1-Maybe You've Heard of Me 2.01
2-On the Road 2.06
3-The Order Under Attack 1.20
4-Danny Escapes/Car Chase 1.30
5-Moreau Meets Blaze 1.05
6-We Will Lift Your Curse 0.53
7-Bad People Only/
Thunder and Lightning 1.13
8-Night Car Chase 1.09
9-Pulled from the Car 1.52
10-Ghost Rider Arrives 4.01
11-At The Hospital/
We've Got Danny 3.02
12-Tell Me Why I Can Trust You 2.53
13-Her Story 1.10
14-Who Can Tell Us 0.58
15-Danny Crashes Truck/
Take the Van 1.26
16-I'm Not Afraid of You 1.01
17-Johnny Tries to Contain
Ghost Rider 0.29
18-Arrive At the Quarry 1.20
19-Rescue Danny from the Quarry 1.21
20-Well...Um...Kill It! 0.32
21-Guns and the Bagger 3.24
22-He Is Coming/Let Her Go 1.33
23-You're Not Done 0.15
24-The Power of Decay 2.14
25-You're Safe Here 1.57
26-The Wine Cellar 2.01
27-You Must Confess 0.45
28-The Exorcism 1.00
29-It Worked/Lied To 1.34
30-Kill the Boy 2.22
31-Van Arrives to Meet Dad 0.36
32-Meet Dad 1.23
33-Afraid of You 1.59
34-Danny if the One
Good Thing 0.51
35-The Ritual Begins 3.13
36-Darkness and Decay 2.57
37-Bring Back Ghost Rider 1.46
38-Chase Down the Devil 4.37
39-Send the Devil Back to Hell 1.37
40-The Angel, I Can Feel Him 1.56
41-Ghost Rider Theme 2.18

Musique  composée par:

David Sardy

Editeur:

Madison Gate Records no label number

Score produit par:
David Sardy

(c) 2012 Columbia Pictures/Marvel Entertainment. All rights reserved.

Note: **1/2
GHOST RIDER :
SPIRIT OF VENGEANCE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by David Sardy
Deuxième opus des aventures de Johnny Blaze, cascadeur motard maudit au crâne enflammé, issu d’un comic book de chez Marvel, « Ghost Rider – Spirit of Vengeance » fait suite au premier film de Mark Steven Johnson sorti en 2007 et offre l’opportunité à l’inénarrable duo Mark Neveldine/Brian Taylor (auteurs du trash et déjanté « Crank 2 ») de signer un nouveau blockbuster déchaîné et explosif, plus rapide, plus nerveux et plus survolté encore que le premier opus. L’histoire se déroule 8 ans après les événements de San Venganza. Johnny Blaze (Nicolas Cage), le « Ghost Rider », s’est isolé en Roumanie pour y mener une vie solitaire et oublier sa malédiction. Mais un jour, un mystérieux individu nommé Moreau (Idris Elba) vient le contacter afin de lui demander de retrouver un enfant nommé Danny, qui a été kidnappé par Roarke (Ciaran Hinds), qui se trouve être le Diable en personne, et qui projette d’utiliser l’enfant pour ressusciter son fils Satan. Moreau propose alors à Johnny Blaze le deal suivant : sauver l’enfant en échange de la purification de son âme. Johnny accepte la proposition mais se retrouve très vite traqué par les hommes de main du maléfique Roarke. « Ghost Rider : Spirit of Vengeance » reprend ainsi les formules du premier opus avec une mise en scène survitaminée et dynamique conçue par le duo Neveldine/Taylor, deux surexcités de la caméra ‘shaker’ et spécialistes des films d’action hystériques voire psychédéliques. Entièrement conçue en 3D, cette suite parvient tout de même à être encore pire que le premier film, plombée par l’hystérie artificielle de la mise en scène, la 3D inutile, le déluge de pyrotechnie, les cascades, les effets spéciaux à foison et un scénario nullissime et totalement vide. Quand à Nicolas Cage, il semble carrément s’ennuyer et son personnage est aussi vide que le script du film lui-même. Restent quelques bons seconds rôles comme Idris Elba ou Christopher Lambert, mais qui ne parviennent pas à faire oublier la médiocrité de l’ensemble : le fait que la production prévoit de réaliser un troisième épisode fait frémir, car les aventures de Ghost Rider au cinéma auront été finalement bien décevantes de bout en bout !

Alors que Christopher Young nous avait offert une solide partition orchestrale nerveuse et sombre pour le premier film, c’est au tour du compositeur David Sardy de signer la bande originale de « Ghost Rider : Spirit of Vengeance », dans un style détonnant mélangeant rock/électro/orchestral. Véritable touche-à-tout, David Sardy est connu pour avoir été pendant un temps le chanteur et guitariste du groupe Barkmarket, mais aussi compositeur, mixeur et producteur de rock et de musique électro/indus. Sardy a signé pour le cinéma les musiques de « 21 » (2008) et « Zombieland » (2009), « Ghost Rider : Spirit of Vengeance » (2011) étant sa troisième partition pour un film américain. Si certains s’attendaient à ce que David Sardy reprenne les thèmes du précédent « Ghost Rider » de Christopher Young, la déception risque fort d’être grande : le musicien fait ici table rasse du précédent opus musical et propose un tout nouveau score typique du son hollywoodien des blockbusters d’action modernes, à savoir un son très orienté vers l’infatigable studio « Remote Control » d’Hans Zimmer et co. Accentuant la dimension rock déjà présente dans le premier score de Chris Young, Sardy débute la musique de « Ghost Rider 2 » au son d’un mélange de guitares électriques/batterie/basse tendance trash/metal pour le personnage de Johnny Blaze, motard de l’enfer. La partie orchestrale se limite bien souvent à quelques cordes staccatos et quelques cuivres, le tout accompagné d’éléments synthétiques, de rythmes rock et de percussions ‘action’ typiquement hollywoodiennes. Tout cela est dévoilé dans « Maybe You’ve Heard Of Me », qui ne laisse aucune ambiguïté quand au caractère speed et nerveux du film et assume pleinement son statut de musique d’action moderne et débridée. Même chose pour « On The Road » qui délivre le thème principal associé au Ghost Rider, thème de cordes/cuivres ponctuées de sempiternels ostinatos de cordes staccatos et de percussions. Fidèle à son goût pour l’électro, David Sardy s’autorise même ici quelques retouches sonores comme pour le final de « On The Road » où les instruments sont entièrement filtrés pour simuler un étrange effet de renfermement. L’action débute enfin dans « The Order Under Attack », alors que les hommes de main de Roarke attaquent l’ordre chargé de surveiller le jeune Danny. Percussions, cuivres et cordes survoltées sont ici de la partie, tout comme « Danny Escape/Car Chase », qui semble surgir tout droit d’un score d’action de Geoff Zanelli ou de Steve Jablonsky. Rien de bien neuf ici, si ce n’est une incorporation réussie de rythmes rock juxtaposées aux parties synthétiques et orchestrales. La musique reste nerveuse et agressive, à l’image du film lui-même, mais sans jamais retenir notre attention d’une quelconque façon.

Sardy évoque la première rencontre entre Moreau et Blaze (« Moreau Meets Blaze ») en accentuant l’utilisation des samples électroniques, et plus particulièrement des voix étranges et déformées qui semblent surgir de l’au-delà (probablement pour évoquer la malédiction de Johnny Blaze et ses pouvoirs empruntés aux démons de l’enfer). Le thème principal est suggéré quand à lui dans « Bad People Only/Thunder and Lightning » et souligne la détermination de Blaze/Ghost Rider à accomplir sa nouvelle mission afin de se débarrasser pour de bon de sa terrible malédiction. Dès lors, la musique oscillera entre tension et morceaux d’action survoltés et nerveux comme le confirme l’intense mais bref « Night Car Chase » (énième scène de poursuite en voiture du film), qui reprend l’ostinato de cordes du thème principal, ou « Ghost Rider Arrives » et ses rythmes rock très clairement empruntés au travail de Christopher Young sur le premier film, le tout accompagné d’un travail de sound design très présent, impersonnel et un brin envahissant. Exit ici toute forme d’héroïsme : David Sardy évoque clairement le Ghost Rider comme un être maléfique et non comme un héros traditionnel de chez Marvel, un peu à l’instar du premier score de 2007. « Ghost Rider Arrives » met aussi les bouchées doubles en valorisant la guitare électrique trash et les sempiternels choeurs (étrangement sous-mixés) évoquant aussi les pouvoirs terrifiants du Ghost Rider. Hélas, la musique reste plus fonctionnelle qu’autre chose à l’écran, survivant bien difficilement à l’absence d’images : le score est extrêmement morcelé tout au long de l’album, la plupart des morceaux ne dépassant jamais les 1 ou 2 minutes, ce qui rend l’écoute assez fastidieuse et peu confortable. La musique reste aussi très répétitive et manque cruellement d’imagination ou de fantaisie : des morceaux comme « Tell Me Why I Can Trust You », « Her Story » ou « Danny Crashes Truck/Take The Van » n’apportent rien de particulier à l’écoute, se contenant bien souvent de souligner l’action et la tension à l’écran, sans aucun plus particulier. Niveau sound design, Sardy se fait plaisir avec « I’m Not Afraid Of You » dans lequel il expérimente quelques sonorités difformes évoquant une étrange voix masculine filtrée et bidouillée, le tout sur fond de samples électro atmosphériques, sombres et dissonants. Le score de « Ghost Rider 2 » conserve d’ailleurs du début jusqu’à la fin ce caractère sombre et agressif, même dans les moments plus calmes comme « Arrive At The Quarry » ou les moments de bravoure comme « Rescue Danny From the Quarry » et ses glissandi de cordes dissonantes. David Sardy nous offre quelques brèves idées plutôt intéressantes comme c’est le cas au début du très bref « Well...Um...Kill It ! » où règne un véritable chaos de sonorités trash/électro farfelues et étranges (mais peu valorisées à l’écran), une folie passagère qui trouve un écho favorable dans « Guns and The Bagger », évoquant une séquence d’affrontement musclé entre le Ghost Rider les sbires de Roarke dans la décharge. La musique frôle parfois le style ‘thriller/épouvante’ avec des morceaux dissonants tels que « The Power of Decay », « Kill the Boy » ou le trash et survolté « The Exorcism ».

Enfin, Sardy confère au dernier quart d’heure un caractère maléfique et lugubre en renforçant le sound design et les percussions agressives, lors du rituel final de Roarke pour faire renaître son fils Satan à travers Danny (« The Ritual Begins »/ « Darkness and Decay ») et lors de la bataille finale (« Chase Down the Devil », « Send the Devil Back to Hell »). Visiblement, David Sardy connaît bien son job et manie les codes de la musique d’action à la « Remote Control » sans aucun travers particulier, si ce n’est celui de ne rien proposer de neuf, du moins rien que l’on n’ait pas déjà entendu des milliers de fois auparavant. Malgré quelques bonnes idées (l’incorporation de sonorités trash/metal judicieusement placées dans le score, un sound design un peu brouillon mais parfois à la limite de l’expérimental), la partition de « Ghost Rider : Spirit of Vengeance » déçoit par son manque d’originalité et son caractère fade, insipide et fonctionnel. On est bien loin ici de l’ampleur du score de Christopher Young pour le premier film de 2007, David Sardy conservant un style similaire mais sans réussir à apporter quoique ce soit de fort ou de mémorable à sa musique et aux images du long-métrage de Neveldine/Taylor. Une déception incontestable, en somme !




---Quentin Billard