1-The Roosevelt Hotel 3.00
2-The Getaway 4.52
3-Little Miss Grim Reaper 1.03
4-Joey & Angie 2.46
5-Fly-By 2.27
6-Wire Tapping 0.50
7-The Diamond Thief 2.21
8-Make It Rain 1.42
9-Send In Tactical 1.38
10-Bird On A Wire 2.17
11-A Girl's Best Friend 2.47
12-The Monarch Diamond 3.42
13-Good Cop Bad Cop 2.32
14-Stand-Off On The Roof 4.38

Musique  composée par:

Henry Jackman

Editeur:

Summit Entertainment 530177

Score produit par:
Henry Jackman
Musique additionnelle de:
Matthew Margeson, Dominic Lewis,
Stephen Hilton

Service de production musicale:
Steven Kofsky

Artwork and pictures (c) 2012 Summit Entertainment. All rights reserved.

Note: **
MAN ON A LEDGE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Henry Jackman
Premier long-métrage hollywoodien du réalisateur danois Asger Leth, « Man On A Ledge » (Dos au mur) est un thriller produit par Summit Entertainement (studio responsable de la franchise « Twilight ») et évoquant le parcours d’un homme suicidaire prêt à tout pour prouver son innocence. Nick Cassidy (Sam Worthington) est un ancien policier condamné à purger une peine de 25 ans de prison suite à un vol de diamant, mais il a toujours clamé en vain son innocence. Après avoir réussi à s’évader, Nick se rend dans le célèbre hôtel Roosevelt à New York et loue une chambre dans l’un des derniers étages. Il décide alors d’enjamber la fenêtre et de rester debout le long de la corniche au bord du vide, prêt à sauter. Lydia Mercer (Elizabeth Banks), négociatrice de la police new-yorkaise, est chargée par ses supérieurs de convaincre l’homme de ne pas sauter. Mais alors que la situation devient de plus en plus tendue, Lydia finit par comprendre que Cassidy a d’autres objectifs en tête, et que son projet de suicide cache en réalité une toute autre réalité : l’homme essaie d’attirer l’attention de la police et du public sur lui tandis que son plan pour tenter de prouver son innocence se déroule secrètement à l’insu de tous, y compris du responsable de ses malheurs, le propriétaire du diamant volé, David Englander (Ed Harris), homme d’affaire peu scrupuleux qui semble en savoir plus qu’il n’en dit. « Man On A Ledge » est un thriller honnête et efficace mené tambour battant par un Sam Worthington omniprésent, parfait dans le rôle de cet individu à bout prêt à tout pour prouver son innocence. Le scénario est suffisamment malin pour nous offrir quelques bons rebondissements et maintenir le suspense et la tension jusqu’au dénouement final. A noter que l’histoire de « Man On A Ledge » n’est pas sans rappeler celle du film « The Negotiator » de F.Gary Gray (1998), avec un déroulement vaguement similaire, du moins dans les 30 premières minutes. Mais si le thriller d’Asger Leth débute comme un polar à suspense sur fond de négociation et de tentative de suicide, il dérive rapidement vers un film de braquage ordinaire comme on en voit à la pelle à Hollywood depuis de nombreuses années (« Ocean’s Eleven », « Inside Man », « The Italian Job », etc.), avec une fin totalement expédiée et résolument bâclée. Dommage, car l’ensemble se laisse regarder avec un certain intérêt, offrant quelques seconds rôles sympathiques à Edward Burns, Jamie Bell, Anthony Mackie, William Sadler ou la très sexy Genesis Rodriguez, atout charme « latino » du film. Rien de bien neuf donc dans ce thriller efficace mais impersonnel au scénario soigné mais parsemé de quelques incohérences (la fin est très décevante) : on a déjà vu bien mieux dans le genre !

Propulsé par le succès de ses partitions récentes (« Puss in Boots », « Kick Ass », « X-Men : First Class »), le compositeur Henry Jackman, issu du studio Remote Control, se voit confier les rennes de la musique de « Man On A Ledge », pour lequel il signe une partition thriller sombre, rythmée et tendue. Suivant la mode actuelle des musiques synthético-orchestrales héritées de Hans Zimmer et ses complices, Henry Jackman renoue ici avec un style musical moderne évoquant aussi bien Harry Gregson-Williams que John Powell ou Ramin Djawadi. Présente quasi non-stop en continu tout au long du film, la musique de « Man On A Ledge » est l’élément dynamique récurrent du film d’Asger Leth, et conserve une pulsation omniprésente sur les images, comme pour élaborer l’idée d’un compte à rebours, d’un long crescendo de tension, largement entretenu à l’écran par les recettes musicales habituelles du thriller façon Remote Control : ostinati de cordes, loops électro, nappes synthétiques, percussions agressives, etc. Tout est fait pour renforcer la tension et le suspense du film, mais sans aucune imagination particulière. « The Roosevelt Hotel » prépare le décor en évoquant l’hôtel new-yorkais à l’aide de nappes synthétiques, cordes et quelques rythmes électro discrets. L’action débute dans « The Getaway » pour l’évasion de Nick Cassidy au début du film, à grand renfort de percussions/loops synthétiques rappelant les rythmes musicaux d’Harry Gregson-Williams sur les films de Tony Scott. Dans « Little Grim Reaper », la musique devient en temps plus intime lorsqu’elle évoque la relation entre Nick et la négociatrice, Lydia Mercer. Jackman utilise pour ces scènes un motif de clavier plus apaisé et calme qui laisse entrapercevoir un début de complicité entre les deux individus, malgré la tension de la situation. Dans « Joey & Angie », les rythmes électros et autres loops modernes reviennent pour évoquer aussi bien les décors urbains du film que le suspense de l’histoire lié au braquage du diamantaire. Henry Jackman expérimente ici autour de ses différentes sonorités électroniques, utilisant des effets de filtre, de saturation et autres loops chers aux musiciens de chez Remote Control : rien de bien neuf, en somme !

L’intimité de « Fly-By » sert ici à annoncer l’action à venir, plus rythmée et tendue, avec une seconde partie dominée par les percussions synthétiques, les cordes sombres et les rythmes électros modernes. On pense ici au style des musiques de séries policières tendance « C.S.I. » et compagnie, un style 100% formaté et totalement impersonnel de la part d’Henry Jackman, qui nous a pourtant déjà habitué à mieux. L’action reprend dans « Wire Tapping » avec son lot de cordes staccatos et de loops électros tendus. Même chose pour l’intense « Make It Rain » et le sombre « Send In Tactical ». L’idée du braquage est largement développée dans « The Diamond Thief », avec ses longues formules d’ostinato de cordes omniprésentes tout au long de certaines scènes d’action/suspense du film. La tension monte d’un cran dans « A Girl’s Best Friend » où les sonorités synthétiques créent un sentiment d’urgence et de danger à l’écran, la musique évitant soigneusement toute approche thématique/mélodique au profit d’une série d’atmosphères à suspense plus orientées sur les rythmes intenses, les cordes ou les loops électroniques. On entame la dernière partie du récit dans le très tendu « The Monarch Diamond » et le climax d’action final réparti sur 2 morceaux extrêmement percussifs et rythmés, « Good Cop Bad Cop » et « Stand-Off On The Roof ». Pas de quoi se réjouir donc, puisque la musique de « Man On A Ledge » ne laisse aucun souvenir particulier et réussit même à faire oublier la présence d’un jeune compositeur doué comme Henry Jackman, qui s’est pourtant révélé être l’un des musiciens les plus prometteurs de la nouvelle garde Remote Control au cours de ces trois dernières années. Le compositeur américain use ici de toutes les recettes habituelles du genre avec une paresse et un manque d’idée flagrant, pour un résultat d’une pauvreté musicale assez embarrassante, même si le score, très fonctionnel, remplit parfaitement ses fonctions à l’écran. Partition écrite en mode auto-pilote, « Man On A Ledge » est la première déception majeure d’Henry Jackman pour ce début d’année 2012 : on attend beaucoup mieux de sa part pour le reste de l’année, car le compositeur est capable d’écrire de grandes choses, à condition qu’on lui offre des projets bien plus ambitieux et stimulants !



---Quentin Billard