1-Prologue 3.44
2-Déjà Blue 1.04
3-Fate 1.01
4-Rules of the Pants 3.26
5-A Touch of Greece 3.56
6-Honey 1.30
7-The Traveling Pants 0.53
8-Reflection 2.07
9-Running 1.26
10-Traveling to Baja 0.39
11-The Way of the Pants 0.34
12-Letter 1.48
13-Broken Heart 1.24
14-A Brave Soul 2.15
15-Last Words 0.54
16-Us 2.34
17-Sisterhood Reunites 1.14
18-Together 1.29
19-The Traveling Song 3.17*
20-Piano Suite 4.03**

*Violon et vocalises de Lili Haydn
**Piano, Cliff Eidelman.

Musique  composée par:

Cliff Eidelman

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 665 2

Producteurs de l'album:
Cliff Eidelman, Dawn Solér
Producteur exécutif:
Robert Townson
Manager projet musical:
Tony Von Pervieux
Monteur superviseur musique:
Todd Bozung
Orchestrations:
Penka Kouneva-Schweiger
Préparation musique:
Junko Tamura

Artwork and pictures (c) 2005 Warner Bros. Entertainment, Inc. All rights reserved.

Note: ***
THE SISTERHOOD OF
THE TRAVELING PANTS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Cliff Eidelman
Avant d’être un film, « The Sisterhood of Traveling Pants » (Quatre filles et un jean) est une série de livres pour adolescentes de la romancière américaine Ann Brashares, dont le premier tome est sorti en 2001, suivi de quatre autres tomes publiés entre 2003 et 2011. « The Sisterhood of Traveling Pants » est l’adaptation du premier livre, réalisé par Ken Kwapis et sorti en 2005. Le film, comme le roman, raconte l’histoire de quatre copines, Lena (Alexis Bledel), Carmen (America Ferrera), Bridget (Blake Lively) et Tibby (Amber Tamblyn), amies depuis leur plus jeune âge, alors que leurs quatre mères prenaient ensemble des cours de gym réservées aux femmes enceintes. Tout va pour le mieux entre le quatre amies, jusqu’à ce fameux été où elles vont devoir se séparer pendant quelques temps. Lena part en Grèce pour passer l’été chez sa famille, où elle fera la connaissance du séduisant Kostos. Carmen va chez son père, qui lui annonce qu’il est sur le point de se remarier et qu’il a déjà deux enfants avec sa nouvelle compagne. Bridget se rend au Mexique pour y suivre un entraînement sportif dans un camp de football, où elle s’amourachera d’Eric, le jeune entraîneur du camp. Quant à Tibby, c’est la seule qui reste à Bethesda, principal lieu de résidence des quatre ados, où elle travaille comme caissière avant de faire la connaissance de Bailey, une jeune fille de 12 ans particulièrement brillante et débrouillarde, qui va bouleverser sa vie. Pour pallier à leur angoisse d’être séparées durant les vacances, les quatre amies, qui ont fait l’acquisition d’un jean qui va à chacune d’entre elle malgré leurs physiques très différents, décident de conclure un pacte : elles vont porter le jean à tour de rôle, puis le passeront ensuite à l’une d’entre elles, et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’été. C’est pour elles l’occasion de ne pas oublier qu’elles restent unies même pendant leurs vacances. « The Sisterhood of Traveling Pants » reprend donc les grandes lignes du roman d’Ann Brashares et s’adresse comme pour les livres à un public d’adolescentes, même si les adultes apprécieront aussi le charme de cette comédie dramatique mélangeant amitié, conte initiatique sur le passage à la vie d’adulte, à la découverte des premiers émois amoureux, des premières déceptions, des premières souffrances de la vie et aussi des moments de bonheur et de partage. Le film est entièrement porté par la force et la conviction de ses quatre jeunes actrices charmantes, chacune possédant sa propre personnalité, et qui vont vivre un été mouvementé qu’elles ne seront pas prêtes d’oublier. Filmé sans grande originalité et malgré quelques longueurs (le film frôle les 2 heures), « The Sisterhood of Traveling Pants » s’apprécie pour ce qu’il est, une sympathique comédie dramatique pour ados tour à tour amusante, émouvante et nostalgique.

Habitué aux musiques de comédie, Cliff Eidelman était le choix le plus évident sur « The Sisterhood of Traveling Pants ». Son travail est à l’image de ses précédentes musiques de comédie : léger, intime, nostalgique, délicat mais dénué de la moindre surprise, de la moindre prise de risque. Le score repose sur un petit ensemble instrumental incluant orchestre à cordes, piano, percussions diverses, harpe et bois. Dès les premiers instants du « Prologue », Cliff Eidelman annonce clairement l’aventure pour ses quatre amies avec une alternance entre des cordes optimistes et un piano tour à tour entraînant et nostalgique. La musique évoque aussi bien l’amitié que l’inconscience des quatre filles, sur le point de vivre l’été le plus important de leur vie. Eidelman passe ici d’une ambiance à une autre à la limite du mickey-mousing, surtout lorsqu’il s’essaie temporairement au jazz pendant quelques secondes vers le milieu du « Prologue ». Une guitare fait son apparition vers la fin du « Prologue », accompagnant le piano avec délicatesse. On retrouve les touches jazzy dans « Déjà Blue », avec sa walking bass traditionnelle de contrebasse, accompagnant le piano et le marimba avec une fraîcheur évidente, à l’image des quatre copines. Dans « Fate », Eidelman introduit enfin le thème principal du score, un motif de quatre notes associées à Lena, Carmen, Bridget et Tibby et leur jean miraculeux. Ce thèm est confié au piano et accompagné de vocalises féminines personnifiant le quatuor féminin. Eidelman conserve une approche intime et minimaliste dans sa musique, évitant toute envolée orchestrale mélodramatique au profit de pièces plus légères et délicates. On notera son emploi très réussi du marimba dans « Rules of the Pants », alors que les copines concluent leur pacte autour du jean, qu’elles se passeront chacune à tour de rôle pendant les vacances. Le thème principal est repris ici par la clarinette sur fond de marimba aux sonorités tropicales annonçant le début de l’été. La musique d’Eidelman évoque aussi les pays que visitent Lena et Bridget pendant les vacances : la Grèce pour la première (dans « A Touch of Greece », avec sa guitare évoquant les traditionnelles sirtakis grecques) et le Mexique pour la seconde.

Dès lors, les bases de la partition sont posées, Cliff Eidelman se contenant bien souvent de mélanger cordes, piano et bois pour évoquer les moments de douceur, de réflexion, de mélancolie ou de romance du film. C’est le cas dans le touchant « Reflection » ou dans « Honey » et son très beau mélange de piano et de guitare. Le thème du jean revient avec un sentiment plus enjoué et insouciant dans « The Traveling Pants » et apparaîtra dans le film à chaque fois que le jean passe d’une propriétaire à une autre pendant l’été (« The Way of the Pants »). C’est pourquoi on le retrouve ensuite dans « Traveling to Baja », avec l’omniprésence des marimbas qui représentent ici l’idée des vacances et du voyage. La musique devient plus émouvante dans les délicats « Letter » et « Broken Heart », où l’insouciance légère du début fait place aux désillusions et aux premières blessures de la vie. Mais ici aussi, Cliff Eidelman refuse de verser dans le mélodrame et conserve là aussi une approche minimaliste et retenue tout à fait appréciable sur les images. Même chose pour « A Brave Soul » et « Us », tandis que le thème du jean revient dans « Sisterhood Reunites » pour les retrouvailles entre les quatre copines à la fin de l’été, avec les vocalises féminines qui prennent ici une tournure quasi magique et lyrique – on pense d’ailleurs à James Horner par moment et notamment au motif entendu au début du score pour le film « A Beautiful Mind » - Le générique de fin permet à Eidelman de développer pleinement le thème du jean et du voyage à travers « The Traveling Song », partagé entre le violon soliste et les vocalises éthérées de Lili Haydn. Cliff Eidelman reste donc égal à lui-même avec « Sisterhood of the Traveling Pants », pour lequel il nous offre une très jolie partition légère, touchante et enjouée, à l’image du film de Ken Kwapis, mais sans grande originalité particulière. Eidelman applique toutes les recettes du genre à la perfection, même si sa musique ne laisse guère de souvenir après écoute. Il manque clairement ici ce petit quelque chose qui aurait permis au travail de Cliff Eidelman de s’élever un peu plus au dessus de la masse, au lieu de quoi le musicien verse clairement dans de la musique jolie et sympathique mais foncièrement anecdotique et fonctionnelle. A l’écran, le cahier des charges est rempli, mais en écoute isolée, on en reste un peu sur notre faim.



---Quentin Billard