1-The Forward Decks 14.01
2-The Main Access Corridor 12.04
3-Engineering 13.24
4-The Event Horizon 4.55

Musique  composée par:

Michael Kamen/
Orbital

Editeur:

London Records
422-828-939

Album produit par:
Michael Kamen,
Steve McLaughin,
Chris Brooks, Orbital

Monteurs de la musique:
Graham Sutton,
Chris Brook,
Alex Gibson

Assistants de la production musicale:
Zoe Lovell, James Brett,
Michael Price

Artwork and pictures (c) 1997 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ****
EVENT HORIZON
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Kamen/
Orbital
Avec 'Event Horizon', Paul W.S. Anderson nous invite à un voyage cauchemardesque à bord d'un vaisseau spatial hanté par un étrange pouvoir horrifique. L'histoire se déroule en 2047. L'Event Horizon est un gigantesque vaisseau expérimental construit il y a plus de sept ans afin d'explorer l'espace et les galaxies. Cela fait maintenant plusieurs années que le vaisseau a disparu sans laisser de trace. Quelques années plus tard, l'aérospatiale américaine détecte enfin un signal provenant de ce vaisseau, mystérieusement stationné près de la planète Neptune. Une équipe spéciale dirigée par le capitaine Miller (Laurence Fishburne) est envoyée sur place afin de localiser l'appareil et de le ramener sur terre. Le Docteur William Weir (Sam Neill) se joint alors à l'équipage pour les aider dans leur mission, Weir étant le concepteur de l'Event Horizon. Mais leur mission ne sera pas de tout repos : une fois à bord, Miller et ses compères découvrent un vaisseau sinistré où les mûrs sont recouverts de sang humain : aucune trace apparente de survivants. Le livre de bord révélera que l'équipage s'est mystérieusement entretué. Miller et Weir tentent alors de comprendre ce qui a bien pu se passer, jusqu’à ce qu’ils comprennent que tout provient finalement du coeur de la machine : l'Event Horizon a le pouvoir de traverser l'espace en repliant le temps à travers les trous noirs, Weir ayant conçu ce vaisseau avec la toute dernière technologie existante. Mais son invention est allé beaucoup plus loin que prévu, car après avoir disparue de notre galaxie sans laisser de trace, sa machine a traversé une autre dimension bien au delà de notre espace : l'enfer. De retour de ce monde chaotique, l'Event Horizon déchaînera les ténèbres en massacrant un par un les membres de l'équipage de Miller.

Hallucinations, folie, chaos, massacre, terreur, tels sont les maîtres mots de cette grosse production de science-fiction horrifique qui joue plus sur le suspense que sur les gros artifices visuels habituels. Evidemment, on n'échappe pas aux inévitables images numériques et autres séquences spectaculaires. Mais 'Event Horizon' vaut surtout par l'atmosphère d'angoisse qui se dégage du film de Paul W.S. Anderson, une angoisse que ressent chaque personne de l'équipage, soumis à la torture psychologique du vaisseau qui connaît leurs peurs les plus profondes. Le film fait aussi la part belle aux séquences gores bien sanguinolentes évoquant l'enfer et le chaos symbolisé par l'Event Horizon. A noter que le long-métrage de Paul W.S. Anderson s'inspire de manière flagrante du 'Alien' de Ridley Scott puisqu'on retrouve des décors similaires et quelques plans qui ne sont pas sans rappeler le chef-d'oeuvre de Ridley Scott (on pourra aussi trouver une petite référence à 'Hellraiser' avec l'apparence finale du personnage de Sam Neill). Une vraie réussite dans son genre !

Michael Kamen a eu l'occasion d'écrire pour 'Event Horizon' un score évoquant les enfers et la terreur. Associé à l'occasion avec le groupe de techno Orbital qui a fourni une partie électronique intéressante, Kamen a écrit avec 'Event Horizon' l'une de ses plus sinistres partitions de ces dix dernières années. Rarement aura t’on entendu un Kamen aussi froid, aussi sombre et aussi déchaîné. Toujours très à l'aise dans son écriture orchestrale, le compositeur installe un fort climat de trouble dès le début du film, à l'aide de cordes tendues et intrigantes et de cuivres généralement dissonants et pesants. A noter que l'excellent 'Main Title' s'ouvre au son d'une rythmique électronique pop/techno assez speedé, mené par un orchestre où les cuivres dissonants et les clusters orchestraux ne sont pas sans rappeler le style atonal de Don Davis. Avec ce sinistre 'Main Title', Kamen annonce l'ambiance de terreur qu'il va disséminer tout au long de sa partition avec une certaine aisance étonnante.

Les sonorités électroniques servent à renforcer dans un premier temps l'ambiance d'intrigue et de mystère mais c'est néanmoins la partie orchestrale qui domine dans cette première partie. Kamen annonce très progressivement son thème principal, peu mémorable, beaucoup plus harmonique d'esprit et souvent dominé par les cordes. Sombre, ce thème évoque à merveille le trouble qui s'installe tout au long du film. La deuxième suite de l'album nous plonge un peu plus dans l'univers chaotique du vaisseau avec des sursauts de terreur, des sonorités électroniques blafardes et des sons fantomatiques.

Le trouble va grandissant, la pression commence à monter, l'orchestre devient de plus en plus tendu. La terreur commence à pointer le bout de son nez, Kamen n'hésitant pas à utiliser quelques bons déchaînements orchestraux menés par des cuivres agressifs et des cordes très rythmées. La pression monte jusque dans la troisième partie où la terreur culmine (séquence du bain de sang très 'Shining', du compte à rebours, etc.). On pense par moment ici à Elliot Goldenthal même si le style orchestral reste du Kamen à 100% (notamment dans l'écriture des cordes). Le motif prend de plus en plus d'ampleur, l'orchestre évoquant le chaos qui s'installe dans cet univers cauchemardesque où terreur et folie sont les maîtres mots.

La dernière suite prolonge l'ambiance orchestrale atonale des trois autres suites en amenant une conclusion cauchemardesque à cette ambiance de terreur, toujours suivie par quelques éléments électroniques parfaitement ancrés dans le score de Kamen. Vous l'aurez donc compris, 'Event Horizon' est une partition très sombre, chaotique et terrifiante, une oeuvre sinistre et étouffante qui contribue pleinement à renforcer l'ambiance pesante qui s'installe tout au long du film. Atmosphérique, la musique de Kamen est assez uniforme tout au long du film; malgré tout, on ne s'ennuie pas un seul instant, surtout grâce à la contribution électronique d'Orbital et le style orchestral de Kamen, toujours aussi impressionnant. A réserver essentiellement à ceux qui apprécient la facette plus sombre de Michael Kamen !


---Quentin Billard