1-Hexes 3.00*
2-Flying Through the Air 3.48
3-First Blood 1.12
4-Tokyo Revisited 2.05
5-Corridor 2.51
6-Planting 4.04
7-Axemen 2.47
8-Fall Back 1.51
9-Imprinted 0.56
10-Suburbia 2.49
11-Phantom Chase 2.48
12-End of the World 1.25
13-Drive Away 1.10
14-Ice Pack 2.03
15-Zombies Under Ice 2.02
16-It's Help 2.07
17-Flying Through the Air
(T-Mass Remix) 3.57

*Ecrit par Bassnectar & Chino Moreno
Interprété par Bassnectar ft.
Chino Moreno.

Musique  composée par:

Tomandandy

Editeur:

Milan Records 36592

Musique produite par:
Tomandandy
Guitares de:
Wes Borland
Programmation percussions:
Gabe Castro
Opérateur ProTools:
Gabe Castro
Producteur exécutif pour Milan:
JC Chamboredon, Stefan Karrer

Artwork and pictures (c) 2012 CTMG/Constantin Film International GmbH and Davis Films/Impact Pictures (RE5) Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
RESIDENT EVIL: RETRIBUTION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Tomandandy
Vous pensiez avoir touché le fond avec les nanars « Resident Evil Extinction » et « Resident Evil Afterlife » ? Et bien vous n’avez encore rien vu, car « Resident Evil : Retribution », cinquième opus de la franchise « Resident Evil », va littéralement vous achever sans sommation ! Alice (Milla Jovovich), ancienne employée de la toute puissante Umbrella Corporation, continue son combat contre le terrifiant virus qui a ravagé le monde entier et transformé la population en zombies maléfiques. Alice se réveille dans un complexe industriel secret d’Umbrella, dirigé par le puissant ordinateur « la reine rouge » (cf. le premier « Resident Evil » en 1999). C’est alors qu’Albert Wesker (Shawn Roberts), ancien leader d’Umbrella et ennemi juré d’Alice, rentre en contact avec l’héroïne et lui explique qu’elle représente l’ultime espoir du monde au bord du gouffre. Wesker est bien décidé à s’allier temporairement avec Alice, mettant au point une stratégie d’évasion en envoyant dans le complexe secret d’Umbrella situé en Russie un commando formé d’anciens alliés d’Alice : parmi cette équipe se trouve ainsi Leon S. Kennedy (Johann Urb), Barry Burton (Kevin Durand) et Luther West (Boris Kodjoe). Mais alors que l’équipe se rapproche du complexe et s’apprête à y pénétrer, Alice doit s’échapper en traversant les zones expérimentales de tests qui reproduisent les villes de Moscou et de Tokyo, avec la complicité de la mystérieuse Ada Wong (Li Bingbing), envoyée par Wesker pour aider Alice à quitter le complexe et rejoindre ainsi la surface pour l’ultime bataille finale. « Resident Evil Retribution » parvient donc à faire pire que les films précédents en mélangeant cette fois-ci plusieurs personnages-clé des jeux de chez Capcom, à commencer par la sexy et énigmatique Ada Wong, qui apparaît dans les jeux depuis « Resident Evil 2 », mais aussi Jill Valentine (Sienna Guillory), Leon S. Kennedy, Barry Burton, Albert Wesker, etc. Certains personnages des précédents films refont ici une apparition surprise, à commencer par le personnage de Michelle Rodriguez et celui d’Oded Fehr, un choix curieux uniquement justifié par une pirouette scénaristique ridicule : eh oui, ils peuvent revenir car ce sont des clones, tout simplement ! Niveau scénario, c’est une catastrophe absolue : Anderson n’a rien à dire sur ce cinquième film dans lequel l’histoire se résume uniquement à fuir le complexe scientifique d’Umbrella ! Aucun enjeu dramatique, aucune ligne de dialogue valable, pas même un peu de suspense et de tension ni d’émotion ! Le film est froid, machinal, sans âme : les scènes d’action s’enchaînent sans temps morts, certes, mais l’ennui pointe pourtant rapidement le bout de son nez. On ne parvient pas à s’attacher aux personnages, qui surgissent de nulle part (la palme revenant à Leon S. Kennedy, héros emblématique du jeu « Resident Evil 2 » réduit ici au rang de mercenaire beauf dénué du moindre charisme), et n’ont aucune personnalité : même les acteurs eux-mêmes ont parfois l’air de s’ennuyer ! En plus d’être quasi inexistant, le scénario, plat comme une limande, accumule les incohérences à grande vitesse. Paul W.S. Anderson fait ce qu’il veut et se fiche de tout (surtout du public et des fans des jeux !), y compris des fameux zombies qui firent pourtant la renommée de la saga « Resident Evil » sur console, puisqu’ils n’apparaissent ici qu’à peine dix minutes pas plus, le reste du film n’étant qu’une succession de scènes d’action stupides et même pas fun ! Et que dire des insupportables ralentis incessants qui plombent le long-métrage et qui rappellent à quel point Anderson est un réalisateur vraiment agaçant dans sa façon de ralentir constamment les scènes d’action sous prétexte de rendre le tout plus intense (résultat zéro à l’écran !). Voilà donc du cinéma fast-food de bas étage qui n’a rien à dire et qui ne procure aucune émotion, un sinistre navet aussitôt vu, aussitôt oublié : à quand la fin de cette franchise honteuse, qui fait plus de tort qu’autre chose aux excellents jeux vidéos de Capcom ?

Visiblement satisfait de sa collaboration avec le groupe électro Tomandandy sur « Resident Evil : Afterlife », Paul W.S. Anderson décida de renouveler l’expérience avec le groupe sur « Resident Evil : Retribution » en faisant à nouveau appel au duo formé par Andy Milburn et Thomas Hajdu, devenus en quelques années des spécialistes des musiques de suspense/horrifiques à Hollywood - on leur doit les scores pour « The Mothman Prophecies », « The Hills Have Eyes », « The Strangers » ou le récent « The Apparition » - Pour « Resident Evil : Retribution », Tomandandy va un peu plus loin que sur « Afterlife » et se voit confier des moyens plus importants, avec, en plus de l’attirail électronique habituel, un ensemble orchestral qui vient s’ajouter aux claviers, samples et loops électros du groupe. Dans une note de l’album, Tomandandy explique que le fait que l’histoire se déroule dans une immense structure secrète d’Umbrella et que les enjeux soient plus importants cette fois-ci (l’avenir du monde) leur a inspiré une approche hybride mélangeant orchestre et électronique de façon plus épique. Le résultat, un brin plus enthousiasmant que le morne et décevant « Afterlife », ne casse pas pour autant trois pattes à un canard. Le score débute pourtant sur un thème principal assez réussi, « Flying Through the Air », confié à des cordes amples sur fond d’accords de cuivres et de rythmiques électro/pop modernes plutôt bien adaptées. A vrai dire, « Flying Through the Air » est plutôt une bonne surprise et reste facilement dans la tête, alors que le groupe nous a pourtant peu habitué à écrire des thèmes pour les films qu’ils mettent en musique. Dans le film, ce thème d’action un peu héroïque et imposant est clairement rattaché à Alice et ses compagnons, qui vont tenter de se battre pour survivre. Avec « First Blood », on retrouve un Tomandandy plus traditionnel à grand renfort de loops enragés et de rythmiques synthétiques modernes, l’orchestre étant ici relégué au second plan, noyé sous la masse électronique. Même chose pour « Tokyo Revisited », pour la séquence de la simulation d’attaque sur Tokyo : ici aussi, plein feu sur les nappes synthétiques, les sonorités saturées, les loops techno et les percussions électroniques en tout genre. On retrouve très vite la platitude irritante qui plombait la partition de « Resident Evil Afterlife », car Tomandandy n’a visiblement pas grand chose à dire et se contente bien trop souvent d’aligner tous les clichés électroniques habituels suivant les situations, comme le rappelle l’intense « Corridor » durant la scène où Alice affronte les zombies dans le couloir du complexe : on se retrouve ici avec le lot habituel de percussions/loops électos action tonitruants, avec ses riffs de basse synthé techno, ses choeurs synthétiques épiques et ses quelques cordes discrètes en arrière-plan – à noter des allusions au thème principal d’Alice au début du morceau – Rien de bien neuf, même si l’on appréciera davantage dans le film un morceau comme « Corridor » qu’une bouillie sonore plus terne comme « Tokyo Revisited ».

« Planting » prolonge cette approche mi-synthétique/mi-orchestrale en développant une atmosphère sombre et menaçante à grand renfort de cordes et de nappes synthétiques/rythmes électro. Le groupe se montre décidément peu imaginatif quand au choix des sonorités électroniques, que l’on a l’impression d’avoir déjà entendu des milliers de fois auparavant sur des milliers de films de ce genre. Et que dire d’un morceau d’action comme « Axemen » qui se veut épique et énorme, mais qui, à fort de jouer la surenchère de l’électronique, finit par sombrer dans la musique de série-B à petit budget. A noter néanmoins quelques touches rock assez réussies durant l’attaque des monstres géants à la hache à grand renfort de guitare électrique et de rythmes plus speedées qui apportent davantage de fun que tout ce que l’on a entendu précédemment. En revanche, difficile d’apprécier le caractère plus bruyant et brouillon de « Fall Back » ou un « Imprinted » plus atmosphérique et ennuyeux. L’attaque dans la banlieue pavillonnaire (« Suburbia ») est aussi un énième tour de force électronique de la part de Tomandandy, durant lequel les quelques rares touches orchestrales (essentiellement cordes et cuivres) sont complètement noyées sous la masse synthétique, à tel point que l’on en vient parfois à se demander quel est l’intérêt d’utiliser une section orchestrale si c’est pour la sous mixer à ce point là sous des tonnes d’effets sonores électroniques. De l’action, le score de « Resident Evil : Retribution » n’en manque pas, à l’instar du film, à tel point que les passages d’action se multiplient et se suivent à vitesse grand V, sans prendre le temps d’offrir un quelconque moment de respiration. Ainsi donc, après l’agité « Suburbia », on repart de plus belle dans les déchaînements rythmiques et bruyants avec l’intense « Phantom Chase », qui fait plus office de défouloir sonore qu’autre chose. A noter l’emploi réussi de l’orchestre au début de « End of the World » et ses harmonies plus teintées d’espoir, lorsqu’Alice et les survivants s’échappent du complexe. Le morceau apporte un sentiment de libération plus héroïque dans ses accords solennels mélangeant cordes/cuivres/choeurs synthétiques, guitare électrique et percussions synthétiques action. On devine aussi un soupçon d’émotion au début de « Drive Away » avec ses nappes synthétiques un brin mélancoliques, avant d’atteindre un climax d’action lors de la confrontation finale dans « Ice Pack » et « Zombies Under Ice ». Inutile d’en dire davantage, le score de « Resident Evil : Retribution » a beau être adapté au film de Paul W.S. Anderson (cela veut déjà tout dire !), il n’en reste pas moins décevant, mal écrit, sans aucune originalité ni même imagination. Même un groupe de musique électronique comme Tomandandy ne parvient pas à trouver des idées sonores intéressantes dans le maniement des sons et rythmes synthétiques, entendus 100 fois auparavant, à tel point que cette composition aurait pu avoir été écrite par n’importe quel bidouilleur de clavier un tant soi peu débrouillard. Les parties orchestrales, insipides et décevantes, n’apportent pas grand chose au score car elles sont constamment noyées sous la masse des synthétiseurs (pour le coup, Hans Zimmer et sa bande de chez Remote Control auraient fait bien mieux qu’eux !), et les quelques tentatives mélodiques ou tonales (le thème de « Flying Through the Air », les accords triomphants de « End of the World ») ne suffisent pas à rehausser le niveau d’un score sans âme, aussi ennuyeux, bruyant et décevant que le film qu’il illustre !




---Quentin Billard