1-Main Title
(Terminator 2 Theme) 1.56
2-Sarah On The Run 2.31
3-Escape From The Hospital
(And T1000) 4.34
4-Desert Suite 3.25
5-Sarah's Dream
(Nuclear Nightmare) 1.49
6-Attack On Dyson
(Sarah's Solution) 4.07
7-Our Gang Goes
To Cyberdyne 3.11
8-"Trust Me" 1.38
9. John & Dyson Into Vault 0.41
10-Swat Team Attacks 3.22
11-"I'll Be Back" 3.58
12-Helicopter Chase 2.27
13-Tanker Chase 1.42
14-"Hasta La Vista, Baby"
(T1000 Freezes) 3.02
15-Into The Steel Mill 1.25
16-Cameron's Inferno 2.37
17-Terminator Impaled 2.05
18. Terminator Revives 2:14
19-T1000 Terminated 1.41
20-"It's Over"
("Good-Bye") 4.36

Musique  composée par:

Brad Fiedel

Editeur:

Varèse Sarabande VSD-5335

Album produit par:
Brad Fiedel
Producteur exécutif:
Robert Townson
Supervision du transfert
pour Varèse Sarabande:
Tom Null

Artwork and pictures (c) 1991 Carolco Pictures Inc. All rights reserved.

Note: ***
TERMINATOR 2 : JUDGMENT DAY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brad Fiedel
« Terminator 2 : Judgment Day ». Le film de tous les records. Sept ans après « The Terminator », James Cameron réalisa son second opus sorti en 1991, et qui reste encore aujourd’hui l’un des films les plus importants du cinéma américain des années 90. De l’eau a coulé sous les ponts depuis le premier épisode, et la technologie des effets spéciaux a évoluée de façon spectaculaire. James Cameron a pu enfin concrétiser sa vision de l’univers de Terminator en faisant appel à ce qui se faisait de mieux à l’époque en terme d’effets spéciaux. C’est pourquoi « Terminator 2 » fut alors classe dès sa sortie comme le film le plus cher de l’histoire du cinéma - un budget record pour l’époque de 120 millions de dollars (rappelons que le premier « Terminator » n’avait coûté qu’à peine 6 millions de dollars !). Certes, depuis, le record a été dépassé par d’autres films, mais à l’époque, « Terminator 2 » s’offrait quand même le luxe de révolutionner la technique des effets spéciaux : ce fut par exemple le tout premier film à utiliser la technique du « morphing » sur les visages humains ou des effets stupéfiants et inédits simulant la transformation d’un corps en une masse liquide malléable. Ce travail n’aurait d’ailleurs jamais pu voir le jour sans l’apport immense du regretté Stan Winston, véritable génie des effets spéciaux à Hollywood et avec lequel James Cameron, perfectionniste devant l’éternel, avait déjà travaillé sur « Aliens » et « The Abyss » (Stan Winston était aussi réalisateur de seconde équipe sur « The Terminator »). L’histoire se déroule cette fois-ci plusieurs années après les événements du premier épisode, en 1995. Ayant appris la destruction du T-800, l’ordinateur Skynet décida de renvoyer dans le passé un nouveau modèle, le T-1000, dont la mission sera d’éliminer John Connor (Edward Furlong), alors âgé de 10 ans. La résistance contre-attaque en envoyant à son tour un Terminator T-800, qui sera chargé de protéger John et de libérer Sarah Connor (Linda Hamilton), incarcérée dans un hôpital psychiatrique. Seul problème : le T-1000 est bien plus puissant et bien plus évolué : il est capable de prendre l’apparence de n’importe quel être vivant, et peut se transformer en métal liquide pour pouvoir changer de morphologie à volonté.

« Terminator 2 » est donc l’exemple rare d’une suite qui a réussit à dépasser le premier film avec une virtuosité et une maîtrise incroyable. En plus des effets spéciaux révolutionnaires pour l’époque, le film de James Cameron nous offrait aussi un regard plus humain sur cette histoire passionnante, avec l’amitié entre le T-800 - toujours incarné à la perfection par Arnold Schwarzenegger - et un jeune Edward Furlong dans le rôle de John Connor. Mais le film doit aussi beaucoup à la performance incroyable de Robert Patrick dans le rôle du T-1000, une performance qui continue encore aujourd’hui de susciter la terreur dans le film. C’est d’ailleurs grâce à ce rôle que l’acteur s’est fait connaître du grand public et verra sa carrière décoller par la suite, même si au final, Robert Patrick n’a jamais hérité de films aussi ambitieux par la suite (il brillera surtout dans son rôle de l’agent John Doggett dans les saisons 8 et 9 de « X-Files »). Enfin, « Terminator 2 » est devenu une sorte d’icône incontournable dans la culture populaire, en raison de certaines de ses répliques cultes constamment référencées dans de nombreux films et autres séries TV (« Hasta la Vista, Baby ! », « I’ll Be Back » ou bien encore « Viens avec moi si tu veux vivre ! »). A ce sujet, certains films parodieront par la suite le long-métrage de James Cameron comme c’est le cas pour une scène de « Hot Shots ! Part Deux » de Jim Abrahams (1993). Le succès du film fut tel qu’il connaîtra deux suites plus tardives : « Terminator 3 Rise of the Machines » (2003) et « Terminator Renaissance » (2009) ainsi qu’une série TV diffusée depuis 2008, « Terminator : The Sarah Connor Chronicles » avec Lena Headey dans le rôle de Sarah Connor. Signalons pour finir que le film remporta 4 Oscars, dont celui des meilleurs effets visuels et des meilleurs maquillages, un exploit cinématographique qui ouvrit une nouvelle ère dans l’industrie du cinéma hollywoodien !

Brad Fiedel retrouve l’univers de « Terminator » dans ce second épisode avec une nouvelle partition écrite dans un style similaire à la musique du premier opus. Et comme les effets visuels sur le film de Cameron, les effets électroniques des synthétiseurs du compositeur ont eux aussi sacrément évolués depuis 1984. Fiedel parvient ainsi à effacer le côté « cheap » de sa première partition en utilisant des sonorités électroniques bien plus élaborées et toutes aussi efficaces à l’écran. On retrouve bien évidemment le célèbre thème principal de la franchise, un thème évoquant l’avenir de l’humanité et le combat pour le futur, entendu dès le superbe générique de début du film. Le score de « Terminator 2 » conserve tout au long du film un tempo rapide et un rythme effréné. Des morceaux comme « Sarah on the Run » ou « Escape from The Hospital (and T1000) » sont d’excellents morceaux d’action aux rythmes électroniques/métalliques déchaînés. Brad Fiedel met plus particulièrement l’accent ici sur des sonorités métalliques angoissantes et de nombreuses percussions. Le T-1000 est représenté dans le film par une masse sonore pesante, froide et inquiétante, entendue pour la scène de la poursuite dans l’hôpital (« Escape from the Hospital »), illustrant la menace du Terminator qui s’approche dangereusement.

Un motif d'action parcourt d'ailleurs l’ensemble de « Escape from the Hospital » et « Helicopter Chase », motif constitué d’un petit groupe de notes rapides et excitantes qui rythme à la perfection les nombreuses courses poursuites du film entre Sarah/John et le T-1000. Les sonorités paraissent bien évidemment plus évoluées et plus complexes, Fiedel créant encore une fois une véritable carte d’identité sonore pour le T-1000, tout à fait reconnaissable dans la musique à ses amas sonores métalliques, dissonants et angoissants. A noter qu’en 1991, la technologie musicale de l’époque permettaient de simuler les sonorités orchestrales sur le synthétiseur, remplacé aujourd’hui par les banques de sons et les samples (ou échantillons sonores). C’est pourquoi le compositeur imite bien souvent les sonorités des cordes ou des cuivres d’un orchestre symphonique dans la plupart de ses morceaux d’action/suspense, et ce même si là aussi, la qualité des sons synthétiques paraît aujourd’hui complètement dépassée niveau son.

Alors que « Sarah's Nightmare » illustre le cauchemar apocalyptique de Sarah sur la fin du monde, « Desert Suite » apporte une ambiance plus sereine et solitaire avec le son d'une guitare (synthétique), scène dans laquelle Sarah retrouve quelques uns de ses anciens amis qui l'approvisionnent en armes. La musique évoque ici l'inquiétude de Sarah à propos du futur lorsqu'elle écrit « pas de destin » sur une table avec un couteau. Le morceau permet aussi d’apporter un peu de respiration à un score somme toute particulièrement sombre et agité. C’est aussi l’un des rares moments dans lequel les sonorités électroniques paraissent moins froides et plus chaleureuses - surtout avec l’apport de la guitare très intimiste. Les attaques du T-1000 sont illustrées quand à elle de manière toujours aussi frénétique dans la musique, le compositeur conservant systématiquement cette atmosphère atonale sombre et oppressante lorsque la menace du T-1000 devient de plus en plus forte. La musique s’habille même de sonorités étranges et inquiétantes lorsque le personnage de Robert Patrick s'attaque aux héros dans la fonderie à la fin du film, et notamment pour la scène où il se retrouve congelé et détruit dans de la lave (« T1000 Terminated »).

A noter qu’au final, le thème principal est assez peu présent tout au long de la musique du film. On le retrouve surtout pour la fin du film, dans l'excellent « It's Over (Good Bye) », lorsque le T-800 doit plonger à son tour dans la lave et se sacrifier pour détruire la carte-puce qui se trouve dans sa tête. Cette fin conclut le film de façon plus émouvante, alors que la caméra suit le Terminator en train de descendre lentement dans la lave en fusion, et que John est en train de le regarder s'en aller en pleurant. Brad Fiedel rappelle alors le thème principal, réexposé ici de façon plus forte, intense et poignante, un très beau passage dans la partition de « Terminator 2 ».

Brad Fiedel nous propose donc une partition solide pour « Terminator 2 », un score essentiellement atmosphérique et bien peu mélodique, dans la veine du premier opus de 1984. A ce sujet, le style très sombre, atonal et atmosphérique du score le rend assez peu accessible aux mélomanes convaincus, mais ceux qui apprécient l’univers du film de James Cameron et les musiques électroniques 90’s seront aux anges avec la musique de Brad Fiedel. Sans être véritablement inoubliable ou particulièrement inspirée, la musique de « Terminator 2 » apporte néanmoins une atmosphère très particulière à la musique de ce second opus, une partition peut être moins angoissante et déshumanisée que celle du premier épisode, mais toute aussi efficace et impressionnante à l’écran. Quand au thème principal du score, il prend enfin toute sa valeur avec la très belle phrase conclusive de Sarah Connor à la fin du film : « pour la première fois, j'affronte le futur avec espoir, car si une machine, le Terminator, est capable de comprendre la valeur d'une vie humaine, peut être le pouvons nous aussi... ».



---Quentin Billard