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1-Troubled Waters 3.30*
2-Perfect Stranger 1.14 3-Homeland 1.00 4-Stranger Perfection 2.55 5-Ride to Nowhere 2.05 6-Meet the Killer 1.43** 7-The Search 2.32 8-Decision to Kill 1.48 9-Miles 1.12 10-Perfect and Stranger 1.42 11-Secret Room 5.14 12-Strange Justice 4.23 13-H2H 1.47 14-The Passage 0.28 15-Mistake 1.30 16-The Boss 1.03 17-Snow Child 2.21 18-Stranger Senator 1.03 19-Big Thing 0.34** 20-Grace 0.50** 21-Mia 1.23 22-Meet the Knife 1.12 23-Caught 1.24 24-The End 1.45 *Interprété par Cat Power Ecrit par Sam Coslow et Arthur Johnston. **Co-composé par Gui Amabis. Musique composée par: Antonio Pinto Editeur: Lakeshore Records LKS 339072 Musique arrangée par: Antonio Pinto Orchestrations: Ed Cortes Programmation: Antonio Pinto, Gui Amabis Monteurs musique: Mick Gormaley, Nic Ratner Coordinateur musique au Brésil: Marilia Franco Assistant technique musique au Brésil: Luis Campedelli Producteurs exécutifs de l'album: Skip Williamson, Brian McNelis Direction de la musique pour Revolution Studios: Denise Luiso Direction de la musique pour Sony Pictures Entertainment: Lia Vollack Supervision musique: Denise Luiso Coordinateur album: Justin "Bumper" Reeve A&R pour Lakeshore: Eric Craig Artwork and pictures (c) 2007 Columbia Pictures Industries, Inc. All rights reserved. Note: *** |
PERFECT STRANGER
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Antonio Pinto
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« Perfect Stranger » (Dangereuse séduction) est un énième thriller hollywoodien réalisé par James Foley (« The Chamber », « The Corruptor ») et sorti en 2007. Le scénario de Todd Komarnicki raconte l’histoire de Rowena Price (Halle Berry), une séduisante journaliste d’investigation qui travaille pour le New York City, bouleversée par la mort de son amie d’enfance Grace (Nicki Aycox), un meurtre qui reste aujourd’hui non résolu, et ce alors que Grace Clayton venait tout juste de contacter Rowena dans le métro et s’apprêtait à lui révéler de précieuses informations. Bien décidée à mener sa propre enquête, Rowena décide de flirter sur Internet avec l’homme suspecté du meurtre, Harrison Hill (Bruce Willis), un important homme d’affaire qui dirige une entreprise de publicité, et avec lequel Grace entretenait une liaison (alors qu’Harrison était marié). Avec l’aide de son ami Miles Haley (Giovanni Ribisi), Rowena se fait alors passer pour une certaine Veronica sur Internet et tente de séduire Harrison par tous les moyens. C’est alors que la journaliste décide d’aller encore plus loin et réussit à s’approcher du puissant Harrison Hill en se faisant embaucher comme intérimaire dans son agence de publicité. Obligée de jongler entre son travail pour Harrison et son identité virtuelle sur Internet, Rowena va se rapprocher dangereusement de la vérité et séduire le puissant homme d’affaire afin de faire la lumière sur le meurtre de Grace. « Perfect Stranger » distille ainsi son lot de suspense, de manipulation et de rebondissements pendant 109 minutes plutôt efficaces, et ce malgré quelques longueurs. Halle Berry est excellente dans son rôle, face à un Bruce Willis à contre-emploi, plus sombre et radical, le duo s’inscrivant ainsi dans un jeu troublant de séduction et de manipulation plein de danger. Hélas, « Perfect Stranger » ne parvient pas à convaincre pleinement, car même si Halle Berry est toujours aussi belle et séduisante, avec un personnage aux multiples facettes plus complexe qu’il n’y paraît, le reste du scénario est davantage convenu, avec une intrigue un brin prévisible et quelques twists surprenants bien qu’assez invraisemblables. C’est d’autant plus regrettable que l’intérêt du film résidait avant tout dans cette séduction virtuelle sur Internet entre Rowena et Harrison, un sujet hélas trop rapidement sabordé dans le film, et totalement délaissé lors du dernier acte. Du coup, le film perd rapidement de son intérêt, et ce malgré l’accumulation de fausses pistes et de rebondissements, car même si « Perfect Stranger » dispose d’un suspense hitchcockien plutôt satisfaisant, le film de James Foley ne laisse aucun souvenir particulier et s’oublie très vite, hormis un coup de théâtre final très surprenant bien que dénué de toute crédibilité.
La partition atmosphérique et sombre du compositeur brésilien Antonio Pinto apporte à son tour une tension et un suspense assez prenant au film de James Foley, tout en révélant les vrais sentiments des personnages et leurs émotions. Pour parvenir à ses fins, Antonio Pinto fait appel à un ensemble orchestral habituel agrémenté de synthétiseurs et d’un ensemble d’instruments solistes incluant guitares acoustiques/électriques, piano, claviers, cavaquinho (guitare brésilienne d’origine portugaise), guitarron mexicaine, basse, percussions, violoncelle et rabeca (violon en bois très présent au Brésil et dans le nord du Portugal). Pour souligner le caractère moderne de l’oeuvre et son évocation d’Internet, Pinto fait aussi appel à une bonne dose d’électronique et de sound design comme le rappelle « Ride to Nowhere » par exemple. Si « Perfect Stranger » et « Homeland » posent le ton du score à l’aide de cordes lentes, moroses et dramatiques avec quelques notes cristallines de clavier et synthés, « Stranger Perfection » dévoile le thème principal du score, thème de clavier/guitare accompagné de cordes staccatos agressives, alors que la mélodie est ensuite reprise par des violons plus lyriques et mystérieux, un thème envoûtant qui évoque magnifiquement l’idée de la séduction mais aussi de la vérité qui se cache derrière les apparences. Dans « The Search », Antonio Pinto évoque le début de l’enquête de Rowena à l’aide de riff de basse/synthé et de cordes sombres. Ici aussi, l’électronique reste très présente pour souligner la modernité du propos (un jeu de séduction sur Internet) et renforcer le suspense du film. Dommage que le sound design s’avère être plutôt impersonnel, Pinto se contentant bien souvent d’aligner les loops électros et les samples sans grande originalité particulière. A noter que le final chaotique de « The Search » permet au compositeur de dévoiler l’aspect thriller de sa musique avec un sursaut de cordes stridentes et dissonantes plus agressives. « Decision To Kill » reprend quand à lui l’atmosphère tragique et sombre de « Perfect Stranger », avec une gravité dramatique que l’on ressent par moment dans « Miles », et ses trémolos inquiétants. Antonio Pinto suggère par la même occasion l’idée des apparences et de la manipulation en apportant une certaine ambiguïté à sa musique. Un morceau comme « Miles » est tout à fait représentatif de ce choix musical, suggérant ici l’amitié ambiguë entre Rowena et Miles dans le film, tandis que le thème principal est repris par les claviers/synthés dans « Perfect and Stranger » dans une ambiance feutrée particulièrement réussie voire quasiment onirique. On ressent une tension plus menaçante dans « Secret Room », alors que Rowena découvre les sombres secrets de Miles. Quelques dissonances de cordes et des notes vaporeuses de piano, claviers et synthés suffisent à accentuer ici la tension et le sentiment de danger et de menace. Même chose pour « Strange Justice » alors que « H2h » met davantage l’accent sur les rythmes électros avec l’orchestre. « The Boss » développe quand à lui l’ambiance feutrée de « Perfect and Stranger » pour suggérer la séduction entre Rowena et Harrison, mais avec quelques cordes plus pesantes et sombres, qui renforcent la tension à l’écran, idée reprise dans « Snow Child ». Quand à « Strange Behavior », il ne laisse aucun doute quand aux motivations de Rowena dans le film et révèle la vraie personnalité de la journaliste, avec des cordes sombres et pesantes, tandis que les percussions électroniques s’agitent dans le bref mais triomphant « Big Thing », ou dans l’agité « Mia » et ses excellents riffs de basse sur fond de loops électros entêtants, des sons électro/techno que l’on retrouve finalement dans « Meet the Knife », alors que la musique se termine avec le dramatique « The End ». Antonio Pinto signe donc une partition atmosphérique ample, dramatique et tendue pour « Perfect Stranger », car si le compositeur brésilien n’apporte pas grand chose de neuf au genre avec cette musique, il réussit à suggérer des émotions particulières sur les images, entre ambiguïté, séduction, manipulation, vérité et menace. Tous ces thèmes sont donc abordés dans la composition d’Antonio Pinto avec un savoir-faire évident, bien que le score ne laisse pas un souvenir impérissable après écoute. Mais à l’écran, le charme opère pleinement, faisant du score de « Perfect Stranger » un opus tout à fait recommandable pour quiconque souhaiterait aborder l’univers musical d’Antonio Pinto pour le cinéma. ---Quentin Billard |