1-Main Title 1.18
2-Safe House 1.39
3-Speaking of Sarah 1.42
4-Pentagon 2.25
5-Han 1.29
6-Marvin At Work 1.29
7-Victoria Calls 3.09
8-Han Plane Gone 1.19
9-To Paris 2.44
10-Paris Chase 2.40
11-I Need You Frank 1.43
12-Dressed to Kill 1.00
13-To London 2.45
14-To Moscow 4.27
15-Hole In The Wall 3.21
16-Sarah the Guard 2.45
17-Catacombs 3.47
18-Bailey Escapes 1.51
19-Hangar Fight 2.21
20-Entering the Embassy 2.53
21-Plumbing 2.36
22-London Chase 3.51
23-Dasvidaniya 2.26
24-Bomb Sunset 2.31

Bonus Track

25-Main Title (synth demo) 1.19

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

La La Land Records LLLCD 1264

Producteur exécutif du score:
John Houlihan
Produit par:
Alan Silvestri, David Bifano
Album produit par:
M.V. Gerhard, Matt Verboys
Mixage score:
Dennis Sands
Monteurs musique:
Jeff Carson, Chuck Martin
Coordinateur score:
David Bifano
Assistant production score:
James Findlay
Consultants musicaux:
Allan Kaufman, Doug Hamblin

For Summit Entertainment

Direction musique:
Tracy McKnight, Lionsgate
General Manager et
EVP, music business affairs:
Lenny Wohl
Directeur Sr. musique:
Trevon Kezios
Administration contrat manager:
Karen Sidlow
Superviseur budget musical:
Chris Brown
Coordinateurs musique:
Ryan Svendsen, Nikki Triplett
Co-produit par:
Paul Katz & eye2ear>

Artwork and pictures (c) 2013 Summit Entertainment, LLC. All rights reserved.

Note: **1/2
RED 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Avec « Red 2 », nos retraités préférés sont de retour ! Suite au film de Robert Schwentke sorti en 2010, et qui voyait un groupe d’anciens agents de la CIA à la retraite reprendre du service pour une ultime mission périlleuse, « Red 2 » reprend les recettes du premier opus et réunit toute la bande des papys flingueurs dans une nouvelle aventure explosive et bourrée d’humour et de rebondissements. Confié à la réalisation de Dean Parisot (un spécialiste des comédies potaches), « Red 2 » s’inspire à son tour du comic book de Warren Ellis et Cully Hamner et reprend là où le premier film s’arrêtait : Frank Moses (Bruce Willis), retraité de la CIA, tente de couler des jours paisibles avec sa compagne Sarah (Mary-Louise Parker) à la suite d’une mission réussie en Europe de l’est. Hélas, la tranquillité du couple sera très vite interrompue par la soudaine apparition de Marvin Boggs (John Malkovich), qui le contacte pour lui réclamer de l’aide, persuadé que quelqu’un cherche à l’abattre. Refusant de reprendre du service, Frank assiste alors à l’explosion de la voiture de Marvin en pleine rue, mais il sait que son vieil ami n’a pas été tué et fait semblant de faire le mort. Après s’être rendu à ses funérailles, Frank est alors emmené par des agents du gouvernement pour y être interrogé. C’est alors que l’agent Jack Horton (Neal McDonough) apparaît et réussit à éliminer le personnel du Yankee White Facility, après avoir tenté d’abattre Frank, accusé d’avoir participé à une mystérieuse opération secrète baptisée « projet Nightshade ». Soutenu par Marvin qui vient tout juste de réapparaître, Frank se voit contraint de reprendre encore une fois du service, emmenant dans sa périlleuse mission sa compagne Sarah. Leur objectif : découvrir la vérité au sujet de l’énigmatique projet Nightshade et comprendre qui a tenté de les manipuler afin de démasquer les conspirateurs et de mettre fin à une terrible menace liée à une puissante arme secrète conçue par le Dr. Edward Bailey (Anthony Hopkins), physicien américain retenu prisonnier dans un asile d’aliénés en plein coeur de Londres depuis 32 ans. Frank, Marvin et Sarah réussissent alors à obtenir de l’aide de Victoria Winslow (Helen Mirren), tandis que le tueur à gages Han Cho-Bai (Lee Byung-Hun), une vieille connaissance de Frank, est engagé par Jack Horton pour le retrouver et le tuer. « Red 2 » reprend donc les formules du premier film en accentuant davantage l’humour et l’aspect comédie de l’intrigue. Le résultat reste plutôt plaisant bien que prévisible et sans réelle surprise. Dean Parisot apporte un rythme et une énergie soutenue à son film, avec un casting de senior impeccable réunissant Bruce Willis, John Malkovich, Helen Mirren, Anthony Hopkins ou quelques seconds rôles brillants dont la sexy Catherine Zeta-Jones, parfaite en espionne russe séductrice, ainsi que Brian Cox ou David Thewlis (dans le rôle d’un français surnommé « la grenouille » !), sans oublier l’indispensable Lee Byung-Hun, nouvelle star coréenne des films d’action aperçu chez Kim-Ji-Woon (« The Good, the Bad, the Weird ») et dans la franchise « G.I. Joe ». Au final, « Red 2 » constitue ainsi un divertissement estival de qualité, avec des scènes d’action réussies, des fusillades à gogo, un rythme trépidant et des acteurs qui semblent s’être bien amusés tout au long du film. Pas de surprise donc, mais le divertissement est assuré !

Après un premier score signé Christophe Beck pour « RED » en 2010, c’est au tour d’Alan Silvestri de signer la musique de « RED 2 ». Le compositeur se voit ainsi contraint de respecter la mode actuelle des musiques synthético-orchestrales à la Remote Control en signant un score fonctionnel dans lequel il utilise le brillant orchestre du London Philharmonic Orchestra noyé sous une avalanche de loops électros, samples divers et beats techno en tout genre. Du point de vue de l’esthétique musicale, Alan Silvestri reste donc fidèle à un style qu’il développe déjà depuis quelques années sur des films tels que « Tomb Raider 2 », « G.I. Joe » ou bien encore « The A-Team » - et ce au grand dam de ses nombreux fans qui désespèrent de découvrir un jour LE nouveau chef-d’oeuvre symphonique de l’auteur de « Back to the Future » et « Predator » - C’est donc sans surprise que le film s’ouvre au son des rythmes techno/électro du « Main Title », introduisant toute la panoplie synthétique du compositeur, avec ses loops entêtants à la « Tomb Raider 2 » et un orchestre énergique, dominé ici par les cordes, les cuivres et quelques percussions. Le thème principal est rapidement exposé ici par l’orchestre avec une série de notes rapides et nerveuses suggérant clairement la nouvelle mission des retraités de la CIA. Dommage que ce thème d’action, très présent dans le film, ne laisse aucun souvenir particulier après écoute, fait d’autant plus regrettable qu’Alan Silvestri est pourtant réputé pour ses mélodies mémorables et impactantes sur les images. Dans « Safe House », l’action débute enfin à grand renfort de cordes dissonantes et de loops électro qui font monter la tension sans aucune surprise particulière, le tout de manière purement illustrative et fonctionnelle. Idem pour « Speaking of Sarah », dans lequel Silvestri expérimente davantage autour de l’électronique de façon inventive mais là aussi sans surprise (le compositeur a néanmoins le talent et l’expérience nécessaire pour réussir à se démarquer des sbires d’Hans Zimmer du studio Remote Control en développant une esthétique électronique personnelle).

Si le film possède un côté comédie pleinement assurée, Silvestri choisit de souligner essentiellement l’action et la tension dans sa musique, à la manière de « The A-Team » et « G.I. Joe ». L’influence de ces 2 partitions semble d’ailleurs indéniable dans « Pentagon », où les quelques rythmes martiaux/orchestraux introductifs et les passages électro avec riff de basse funky viennent apporter un punch nécessaire aux images, sans oublier le recours à une guitare électrique rock assez fun et réussie. Le personnage du tueur à gage coréen Han se voit illustré quand à lui par un recours à des loops électro/techno agressifs et l’inévitable cliché de la flûte asiatique (comme Silvestri le faisait déjà dans « G.I. Joe » pour les scènes avec Storm Shadow avec Lee Byung-Hun). L’humour du film est brièvement illustré dans « Marvin At Work » avec un ensemble de guitares de folk et orgue électrique funky/blues assez savoureux sur fond de riff de basse et loop pop synthétique, idéal pour contrebalancer le style plus sombre des nombreux passages d’action/suspense de la partition, comme notamment « Victoria Calls ». Silvestri laisse planer un sentiment de danger et de menace dans ce morceau, notamment grâce à quelques accords pesants de cuivres et une ligne de basse/percussions synthétiques entêtante. L’arrivée à Paris permet à Silvestri de nous offrir un très joli passage pour loops électro, cordes et guitares/mandolines dans « To Paris » avec des rythmes bondissants et soutenus, un passage agréable mais là aussi pas vraiment surprenant ni même particulièrement mémorable dans le film. Idem pour la poursuite avec la grenouille dans les rues de Paris (« Paris Chase »), durant laquelle l’orchestre Londonien est constamment noyé sous des tonnes de loops/samples électro survoltés et un brin abrutissants, qui semblent parfois surgir des anciennes banques de sons du Silvestri des années 80/90.

Certes, il y a les passages plus intimes/comédie comme « I Need You Frank » ou le funky et fun « Dressed to Kill », mais ce sont les nombreux morceaux d’action/tension qui dominent ici l’intégralité de la partition de « RED 2 », comme le rappelle ainsi « To London » et son atmosphère sombre entretenue par une rythmique électro omniprésente et un rappel du thème d’action pour les retraités de la CIA, thème que l’on retrouve aussi dans « To Moscow », morceau d’action musclé partagé entre l’orchestre, les passages funky enjoués et les rythmes synthétiques. Le score se déroule ainsi sans véritable accroc, que ce soit lors des quelques montées de tension, des moments atmosphériques ou des passages d’action sans grand relief comme « Hangar Fight », « London Chase » ou l’affrontement final avec Bailey dans « Dasvidaniya », avec, cerise sur le gâteau, un final funky/blues agréable dans l’amusant « Bomb Sunset » avec le retour de l’orgue électrique pour Marvin et Frank. Bilan final plutôt mitigé donc pour la nouvelle partition d’Alan Silvestri pour « RED 2 » : le compositeur fait ce qu’il a à faire sans chercher à creuser davantage, à apporter ce petit plus qui faisait autrefois la différence. Cela fait maintenant quelques années que Silvestri déçoit régulièrement en alignant des partitions fonctionnelles parfois écrite sans inspiration ou sans thème vraiment mémorable, un fait d’autant plus regrettable que Silvestri fut autrefois l’un des plus brillants musiciens d’Hollywood au sommet de sa gloire dans les années 80/90. Mais aujourd’hui, force est de constater que Silvestri appréhende bien difficilement les années 2000 et son lot de partitions synthétiques interchangeables subies par la production industrielle des studios Remote Control d’Hans Zimmer, le compositeur étant encore une fois obligé de singer ce style musical qui ne lui réussit guère et n’apporte rien de bien passionnant à sa filmographie. Ainsi donc, si « RED 2 » assume parfaitement le cahier des charges dans le film en apportant action, tension et humour au long-métrage de Dean Parisot, l’écoute sur l’album s’avèrera plus décevante, terne et ennuyeuse, notamment à cause de cette fichue tendance que le compositeur a de noyer l’orchestre sous une tonne d’effets électroniques et de loops divers. Si vous avez adoré « Lara Croft Tomb Raider : the Cradle of Life », « The A-Team » ou bien encore « G.I. Joe : The Rise of Cobra », vous devriez certainement aimer le nouveau travail d’Alan Silvestri sur « RED 2 ». Les autres, hélas, pourront passer leur chemin et écouter des scores bien plus passionnants.




---Quentin Billard