1-White House Down
Opening Theme 4.51
2-Birdfeeder 1.25
3-Arrival At The White House 1.44
4-Give Me A Chance 1.56
5-Let's Go 3.45
6-Elevator Chase 2.08
7-Work To Do 1.09
8-Satellite Phone 1.38
9-Fighting Vadim 1.28
10-Emily Is On TV 1.44
11-Dumbwaiter 1.29
12-Facial Recognition 1.48
13-Daughters & Finnerty's Plan 2.26
14-Which Direction 2.23
15-Cale's On The Roof 0.47
16-We Are A Go 1.06
17-Ground Impact Confirmed 2.26
18-You Have 8 Minutes 1.16
19-After The Fire 1.27
20-Gonna Shoot Me? 1.52
21-Two Minutes To Target 1.29
22-White House Down End Theme 2.52
23-Chevy Knights
(Mickey & Mallory) 4.01*

*Interprété par He Met Her.

Musique  composée par:

Thomas Wander/Harald Kloser

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 210 8

Produit par:
Thomas Wander, Harald Kloser
Producteur exécutif:
Robert Townson
Direction de la musique pour
Sony Pictures:
Lia Vollack
Conduit et orchestré par:
James Brett
Monteurs musique:
Fernand Bos, Trevor Howard
Mixage score:
Alan Meyerson
Préparation musique:
Ross DeRoche
Services de production musicale:
Will McKim
Programmation percussions
et synthétiseurs:
Jörg Hüttner, Thomas Schobel

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2013 Columbia Tristar Marketing Group, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
WHITE HOUSE DOWN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Thomas Wander/Harald Kloser
Sorti la même année que son concurrent « Olympus Has Fallen » qui traite d’un sujet similaire, « White House Down » raconte l’histoire d’une attaque terroriste sur la maison blanche aux Etats-Unis, film réalisé par Roland Emmerich, spécialiste des blockbusters de science-fiction (« Independence Day », « Godzilla », « 2012 », etc.). On suit tout au long du film le périple de John Cale (Channing Tatum), un officier de police du Capitol assigné à la protection du président de la chambre des représentants, Eli Raphelson (Richard Jenkins). Cale tente de renouer des liens avec sa fille Emily (Joey King) qu’il a délaissé, alors que cette dernière se passionne depuis longtemps pour la politique américaine. Bien décidé à impressionner sa fille, John essaie d’obtenir un poste d’agent secret à la maison blanche, mais essuie le refus de la responsable du service, Carol Finnerty (Maggie Gyllenhaal), une de ses anciennes collègues qui considère que John n’a pas les ressources requises pour ce job. Cale décide alors de mentir à sa fille et lui fait croire qu’il a obtenu le poste d’agent secret, puis il l’emmène visiter la maison blanche. Pendant ce temps, le président américain James Sawyer (Jamie Foxx) propose un important plan de paix entre les nations alliées afin de retirer toutes les troupes armées au Moyen Orient. C’est alors qu’un groupe de terroristes infiltre la maison blanche et réussit à faire sauter une partie du bâtiment pour créer la diversion. Les mercenaires sont particulièrement bien organisés et cherchent à s’emparer du président en prenant des otages. Mais alors qu’Emily se trouve quelque part dans les couloirs de la maison blanche, John Cale n’écoute que son courage et décide de contrecarrer les plans des terroristes et de sauver sa fille pour ensuite libérer le président Sawyer et les otages. Sur un scénario classique usé jusqu’à la moelle, Roland Emmerich nous livre donc une série-B d’action explosive et ultra rythmée, un énième ersatz de « Die Hard » avec le schéma habituel du héros affrontant seul des terroristes dans un bâtiment isolé. On retrouve aussi le style Emmerich à travers son avalanche habituelle d’effets spéciaux (pas toujours crédibles, notamment lors des plans aériens avec les avions ou les hélicoptères numériques peu convaincants, ce qui reste étonnant lorsqu’on sait que le film a coûté la modique somme de 150 millions de dollars !), de patriotisme américain primaire (la petite fille qui agite le drapeau à la fin du film), d’incohérences absolues et d’humour beauf qui frôle la comédie ricaine à plus d’une reprise. C’est d’ailleurs dans ce mélange d’action et d’humour que « White House Down » parvient à se distinguer de son concurrent « Olympus Has Fallen », qui se prenait davantage au sérieux. Avec Emmerich, on assiste à un divertissement qui connaît ses limites et ne se prend jamais trop au sérieux : le réalisateur apporte ainsi un humour constant aux scènes d’action quitte à flirter avec la parodie (le président pacifiste qui tire au lance-roquette depuis la limousine et parvient à faire tomber son arme durant le périple !), le problème étant que le film se croit drôle mais ne l’est jamais vraiment. Malgré quelques bons gunfights, des scènes de combat explosives et quelques twists ultra prévisibles (on devine très vite qui est le traître !), et malgré un bon casting, « White House Down » n’est rien de plus qu’une bête série-B d’action divertissante mais parsemée de longueurs (le film dure 137 minutes !), réalisée à la façon des films d’action des années 90, et tout de même plus convaincant que « Olympus Has Fallen ».

Roland Emmerich retrouve à nouveau le duo Harald Kloser/Thomas Wanker (rebaptisé ‘Wander’ suite à un quiproquo concernant son nom d’origine, qui signifie « branleur » en anglais ! – on comprend aisément pourquoi il a tenu à changer son nom -) avec lesquels il travaille depuis « The Day After Tomorrow » en 2004, suivi de « 10.000 BC » (2008), « 2012 » (2009) et « Anonymous » (2011). Pour sa cinquième collaboration avec le cinéaste allemand, Kloser et Wanker signent un score d’action agité et rythmé pour « White House Down », et c’est sans grande surprise que l’on retrouve ici toutes les recettes habituelles du genre, mélangeant orchestre, rythmes synthétiques et percussions. A la première écoute, on remarque une réelle volonté de renouer avec un style d’action orchestral en provenance des années 80/90. Ceci est d’autant plus flagrant durant toute la première partie du film, de « White House Down Opening Theme » à « Give Me A Chance », pour les scènes avec John Cale et sa fille Emily à la maison blanche. Evidemment, qui dit film patriotique dit bien évidemment musique patriotique, et comme pour la partition de Trevor Morris pour « Olympus Has Fallen », Wander et Kloser n’échappent pas à la règle et livrent un thème 100% patriotique et noble dans « White House Down Opening Theme », thème confié à un orchestre ample sur fond de rythmes synthétiques et de cuivres héroïques empreints d’une noblesse évidente. Les musiciens du Hollywood Studio Symphony exécutent la routine de façon impeccable comme à l’accoutumée, les orchestrations privilégiant tous les pupitres de l’orchestre avec un renfort habituel du côté des cuivres, mais aussi des cordes (on note dans le thème l’emploi des sempiternels ostinati de cordes hérités de Zimmer et co.) et des bois, sans oublier l’apport non négligeable des éléments synthétiques. Si le thème patriotique s’avère être très réussi bien que peu original – il reste dans la lignée des thèmes épiques d’Harald Kloser pour « The Day After Tomorrow », « 10.000 BC » ou même « 2012 » - on regrettera le fait qu’il soit finalement peu développé dans le reste du score, et finalement très peu présent tout au long du film. La musique frôle le registre de la comédie dans « Birdfeeder », avec un style plus calme et posé avec vents (clarinette), cordes et instruments supplémentaires (harpe, célesta, piano), évoquant Cale et sa famille. La musique suggère ensuite avec un entrain évident l’arrivée à la maison blanche vue à travers les yeux de la jeune Emily dans « Arrival At the White House ». On notera ici un travail plus appréciable autour des bois, des petites percussions et des cordes, dans un style symphonique enjoué plus proche des musiques de films d’aventure familiaux. On appréciera aussi la douce mélancolie qui se dégage de « Give Me A Chance », lorsque Cale implore Carol de lui confier le poste d’agent secret à la Maison Blanche. On appréciera ici aussi l’apport des solistes, et plus particulièrement de la clarinette, du piano ou du hautbois.

Les choses se gâtent dans « Let’s Go », avec l’arrivée des terroristes à la maison blanche. Thomas Wander et Harald Kloser suggèrent clairement l’arrivée des bad guys à l’aide de percussions synthétiques et de rythmes scandés et guerriers. Les rythmes électroniques évoquent clairement l’organisation militaire du commando et la technologie dont les mercenaires disposent, prêts à tout pour dévaster la maison blanche. « Let’s Go » remplit parfaitement son objectif d’évoquer la menace et d’instaurer une tension évidente, tout en maintenant un sentiment d’action et de détermination forcenée. On retrouve ici le lot habituel de percussions acoustiques/électroniques issues des banques de sons que tous les compositeurs de musique d’action hollywoodiens utilisent couramment depuis 2 décennies (et surtout depuis qu’Hans Zimmer et Remote Control ont imposé ce son à Hollywood). L’action s’intensifie sans surprise pour la poursuite dans l’ascenseur avec « Elevator Chase » et ses quelques rebondissements rythmiques. Des passages plus calmes comme « Work To Do » s’avèrent être assez pauvres et font bien souvent office de remplissage, un problème récurrent dans le score de « White House Down » et malheureusement symptomatique de la pauvreté de certaines musiques de film hollywoodiennes actuelles. Difficile par exemple de s’enthousiasmer pour « Satellite Phone », qui, malgré son atmosphère de mystère et de suspense évident, n’apporte pas grand chose de plus au score. Comme souvent dans ce type de score d’action, ce sont les passages plus musclés qui attirent ici notre attention, comme le rappelle l’enragé « Fighting Vadim » pour l’une des scènes de bagarre du film dans la cuisine. Ici aussi, les recettes sont les mêmes : percussions déchaînées, rythmes synthétiques, cuivres massifs et cordes staccatos survoltées, incluant même quelques changements de métriques assez efficaces (le passage à 0:39, incluant un motif d’action de cordes/xylophone très réussi). Le problème vient surtout du caractère interchangeable de ces morceaux et incroyablement impersonnels – on pense par exemple au style des « Expendables » de Brian Tyler – Wander et Kloser ne font aucun effort particulier pour tenter de se démarquer, et n’apporte pas grand chose d’un point de vue thématique, car les terroristes n’ont même pas droit à un motif ou une idée mélodique/sonore particulière. Quand au thème patriotique, il reste là aussi le grand absent de service !

L’action reprend dans « Dumbwaiter » avec ses rythmes continus accentués par une envolée orchestrale dramatique assez réussie, tandis que « Daughters & Finnerty’s Plan » tente de calmer le jeu en renouant avec l’ambiance plus intime et chaleureuse du début. Les rythmes synthétiques continus de « Which Direction » nous replonge dans le jeu dangereux du chat et de la souris et de l’infiltration, alors que Cale et le président tentent de trouver un moyen de sortir de la maison blanche et de sauver les otages. Ici aussi, les deux compositeurs nous offrent un nouveau morceau d’action trépidant à base de percussions, cuivres et cordes frénétiques sans grande originalité. Dans le même ordre d’idée, Wander et Kloser maintiennent la tension dans l’excitant « Cale’s On The Roof », le problème venant de l’abondance de passages atmosphériques plus calmes comme « We Are A Go » ou « Ground Impact Confirmed » qui viennent casser constamment les élans rythmiques des passages d’action, empêchant les moments plus musclés de se développer pleinement sur l’album (le résultat étant au final plus réussi dans le film en terme d’écoute). C’est d’ailleurs certainement pour cela que l’on s’ennuie quelque peu avec « You Have 8 Minutes » et « After The Fire », et ce malgré quelques bonnes idées. La confrontation finale débouche sur l’excitant « Gonna Shoot Me ? » sans grande surprise, si ce n’est un bref passage dramatique et noble assez prenant, mais malheureusement bien trop bref pour susciter un réel intérêt sur la longueur. Enfin, le thème patriotique est repris en guise de conclusion dans « White House Down End Theme ». Malgré quelques bons points et des musiques d’action réussies, le score de « White House Down » échoue à laisser un souvenir particulier lors de l’écoute dans le film ou sur l’album publié par Varèse Sarabande. Le caractère trop prévisible, banal et impersonnel de cette partition l’empêche de se hisser au rang des grandes réussites du genre, si bien que Thomas Wander et Harald Kloser se contentent de recycler toutes les formules orchestrales/synthétiques habituelles sans apporter quoique ce soit de neuf à leur musique. Encore une fois, on regrette l’absence de David Arnold sur ce type de production, car force est de constater que les bandes originales des films de Roland Emmerich avaient une toute autre allure lorsqu’elles étaient confiées à Arnold ou même John Williams (« The Patriot »). Ici, on s’ennuie parfois et on regrette carrément l’époque des grandes musiques d’action façon Jerry Goldsmith, Basil Poledouris, Alan Silvestri ou même James Newton Howard. Reste que si la musique remplit parfaitement son rôle dans le film, elle reste décevante en écoute isolée et assez peu inspirée dans son genre. Dommage !



---Quentin Billard