1-Iron Man 3 2.23
2-War Machine 7.18
3-Attack on 10880 Malibu Point 4.35
4-Isolation 2.00
5-Dive Bombers 2.24
6-New Beginnings 3.54
7-Extremis 5.06
8-Stark 4.31
9-Leverage 2.15
10-The Mandarin 2.36
11-Heat and Iron 5.42
12-Misfire 3.26
13-Culmination 2.29
14-The Mechanic 3.43
15-Hot Pepper 4.31
16-Another Lesson from
The Mandarin 2.57
17-Dr. Wu 2.41
18-Return 6.20
19-Battle Finale 3.57
20-Can You Dig It
(Iron Man 3 Main Titles) 2.42

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Hollywood Records D001808802

Produit par:
Brian Tyler
Producteurs exécutifs album:
Shane Black, Kevin Feige,
Stephen Broussard, Dave Jordan

Direction de la musique pour
Walt Disney Studios Motion
Picture Group and The Disney
Music Group:
Mitchell Leib
Supervision musique:
Dave Jordan
Monteurs musique:
Joe Lisanti, Jeanette Surga,
Kyle Clausen

Préparation musique:
Jill Streater Global
Music Service

Assistants scoring:
Laurence Anslow, John Prestage
Arrangements et programmation:
Tony Morales, Stuart Thomas,
Sarah Schachner, Halli Cauthery,
Bob Lydecker

Guitares, batterie, piano,
vibraphone et percussions de:
Brian Tyler
Assistant score:
John McMillan
Coordinateur scoring:
Matthew Llewellyn

Artwork and pictures (c) 2013 Marvel. All rights reserved.

Note: ***1/2
IRON MAN 3
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
La franchise « Iron Man » semble avoir connu des hauts et des bas depuis le premier épisode de Jon Favreau en 2008. Toujours adapté de la série de comics books de chez Marvel, « Iron Man 3 » est le troisième épisode de la saga confié cette fois-ci à Shane Black, scénariste bien connu à Hollywood et auteur de scripts pour des films tels que « Lethal Weapon », « Last Action Hero » ou bien encore « The Long Kiss Goodnight ». Fidèle à son goût pour les répliques cinglantes et l’humour noir, Shane Black fait de « Iron Man 3 » un opus plus sombre mais aussi curieusement plus drôle et plus fun, notamment dans sa façon de tout détourner par la dérision et une irrésistible envie de ne jamais trop se prendre au sérieux. En ce sens, après la déception de « Iron Man 2 » et après la pause opérée sur « The Avengers », notre héros est de retour dans sa troisième grande aventure solo avec son plus grand défi : affronter un ancien rival et une menace terroriste pleine de mystère, qui menace désormais le pays tout entier. Suite aux événements de « Avengers », Tony Stark (Robert Downey Jr) s’est mis en tête de construire de nombreuses armures et nouveaux prototypes d’Iron Man alors qu’il est en proie à des insomnies à répétition et de terribles crises d’angoisse, ce qui inquiète plus particulièrement sa petite amie Pepper Potts (Gwynet Paltrow). Stark se souvient alors du nouveau an de 1999 à Berne : ce soir là, Stark évita de façon arrogante le scientifique Aldrich Killian (Guy Pearce) qui cherchait à le rencontrer afin de lui proposer un partenariat pour travailler ensemble sur un projet révolutionnaire, l’entreprise AIM (Advanced Idea Mechanics). De nos jours, en 2012, le pays est alors secoué par une série d’attentats à la bombe orchestrés par le Mandarin (Ben Kingsley), un terroriste anglais adepte de culture chinoise, et qui menace directement le gouvernement américain. Le président fait alors appel à James Rhodes (Don Cheadle) et son armure War Machine rebaptisée Iron Patriot, dont la mission consiste à localiser et arrêter le terroriste. Quand à Tony Stark, il se met à son tour à défier le Mandarin par le biais des médias le jour où un attentat blesse gravement Happy Hogan (Jon Favreau), le chef de la sécurité de Stark Industries. En faisant cela, Stark ignore encore ce qui l’attend, car après une attaque surprise en hélicoptère sur sa maison, Stark parvient à s’échapper mais perd connaissance dans l’armure et se retrouve propulsé par erreur dans le Tennessee, privé d’énergie pour alimenter Iron Man. Avec l’aide d’un petit garçon de 12 ans, Stark mène son enquête et va découvrir la vérité sur le Mandarin, et l’identité d’un vieil ennemi, qui se cache derrière tous ces attentats.

Plus terre-à-terre que « The Avengers » ou même « Iron Man 2 », « Iron Man 3 » est une jolie réussite qui s’impose avant tout par son humour et sa dérision constante. Avec un scénario plutôt astucieux et quelques bonnes répliques, ce troisième « Iron Man » tourne clairement en faveur de la comédie grinçante matinée de bons effets spéciaux 3D, de quelques bonnes scènes d’action et de twists surprenants voire carrément déconcertants (les révélations sur le Mandarin). Quand à Robert Downey Jr., il campe de façon toujours aussi impeccable un Tony Stark arrogant mais aussi cool et déjanté, en proie à des crises d’angoisse qui le paralysent complètement, faisant de lui un anti-héros par excellence, mais non sans humour. Dès lors, les situations loufoques s’enchaînent à grande vitesse après l’ahurissante attaque de la maison (l’une des meilleures scènes d’action du film, avec la bataille finale sur les quais). Certes, on pourra toujours trouver l’intrigue assez farfelue et le twist sur le Mandarin plutôt décevant (et surtout très blasphématoire pour les fans du comic d’origine !), mais force est de constater que Shane Black a su renouveler le ton de la franchise avec une élégance et une décontraction incroyable, avec comme principal objectif de divertir tout en respectant son goût pour l’humour noir et le cynisme qui rappelle un autre film de Robert Downey Jr. aussi réalisé par Shane Black : « Kiss Kiss Bang Bang ». Dès lors, le plus inattendu dans le film, c’est bien Ben Kingsley, peut être le méchant le plus pathétique de tout l’univers des blockbusters hollywoodiens, et aussi le plus drôle dans son genre ! Dommage que le rythme du film s’avère être inégale, car si vous vous attendiez à une avalanche d’action et d’effets spéciaux façon « The Avengers », vous risquez d’être plutôt déçu : entre le côté comédie du film et l’enquête que mène Stark sur le Mandarin, l’intrigue avance lentement et les quelques morceaux de bravoure sont disséminés par-ci par-là, mais sans réel ciment dramatique, si ce n’est à travers la crise existentielle de Tony Stark, obligé d’affronter ses propres démons pour triompher de son adversaire, mais aussi de lui-même : dommage d’ailleurs que le côté psychologique de l’intrigue n’ait pas été creusé davantage. Avec un scénario plus malin qu’il n’y paraît, aussi irrésistible que divertissant, « Iron Man 3 » s’avère finalement être une jolie surprise pour un blockbuster estival plutôt bien troussé, qui offre un nouveau souffle à la franchise Iron Man.

Après Ramin Djawadi et John Debney, c’est au tour de Brian Tyler de signer la musique de « Iron Man 3 », pour lequel le compositeur de « Expendables » et « Fast & Furious 6 » met les bouchées doubles et signe un score d’action teinté d’aventure et d’envolées héroïques, confiée au prestigieux du London Philharmonic Orchestra. Qui dit nouvelle aventure dit bien évidemment nouvelle musique, et comme le compositeur l’expliquait dans une interview lors de la sortie du film, le personnage de Tony Stark a changé depuis les événements de « Avengers », ce qui nécessitait une toute nouvelle approche musicale. Première écoute, premier constat – et c’est une constante chez Brian Tyler – la musique est complètement arrangée sur l’album, Tyler agençant son score différemment pour obtenir une qualité d’écoute plus satisfaisante que dans le film, où le score semble évoluer plus lentement, ou avec moins d’emphase que sur l’album. Ainsi donc, soyons clair : si le score semble relativement mou aux premiers abords dans le film, l’album offre une toute autre vision de la musique, plus rythmée, plus musclée et nerveuse. Après deux scores en demi teintes pour les opus 1 et 2, Brian Tyler prend avec sérieux cette troisième aventure d’Iron Man et mélange orchestre symphonique, rythmes rock et synthétiseurs/électro modernes avec, cerise sur le gâteau, un nouveau thème principal extrêmement solide et entraînant, un pur anthem héroïque dans la grande tradition des musiques ‘anthemics » des productions Zimmer/Media Ventures des années 90. Et c’est bien là où le score de « Iron Man 3 » marque des points, là où celui de John Debney était particulièrement décevant tout comme celui de Djawadi : pour la première fois dans la franchise, Iron Man se voit enfin confier un vrai thème principal héroïque, prenant et mémorable, bien loin de celui plus rock et plus lisse de Djawadi ou des motifs quasi inexistants chez Debney. Brian Tyler en profite aussi pour rester fidèle à son style synthético-orchestral habituel matiné de touches rock/électro omniprésentes. Impossible donc de ne pas résister à la puissance héroïque et à l’énergie du thème de « Iron Man 3 » (entendu dans le générique de fin), avec ses cuivres puissants, ses choeurs épiques et ses percussions acoustiques/électroniques musclées. On ressent ici toute la hargne, la détermination et la puissance du personnage de Tony Stark/Iron Man, un vrai thème de super héros comme on aimerait en entendre plus souvent de nos jours dans ce type de film.

Niveau thématique, Brian Tyler développe donc le thème héroïque tout au long du film, parfois sous la forme d’une cellule d’une dizaine de notes ou parfois de façon plus furtive suivant les différentes situations de l’histoire. Le deuxième thème du score est un motif de cinq notes associé au Mandarin et à Killian dans le film (car, contrairement à ce que certaines critiques affirment sur le net, il y a un bien un motif de bad guy dans ce film !), un thème sinistre que l’on reconnaît dans « The Mandarin » (aux contrebasses, à 1:15), et qui est en réalité emprunté à la traditionnelle mélodie du « Dies Irae » grégorien, constamment référencée depuis des siècles dans l’histoire de la musique, y compris au cinéma (Jerry Goldsmith s’en était servi dans « Poltergeist », ou Elliot Goldenthal au début de « Demolition Man »). Le motif du « Dies Irae » apporte un vrai sentiment de menace au Mandarin et au personnage de Guy Pearce, un motif qui progresse tout au long de l’histoire, comme dans « Heat and Iron » où il revient de façon plus robuste aux cuivres à 4:55 puis aux cordes à 5:13, ainsi que dans « Return » ou « Hot Pepper ». Le Mandarin a aussi droit à ses propres sonorités dans « The Mandarin », que l’on reconnaît aisément grâce à l’emploi d’instruments ethniques aux consonances orientales/arabisantes très réussies. Les auditeurs plus attentifs pourront aussi reconnaître un motif secondaire constitué d’un enchaînement majeur/mineur sur deux notes de cordes : on peut notamment l’entendre dans « Heat and Iron », Avec ses deux thèmes, Tyler développe action et tension pour évoquer une aventure plus sombre, plus mouvementée et aussi plus fun. Attendez vous à des déferlantes orchestrales épiques avec « Iron Man 3 », comme c’est le cas pour la scène de l’attaque de la maison dans l’intense « Attack on 10880 Malibu Point », solide morceau d’action déchaîné où les cuivres et les choeurs épiques dominent la scène, avec une déferlante de percussions chères à Brian Tyler – façon « Expendables » - Le thème principal est largement développé tout au long du morceau sous un angle action plus sombre et déterminé.

Si vous appréciez le caractère spectaculaire et intense de « Attack on 10880 Malibu Point », vous adorerez aussi la bataille finale dans l’impressionnant « Battle Finale » et ses envolées héroïques trépidantes et surpuissantes, ou l’affrontement dans l’avion avec les sbires enflammés de Killian dans « Heat and Iron », autre morceau d’action incontournable de « Iron Man 3 », dans la lignée de la saga « Expendables », avec son lot de rebondissements rythmiques, cuivres, cordes agitées et percussions martelées. On appréciera aussi l’envolée aventureuse très symphonique du début de « Hot Pepper », le happy end triomphant de « New Beginnings » ou les touches rock plus fun du final de « Dive Bombers » ou de l’excellent « Can You Dig It (Iron Man 3 Main Titles) », entendu au début du générique de fin du film, et composé dans un style rock/funky rétro très années 60, à grand renfort d’orchestre, clavier, sax, batterie, basse et guitare électrique. Désireux de repartir sur des bases neuves, Brian Tyler offre donc une toute nouvelle partition particulièrement énergique et survitaminée pour « Iron Man 3 » : exit la déception du score de Debney ou celui de Djawadi, place à une nouvelle musique plus emphatique, plus enthousiasmante, plus pêchue, et surtout beaucoup plus héroïque ! Grâce à son thème principal mémorable et à quelques bonnes idées (un « Main Titles » funky 60’s, des sonorités orientales pour le bad guy, des motifs bien développés, etc.), le score de « Iron Man 3 » s’avère être une bonne surprise, sans aucun doute le meilleur opus musical de la franchise Iron Man, et le plus convaincant d’un point de vue purement musical. Les fans de Brian Tyler devraient donc être aux anges avec ce nouveau score des aventures de l’homme de fer !




---Quentin Billard