1-Graceful Exit 0.37
2-What Mom Would Have Wanted 1.00
3-It's Not Magic 0.58
4-Feeling Eiffel 0.59
5-Grace Under Pressure 1.01
6-Mirror Coincidence 0.56
7-The Seduction of Paris 0.58
8-Along for the Ride 1.09
9-Seizing the Moment 0.30
10-The Full Monte Carlo 0.50
11-One Suite Deal 0.37
12-Junk in the Trunks 0.56
13-Ball In 0.53
14-Pairing Up 2.44
15-A Little Horse (S'il vous) Play 0.47
16-Of Another Color 0.53
17-Dressing Up and
Dressing Down 1.05
18-Jazz Cafe 1.18
19-Staying Classy 0.54
20-Hotel Keys 1.49
21-You're Goin' Places, Kid 2.11
22-Chasing Emma 0.31
23-Have a Nice Trip 0.43
24-Megsmerized 0.43
25-Cordelia Arrives 1.30
26-Cordelia's Not So Suite 1.09
27-Time To Go 1.27
28-Missing Links 1.21
29-Return Engagement 1.49
30-Protection and (Room) Service 0.27
31-Just Stay Here 0.48
32-I Don't Want to Lose You 0.37
33-It's Too Much 0.50
34-Just a Regular Girl 0.44
35-Almost Everyone is Happy 1.03
36-Separate Ways 3.01
37-Grace Be With You 1.21
38-Of Another Color
(Extended Version) 2.49
39-Making Light 3.36
40-Grace's Theme 0.12

Musique  composée par:

Michael Giacchino

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 100 2

Produit par:
Michael Giacchino
Producteur exécutif:
Robert Townson
Direction de la musique pour
Twentieth Century Fox:
Robert Kraft
Musique supervisée pour la
Twentieth Century Fox:
Amy Driscoll
Supervision musique:
Liza Richardson
Préparation de la musique:
Booker White
Coordinateur score:
Andrea Datzman
Montage musique:
Stephen Davis
Production musicale supervisée pour
la Twentieth Century Fox par:
Rebecca Morellato
Business Affairs pour
Twentieth Century Fox:
Tom Cavanaugh

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2011 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***
MONTE CARLO
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Giacchino
« Monte Carlo » est une énième comédie romantique à l’eau de rose, conçue pour propulser sur le devant de la scène Selena Gomez, jeune actrice/chanteuse révélée par la chaîne Disney Channel sur la série TV « Wizards of Waverly Place », série pour ado diffusée depuis 2007 aux Etats-Unis et depuis 2009 en France. « Monte Carlo » est le troisième long-métrage de Thomas Bezucha, qui a déjà réalisé « Big Eden » (2000) et « The Family Stone » (2005). On y suit les péripéties de trois jeunes américaines qui découvrent Paris et Monte Carlo, avant de se laisser embarquer malgré elles dans une succession de mésaventures où elles vont vivre pendant quelques jours un vrai conte de fée. Grace Bennett (Selena Gomez) vient tout juste d’avoir 18 ans et un diplôme en poche lorsqu’elle décide de se payer des vacances de rêve à Paris, en compagnie de sa demi-soeur Meg (Leighton Meester) et de sa meilleure amie Emma (Katie Cassidy). Mais rien ne se passe comme prévu, et le séjour de rêve se transforme rapidement en cauchemar, alors que le bus qui devait venir les récupérer quitte Paris sans elles. Grace, Emma et Meg se retrouvent alors sans hôtel et sans bagages. Les trois filles décident alors de se réfugier un soir dans un luxueux hôtel 5 étoiles où elles découvrent par hasard que Grace est le sosie parfait d’une jeune héritière anglaise milliardaire, Cordelia Whintrop Scott. Alors que la star vient tout juste de quitter Paris, Grace en profite pour prendre sa place en se faisant passer pour Cordelia : tout le monde n’y voit que du feu ! Désormais, Grace, Meg et Emma vivent au jour le jour dans le monde très prisé des hôtels de luxe et des galas de charité grâce à leur supercherie. Le lendemain, elles se rendent à Monte Carlo où Grace fera la connaissance de Théo Marchand (Pierre Boulanger), jeune homme riche qui tombera amoureux d’elle. Emma rencontre à son tour le prince Dominico qui n’est pas indifférent à son charme. Quand à Meg, elle passe la plus belle soirée de sa vie en compagnie de Riley (Luke Bracey), qu’elle vient tout juste de rencontrer par hasard à Paris. Mais la situation se complique alors que la tante Alicia découvre la supercherie mais décide de se taire jusqu’à ce que le gala de charité soit passé. Et comme si cela ne suffisait pas, la vraie Cordelia vient tout juste de revenir à Paris, tandis que le petit ami d’Emma arrive lui aussi à Monte Carlo pour retrouver sa trace. « Monte Carlo » est donc une énième comédie romantique qui se déroule cette fois-ci en France, entre Paris et Monte Carlo. On y suit les péripéties de ces trois jeunes femmes qui vivent le grand luxe par procuration suite à une odieuse tromperie. Evidemment, elles seront rapidement démasquées et la morale sera sauve ! Le scénario tient donc sur un fil et les invraisemblances s’enchaînent à grande vitesse. Le film de Thomas Bezucha prend souvent des allures de conte de fée pour adolescent : « Monte Carlo » reste d’ailleurs essentiellement destiné au même public que ceux qui suivaient la série « Wizards of Waverly Place ». Pas de surprise donc, puisque l’on retrouve ici tous les clichés habituels du genre, avec une Selena Gomez mignonnette mais particulièrement fade, qui joue ici un double rôle dans l’histoire (Grace / Cordelia). Le film montre aussi une vision idéalisée de Paris – vue par les américains – qui finit par clasher avec la réalité, le hasard et les opportunités, abordant ainsi le thème habituel des choix et des conséquences qui en découlent. Viennent se greffer à cela une série d’intrigues romantiques banales qui permettent au réalisateur de respecter le quota minimum de scènes sentimentales qui sentent le réchauffée. Rien de bien neuf donc dans « Monte Carlo », qui reste avant tout destiné aux fans purs et durs de Selena Gomez !

Michael Giacchino avait déjà composé la musique du précédent film de Thomas Bezucha, « The Family Stone » en 2005. C’est pourquoi le réalisateur a de nouveau fait appel au compositeur américain sur « Monte Carlo », pour lequel Giacchino nous livre une partition orchestrale particulièrement fraîche, joyeuse et vintage - résolument old school - notamment dans son emploi de pièces jazzy qui rappellent beaucoup les musiques de comédie américaine des années 50/60, le tout brillamment interprété par les musiciens du Hollywood Studio Symphony. Fidèle à son goût pour les musiques rétro, Giacchino élabore un score rafraîchissant, dynamique, romantique et délicieusement rétro pour les besoins du film de Thomas Bezucha, comme le confirme « Graceful Exit » qui introduit le thème principal (« Grace’s Theme »), mélodie simple dont les notes tournent un peu sur elles-mêmes – et qui rappelle curieusement un thème de la partition du film « Super 8 » - Le thème est confié ici à un piano sur fond de batterie jazzy/lounge kitsch avec guitare, basse électrique, flûtes alto et cordes, une instrumentation très 60’s qui sied à merveille à l’ambiance romantique du film. La musique demeure intime et chaleureuse au début du film comme le rappelle « What Mom Would Have Wanted » avec son très beau mélange de piano, guitare et cordes que l’on retrouve dans les brefs « It’s Not Magic » ou « Feeling Eiffel » pour évoquer la vie des soeurs à leur arrivée à Paris. Le thème principal est repris au piano avec ses arpèges de guitare dans « Feeling Eiffel », évoquant la douceur de vivre parisienne et la complicité qui unit les trois frangines. Giacchino conserve une approche résolument intime et tendre dans « Grace Under Pressure » avec une très belle partie de violoncelles accompagné par le traditionnel ensemble piano/guitare/orchestre. La musique devient alors plus rythmée et énergique dans « Mirror Coincidence », où Grace découvre son étonnante ressemblance avec Cordelia en se regardant dans un miroir. Quelques touches légères de mickey-mousing suffisent à évoquer ici la malice de l’héroïne qui va jouer sur son physique pour prendre la place de la jeune héritière milliardaire.

Dans « Along for the Ride », Michael Giacchino valorise la section rythmique dans un style lounge 60’s kitsch assez savoureux, qui rappelle parfois les musiques de comédie française des sixties ou certaines partitions jazzy de comédie américaine sixties d’Henry Mancini. Empruntant un style plus européen d’esprit pour évoquer Paris, Giacchino préfère opter ici pour une approche plus rétro et nostalgique que réellement « franchouillarde », même s’il n’évite pas le cliché habituel de l’accordéon dans « The Full Monte Carlo ». Ce dernier prend d’ailleurs des allures quasi festives avec sa section de cuivres jazzy avec accordéon (interprété encore une fois par l’indispensable Frank Marocco), saxophone, vibraphone et percussions pour rythmer la séquence de l’arrivée à Monte Carlo – impossible de ne pas penser ici aussi à Henry Mancini – On poursuit d’ailleurs dans le jazz vintage/lounge avec « One Suite Deal » où Giacchino parvient encore une fois à éviter le style franchouillard stéréotypé pour faire à nouveau référence à du jazz/big bang rétro, style que l’on retrouve dans « Junk in the Trunks » avec sa basse électrique funky ou les rythmes latino/jazz savoureux de « Ball In ». A l’écoute de tous ces morceaux dans le film comme sur l’album, on se croirait clairement revenu au temps des musiques de comédie de Mancini dans les années 60, que ce soit dans le choix des rythmes, de l’instrumentation ou de cette douceur de vivre un brin inconsciente et plus typique d’il y a quarante ans (la reprise romantique du thème dans « Pairing Up »), sans oublier ces quelques touches latino qui parsèment le score de façon festive et agréable (« A Little Horse (S’il Vous) Play »), soulignant la vie de pacha que mènent Grace, Meg et Emma dans leur luxueux hôtel de Monte Carlo, tout comme le festif « Of Another Color » ou le joyeux « Chasing Emma » et ses rythmes latino savoureux. A noter un problème récurrent sur l’album : la trop grande brièveté des morceaux, qui ne dépassent parfois quasiment jamais la minute, avec des pistes qui font 29 ou 40 secondes. L’album publié par Varèse Sarabande atteint ainsi le nombre conséquent de 40 pistes, ce qui n’arrange rien à la qualité de l’écoute (n’était-il pas possible de regrouper certaines pistes entre elles pour obtenir une durée plus équilibrée par morceau ?). La trop grande brièveté des morceaux empêche aussi le score de décoller réellement ou de se développer pleinement, d’où le caractère extrêmement morcelé du score – pas idéal en terme d’écoute.

En bref, si vous aimez le jazz rétro à la Mancini, vous apprécierez dans le film les passages ‘comédie’ de type big band de « Missing Links », « Time to Go » ou « Return Engagement », ou les passages plus intimes comme le tendre « I Don’t Want to Lose You » ou « It’s Too Much », sans oublier des passages lounge/jazz sympathiques comme « Separate Ways » ou « Making Light ». Michael Giacchino suit donc les traces d’Henry Mancini sur « Monte Carlo » et nous offre une partition comédie à la fois rythmée, joyeuse, nostalgique et tendre, un score jazzy rétro et kitsch qui ravira les fans des musiques de comédie américaine des années 60 et ceux qui espéraient retrouver Giacchino dans un registre ‘vintage’ que le musicien affectionne tout particulièrement. Le score reste malgré tout assez anecdotique dans la carrière du compositeur et ne laissera pas un grand souvenir aux auditeurs/spectateurs, d’autant que le séquençage ridicule de l’album nuit gravement à la qualité de l’écoute sur CD. Mais à l’image, le score remplit parfaitement son rôle et apporte une fraîcheur et une énergie incontestable au long-métrage de Thomas Bezucha, pour un résultat musical bien plus convaincant et enthousiasmant que l’anecdotique « The Family Stone ».




---Quentin Billard