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1-Once Upon A Time In Burma 2.01
2-The Young Lady 1.26 3-Sad Morning In Oxford 1.18 4-Love The Wonderland 2.36 5-The Red Scarf 3.36 6-Rangoon Family Home 1.53 7-The Shewdagon Pagoda Speech 3.20 8-Glories of the Raj 0.40 9-Pamphlets For Democracy 2.43 10-Daw Suu and the Burmese Tribes 1.54 11-The Funeral of Daw Khin Kyi 1.28 12-A Flower Through The Gun Line 0.57 13-Long Way To Democracy 2.35 14-Be Gentle With Yourself 2.52 15-Under House Arrest 3.26 16-Hunger Strike 3.21 17-The Last Hug 2.10 18-Landslide Victory 1.48 19-Burmese Rain 1.58 20-Nobel Peace Prize 1991 3.10 21-Banners Of Freedom 2.13 22-Lady In Waiting 1.23 23-So Happy You Are Here 1.13 24-Unwavering Love 1.37 25-Letter From Mikie 1.44 26-Be Of Good Cheer 1.37 27-Mum Sends Her Love 3.34 28-What Kind Of Freedom Is That 1.07 29-When The Angels Call 1.48 30-The Steel Orchid 1.35 31-Seytcha Seytcha 2.10 32-Soldier Of Love 5.58* *Interprété par Sade (H.Adu, A.Hale, P.Denman, S.Matthewman). Musique composée par: Eric Serra Editeur: Sony Music 88691905382 Musique symphonique interprétée par: L'Orchestre Symphonique de Paris Dirigé par: Eric Serra Orchestrations: Eric Serra, Geoffrey Alexander Copie: Tony Stanton Régie: Philippe Nadal Opérateur Pro-Tools: Samuel Potin Assistant: Fabrice Saure Coordination technique: Laurent Lozahic, Frédéric Warnotte, Christophe De Rocquigny Coordination production pour X-Plorians: Charlotte Binaut Coordination juridique: Pierre Henriot Responsable des productions musicales: Alexandre Mahout Chargée de production: Barbara Bright Coordination éditoriale: Dominique Pisani Coordination juridique: Vincent Lebègue, Marie Dehaene Assistés de: Olga Fraudeau Artwork and pictures (c) 2011 EuropaCorp Left Bank Pictures/France 2 Cinéma. All rights reserved. Note: **** |
THE LADY
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Eric Serra
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Film hommage au courage d’une femme exceptionnelle, « The Lady » est le nouveau long-métrage de Luc Besson, qui nous propose un biopic intéressant sur la vie passionnante et mouvementée d’Aung San Suu Kyi, célèbre femme politique birmane qui sacrifia sa vie privée et familiale pour la défense de son peuple contre l’oppression de la junte militaire (elle reçut le prix nobel de la paix en 1991). Surnommée « The Lady » depuis l’année 1988, date à laquelle elle revint en Birmanie et s’engagea dans la politique, Aung San Suu Kyi connaîtra un parcours chaotique mais ira jusqu’au bout de ses convictions et de son engagement, jusqu’au soulèvement populaire des moines bouddhistes contre la junte militaire en 2007. La grande « Lady » défendra tout au long de sa vie son idée d’un combat politique non-violent et militera pour la liberté d’expression et la démocratie en Birmanie, notamment à travers l’oeuvre de son propre parti politique, la Ligue nationale pour la démocratie. Tout au long du film, on découvre aussi l’histoire d’amour dramatique entre Aung San Suu Kyi et son mari anglais Michael Aris (David Thewlis), qui la soutiendra tout au long de sa vie, jusqu’au jour fatidique où Michael tombera gravement malade, atteint d’un cancer de la prostate, passant ses derniers instants dans un hôpital anglais. Face à un terrible dilemme, Aung San Suu Kyi devra choisir entre le fait de rentrer en Angleterre auprès de son mari agonisant, ou de rester en Birmanie pour y continuer son combat pour la démocratie. Fidèle à ses convictions, la « Lady » décidera finalement de rester en Birmanie, tandis que son mari décèdera peu de temps après à l’hôpital. Le film de Luc Besson apporte d’ailleurs un éclairage tragique et poignant à cette histoire, alors qu’Aung San Suu Kyi et Michael Aris sont restés séparés pendant des années, tandis que ce dernier était interdit de séjour en Birmanie et que son épouse n’avait pas le droit de quitter sa demeure birmane.
Luc Besson signe donc un film au propos humaniste évident, filmé avec une certaine maestria, et pour lequel le réalisateur français a dû se battre pour livrer un tournage incognito alors que le film a été tourné dans le plus grand secret en Thaïlande durant l’été 2010 – et ce afin de ne pas alerter le gouvernement birman, toujours opposé à l’heure actuelle aux actions d’Aung San Suu Kyi – Michelle Yeoh interprète de façon brillante cette femme d’exception, tandis que David Thewlis campe un Michael Aris particulièrement convaincant, véritable personnage tragique qui connaîtra un destin non moins tragique, alors que son épouse décidera de tout sacrifier – y compris sa vie de famille – pour livrer son plus grand combat politique de son existence dans son pays. « The Lady » reste un drame poignant et spectaculaire, réalisé sans esbroufe mais avec beaucoup de respect pour le sujet. Luc Besson abandonne son humour gras habituel et ses clichés banlieusards/urbains abrutissants au profit d’une mise en scène plus classique et académique, débarrassée du moindre artifice. Le film reflète aussi une histoire d’amour passionnante d’une femme pour son pays, histoire malheureusement filmée de façon un peu lisse et parfois caricaturale (la « Lady » est très gentille et très belle, les militaires de la junte sont très méchants et très bêtes). On regrettera d’ailleurs le manichéisme du film de Besson, et notamment la façon dont il décrit les officiers de la junte militaire comme de véritables bad guys de film hollywoodien. Evidemment, l’émotion est au rendez-vous, et notamment grâce à cette séquence-clé et hautement symbolique durant laquelle Aung San Suu Kyi se dresse seule devant les militaires qui pointent leurs fusils sur elle, alors qu’elle avance lentement et sûrement, une fleur dans les cheveux (symbole du combat pacifique et non-violent). Trop idéalisé ou trop symbolique, « The Lady » frustre donc par moment à cause de sa réalisation inégale, mais s’inscrit malgré tout dans une réelle démarche d’humanisme d’un réalisateur visiblement passionné par son sujet, qu’il traite de façon respectueuse et symbolique : malgré ses défauts, « The Lady » est au final une jolie réussite ! C’est l’occasion pour Luc Besson de retrouver son éternel complice de toujours, le compositeur Eric Serra, qui signe la musique de « The Lady » en 2011, après « Le Dernier Combat » (1983), « Subway » (1985), « Le Grand Bleu » (1988), « Nikita » (1990), « Atlantis » (1991), « Léon » (1994), « Le Cinquième Elément » (1997), « Jeanne d’Arc » (1999), « Arthur et les Minimoys » (2006), « Arthur et la vengeance de Maltazard » (2009), « Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec » (2010) et « Arthur 3 : la Guerre des deux mondes » (2010). Pour « The Lady », Eric Serra se voit offrir l’opportunité d’écrire une nouvelle grande partition symphonique à la fois lyrique, dramatique et intime, évoquant aussi bien le destin de cette femme d’exception que celui de son mari courageux ou d’un pays tout entier ravagé par des années de dictature militaire. Un sujet aussi puissant est une véritable aubaine pour un compositeur de musique de film, et c’est le challenge que releva donc Eric Serra sur « The Lady », livrant une composition orchestrale d’une qualité incontestable. Brillamment interprétée par l’Orchestre Symphonique de Paris, la musique de « The Lady » fait aussi la part belle aux instruments solistes évoquant la Birmanie, comme c’est le cas dès l’ouverture du film aux consonances asiatiques élégantes (« Once Upon A Time in Burma »), pour lequel Serra dévoile un premier thème partagé entre guitare, flûte ethnique, synthétiseur et claviers, associé à Aung San Suu Kyi dans le film. Esthétiquement, cette ouverture rappelle beaucoup le travail d’Hans Zimmer sur le film « Beyond Rangoon » (1995), pour lequel le musicien allemand procédait déjà d’une façon similaire dans le choix des sonorités asiatiques et de l’électronique. Dans « The Young Lady », Serra illustre l’enfance d’Aung San Suu Kyi avec le retour de la flûte ethnique et de divers instruments asiatiques, agrémentés de nappes sonores synthétiques évoquant les méfaits de la junte militaire au pouvoir. Dans « Sad Morning in Oxford », on retrouve la sensibilité habituelle d’Eric Serra, avec une pièce intime pour guitare, basse, harmonica et synthétiseurs. Mais c’est « Love The Wonderland » qui attire ici plus particulièrement notre attention, alors que le compositeur dévoile ici un thème majeur de « The Lady », une magnifique mélodie de cordes solennelle et poignante, évoquant l’amour de la Lady pour son pays, la Birmanie. A noter que le thème de « Love The Wonderland » n’est pas sans rappeler la mélodie qu’Eric Serra composa pour le morceau « Remembering A Heart Beat » du « Grand Bleu » (1988), des similitudes dans les notes qui risquent de ne pas échapper à l’attention des connaisseurs du compositeur français. « The Red Scarf » fait intervenir les synthétiseurs de façon plus dramatique, les sons électroniques étant souvent associés dans le film à l’idée de l’oppression de la dictature militaire birmane. Eric Serra reste d’ailleurs fidèle à son univers électro habituel, expérimentant autour de ses différents samples et sonorités synthétiques avec brio. « The Red Scarf » se conclut de façon plus tragique avec des cordes élégiaques et déchirantes typiques du compositeur, un moment d’émotion dense et appréciable dans la musique de « The Lady ». On retrouve le très beau thème asiatique d’Aung San Suu Kyi dans « Rangoon Family Home », avec un mélange de claviers, flûte, harpe, célesta et guitare très réussi, intime et respectueux, évoquant le personnage brillamment interprété par Michelle Yeoh dans le film. A noter l’utilisation des percussions birmanes dans « The Shewdagon Pagoda Speech », pour lequel Serra imite les percussions traditionnelles birmanes/thaïlandaises. Le morceau débouche alors sur une reprise poignante et solennelle du thème du combat politique d’Aung San Suu Kyi aux cordes et aux vents durant une scène de speech du film (à noter la fanfare finale, assez spectaculaire et impressionnante de la part du compositeur, visiblement très inspiré par son sujet). Serra poursuit son exploration des rythmes/instruments thaïlandais dans « Pamphlets for Democracy », qui débouche sur un thème asiatique et rythmé qui suggère la force de conviction et l’acharnement de la « Lady » dans son combat politique. On notera aussi l’utilisation new age et atmosphérique des synthés planants dans « Daw Suu and the Burmese Tribes », typiques du compositeur, avec quelques notes plus gracieuses de guitare et de piano. L’émotion est donc au rendez-vous dans la musique d’Eric Serra, parfois de façon minimaliste et retenue, parfois avec une plus grande emphase et une passion plus intense. La musique pour la scène symbole de l’avancée devant les fusils (« A Flower Through The Gun Line ») permet à Serra de nous offrir un passage planant à la limite des ambiances musicales zen avec les instruments ethniques et les nappes sonores synthétiques, non sans évoquer par la même occasion la menace qui pèse sur Aung San Suu Kyi durant cette scène-clé du film. Idem pour le dramatique « Long Way To Democracy » avec ses cordes sombres et élégiaques, tandis que « Be Gentle with Yourself » apporte une plus grande émotion dans le jeu raffiné d’un violoncelle soliste, des cordes et des synthétiseurs. Eric Serra suggère les agissements de la junte militaire lors de l’arrestation de la « Dame de Rangoun » dans « Under House Arrest », mettant l’accent ici sur la froideur plus mécanique et menaçante des synthétiseurs associés à la dictature dans le film, l’occasion pour le compositeur de nous offrir un bref passage d’action/suspense intense et tendu, pour lequel il expérimente là aussi autour de l’électronique pour accompagner sa partie orchestrale, un fait qu’il reproduit également dans le mélancolique « Hunger Strike ». Le thème du combat politique revient dans le superbe « Landslide Victory » alors que « Burmese Rain » traverse l’écran grâce à ses cordes tragiques et sombres. Un morceau comme « Nobel Peace Prize 1991 » est clairement destiné à l’idée du devoir de mémoire, avec une musique plus lente et mélancolique, mais non dénuée de rythmes, rappelant les engagements d’Aung San Suu Kyi, lorsqu’elle reçoit à distance son prix nobel pour la paix en 1991. Eric Serra s’essaie même un temps à une pièce plus classique d’esprit en reprenant le très beau thème du combat pour la paix dans « Banners of Freedom », dans un très bel arrangement pour hautbois et piano particulièrement élégant (une pièce classique plutôt rare chez Eric Serra, qui est, rappelons-le, autodidacte de formation). La musique évolue ainsi jusqu’à la fin du film, entre moments intimes touchants (« So Happy You Are Here ») pour évoquer la famille de la Dame de Rangoun, passages mélancoliques poignants (« Unwavering Love », « Letter from Mikie » ou l’élégiaque et élégant « Be of Good Cheer » avec son adagio de cordes très classique d’esprit) et moments plus sombres et tragiques, comme « Mum Sends Her Love », pour lequel Serra évoque la fin tragique de Michael Aris avec une utilisation remarquable et poignante des cordes pour un nouvel adagio aux consonances funèbres. On appréciera aussi le rôle des choeurs synthétiques dans « When The Angels Call », qui apportent une dimension quasi religieuse voire mystique vers la fin du film, le tout accompagné de cordes élégiaques qui dominent l’essentiel de la dernière partie du film, suggérant l’isolement dramatique d’Aung San Suu Kyi placée en détention surveillée chez elle depuis la fin des années 80, et la mort de son mari en Angleterre, qu’elle n’aura pu voir dans ses derniers instants (impossible dès lors de résister à l’émotion bouleversante du thème de la paix dans « The Steel Orchild » !). Eric Serra nous livre donc une partition symphonique belle, élégiaque, poignante et vibrante pour le film de Luc Besson, un travail de qualité dans lequel le compositeur peut à nouveau mélanger orchestre et synthétiseur comme il le fait souvent, avec un renfort des sonorités asiatiques parfaitement incorporées à la partition du film et jamais stéréotypées. Comme pour la réalisation de Besson, la musique de Serra repose à l’écran sur cette idée de respect, d’intimité et aussi d’émotion, offrant un regard idéalisé sur la vie et l’oeuvre politique d’Aung San Suu Kyi en Birmanie. Pour Eric Serra, c’est aussi l’occasion d’écrire l’une de ses plus belles partitions pour le cinéma de Luc Besson, une partition que les fans du musicien français ne doivent rater sous aucun prétexte : émotion 100% garantie ! ---Quentin Billard |