus dans « Playing Wolves », introduisant le danger et la tension lorsque les loups décident de passer à l’attaque, à grand renfort de percussions tribales, synthétiseurs, guitare électrique et orchestre. Burwell nous propose même une utilisation brillante et impressionnante des tambours taïkos et des percussions additionnelles japonaises accompagnant un choeur masculin mystérieux dans « The Venom », alors qu’Edward et les autres tentent de sauver Bella de la mort. Le drame se joue dans les tragiques et amers « Hearts Failing » et « Biting », apportant une véritable émotion intense et forte à la dernière partie du film – à noter l’impressionnant sursaut cacophonique et totalement avant-gardiste de « Biting », probablement le passage musical le plus noir et le plus violent de toute la saga. « Jacob Imprints » rappelle l’idée du triangle amoureux en reprenant le thème mélancolique de piano/cordes associé à Jacob et entendu à plusieurs reprises dans le score, et plus particulièrement dans « Wolves on the Beach », « Hearing the Baby » ou « It’s Renesmee ». La confrontation entre les loups et les vampires aboutit au violent « You Kill Her You Kill Me » où les sonorités des deux clans se mélangent au cours d’une envolée orchestrale dramatique et grandiose assez intense et prenante – un autre passage très réussi de la partition de « Breaking Dawn Part 1 ». Enfin, l’histoire de ce premier volet du diptyque final touche à sa fin dans « Bella Reborn » qui reprend une dernière fois le nouveau thème romantique descendant de la première partie du score juxtaposé au fameux « Bella’s Lullaby » au piano. Carter Burwell nous offre donc une nouvelle partition musicale impressionnante et très réussie pour « The Twilight Saga : Breaking Dawn Part 1 », un score plus nuancé que celui du premier volet, et aussi bien plus abouti, sans être pour autant un pur chef-d’oeuvre dans la filmographie du musicien. Les fans de Burwell et de sa musique de « Twilight » seront donc aux anges avec le score de « Breaking Dawn Part 1 », idéal en attendant la dernière partie prévue courant 2012 !




---Quentin Billard