1-The Two Worlds Overture 2.21
2-Not a Good Omen 1.14
3-Adventure Is Waiting for You 0.41
4-Martin's New Partner 0.28
5-The Green Devil 1.34
6-Bug Express 0.40
7-Volunteers of Daisy Town 0.54
8-Family Morning Routine 1.17
9-Rowbubble 0.35
10-Preference for Shady Places 1.37
11-Visit of the Giant House 0.26
12-Dizzy Riders 0.24
13-Stranger in the House 0.45
14-Kindly Step Aboard 0.45
15-The Train Fight part 1&2 1.24
16-The Train Fight part 3&4 1.41
17-The Train Fight part 5 0.57
18-Metamorphoz 1.38
19-Masters of Disguise 1.06
20-Beta's Whistling Skills 1.48
21-I Can't Wait for Sundays 2.05
22-Flight in a Wooden Plane 1.31
23-Crash of the Wooden Plane 0.40
24-The Swamp Air Fleet 1.19
25-Air Bumblebee 1.00
26-Symposium in the Hive 1.58
27-Beebusters 1.09
28-Message from the Bees 1.55
29-Second Attempt 0.34
30-Each to His Own World 1.41
31-The Giant Ant with a Pink Hat 1.23
32-Riding the Wooden Horse 0.27
33-The Dodge is Back 1.21
34-Archibald's Magic Potions 2.03
35-Who Can Be Trusted 0.50
36-I Love Your Hair 0.48
37-Don't Run Out Me Now 0.30
38-Seides at the Supermarket 1.13
39-Moskifight in
Daisy Town part 1 1.03
40-Archi's New Haircut 0.17
41-Moskifight in
Daisy Town part 2 0.49
42-Royal Urgency 0.23
43-Insidious Flattery 2.11
44-Liberators 1.02
45-Forget Your Dreams
of Greatness 0.46
46-Good Job 0.32
47-Darkos at the Antique Shop 0.33
48-When George Met Darkos 1.11
49-Daddies & Sons 1.35
50-Sunday Family Dinner 2.40

Musique  composée par:

Eric Serra

Editeur:

Columbia 88697777342

Musique arrangée et réalisée par:
Eric Serra
Orchestrations de:
Geoffrey Alexander
Opérateur Pro-Tools:
Samuel Potin
Assisté de:
Najib Elyafi
Enregistrement midi to audio:
Martin Laumond
Programmations:
Eric Serra
Assistant Eric Serra:
Benjamin De Roubaix
Coordination de production
pour X-Plorians:
Cyrille De Smet
Coordination juridique:
Pierre Henriot

(c) 2010 EuropaCorp/TF1 Films Production/Apipoulaï Prod/Avalanche Productions. Artwork BO : Rud'Pixelz.

Note: ***1/2
ARTHUR 3 :
LA GUERRE DES DEUX MONDES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Eric Serra
Pour ce dernier volet de la trilogie « Arthur et les Minimoys » de Luc Besson, on retrouve l’univers d’Arthur pour une ultime aventure pleine de rebondissements, d’aventure et d’action : Maltazard a réussi à s’introduire dans le monde des hommes en se hissant à leur taille. Désormais en pleine possession de ses moyens dans le monde humain, il cherche à reformer une armée de séides géants pour conquérir le monde. Mais comme toujours, Arthur, la princesse Sélénia et son jeune frère Bétamèche vont tout faire pour tenter de contrer les plans machiavéliques de M le Maudit. Seul problème : Arthur est bloqué dans le monde des Minimoys et ne parvient pas à retrouver sa taille normale. Il va donc devoir créer une alliance totalement inattendue avec Darkos, le propre fils de Maltazard qui semble vouloir changer de camp. « Arthur 3 : la Guerre des deux mondes » conclut ainsi la trilogie en trouvant un judicieux équilibre entre les scènes animées dans le monde des Minimoys et les séquences live, dans lesquelles se trouve désormais Maltazard lui-même. Le mélange des deux univers fonctionne à la perfection d’un point de vue visuel, Besson et son équipe ayant visiblement bien progressés techniquement parlant depuis le premier film en 2006. Le scénario, plutôt mince, laissait pourtant prévoir quelques bonnes idées malheureusement mal exploitées ou trop orientées vers le côté ‘production pour enfant’ du film pour pouvoir aboutir à un résultat vraiment conséquent. Darkos, le fils rejeté de Maltazard, est de loin l’un des personnages les plus intéressants du film, mais devient trop rapidement une sorte de sidekick bidon relégué au second plan alors que les enjeux dramatiques de son personnage étaient tout à fait passionnants – on est touché par ses propos lorsqu’il révèle que son père ne l’a jamais aimé et ne s’est jamais occupé de lui – Visiblement, Luc Besson refuse de se prendre au sérieux sur ce film et sacrifie tout à l’aventure et aux scènes d’action démesurées (la bataille dans le train jouet, la bataille finale dans la ville, l’évasion dans les tuyaux, etc.). Exit donc l’émotion, place à l’aventure ! Heureusement, ce troisième volet est enfin débarrassé de son humour « djeunz de banlieue » qui plombait une partie du deuxième opus et qui n’avait de toute évidence rien à faire là. Mieux construit et mieux rythmé, « Arthur 3 » corrige par la même occasion les énormes défauts de « Arthur et la Vengeance de Maltazard », dans lequel il ne se passait absolument rien pendant près d’une heure. Ici, les scènes d’action se multiplient à toute vitesse, sur un rythme effréné, avec des personnages principaux toujours aussi attachants et une animation toujours aussi belle et fluide, une vraie conclusion haute en couleur pour cette saga inégale, qui reste essentiellement destinée à un jeune public.

Eric Serra signe une troisième grande partition symphonique pour « Arthur 3 : la Guerre des deux Mondes », reprenant ses principaux thèmes des deux précédents opus pour un dernier score toujours aussi réussi et très soigné. A la première écoute de la musique d’Eric Serra à l’écran, on retrouve donc très vite la plupart des éléments familiers d’un univers musical déjà bien établi depuis le premier épisode en 2006. Confiée à l’orchestre symphonique de Paris dirigé par le compositeur lui-même, avec la complicité de l’orchestrateur Geoffrey Alexander, la musique de « Arthur 3 : la Guerre des deux Mondes » apporte l’énergie et l’émotion nécessaire au film de Luc Besson, avec le savoir-faire habituel de Serra, qui retrouve encore Luc Besson pour une énième collaboration qui remonte déjà au début des années 80. Dans « The Two Worlds Overture », le compositeur pose les bases de sa partition en rappelant quelques thèmes-clé de l’univers musical d’Arthur, à commencer par un thème entraînant et joyeux entendu dans le premier opus et repris ici par les cordes, les bois, le piano et les percussions. Très vite, le score s’impose par son ton résolument symphonique et épique, à grand renfort de cuivres massifs, de percussions et de choeurs grandioses. On notera d’ailleurs ici un impressionnant pupitre de cuivres, réunissant ainsi 11 cors, 8 trompettes, 6 trombones et 2 tubas, des proportions spectaculaires dignes d’une musique de film hollywoodienne ! A 1:53, on retrouve brièvement aux cuivres un motif d’action héroïque hérité là aussi de « Arthur et les Minimoys ». Comme sur les précédents films, Eric Serra se donne les moyens d’illustrer les aventures d’Arthur de façon épique et grandiose, sans jamais délaisser son approche thématique/mélodique riche et généreuse. Dans « Not A Good Omen », on retrouve les sonorités habituelles du compositeur, mélangeant voix féminines, cordes planantes et instruments solistes pour annoncer le retour de Maltazard. Et c’est le très beau thème principal d’Arthur que l’on retrouve avec grand plaisir à travers une grande envolée orchestrale dans « Adventure Is Waiting For Us », qui annonce clairement une nouvelle grande aventure haute en couleurs. Si l’on excepte quelques passages de mickey-mousing sautillants plus conventionnels et sans grande prétention (« Martin’s New Partner », « Family Morning Routine »), le score de « Arthur 3 : la Guerre des deux Mondes » s’avère être beaucoup plus agité et épique que les deux précédents opus, à commencer par un thème entêtant et inquiétant confié à Maltazard, et entendu pour la première fois dans « The Green Devil » aux cordes.

L’action n’est pas en reste, avec quelques grands morceaux de bravoure qui permettent à l’orchestre parisien de prouver de quoi il est réellement capable, comme c’est le cas dans l’excitant « Bug Express », dominé par une écriture de cuivres robustes et héroïques. A noter aussi les touches martiales de « Volunteers of Daisy Town » ou les rythmes scandés de « Rowbubble », illustrant le périple d’Arthur, Bétamèche et Sélénia. Les orchestrations sont, comme toujours, très riches et fournies, tandis que le compositeur mélange comme d’habitude des parties électroniques à celles de l’orchestre, comme c’est le cas avec la voix féminine synthétique du sombre « Preference for Shady Places ». L’aventure est au rendez-vous dans l’héroïque « Dizzy Riders », dont l’envolée de trompettes aventureuses à la John Williams apporte un tonus particulier à l’écran. Le thème de Maltazard revient aux cuivres dans « Stranger in the House », soulignant l’arrivée de M le maudit dans la maison des parents d’Arthur. Et puisqu’il est question d’action, impossible de passer sous silence les excitants « The Train Fight », illustrant dans le film l’impressionnant affrontement entre Arthur/Bétamèche/Sélénia et Darkos dans le train jouet. A noter ici le mélange entre l’orchestre et les percussions synthétiques chères à Eric Serra, qui scandent un rythme excitant et spectaculaire à l’écran, sur fond de développements thématiques du thème de Maltazard, alors associé ici à Darkos (pour rappeler son lien de parenté avec le méchant). Ici aussi, l’orchestre résonne de façon ample et massive, bien que l’on regrettera le caractère parfois un peu trop envahissant des percussions synthétiques, pas toujours bien placées et assez souvent sur-mixées. A ne pas manquer : à 1:34 dans « The Train Fight Part 3 & 4 » une brève reprise mélancolique et touchante du thème d’Arthur aux cordes, et dans « The Train Fight Part 5 » une reprise héroïque et chevaleresque très prenante du thème à 0:13 lors de l’affrontement entre Arthur et Darkos sur le toit du train, sans aucun doute l’un des moments forts du score de « Arthur 3 : la Guerre des deux Mondes ». Seule ombre au tableau – et il s’agit d’un problème récurrent depuis le premier opus en 2006 – la trop courte durée des morceaux du score, dont certains dépassent parfois à peine les 20 secondes, ce qui explique pourquoi on se retrouve très vite avec un album contenant près de 50 pistes (ce qui est beaucoup trop et pas forcément idéal pour une écoute sur CD !). Dans « Masters of Disguise », le thème menaçant de Maltazard est développé ici par les trombones, la clarinette basse, les contrebasses et les choeurs masculins, qui soulignent la menace du grand méchant arrivé dans le monde des humains. Bien évidemment, la musique devient aussi plus intime et touchante au détour du rappel d’un autre thème de la saga dans « I Can’t Wait for Sundays », reprenant un thème dramatique issu là aussi des précédents scores. C’est d’ailleurs dans ces passages plus lyriques et émouvants que la musique d’Eric Serra y est la plus personnelle et aussi la plus appréciable.

L’aventure reprend ses droits dans l’envolée du thème d’aventure de « Flight in a Wooden Plane », tandis que l’action culmine dans le martial « The Swamp Air Fleet » pour l’arrivée des troupes aériennes de Maltazard. Le thème principal d’Arthur revient dans « Symposium In the Hive », alors qu’Arthur et ses amis réussissent à convaincre l’abeille géante de leur prêter main forte. A noter l’emploi des synthétiseurs dans « Message from the Bees », dont les sonorités cristallines et mystérieuses traduisent clairement l’univers de la ruche des abeilles vers le milieu du film, les sonorités, plutôt originales, rappelant par moment certains travaux 80’s/90’s de Jerry Goldsmith dans le domaine de l’électronique. Le magnifique thème d’Arthur, décidément très présent dans cette troisième partition, est repris dans « Each To His Own World » lorsqu’Arthur se sépare de Sélénia pour revenir dans le monde des hommes. Le thème est développé ici dans une envolée orchestrale/chorale assez puissante et poignante – pour les adieux temporaires entre le héros et la princesse – le tout se concluant sur le thème d’aventure à 1:17. Serra semble se faire plaisir à l’occasion de « Riding the Wooden Horse », où il pastiche les musiques de cavalerie militaire tendance « Guillaume Tell » de Rossini, sans oublier le retour d’un thème sautillant du premier score dans « The Dodge is Back », teinté d’un classicisme d’écriture assez impressionnant de la part d’un compositeur autodidacte de formation, rappelons-le ! Le thème d’Arthur a aussi droit à une version plus action dans le bref « Don’t Run Out On Me Now », alors que les troupes de Maltazard se déchaînent dans le massif et colossal « Seides At the Supermarket », dominé ici aussi par des cuivres amples et épiques. Même chose pour « Moskifight In Daisy Town », qui illustre le début de la bataille finale entre Arthur et les troupes de M le maudit, à grand renfort de cuivres démesurés, de choeurs épiques, de percussions déchaînées, et de développements du motif d’action/héroïque de « Arthur et les Minimoys ». La bataille s’intensifie dans « Liberators » avec ses rythmes martiaux démesurés et ses cuivres déchaînés, tout comme « Forget Your Dreams Of Greatness », où le thème de Maltazard atteint son apogée avant que ce soit au tour du thème d’Arthur de dominer la partition dans le triomphant et martial « Good Job », sans oublier son retour dans un tutti orchestral/choral puissant dans « Daddies and Sons », qui marque la fin des aventures d’Arthur et la victoire finale du bien sur le mal, sans oublier le retour du thème d’aventure/familial dans « Sunday Family Dinner ». Eric Serra met donc les bouchées doubles dans « Arthur 3 : la Guerre des deux Mondes » et se paie le luxe de nous offrir une partition épique, grandiose, héroïque et émouvante qui, à défaut d’apporter quoique ce soit de nouveau à l’univers musical de « Arthur », rappelle à quel point le compositeur français n’est jamais autant inspiré que lorsqu’il travaille sur un film de Luc Besson. Grandiose et prenante, sa musique pour « Arthur 3 » n’a rien à envier aux mastodontes symphoniques d’Hollywood et rappelle à quel point Eric Serra est décidément un compositeur à part en France et aussi l’un des meilleurs musiciens du cinéma français depuis près de 30 ans maintenant. Les fans du compositeur seront certainement aux anges avec son retour triomphant sur « Arthur 3 : la Guerre des deux Mondes », même si l’on regrettera le manque de surprise et d’originalité de cette partition épique et riche, mais qui n’apporte rien de nouveau aux deux précédents scores de la saga !



---Quentin Billard