1-The Kidnapping 4.35*
2-Delivering the
Ransom 12.04*
3-The Quarry 4.22*
4-A Two Million Dollar
Bounty 4.24*
5-Parallel Stories 2.35*
6-A Fatal Mistake 4.52*
7-A Dark Reunion 3.08*
8-The Payoff/
End Credits 12.22*
9-Rats 3.07**
10-Worms 4.17**
11-Spiders 3.34**
12-Lizards 3.11**
13-Worms Part 2 4.40**
14-Squirrels With Tails 5.20**

*Score composé par
James Horner
**Musique composée
par Billy Corgan.
Interprété par:
Billy Corgan et Matt Walker
Produit par Billy Corgan.

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Hollywood Records
HR-62086

Album produit par:
Ron Howard, Scott Rudin,
Brian Grazer,
Todd Hallowell

Montage de la musique:
Jim Henrikson
Musique Produite par:
James Horner
Superviseur de la musique:
Kathy Nelson
Directeur en charge de
la musique pour
Hollywood Records:
Mitchell Leib
Directeur en charge de la musique pour The Walt Disney Motion Pictures Group:
Kathy Nleson, Matt Walker

Artwork and pictures (c) 1996 Touchstone Pictures. All rights reserved.

Note: **
RANSOM
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Avec « Ransom » (La Rançon), le réalisateur Ron Howard s’intéresse cette fois-ci à l’univers du thriller et raconte l'histoire de l'enlèvement du fils de Tom Mullen (Mel Gibson) et Katie Mullen (René Russo). Tom Mullen est un important homme d'affaire américain très influent. Les ravisseurs exigent alors une rançon qui s’élève à plusieurs millions de dollars. Mullen est prêt à payer les kidnappeurs, jusqu’au jour où il comprend qu’ils ne lui rendront jamais Sean vivant. Tom décide alors d’utiliser l’argent de la rançon comme une récompense pour celui qui dénoncera le ravisseur et ses complices. Shaker (Gary Sinise), le cerveau des kidnappeurs, commence à paniquer et se retrouve pris lui-même à son propre piège. La mise en scène de Ron Howard, sans surprise, apporte une réelle tension et un suspense dramatique à une intrigue somme toute classique de kidnapping et de rançon. Certes, le sujet a déjà été abordé à de multiples reprises au cinéma, mais force est de constater que Ron Howard a su offrir à son film un véritable suspense à l’ancienne. Sans être le meilleur film du réalisateur, « Ransom » s’impose malgré tout par son casting impeccable - un bras de fer implacable entre Mel Gibson, parfait dans le rôle d’un père désespéré près à tout pour sauver son fils, et Gary Sinise, qui interprète le chef des ravisseurs avec brio. Sombre, dramatique et violent, « Ransom » est un thriller somme toute classique mais d’une efficacité redoutable !

Howard Shore avait écrit à l’origine la musique de « Ransom ». Mais le réalisateur Ron Howard décida finalement de rejeter toute la partition de Shore, jugée trop sombre et trop intense par la production du film. C’est alors que le réalisateur fit appel à son compositeur fétiche de « Cocoon » et « Willow », James Horner, qui retrouva ainsi Ron Howard un an après « Apollo 13 ». La production décida aussi d’engager Billy Corgan du groupe Smashing Pumpkins pour écrire quelques morceaux rock/électro plus atmosphériques pour le film, un choix plutôt étrange qui cohabite étrangement avec la musique plus orchestrale et conventionnelle de James Horner. Après le renvoi d’Howard Shore, Horner n’a eu finalement qu’à peine 2 semaines pour écrire la partition de « Ransom ». Le résultat s’avère être somme toute très décevant. James Horner nous livre un score fonctionnel mais sans aucun relief, d’une platitude assez ennuyeuse. La musique de « Ransom » apporte néanmoins sont lot de suspense et de tension au film de Ron Howard, mais à cause de délais de composition trop réduit, James Horner a dû s’auto-citer constamment tout au long de cette partition pour gagner du temps, reprenant des mesures entières de certaines de ses anciennes compositions comme il le fait un peu trop souvent ces derniers temps. Ainsi, on retrouve toujours ici les mêmes tics d'écriture du compositeur, les mêmes harmonies et le même type d'orchestration (signée David Slonaker et Don Davis, orchestrateur de James Horner sur « Apollo 13 » et « Clear and Present Danger »).

Horner a écrit un thème principal qui ouvre le film sans surprise, un motif de 5 notes ascendantes très sombre, annonçant d'emblée la couleur : une sombre histoire d'enlèvement, baignant dans une atmosphère de thriller pur. Ce thème sombre est accentué par les cuivres, les cordes et le piano thriller décidemment très utilisé dans ce type de musique. Un second thème plus dramatique illustre l'attente angoissée et torturée de Tom et Kate, qui espèrent récupérer leur fils sain et sauf, un thème tout à fait typique du compositeur, qui résonne de façon plus familière, rappelant bon nombre de mélodies déjà écrites par le compositeur dans le passé (et notamment dans « Clear and Present Danger »). Le morceau accompagnant la scène où Tom va remettre la rançon dans ses deux valises (« Delivering the Ransom ») s’avère être particulièrement long (12 minutes), permettant au compositeur de développer de façon plus intense le thème dramatique. James Horner illustre à la fois l’intrigue du kidnapping mais aussi les tourments des Mullen qui prient pour revoir leur fils vivant. On ressent donc ici un sentiment plus tragique dans la musique d'Horner, assez réussi à l’écran (là où Howard Shore avait misé sur une atmosphère plus intense et suffocante), mais malheureusement toujours enfermé dans le lot habituel des repiquages d’anciens scores d’Horner. Ici, « Ransom » s’inspire de mesures empruntées à « Apollo 13 », « The Pelican Brief », « Clear and Present Danger », « Thunderheart », « Aliens », « Sneakers » et aussi « Commando » (pour certains rythmes répétitifs entêtants de « Delivering the Ransom » par exemple). James Horner réutilise ainsi de nombreuses formules de cordes et autres effets instrumentaux déjà entendus dans « Apollo 13 » notamment (pour la séquence où Tom va remettre la rançon). Le compositeur maintient constamment un climat de tension et de suspense réussi mais guère mémorable, car ressemblant à une très longue compilation fastidieuse des partitions plus anciennes d’Horner. Certains rythmes rappellent beaucoup ceux des pièces mouvementées de « Apollo 1 » (en particulier « Master Alarm »), score composé un an avant celui de « Ransom ».

La tension monte alors d'un cran lors des passages d'action comme la course poursuite dans le chantier entre le FBI et l'un des ravisseurs (l’excitant « The Quarry ») ou la confrontation finale entre Mullen et Shaker. Ces deux passages, excitants et réussis, illustrent clairement les sonorités des musiques d'action de « Aliens », avec son lot de percussions agressives, de cloches chaotiques et de clusters descendants de piano, rappelant chose par moment certains passages d’action de « Jumanji » ou de « The Pelican Brief ». « The Quarry » et « The Payoff » s’avèrent être malgré tout les deux meilleurs morceaux du score de « Ransom ». Quand à la partie rock composée par Billy Corgan, leader des Smashing Pumpkins, elle s’avère être particulièrement bruyante et sans grand intérêt. Dans le film, les ravisseurs branchent une radio dans la chambre où est retenu prisonnier le jeune Sean Mullen, comme si les kidnappeurs voulaient torturer de façon sadique le petit Sean à coup de Billy Corgan. En tout cas, rien ne justifiait vraiment le fait d’inclure ces chansons inutiles sur le CD, des chansons qui ne se marient d’ailleurs guère avec le style symphonique de la musique de James Horner. Etrange !

Enfin, la scène du kidnapping au début du film (« The Kidnapping ») nous permet d’entendre un motif entêtant de piano développé par l’orchestre, un thème qui maintient la tension tout au long de cette scène d’enlèvement mais qui est repris lui aussi du score de « Commando ». Quand au « End Credits », il nous permet de retrouver un thème plus triomphant et quasi solennel avec les orchestrations habituelles du compositeur - rappelant clairement le final de « Clear and Present Danger » : trompettes ascendantes, accords graves du piano, grappes de notes jouées par les cloches, bref, toutes les recettes instrumentales habituelles du compositeur, réutilisées ici sans aucune imagination. Certes, James Horner a eu très peu de temps pour écrire la musique du film, mais son travail reflète finalement plus une véritable paresse qu’une réelle volonté de dépasser les images par une quelconque réflexion sur la trame narrative du film et les enjeux dramatiques de l’histoire. Le compositeur s’attache ainsi à plaquer sur les images toutes les recettes orchestrales et mélodiques héritées de ses précédents scores, sombrant ainsi dans la facilité de l’auto-citation la plus basique. Si la musique souligne parfaitement le suspense et la tension du film de Ron Howard, elle ne pourra que décevoir ceux qui s’attendent à entendre ici un James Horner plus inspiré. Un score thriller tout à fait dispensable, en somme !


---Quentin Billard