1-Opening 3.42
2-Snowwhite and the Kingdom 3.08
3-Love At First Sight 2.15
4-Beauty Treatment 1.10
5-The Ball 2.26
6-The Queen Wants Snow Killed 2.50
7-The Dwarfs 2.40
8-Seduction 1.51
9-The Training 2.14
10-Duelling 4.45
11-Love Potion 3.24
12-Mannequin Attack 3.22
13-Breaking the Spell 4.10
14-Beast 6.43
15-Happy End 5.50
16-I Believe In Love
(Mirror Mirror Mix) 2.43*
17-I Believe In Love
(Evil Queen Mix) 2.57*

*Interprété par Lily Collins
Ecrit par Nina Hart,
Sam Hollander & Tarsem Singh
Produit par S*A*M & Tarsem
Co-produit par Adam Pallin
"I Believe In Love" (Evil Queen Mix)
Remixé par Neal Avron.

Musique  composée par:

Alan Menken

Editeur:

Relativity Music Group 700256

Score produit par:
Kevin Kliesch
Ingénieur Pro Tools:
Kevin Globerman
Coordinateurs score:
Deborah Streeter, Rick Kunis
Supervision montage score:
Katrina Schiller
Monteur musique:
Lee Scott
Producteurs exécutifs album:
Jason Markey, Happy Walters,
Bob Bowen, Ryan Kavanaugh,
John Winters

Direction de la musique pour
Relativity Media:
Bob Bowen
Direction des soundtracks pour
Relativity Music Group:
Jason Markey
Coordinateur musique pour
Relativity Music Group:
Ian Broucek

Artwork and pictures (c) 2012 Relativity Music Group, LLC. All rights reserved.

Note: ***1/2
MIRROR MIRROR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Menken
Pour le cinéaste indien Tarsem Singh, « Mirror Mirror » (Blanche-Neige) représente sa toute première incursion dans le domaine du cinéma familial hollywoodien. Avec la version rivale plus ‘dark’ de Rupert Sanders sortie la même année, « Snow-White and the Huntsman », « Mirror Mirror » reprend les grandes lignes du célèbre conte des frères Grimm et nous propose une nouvelle version de cette histoire légendaire plus respectueuse que celle de « Snow-White and the Huntsman ». A la suite du décès de son épouse, le roi (Sean Bean) décide de se remarier avec Clementianna (Julia Roberts), la plus belle femme du royaume, et élève sa fille Blanche-Neige. Mais un jour, le roi se voit contraint de quitter son palais pour partir combattre un terrible mal qui a envahi le royaume, mais il ne revint jamais. Clementianna décide alors de gouverner le royaume à sa place et enferme Blanche-Neige dans une tour du palais royal. 10 ans plus tard, et alors qu’elle vient d’avoir 18 ans, Blanche-Neige (Lily Collins) décide de s’enfuir du palais pour y découvrir le monde. Arrivée dans la forêt, elle y fait la rencontre du prince Andrew Alcott (Armie Hammer), qui vient tout juste de se faire détrousser par des nains voleurs. Puis elle arrive au village et découvre que les habitants vivent dans une terrible misère, harassés par l’avidité et la cupidité de la reine Clementianna. Blanche-Neige profite alors de l’arrivée récente du prince Alcott au palais royal pour qu’il l’aide à restaurer le royaume : découvrant que le prince est en train de danser avec Blanche-Neige, la reine Clementianna, folle de jalousie et persuadée d’être la plus belle femme du royaume, décide d’exiler la jeune fille dans la forêt, où elle sera livrée à un monstre redoutable. L’aventure commence alors pour Blanche-Neige, qui va tout mettre en oeuvre pour tenter de récupérer son royaume et de renverser la maléfique reine Clementianna. Pour cela, elle va s’associer avec sept nains malicieux rencontrés dans la forêt et préparer la reconquête finale de son royaume. Si le scénario de « Mirror Mirror » reste quasi inchangée par rapport au conte d’origine, le film de Tarsem Singh surprend davantage par son esthétique et son visuel typique du cinéaste indien : influencé par Terry Gilliam, le réalisateur livre une version plus drôle et plus familiale du conte des frères Grimm, avec une bonne dose d’humour – les scènes avec les nains, la première rencontre avec le prince dans la forêt, etc. – et un casting impeccable. Si Lily Collins campe une jolie Blanche-Neige assez sympathique mais ultra banale et conventionnelle, c’est Julia Roberts qui parvient à tirer réellement son épingle du jeu, campant une reine maléfique haute en couleurs, charismatique et incroyablement narcissique, un vrai rôle de composition pour l’actrice. Bien évidemment, le film n’évite pas la dose habituelle de bons sentiments, de romance et d’humour bon enfant, mais le résultat est ce qu’il est, et « Mirror Mirror » constitue un sympathique divertissement familial tout public, une relecture amusante du célèbre conte, malgré ses nombreuses facilités et sa romance un peu insipide. Quand à Tarsem Singh, cela reste un pur film de commande pour lui, qui livre une production soignée et de bonne facture, mais à des années lumières de la virtuosité viscérale de ses précédents films.

Retrouver le compositeur Alan Menken sur une production live non produite par Disney était un pari intéressant voire inédit pour le compositeur, qui décida de relever le challenge. Alan Menken livre donc pour le film de Tarsem Singh une partition riche, romantique, énergique et colorée. Après « The Shaggy Dog » et « Enchanted » chez Disney, c’est l’occasion pour Menken de retrouver l’univers des films familiaux live avec « Mirror Mirror », pour lequel il du livrer une composition entièrement symphonique en peu de temps. Le film débute ainsi sur le sympathique « Opening » dévoilant le thème principal du score, un thème féerique et poétique aux cordes avec son lot de glockenspiel, vents, harpe et choeurs féminins (associés à Blanche-Neige dans le film), brillamment interprété par les musiciens du Northwest Sinfonia. Le thème principal est développé ici pendant plus de 3 minutes, une mélodie agréable et aisément reconnaissable, typique du compositeur de « Aladdin » et « Beauty and the Beast ». Quand à la partie chorale, elle apporte un sentiment de féerie à la musique du film, dans un style fantaisiste qui n’est pas sans rappeler certaines musiques de Danny Elfman pour les films de Tim Burton. Les orchestrations restent classiques, riches et élégantes, comme toujours chez Alan Menken, et ce sont surtout les thèmes qui s’imposent ici tout au long du film, avec une variété et une qualité constante et savoureuse. Dans « Snow White and the Kingdom », Menken suggère l’idée que Blanche-Neige part à la découverte de son royaume avec une première apparition d’un thème aux consonances vaguement indiennes à 0:37, que Menken a repris en réalité de la chanson-clé du film « I Believe in Love », écrite pour le générique de fin dans un style très Bollywood façon A.R. Rahman, et ce à la demande de Tarsem Singh (qui co-signe la chanson avec Nina Hart et Sam Hollander), un choix plutôt étrange et atypique dans une production Disney, et qui dénote un peu avec le reste du score. Néanmoins, Menken réutilise la mélodie de la chanson à plusieurs reprises et l’incorpore dans sa partition, comme il le fait habituellement avec ses propres chansons dans les films animés Disney. A noter que la mélodie de « I Believe in Love » revient aussi dès les premières secondes de « Opening », et au début de « The Queen Wants Snow Killed », dans une version plus mélancolique et dramatique. Autre thème majeur, celui de Blanche-Neige, que l’on entend régulièrement dans « Snow-White and the Kingdom » et surtout « Love At First Sight », pour la première rencontre entre la jeune princesse et le prince Alcott. Le thème de Blanche-Neige est léger, intime et romantique, typique des mélodies plus guillerettes d’Alan Menken pour les dessins animés Disney.

On sera davantage enthousiasmé ici par la fantaisie du très amusant « Beauty Treatment », pour la scène délirante où Clementianna se refait une beauté à sa façon avec des vers et des insectes dégoûtants. Le morceau est un pur passage de musique cartoon avec son lot de mickey-mousing, tuba sautillant, pizz/vents bondissants et choeurs en « la la la » enfantins et humoristiques. On appréciera aussi les moments d’action plus puissants et intenses comme l’excellent « Dueling », accompagné de loops électroniques (inattendus dans une musique d’Alan Menken) et d’un orchestre cuivré et robuste, un grand morceau de bravoure et d’aventure avec un bref passage de guitare latino/flamenco tendance « Mask of Zorro ». A noter qu’Alan Menken en profite ici pour développer le thème de Blanche-Neige, tandis qu’il illustre la scène chez les nains avec un humour constant et quelques touches latinos savoureuses bien que très stéréotypées (utilisation des castagnettes, de la guitare, etc.). L’arrivée chez les nains est d’ailleurs illustrée avec malice et humour dans « The Dwarves », Menken mettant l’accent ici sur des orchestrations plus colorées, et plus particulièrement avec les vents. Dans « The Ball », le compositeur illustre la scène du bal avec Blanche-Neige et le prince Alcott avec une valse très classique d’esprit – à la manière du bal de « Beauty and the Beast » - « The Queen Wants Snow Killed » représente l’univers musical plus sombre de la reine Clementianna, avec son lot de cordes menaçantes, cuivres imposants et choeurs sombres. Menken dévoile ici un motif associé à la reine, mélodie malicieuse et sournoise aux notes descendantes, entendue à partir de 0:35 et reprise ensuite aux bois/glockenspiel à 2:11. « The Training » développe un thème héroïque et optimiste pendant plus de 2 minutes pour la scène où Blanche-Neige et les nains s’entraînent pour la bataille finale. Le morceau est d’ailleurs truffé d’allusions mélodiques, notamment au thème indien de « I Believe in Love » à 1:12, ou au thème de Blanche-Neige à 1:31, qui prend ici une tournure plus héroïque, solennelle et déterminée aux cuivres, et même une très brève allusion plus légère au thème de la reine Clementianna à 2:05.

Les passages plus romantiques comme « Seduction », « Love Potion » et « Breaking the Spell », essentiellement dominés par les cordes et le piano, n’apportent pas grand chose de particulier au score et au film. En revanche, on appréciera l’énergie considérable des morceaux de la fin du film, avec l’enthousiasmant et virtuose « Mannequin Attack » pour la scène où la reine envoie deux poupées géantes en bois attaquer Blanche-Neige et les nains, avec une conclusion héroïque très réussie. Dans un registre similaire, l’affrontement contre la bête géante de la forêt (« Beast ») permet à Menken de nous offrir un nouveau morceau d’action énergique mais là aussi non dénué d’humour et de malice, un long morceau de plus de 6 minutes assez riche, intense et soutenu qui devrait satisfaire tous les amateurs des ambiances plus épiques d’Alan Menken (à l’instar de la bataille finale de « Enchanted » par exemple). Enfin, « Happy End » vient ramener le calme et la paix, avec une jolie reprise du thème de Blanche-Neige au piano dès le début de la pièce, suivi d’une reprise du thème principal de « Opening », qui vient conclure l’aventure sur une touche de bonheur et d’optimisme. Comme toujours dans les contes de fée classiques, l’histoire finit bien, et Alan Menken profite de cette occasion pour nous le rappeler avec un joli récapitulatif de ses principales idées mélodiques dans « Happy End », et notamment une superbe coda orchestrale/chorale absolument grandiose et spectaculaire. Alan Menken signe donc une très belle partition symphonique pour « Mirror Mirror », débarrassée de ses chansons habituelles (fait plutôt rare pour une BO Disney écrite par Alan Menken !). Le compositeur illustre le célèbre conte des frères Grimm sans vraiment apporter quoique ce soit de nouveau au genre : le compositeur reste absolument fidèle à son style mélodique et symphonique habituel, au classicisme évident, avec des orchestrations soignées bien que très prévisibles et une série de thèmes de qualité sans être très mémorables. Ecrite dans un délai très court (8 semaines), la musique de « Mirror Mirror » s’avère être malgré tout très réussie, grâce à son charme rafraîchissant, ses mélodies entraînantes, son humour, ses passages d’action exubérants et son lyrisme poétique et touchant. Les fans d’Alan Menken en auront certainement pour leur argent avec le score de « Mirror Mirror », qui apporte une vraie émotion et une énergie considérable au film de Tarsem Singh.




---Quentin Billard