1-Golf Date 1.28
2-Emma Walks Adam to Car 1.16
3-Making Love 1.57
4-Toast to Hospital 0.54
5-You Wanna Do This? 1.17
6-Park Date 1.16
7-Emma Loses It 0.25
8-Confrontation/Drive Home 0.56
9-Getting Married 0.58
10-Adam With Girls 0.36
11-Don't Listen To Me 0.55
12-I'd Choose Adam/First Date 3.52
13-Three Months Later 1.05
14-Hailing the Cab 0.39
15-I Think I'm Falling 1.29
16-Drive to the Biltmore 0.28
17-Emma to Wedding 0.42
18-Heartbroken 1.10
19-Vanessa at Hospital 0.47
20-Sneaking Freckles
into Hospital 1.04
21-Emma Surprises Adam/
I Love You 3.30

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Lakeshore Records LKS-34206

Album produit par:
John Debney

Artwork and pictures (c) 2011 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***
NO STRINGS ATTACHED
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
« No Strings Attached » (Sex Friends) est encore une de ces comédies romantiques qu’Hollywood nous balance à longueur de temps, sympathique mais sans grande inspiration particulière. Le film marque le retour à la réalisation d’Ivan Reitman en 2011, fameux réalisateur canadien de comédie dans les années 80/90 (« Ghostbusters », « Twins », « Junior »), qui n’avait plus rien réalisé depuis « My Super Ex-Girlfriend » en 2005. Dans « No Strings Attached », Reitman raconte l’histoire d’Adam (Ashton Kutcher) et Emma (Natalie Portman). Alors qu’ils se sont rencontrés brièvement lorsqu’ils étaient plus jeunes, Adam et Emma se retrouvent par hasard quelques années plus tard à l’âge adulte. Un soir, alors qu’il est ivre, Adam se réveille nu sur le canapé d’Emma et fait la connaissance de ses colocataires. Après quelques explications, Adam et Emma finissent par faire l’amour mais décident de ne pas s’engager sentimentalement l’un envers l’autre. C’est ainsi qu’ils mettent en place une sorte de deal : ils auront régulièrement des rapports sexuels ensemble mais resteront de simples ‘sex friends’, respectant ainsi des règles de conduite à tenir entre eux. Mais Adam finit par tomber réellement amoureux d’Emma et décide qu’il est grand temps de le lui avouer. Hélas, Emma, qui n’a aucune envie de s’engager dans une relation amoureuse, rejette ses sentiments et souhaite rester une simple amie de sexe pour Adam. « No Strings Attached » se propose ainsi d’aborder le thème du couple de manière contemporaine, dans avec l’évolution des moeurs de la société actuelle qui favorise davantage les plaisirs immédiats simples (les relations sexuelles) que les relations sentimentales durables. L’idée de base était plutôt bonne, un angle de vue intéressant pour une comédie romantique, mais hélas, le traitement de l’histoire et des personnages sombre dans la niaiserie la plus totale : prévisible, sans surprise et parfois un peu cul-cul, le film d’Ivan Reitman ne décolle pas vraiment et n’apporte finalement rien de nouveau au genre : dans la même catégorie, « When Harry Meets Sally » abordait le thème de l’amitié/amour entre homme et femme sur un point de vue bien plus passionnant et intéressant. Niveau casting, l’alchimie entre Ashton Kutcher/Natalie Portman fonctionne plutôt bien (même si les détracteurs de l’actrice reprocheront à coup sûr son omniprésence agaçante dans le cinéma américain actuel), le film étant ponctué de quelques bons seconds rôles – excellent Kevin Kline à contre-emploi, dans le rôle d’un père libertin et excentrique. Hélas, « No Strings Attached » ne laisse aucun souvenir particulier et déçoit par son côté ultra cliché et peu inspiré : dans le même ordre d’idée, on préfèrera davantage des films au sujet similaire comme « Love and Other Drugs » (2010) ou « Friends with Benefits » (2011).

Alors qu’il a collaboré à plusieurs reprises avec Randy Edelman sur « Twins » (1988), « Ghostbusters II » (1989), « Kindergarten Cop » (1990) et « Six Days Seven Nights » (1998), puis James Newton Howard sur « Dave » (1993), « Junior » (1994) et « Fathers’ Day » (1997), Ivan Reitman fait cette fois-ci appel aux services de John Debney sur la musique de « No Strings Attached », un choix pas très original puisque Debney est un spécialiste incontesté des musiques de comédie, et notamment de comédies romantiques (« Valentine’s Day » de Garry Marshall en 2010). Pour « No Strings Attached », le compositeur a choisi d’avoir recours à un style musical plus contemporain à base de guitares, de rythmes pop/rock modernes et de synthétiseurs, délaissant l’approche orchestrale habituelle. Dans « Golf Date », Debney campe les bases de sa partition avec une mélodie joyeuse sifflée sur un rythme pop/rock entraînant (avec claquements de mains) et un ensemble de guitares et de nappes synthétiques. Dans « Emma Takes Adam to Car », le piano fait son apparition pour suggérer l’amitié entre Adam et Emma, tandis que les guitares restent en arrière-fond sonore sur fond de nappe synthétique plus contemplative. Le travail autour des guitares et des claviers rappelle d’ailleurs clairement ici le style minimaliste moderne de Thomas Newman – à vrai dire, et c’est un problème récurrent chez John Debney, difficile de reconnaître la personnalité du compositeur dans cette musique très inspirée de Newman – « Emma Takes Adam to Car » introduit le thème principal qui évoque l’amour naissant entre Adam et Emma, l’inévitable Love Theme qui grandira tout au long du film, et apparaîtra essentiellement lorsque les deux protagonistes évoquent la possibilité d’une vraie relation amoureuse durable. Dans « Making Love », Debney illustre les scènes de sexe sans tomber dans le cliché de la musique érotique primaire, avec une certaine pudeur suggérée par les rythmes pop de guitares sèches et les accords touchants de clavier. Evidemment, John Debney n’oublie pas l’aspect comédie du film avec le joyeux « Toast to Hospital » qui mélange guitares acoustiques et guitare électrique de façon plutôt habile à l’écran.

A noter l’introduction de l’orchestre à cordes dans « You Wanna This ? » qui apporte un peu plus d’ampleur à la musique de Debney, sur fond de guitares, synthé et de rythmes pop. A noter un choix musical plutôt étrange de la part de Debney dans « Park Date » : l’utilisation d’une flûte synthétique un brin cheap au milieu de l’accompagnement des guitares et du synthétiseur, un choix un peu curieux mais qui n’apporte pas grand chose à la musique dans le film, qui reste plutôt répétitive et pas follement originale (en plus d’être furieusement impersonnelle de la part de John Debney). Dans le même ordre d’idée, l’utilisation de marimba dans « Adam With Girls » fait une concession évidente au style comédie habituel de Steve Jablonsky – on a l’impression d’entendre ici un passage de sa musique pour la série TV « Desperate Housewives » - A noter quelques éléments intéressants comme les rythmes hard-rock rapides et l’orgue hammond dans le très bref « Emma Loses It », ou la basse synthétique très années 80 de « Confrontation/Drive Home ». Le thème romantique revient dans « Getting Married » qui rappelle les sentiments amoureux qui rapprochent tant bien que mal Adam et Emma. On appréciera davantage l’émotion et la délicatesse touchante de « Don’t Listen To Me », avec sa progression harmonique émouvante avec les cordes et la guitare. Quand au Love Theme, il revient avec davantage d’enthousiasme dans « I’d Choose Adam/First Date » lorsqu’Adam et Emma sortent réellement pour la première fois ensemble. Debney utilise ici un piano plus contemplatif sur fond de nappes synthétiques new-age minimalistes, pour ce qui reste le morceau le plus long du score de « No Strings Attached », et aussi l’un des plus orchestraux (à noter l’utilisation de la clarinette à partir de 1:54). Le Love Theme est aussi repris dans « Three Months Later » et « I Think I’m Falling ». « Heartbroken » suggère quand à lui une atmosphère plus mélancolique et résignée, lorsqu’Adam et Emma décident finalement de ne plus se voir, débouchant sur un « Vanessa At Hospital » et « Sneaking Freckles Into Hospital » aux rythmes plus comiques et sautillants rappelant là aussi Steve Jablonsky pour les scènes finales à l’hôpital. Bien évidemment, le thème romantique culmine pour le traditionnel happy-end de « Emma Surprises Adam/I Love You », lorsque Adam et Emma se retrouvent et se déclarent enfin leur amour mutuel.

Au final, rien de bien transcendant dans cette jolie partition romantique fraîche et entraînante, mais aussi désespérément répétitive et impersonnelle, dans laquelle John Debney aligne les références (Thomas Newman, Steve Jablonsky) sans grande idée particulière. A l’écran, le score doit cohabiter avec une longue série de chansons pop/rock habituelles et peine à se faire réellement remarquer, même si la musique de Debney est pourtant assez présente tout au long du récit. Elle apporte l’émotion et le rythme nécessaire aux images mais sans laisser un souvenir particulier, à l’instar du film d’Ivan Reitman : difficile donc de se passionner réellement pour un score aussi anecdotique, qui satisfera sans aucun doute les inconditionnels du film et de John Debney : sympathique et sans prétention donc, mais pas vraiment mémorable !




---Quentin Billard