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1-Anna's Theme 2.53
2-Hymn To A Faery King 1.54 3-The Slea Head Cliffs 4.39 4-Declan's Walk 1.41 5-Ballycarbery Castle 3.33 6-Stirring The Pot 2.41 7-An Early Sunrise 1.43 8-A Leap Year Promise 3.41 9-Stoney Road to Dublin 2.11 10-Racing for the Train 1.18 11-Morning on Boston Common 4.26 12-Bed and Breakfast 1.49 13-A Steep But Beautiful Climb 2.31 14-Dingle's Senior Citizens 2.04 15-Crossroads 2.45 16-Cross Bow 2.26 17-A Texas Oasis 2.03 18-Stormy Seas Meet A Peaceful Shore 3.41 19-Cozy Quartet 1.43 20-Faddle Fiddle 2.05 21-Arrival in the Big Bad City 1.56 22-One Too Many Martinis 2.26 23-Irish Schnitzel 1.05 24-One Long Bluesy Night 2.12 25-A Father's Wish 1.50 26-Home to a Welcome Village 2.46 27-Don't Mind the Black Cat 2.05 28-V.O. Lyle 1.31 29-Love and Warmth O'er Yonder 1.09 30-A Stinging Truth 0.54 31-Right Time...Wrong Guy 0.57 32-Settling the Bill 1.53 33-Offering the Claddagh Ring 2.32 Musique composée par: Randy Edelman Editeur: Varèse Sarabande 302 067 002 2 Produit par: Randy Edelman Producteur associé: Elton Ahi Producteur exécutif: Robert Townson Direction de la musique pour Universal Pictures: Harry Garfield Montage musique: Lisa Jaime EVP Post Production: Rebekah Rudd Préparation de l'orchestre: Robert Sneddon Artwork and pictures (c) 2009 Universal Studios & Spyglass Entertainment Funding, LLC. All rights reserved. Note: ***1/2 |
LEAP YEAR
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Randy Edelman
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« Leap Year » (Donne-moi ta main) est une sympathique comédie romantique sortie en 2010, avec comme toile de fond la rencontre improbable entre une jeune américaine déterminée et un irlandais bourru et misogyne qui vont traverser une bonne partie de l’Irlande pour se rendrent à Dublin. Anna Brady (Amy Adams), originaire de Boston, est une séduisante coach en arts décoratifs pour les appartements et maisons qu’elle loue. Un jour, alors que son petit ami Jeremy (Adam Scott) doit se rendre à Dublin pour son travail, Anna décide de le rejoindre là bas afin de le demander en mariage le jour du 29 février, suivant la vieille tradition irlandaise du « leap year » (l’année bissextile). Mais son plan si romantique tombe rapidement à l’eau lorsque son avion est obligé d’atterrir d’urgence au Pays de Galles suite à une tempête. De fil en aiguille, Anna se retrouve dans une auberge miteuse tenue par un certain Declan (Matthew Goode), un homme insensible et cynique. Ce dernier accepte finalement de conduire Anna à Dublin pour 500 euros, alors que son auberge est menacée de fermeture. Mais le voyage ne se passe pas comme prévu et sera parsemé d’embûches : entre une Renault 4 rouge cabossée et capricieuse, des vaches qui barrent la route, un train raté, un baiser forcé lors d’un dîner et une danse endiablée lors d’un mariage, le périple d’Anna et Declan sera particulièrement mouvementé, l’un apprenant à découvrir l’autre malgré les incidents, les prises de tête, les mots cinglants et les frustrations. « Leap Year » est un film fort sympathique qui doit beaucoup au charme de la très jolie Amy Adams (révélation du « Enchanted » de Disney) et du très british Matthew Goode, qui campe un irlandais bourru et bad boy mais au final plutôt attachant. Et c’est grâce à ce duo improbable que le film tient la route du début jusqu’à la fin, car, malgré le côté cliché et prévisible du scénario, le long-métrage d’Anand Tucker est une jolie réussite qui alterne habilement entre humour, péripéties rocambolesques, décors irlandais magnifiques et moments plus tendres et romantiques sans jamais prendre la tête. Tour à tour drôle et touchant, « Leap Year » est au final une comédie romantique fraîche et attachante, servie par un duo de comédiens qui s’en donnent à coeur joie, et quelques sympathiques seconds rôles (John Lithgow, Adam Scott, etc.).
Habitué à collaborer avec le musicien australien Barrington Pheloung, le réalisateur Anand Tucker fait appel pour la première fois aux services de Randy Edelman sur « Leap Year », probablement guidé dans son choix par les nombreuses musiques de comédie écrites par Edelman depuis plus de deux décennies (« Kindergarten Cop », « For Richer or Poorer », « While You Were Sleeping », etc.). Le passage aux années 2000 n’aura guère été bénéfique pour le compositeur américain, dont la carrière est en très nette perte de vitesse depuis quelques années. Ses partitions s’alignent et se ressemblent, parfois avec des hauts (« Gods and Generals », co-écrit avec John Frizzell) et des bas (le semi ratage de « The Mummy 3 », qui força la production à faire appel d’urgence à John Debney pour écrire de la musique en remplacement). Même son réalisateur de prédilection, Rob Cohen, a décidé d’aller voir ailleurs sur ses derniers films en utilisant d’autres compositeurs d’horizons. Il faut pourtant se souvenir que Randy Edelman a connu un grand succès dans les années 80/90, notamment grâce à sa musique très populaire pour la série TV « MacGyver » mais aussi ses scores pour « Come See the Paradise », « Gettysburg », « Dragonheart » ou « Dragon : The Bruce Lee Story », qui ont été largement utilisés tout au long des années 90 dans de nombreuses bandes annonces et événements médiatiques. Qu’en est-il de son travail sur « Leap Year », qui est l’unique musique de film écrite par Randy Edelman en 2010 ? Le résultat est somme toute fort sympathique et 100 fois plus convaincant que le timide et plat « 27 Dresses » (2008). Boosté par le charme des décors irlandais et le sympathique duo d’acteur formé par Amy Adams et Matthew Goode, le compositeur élabore pour « Leap Year » une jolie partition qui apporte un rythme et une émotion appréciable au long-métrage d’Anand Tucker sans jamais en faire de trop. Enregistrée à Londres, la partition de Randy Edelman nous permet de retrouver le style comédie habituel du compositeur, à commencer par le sympathique « Anna’s Theme », joli thème de piano pour le personnage d’Amy Adams accompagné de guitares et de quelques cordes. Edelman emploie tout au long de sa partition plusieurs solistes évoquant les décors irlandais du film, incluant guitare, batterie, basse, harpe celtique, violon fiddle, flûtes celtiques, accordéon, harmonica, clarinette et flûte. « Hymn To A Faery King » dévoile quelques accords solennels de piano plus british et introduit un premier passage plus celtique/traditionnel avec l’utilisation d’un harmonica évoquant un air populaire celte sur fond de bourdon de cordes. Edelman opte davantage ici pour des instruments moins souvent utilisés comme l’harmonica, qui apporte une couleur fort intéressante à sa partition. « The Slea Head Cliffs » confirme l’orientation celtique du score de « Leap Year » avec une très belle utilisation du violon fiddle, d’une clarinette et des cordes : à noter que l’on retrouve ici le tic habituel de Randy Edelman : l’ajout de nappes synthétiques sur les cordes, élément récurrent et assez agaçant chez le compositeur. « The Slea Head Cliffs » est entendu en réalité pour la fin du film, lorsque Declan retrouve Anna sur le bord de la falaise : les accords majestueux et émouvants des cordes apportent un lyrisme et une poésie impressionnante à cette séquence - les harmonies de cordes évoquant vaguement James Horner – le tout accompagné par le jeu délicat des solistes dont la guitare sèche, la basse, le piano, la clarinette et l’accordéon. Très réussi, « The Slea Head Cliffs » est un morceau d’une grande beauté et au lyrisme généreux, qui parvient à éviter miraculeusement le style simpliste habituel d’Edelman. Le morceau se conclut d’ailleurs avec le « Anna’s Theme » repris en grande pompe par le piano et l’orchestre sur fond de cornemuse. Dans « Declan’s Walk », Edelman dévoile le thème de Declan, aux allures populaires, avec sa guitare, ses rythmes entraînants et son harmonica enjoué. Le compositeur parvient à cerner parfaitement l’esprit du film et des deux principaux protagonistes, qu’il parvient à rendre réellement attachants à travers sa musique. Les touches celtiques sont développées dans le poétique et contemplatif « Ballycarbery Castle » avec l’utilisation d’une flûte synthétique cheap (Edelman doit vraiment faire évoluer ses samples synthétiques, aujourd’hui complètement dépassés !), tandis que « Stirring the Pot » met l’accent sur des rythmes irlandais/pop dansants très réussis, et ce malgré le côté parfois un peu daté des synthétiseurs du compositeur. Sa musique sait aussi se faire plus romantique et délicate dans « A Leap Year Promise », où le « Anna’s Theme » (dont les premières notes rappellent curieusement le thème de Jane dans « The Rock » d’Hans Zimmer et Harry Gregson-Williams). La partition de « Leap Year » alterne ainsi régulièrement entre passages irlandais/celtiques plus traditionnels (« Racing for the Train », le très dansant « Faddle Fiddle » ou l’excellent « Cross Bow » et son thème entraînant de fiddle sur fond de batterie), passages de comédie pure (« A Texas Oasis » avec sa trompette soliste, « Dingle’s Senior Citizens » ou bien « Morning on Boston Common », que l’on croirait sorti des scores de « Beethoven » et « Kindergarten Cop ») et morceaux plus tendres et romantiques évoquant la romance naissante entre Anna et Declan (« A Steep But Beautiful Climb », « Arrival In The Big Bad City »), souvent quelque peu gâchés par l’ajout de nappes synthétiques cheap qui viennent doubler les parties orchestrales de façon totalement inintéressante et inopportune. Edelman fait même brièvement référence à son style action/aventure au début de « Stormy Seas Meet A Peaceful Shore » durant la scène de la tempête sur le bateau, morceau qui semble surgir tout droit des partitions de « The Mummy 3 » ou « Dragonheart ». Le compositeur s’amuse aussi à varier les styles en optant pour le blues dans « One Long Bluesy Night » dominé par le piano, la batterie, la guitare électrique et l’orgue hammond, sans oublier le jazz rétro dans le slow nostalgique de « V.O. Lyle ». Vous l’aurez certainement compris, c’est un Randy Edelman inspiré et généreux qui nous revient dans « Leap Year », une partition comédie rafraîchissante, drôle et touchante, à l’instar du joli film d’Anand Tucker. Si l’on retrouve ici les défauts habituels du compositeur (ajout de nappes synthétiques par dessus les parties orchestrales, éléments électroniques cheap et dépassés), force est de constater qu’Edelman a aussi mis de côté ses propres atouts pour nous concocter une partition d’une fraîcheur impressionnante, un score tour à tour dépaysant et tendre qui ravira les fans du compositeur et qui parvient à nous renvoyer avec une habileté rare à sa glorieuse période des années 90, et à ses anciennes musiques de comédie. Evidemment, on retiendra en priorité le « Anna’s Theme » ou le sympathique thème de guitare de Declan, sans oublier tous ces passages celtiques dans lesquels le compositeur semble s’être bien amusé avec l’ensemble de ses musiciens, le tout ponctué de morceaux romantiques d’une grande beauté – l’indispensable « The Slea Head Cliffs » - Objectif réussi pour Randy Edelman : « Leap Year » est une partition très attachante et variée, qui, atteindre les sommets d’un « Kindergarten Cop » ou d’un « For Richer or Poorer », rappelle à quel point le compositeur est un maître dans le domaine des musiques de comédie, et qu’il parvient à nous offrir des mélodies et des musiques toujours aussi généreuses, simples et sincères : sa musique apporte l’émotion et le dynamisme nécessaire aux images du film, tout en rendant foncièrement sympathique cette folle aventure de deux êtres qui apprennent à se découvrir et à s’apprivoiser pour finir par tomber dans les bras l’un de l’autre (mais est-ce vraiment une surprise ?), sans oublier les paysages magnifiques de l’Irlande qui semblent avoir tant inspirés Randy Edelman sur ce film : une jolie réussite, donc ! ---Quentin Billard |