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Disc 1
1-Opening Titles/ Fire Said To Me 3.48 2-About The House/ Thumb Slicing 4.13 3-Fingers In The Head 3.42 4-You'll Like LA/ Discovering Quaid 1.39 5-Miller's Exit 3.06* 6-The Graveyard 2.31* 7-Dorothea and the Show 4.14* 8-Falling Swords 2.12* 9-Perforated Swann 1.00* 10-Harry Kills Miller 1.25* 11-Harry And The Doves 1.24* 12-Harry Back at Quaid's 1.39* 13-Jennifer Decorates The Car 1.15 14-Homecoming Time 0.54* 15-Repository Break In 2.08 16-Brainhead Projected 1.43 17-Harry and Dorothea Rutt 2.09 18-Origami Man 2.38 19-Harry Follows Swann 1.51 20-You'll Do More Than That 1.29* 21-The Maid's Dead 0.31 22-Butterfield's Tools/ Digging Up Nix 3.27 23-Finding Valentin 1.48 24-Resurrection Part 1 5.31 25-Resurrection Part 2 2.01* 26-I Do Know You Child 1.10 27-My Wisdom/Nix Stomps His Foot 8.22 28-Nix Fingers Harry/Nix Undresses/ Nix Up His Own Hole 6.20* 29-Harry's Theme (Alternate End Titles) 2.18* *Taken from a Mono source Disc 2 1-Opening Titles/ Fire Said To Me (Demo) 3.40 2-About In The House/ Thumb Slicing (Demo) 4.14 3-Fingers In The Head (Demo) 3.14 4-You'll Like LA/ Discovering Quaid (Demo) 1.38 5-Miller's Exit (Demo) 3.03 6-Dorothea and the Show (Demo) 4.14 7-Falling Swords (Demo) 2.12 8-Perforated Swann (Demo) 1.01 9-Harry Kills Miller (Demo) 1.07 10-Harry and the Doves (Demo) 1.23 11-Harry and Dorothea Rutt (Demo) 2.27 12-Butterfield's Tools/ Digging Up Nix (Demo) 2.17 13-Finding Valentin (Demo) 1.48 14-Resurrection (Demo) 8.42 15-I Do Know You Child (Demo) 1.09 16-My Wisdom/Nix Stomps Foot (Demo) 4.49 17-Nix Undresses/Nix Up His Own Hole (Demo) 5.17 18-Harry's Theme (Demo) 2.07 19-Recording to Click Track (Bonus Track) 7.24 20-Transforming 2M3 (Bonus Track) 0.38 21-Mixing 2M3 (Bonus Track) 2.08 22-Mixing 13M5 (Bonus Track) 6.01 Musique composée par: Simon Boswell Editeur: Perseverance Records PRD 041 Album produit par: Simon Boswell, Robin Esterhammer Co-produit par: Gergely Hubai Direction d'orchestre: Simon James Orchestrations: Bill Kidd Montage musique: Paul Rabjohns Artwork and pictures (c) 1995 United Artists Pictures Inc. All rights reserved. Note: ***1/2 |
LORD OF ILLUSIONS
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Simon Boswell
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Le romancier/réalisateur anglais Clive Barker décida de rempiler en 1995 à la réalisation d’un troisième long-métrage horrifique, « Lord of Illusions » (Le maître des illusions), adapté d’une courte nouvelle extraite de son ouvrage de référence « Books of Blood ». Hélas, le film a été un échec cuisant en salles et a connu bon nombre de déboires durant sa production, notamment à cause des coupes imposées par le studio United Artists concernant le montage cinéma du film – sorti aux USA avec près de 11 minutes en moins – Déçu par l’attitude des producteurs et l’échec de son film, Clive Barker abandonnera par la suite la réalisation et optera pour l’écriture de scénario et la production de divers projets tels que « Candyman », « Gods and Monsters » ou bien encore « The Midnight Meat Train ». L’histoire débute dans le désert de Mojave en 1982. Un sinistre individu nommé Nix (Daniel Von Bargen) réunit ses disciples dans une maison isolée. Nix, surnommé le « purificateur », est le puissant gourou d’une redoutable secte d’adorateurs de la magie noire. Nix projette de sacrifier une jeune fille qu’il vient tout juste de kidnapper, lorsque surgissent alors Philip Swann (Kevin J. O’Connor) et trois de ses amis, qui s’avèrent être d’anciens disciples de Nix. Swann réussit alors à neutraliser le purificateur et à l’emprisonner dans un douloureux masque métallique cloué sur son visage. Puis, il ordonne alors que son corps soit enterré profondément en plein milieu du désert, afin que personne ne puisse jamais le retrouver. Treize ans plus tard, le détective privé Harry D’Amour (Scott Bakula) mène une enquête sur une affaire de fraude à l’assurance à Los Angeles. Au cours de son enquête, il découvre que Butterfield (Barry Del Sherman), l’ancien bras droit de Nix, projette de ressusciter son maître et s’en prend à tous les anciens complices de Swann, avec un seul objectif en tête : retrouver l’illusionniste Swann, qui a causé la perte du « purificateur », ainsi que la jeune fille kidnappée, qui a abattu Nix d’une balle dans le dos. Mais alors que Swann décède accidentellement durant l’un de ses spectacles d’illusionniste, sa veuve, Dorothea (Famke Janssen), se rapproche doucement d’Harry D’Amour, qui va chercher à en savoir plus. Il découvre alors que Dorothea est la jeune fille que Nix et ses disciples ont kidnappée il y a treize ans, et que convoite Butterfield, qui va essayer de s’emparer de la jeune femme pour la ramener devant son maître afin que ce dernier accomplisse sa vengeance et puisse enfin ressusciter pour de bon. « Lord of Illusions » est donc un long-métrage horrifique réalisé avec un budget conséquent et un bon casting (l’excellent Daniel Von Bargen dans un rôle absolument sinistre, face à Scott Bakula, héros de la série culte « Quantum Leap », et de la jolie et séduisante Famke Janssen). Le film n’est guère avare en scènes gores extrêmes et en suspense horrifique, avec quelques effets spéciaux certes datés mais plutôt sophistiqués pour l’époque – cf. la scène de l’attaque de l’homme origami, sorte de version modernisée du fameux chevalier en vitrail du film « Young Sherlock Holmes » (1985) de Barry Levinson – Hélas, cela ne suffit pas à faire de « Lord of Illusions » un film réellement convaincant : si l’intrigue se met en place rapidement, le rythme ralentit considérablement vers le milieu et le métrage semble s’éterniser, avec des dialogues parfois nullissimes, des personnages creux et sans réelle consistance, et une réalisation assez proche d’un téléfilm. A noter qu’il est absolument impératif de voir le film dans sa version intégrale (sur le DVD zone 1 par exemple) avec les minutes manquantes coupées dans la version cinéma, car la version courte est désastreuse et assez peu intéressante au final.
La partition symphonique/chorale du compositeur anglais Simon Boswell est à coup sûr l’un des atouts forts de « Lord of Illusions ». Connu pour ses musiques horrifiques/à suspense sur des films tels que « Phenomena », « Demoni 2 », « Dust Devil », « Hardware » ou bien encore « Santa Sangre », Simon Boswell était le compositeur qualifié pour oeuvrer sur la musique de « Lord of Illusions », très présente tout au long du film et plutôt dense et imposante à l’écran. Alors que la production pensa confier au départ la musique à Christopher Young, qui avait déjà écrit la musique d’un précédent film de Clive Barker, le cultissime « Hellraiser » (1987), mais qui était malheureusement indisponible au moment de la conception du film, ce fut finalement Simon Boswell qui signa pour écrire la musique de « Lord of Illusions ». Enregistrée avec les 65 musiciens du North West Sinfonia Orchestra dans un petit studio de rock à Seattle, la partition de Boswell mélange à la fois les éléments d’aspect policier/film noir de l’intrigue et la partie plus horrifique et traditionnelle de cette histoire lugubre de secte et de magie noire. Première difficulté pour le compositeur : trouver un juste équilibre entre ces deux aspects du film, et écrire de la musique sur des séquences alors inachevées au moment de la composition (comme souvent, beaucoup d’effets spéciaux n’étaient pas encore terminés, Simon Boswell devant alors se contenter de composer sur des scènes tournées sur fond d’écrans bleus). Anecdote intéressante : le film n’a eu aucun temp track, chose plutôt rare à Hollywood, ce qui a ainsi permis à Boswell d’écrire directement ses démos originales et de les intégrer sur un premier montage provisoire du film. Grâce à la récente double édition CD du score par Perseverance Records, les béophiles peuvent enfin redécouvrir l’intégralité du score de « Lord of Illusions » avec les morceaux inclus dans la version longue du film et tous les développements thématiques et sonores qui manquaient à la précédente édition chez Mute Records. Dès les premiers instants du « Opening Titles », Boswell dévoile d’emblée le premier thème du score, le thème de Nix et de sa secte, thème d’ambiance gothique avec ses trois notes ascendantes sombres qui suggère la puissance et les pouvoirs mystiques et magiques du sinistre purificateur. A noter que l’ouverture est entièrement accompagnée de cordes, cuivres, timbales martelées tout le long métronomiquement de façon mécanique et choeur masculin associé au gourou et sa secte. L’ambiance maléfique est clairement perceptible dès les premiers accords de l’ouverture, et ce même si Boswell préfère introduire le film sur un ton plus mystérieux que réellement démoniaque. L’aspect ténébreux des rituels et cérémonies de la secte est retranscrit à travers l’utilisation plus massive et dissonante du choeur mixte dans « About the House/Thumb Slicing » et les vocalises étranges et inquiétantes de la soliste Diamanda Galás, célèbre chanteuse d’avant-garde américaine spécialiste de la musique contemporaine, qui nous livre ici quelques improvisations vocales assez dérangeantes et démoniaques. Boswell n’hésite pas à lancer son orchestre dans de véritables sarabandes d’action/terreur débridées, aux effets instrumentaux résolument avant-gardistes, inspiré de la musique orchestrale contemporaine des années 50/60. Quelques samples/banques de sons rajoutés malicieusement à l’orchestre live permettent de compléter l’ensemble de façon remarquable (c’est le cas notamment de ces fameux choeurs sataniques entendus durant la confrontation contre Nix au début du film, issus en réalité d’une banque de son bien connue), notamment lorsque Boswell mélange le pupitre des cordes à une contrebasse synthétique comme c’est le cas au début de « About the House » - probablement pour des questions de budget – Si le recours aux samples paraît parfois douteux et a tendance à rendre le son un peu cheap et daté par moment, l’ensemble n’en demeure pas moins de très haute tenue et parfait à l’écran. Les effets avant-gardistes/expérimentaux se multiplient dans « Fingers in the Head », avec les vocalises sataniques de Diamanda Galas, les masses sonores aléatoires des cordes et des cuivres qui traduisent parfaitement un sentiment d’horreur et de terreur à l’écran – cf. les nuages sonores de pizzicati aléatoires à partir de 0:50 dans « Fingers in the Head » façon Ligeti – Le thème de Nix reste omniprésent, avec toujours ses trois accords mystérieux et ses trois notes graves ascendantes qui expriment la puissance des pouvoirs magiques du purificateur. Dans « You’ll Like LA/Discovering Quaid », Simon Boswell dévoile le second thème de la partition, évoquant l’aspect polar/film noir du film, avec un thème de saxophone jazzy qui rappelle clairement les musiques des films noirs des années 40, sur fond de piano et de cordes. A noter que si Christopher Young n’était effectivement pas présent pour écrire la musique de « Lord of Illusions », on ressent malgré tout son influence tout le long de la partition de Boswell, notamment dans l’écriture caractéristique du piano à la « Jennifer 8 » au début de « You’ll Like LA ». Le thème de saxophone est associé dans le film à Harry D’Amour, et évoque par la même occasion la romance avec Dorothea, le compositeur combinant ainsi deux idées thématiques pour un Love Theme tour à tour confié au saxophone, à des cordes langoureuses en octaves (« The Graveyard », pour la première rencontre entre Harry et Dorothea aux funérailles de Swann) ou à des bois solistes comme au cor anglais dans « Harry and Dorothea Rutt » - un titre fort peu élégant ! – Manipulant ses deux thèmes à loisir, Simon Boswell peut dès lors développer ses différentes idées à l’écran, suggérant chaque aspect du récit avec une conviction constante. L’action n’est pas en reste, avec un premier déchaînement orchestral incroyablement violent et brutal à la fin de « Discovering Quaid », première confrontation pour D’Amour contre un complice de Nix et premier déchaînement symphonique complexe et débridé, à grand renfort de percussions barbares et de cuivres syncopés et martelés avec une rapidité chaotique effrayante. Même chose pour « Miller’s Exit », d’une sauvagerie musicale impressionnante. Extrêmement noire et sombre dans les moments inquiétants, la musique de « Lord of Illusions » dévoile aussi quelques beaux moments d’émotion comme le romantisme rétro et passionné de « The Graveyard » ou de « Harry and Dorothea Rutt », mais ce sont surtout les ténèbres qui envahissent très vite la musique, car malgré quelques passages plus particuliers comme la musique synthétique du show d’illusionniste de Swann (« Dorothea and the Show », qui développe le Love Theme aux claviers en monde électro) avec sa basse synthétique finale qui annonce le « Broken Arrow » d’Hans Zimmer composé un an après (1996), on retrouve surtout des passages d’action/terreur d’une agressivité impressionnante comme c’est le cas pour la mort de Swann dans « Falling Swords » avec ses timbales martelées et ses ponctuations sèches de cordes/cuivres, débouchant sur le lugubre et tragique « Perforated Swann », ainsi que le retour des rythmes martelés de façon infernale et cacophonique dans « Harry Kills Miller » (repris de « Discovering Quaid » et « Miller’s Exit »), des morceaux de grand intérêt malheureusement gâchés par une qualité sonore décevante - une partie de l’album est reprise de source mono, avec un son malheureusement médiocre – Autre élément-clé du score : une tenue de cordes dissonante aigue introduite dès le début de « Miller’s Exit », et que l’on retrouve régulièrement tout au long du film à la manière d’un code sonore symbolisant le danger imminent qui guette Harry D’Amour dans son enquête périlleuse. Dans « Harry Back at Quaid’s », on retrouve des allusions au motif de trois notes de Nix, avec toujours cette influence flagrante de Christopher Young dans l’écriture du piano et de l’orchestre, tandis que les vocalises démoniques de Diamanda Galas reviennent dans « Jennifer Decorate the Car » ainsi que les tenues de cordes aigues de « Miller’s Exit », que l’on retrouve ensuite dans « Repository Break In », le sinistre « Brainhead Projected », « Harry Follows Swann », « I Do Know Your Child » et le macabre « You’ll Do More Than That ». Et si la brutalité orchestrale de « Miller’s Exit » ou « Harry Kills Miller » ne vous a pas encore convaincu, vous serez certainement subjugué par le souffle orchestral puissant de l’attaque de l’homme origami dans « Origami Man », morceau teinté de dissonances pures et d’assauts survoltés de percussions et de sforzandos de trompettes stridentes. La complexité de l’écriture orchestrale pousse ici les membres du North West Sinfonia Orchestra dans leurs derniers retranchements et prouve le savoir-faire évident du compositeur. Le thème gothique de Nix revient dans « Butterfield’s Tools/Digging Up Nix » avec un rappel des sonorités principales entourant le personnage de Daniel Von Bargen (les clusters samplés des choeurs, les vocalises démoniaques de Diamanda Galas, les tenues de cordes aigues, etc.). Parfaitement cohérent dans son approche harmonique et sonore des idées clés du film, Simon Boswell trouve ainsi un juste équilibre entre polar à suspense et thriller horrifique dans sa partition, y compris dans les passages plus extrêmes comme le brutal « Finding Valentin », ou les deux parties chaotiques et ténébreuses de « Resurrection » pour la longue confrontation finale contre Nix à la fin du film. C’est l’occasion pour Boswell de compiler toutes ses idées sonores qu’il n’hésite pas à transposer de quelques tons sur ordinateur pour les rendre parfois plus graves ou plus inquiétants (c’est le cas avec le chant maléfique de Diamanda Galas, que Boswell utilise quasiment à tout bout de champ vers la fin du film, dans l’aigu comme dans le grave !). Le thème de Nix/purificateur aboutit alors à une puissante reprise orchestrale/chorale dans « Resurrection Part 1 », notamment lorsque les choeurs masculins scandent en latin et à l’unisson l’ostinato rythmique entêtant du thème de Nix à partir de 2:10, entouré des effets de cordes avant-gardistes utilisées à plusieurs reprises durant les deux sections de « Resurrection ». La bataille finale permet par ailleurs à Boswell de mettre les bouchées doubles en nous offrant quelques uns de ses meilleurs assauts orchestraux débridées et choraux : « My Wisdom/Nix Stomps His Foot » et ses vocalises centrales particulièrement incongrues et dérangeantes, et l’enragé et gothique « Nix Fingers Harry/Nix Undresses/Nix Up His Own Hole ». A noter que Boswell a bien souvent tendance à répéter des mesures entières d’un bout à l’autre du score, la bataille finale n’étant finalement qu’une large compilation de plusieurs passages repris d’autres endroits du score et réadaptés pour les besoins de la scène. Simon Boswell signe donc une partition symphonique solide et incroyablement dense et sombre pour « Lord of Illusions », un travail de grande qualité malheureusement gâché sur l’album par une qualité sonore décevante, alternant mono et variations de volumes médiocres (un passage comme « I Do Know You Child » est enregistré beaucoup trop fort par rapport aux autres pistes, et présente même de la saturation sur certaines mesures !). A noter qu’en guise de bonus, le deuxième disque présente le score dans sa version démo d’origine utilisée pour le premier montage du film : ces démos sont intéressantes car elles nous permettent de mieux distinguer les samples et les banques de sons que Boswell aura finalement décidé de conserver dans la version orchestrale finale (et notamment tous les samples de choeurs et de FX de cordes). Impressionnante dans le film, la musique de « Lord of Illusions » constitue donc un travail de qualité, sans être extrêmement original en soi pour autant. Simon Boswell signe donc une partition horrifique complexe, sombre et gothique, qui devrait ravir les fans de musique d’épouvante à la Christopher Young. Recommandé, donc ! ---Quentin Billard |