1-Spiders 3D: Main Title 2.55
2-The Back Story 3.00
3-Close Call 1.49
4-Emily's Theme 2.24
5-Quarantine Zone 2.01
6-Daddy's Coming to Get You 3.18
7-Short Cut 2.56
8-Collecting Spiders 2.40
9-Overrun 3.23
10-Decoy 1.23
11-The Great Egg Robbery 3.43
12-Conspicious 2.08
13-Not Much of a Plan 1.35
14-Jason and His Forklift 3.32
15-Darnoff Goes Up Top 1.44
16-Big Momma and Fighting
Off the Queen 3.16
17-Searching for Emily 2.40
18-Through the Floor 2.15
19-Kill Momma! 4.30
20-And They Walked Out 1.45

Musique  composée par:

Joseph Conlan

Editeur:

Screamworks Records SWD0006

Musique produite par:
Joseph Conlan
Supervision musique:
Selena Arizanovic

Artwork and pictures (c) 2013 Nu Image Films. All rights reserved.

Note: **
SPIDERS 3D
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joseph Conlan
A l’ère du tout numérique et de la 3D au cinéma, un film comme « Spiders 3D » est une aubaine pour un réalisateur aussi prolifique que le hongrois Tibor Takács. Celui qui s’était fait connaître grâce à son film d’épouvante « The Gate » en 1987 s’est très vite spécialisé par la suite dans la réalisation de téléfilms et de séries-B en tout genre, jusqu’à devenir un pro du direct-to-video dans les années 2000, et plus particulièrement des films mettant en scène une invasion animale, avec des noms ô combien évocateurs : « Rats » (2003), « Kraken : Tentacles of the Deep » (2006), « Ice Spiders » (2007), « Mega Snake » (2007), etc. Vous l’aurez donc compris, on nage ici en plein royaume de la série-B bon marché, avec des intrigues bien souvent minimalistes, des effets spéciaux conçus à la va-vite et des héros qui doivent sauver le monde et défier les créatures en tout genre. « Spiders 3D » s’inscrit ainsi dans la continuité et permet à Tibor Takács de retrouver l’acteur Patrick Muldoon avec lequel il avait déjà tourné dans un précédent film d’invasion d’araignées : « Ice Spiders ». Confronté à nouveau ici à une menace du même genre, l’acteur interprète cette fois-ci Jason, le responsable d’une rame de métro qui doit gérer une situation de crise, alors qu’une ancienne station spatiale soviétique s’est écrasée sur Terre non loin d’un tunnel de métro new-yorkais. Suite au crash, des araignées mutantes vénéneuses ont proliféré dans les tunnels, jusqu’à envahir une partie des souterrains et du métro. Alors que les scientifiques tentent de récupérer les précieuses araignées qui sont en réalité le fruit d’anciennes expériences scientifiques qui ont mal tournées, l’armée place toute la ville en quarantaine et tente de contenir l’invasion. Pendant ce temps, Jason et sa femme Rachel (Christa Campbell) vont tout faire pour échapper à l’armée et aux araignées afin de récupérer leur fille de 12 ans Emily (Sydney Sweeney), bloquée dans leur appartement avec sa baby-sitter Phoebe (Shelly Varod). Mais une menace bien plus inquiétante pèse sur la ville et ses habitants : l’immense reine araignée vient de sortir de son cocon et grossit à vue d’oeil, prête à tout dévaster sur son passage. Avec un scénario aussi plat qu’une limande, difficile d’être passionné par une série-B aussi ordinaire que « Spiders 3D ». Et pourtant, si le scénario est totalement inconsistant et bourré d’incohérences, le film tient son pari d’offrir un spectacle de qualité avec des effets spéciaux numériques plutôt soignés pour un direct-to-video au budget modeste (le film a été produit par Nu Image, qui a connu un énorme succès avec la franchise « Expendables »). Les araignées mutantes sont plutôt réussies et tout à fait crédibles, avec quelques scènes d’action sympathiques comme l’affrontement avec les militaires dans les rues, l’attaque d’Emily dans le magasin de jouet ou l’affrontement final dans le métro. Evidemment, on est bien loin ici des classiques du genre tels que « Arachnophobia » (1990) ou le délirant « Eight Legged Freaks » (2002), mais « Spiders 3D » s’avère pourtant être un bon divertissement qui tient ses promesses et assure un minimum de qualité d’un point de vue visuel, notamment avec l’utilisation sympathique de la 3D. Niveau casting, on retrouve avec plaisir le trop rare William Hope, connu pour son rôle du lieutenant Gorman dans le mythique « Aliens » de James Cameron (1986). Au final, Tibor Takács nous offre donc un pur produit de série-B incohérent et pas très terrifiant, mais suffisamment divertissant pour nous maintenir en haleine pendant 1h29, une sorte de retour aux séries-B de monstres kitsch des années 50 !

La musique du compositeur américain Joseph Conlan n’est malheureusement pas le meilleur atout de « Spiders 3D ». Conçue avec peu de moyens, le score fait appel à un ensemble de synthétiseurs, de sound design et de rythmes électro ordinaires et prévisibles, sans oublier l’utilisation plus cheap de quelques samples orchestraux, budget modeste oblige ! Le compositeur est surtout connu pour son travail à la télévision et sur quelques courts-métrages, bien qu’il n’ait jamais vraiment percé à Hollywood ou réussi à se faire un nom. Le travail de Joseph Conlan sur « Spiders 3D » n’ira malheureusement pas en faveur du compositeur : étant donné le sujet du film, on s’attendait à un score d’action fun et décomplexé, dans la lignée de celui de John Ottman sur « Eight Legged Freaks », mais c’est une toute autre approche que décide de suivre Conlan sur « Spiders 3D », une approche synthétisée dans « Spiders 3D : Main Title », alors que l’on comprend dès l’ouverture du film que la menace provient de l’espace : drones, sound design, samples métalliques, nappes synthétiques lugubres, tout est fait pour plonger d’emblée le spectateur dans une atmosphère sombre et tendue, avec des sonorités synthétiques évoquant les origines extra-terrestres des araignées mutantes. Une lignée de basse synthétique filtrée parcourt l’ensemble du « Main Title », un élément que l’on retrouvera durant une bonne partie du score. A cela s’ajoute quelques sons de guitare électrique et de percussions (issues en partie de l’inévitable banque de son « Stormdrum » de chez East West), sans oublier l’orchestre samplé à base de cordes et de cuivres. Rien de bien fameux donc, Conlan reproduisant le son habituel des musiques d’action synthético-orchestrales que l’on entend continuellement de nos jours à Hollywood et dans les médias en général (merci Remote Control !). Ici, point de mélodie en vue, priorité à l’atmosphère et au sound design, comme c’est aussi le cas dans le sombre « The Back Story », et ses accords menaçants des cuivres et des cordes. La menace jaillit soudainement dans l’oppressant « Close Call », qui bascule d’emblée dans l’atonalité, les dissonances et l’action, à base de percussions diverses. Les rythmes sont ici plus soutenus, sur fond de cuivres massifs personnifiant l’invasion et le danger, et de dissonances plus chaotiques de l’orchestre, tandis que les cordes s’excitent pour illustrer la menace rampante des araignées. Ici aussi, Joseph Conlan reproduit le son moderne des musiques d’action de chez Remote Control et suit les recettes habituelles du genre.

Le compositeur tente une brève approche mélodique avec « Emily’s Theme », thème plus chaleureux et réconfortant associé à la jeune Emily dans le film, que ses parents vont chercher à sauver par tous les moyens. Essentiellement dominé par les cordes, des accords de cuivres et un motif de notes répétées aux claviers façon boîte à musique, le « Emily’s Theme » apporte un relief plus sympathique à un score somme toute très monotone, bien qu’il ne laisse malheureusement aucun souvenir particulier dans le film (on regrette aussi le côté cheap des cordes synthétiques, qui trahissent le manque de moyens évident du compositeur sur « Spiders 3D » !). La tension reprend ses droits dans « Quarantine Zone », dans lequel le compositeur expérimente autour de ses sons synthétiques et de sa guitare électrique rock sur fond de percussions évoquant la mise en quarantaine de la ville. Même chose pour « Daddy’s Coming to Get You » et sa ligne de basse synthétique typique, ou l’oppressant « Short Cut » et ses sursauts orchestraux cacophoniques plus intenses et terrifiants sur fond de martèlements répétés de percussions synthétiques. A noter que l’on retrouve ici les sonorités ‘aliens’ des araignées, et les percussions mises en place dans « Close Call ». Conlan reste cohérent dans le choix de ses sonorités et de ses instruments, et accompagne le film avec une tension constante, qu’il s’agisse de suspense (« Collecting Spiders »), d’action débridée (le super-percussif « Overrun » et ses cuivres massifs) ou de passages plus expérimentaux comme « Decoy » et ses sonorités synthétiques plus étranges et inventives. Les sonorités aliens des araignées reviennent dans « The Great Egg Robbery », où il est question de la récupération de l’oeuf de la reine araignée, scène pour laquelle Conlan reprend ses sons extra-terrestres étranges du « Main Title » pour suggérer les origines des créatures. L’action domine toute la fin du film, avec son flot de percussions, de guitare électrique, de loops électro et de cordes/cuivres synthétiques agressifs : « Conspicious », « Not Much Of A Plan », « Jason and His Forklift », « Darnoff Goes Up To », « Big Momma And Fighting Off the Queen », « Kill Momma ! » (scènes d’attaque de la reine araignée) avec ses rythmes martiaux plus prononcés lors de l’arrivée des renforts armés en ville, sans oublier les reprises du thème d’Emily dans « Conspicious », « Searching for Emily » ou le conclusif « And They Walked Out ».

Fonctionnelle et prévisible, la musique de « Spiders 3D » apporte donc la tension et l’action nécessaire au film sans jamais laisser un quelconque souvenir particulier. Joseph Conlan expérimente autour de ses différentes sonorités électroniques et nous propose une musique rapide, nerveuse et tendue, malheureusement pas toujours bien valorisée dans le film, où elle a tendance à passer inaperçue voire à manquer de consistance sur les images, notamment à cause de choix musicaux douteux (trop de sound design ? Trop d’ambiances sonores ? Trop de samples orchestraux cheap ?). Hélas, « Spiders 3D » ne ravira que les amateurs de musiques d’action synthético-orchestrales modernes et de musiques de série-B modestes ! Pour les autres, ce sera probablement l’ennui assuré !




---Quentin Billard