1-Love Theme 1.38
2-Divorce 1.24
3-Take Away 2.40
4-Trying to Get Fired 1.31
5-Helicopter Ride 2.30
6-In The Limo 0.51
7-Bobcat Pretzel 3.15
8-Protest 1.26
9-Interviews 0.44
10-Emergency 1.40
11-Absolutely Beautiful 2.41
12-Sad Bowels 2.51
13-George's Speech 2.44
14-Finale 3.41
15-Epilogue 0.41

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 434 2

Arrangé et produit par:
John Powell
Producteurs exécutifs de l'album:
Sandra Bullock, Laura Z. Wasserman,
Robert Townson

Monteur musique:
Bunny Andrews
Assistant de John Powell:
Joel J. Richard
Opérateur ProTools
et enregistrement additionnel:
Tim Olmstead
Préparation musique:
Tony Finno
Consultant musical:
Darren Higman
Mixage musique:
Alan Meyerson
Coordinateur musique additionnelle:
Diana Stata
Direction de la musique
pour Warner Bros. Pictures:
Gary LeMel, Doug Frank

Artwork and pictures (c) 2002 Warner Bros. All rights reserved.

Note: ***
TWO WEEKS NOTICE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
Spécialiste des comédies en tout genre, le réalisateur/scénariste américain Mark Lawrence signa les scénarios de films tels que « The Out-of-Towners » (1999) ou « Miss Congeniality » (2000) après avoir travaillé un temps pour la télévision. C’est sans aucun doute grâce à son expérience acquise sur les comédies qu’il a scénarisé que Mark Lawrence décida de se lancer dans la réalisation en tournant sa première comédie romantique sortie au cinéma en 2002, « Two Weeks Notice » (L’amour sans préavis), pour lequel il retrouve une actrice déjà croisée sur « Forces of Nature » et « Miss Congeniality » : Sandra Bullock. Le film raconte l’histoire de Lucy Kelson (Bullock), une avocate new-yorkaise issue de la prestigieuse université d’Harvard et qui consacre une bonne partie de son temps à des causes désespérées auxquelles elle croit fortement. Lucky cherche désespérément à empêcher la destruction par la mairie du centre de la salle des fêtes de Coney Island, qui devrait être remplacé par une série de buildings commerciaux. Pour se faire, elle décide de contacter le multimillionnaire George Wade (Hugh Grant), un playboy excentrique et immature pour qui tout semble facile et rien n’est jamais sérieux. George décide alors d’engager Lucy pour devenir sa nouvelle assistante, ce que l’avocate accepte à condition que George promette d’empêcher la destruction de la salle des fêtes de Coney Island. Mais les choses ne se passent pas comme prévu pour Lucy : George a un comportement immature et est incapable de prendre la moindre décision sans la consulter. Elle devient la conseillère multifonction en chef à la Wade Corporation, croulant sous le travail, dormant très peu, souffrant d’un ulcère, et désespérément célibataire. Cinq ans plus tard, Lucy, exténuée par sa vie à la Wade Corporation, décide de démissionner. George accepte uniquement à la condition qu’elle lui trouve une remplaçante. Peu de temps après, c’est finalement June Carter (Alicia Witt), une jeune avocate ambitieuse, qui sera engagée par Wade pour remplacer Lucy, alors que cette dernière espère enfin retrouver sa vie d’avant. Mais malgré les épreuves, le stress et le travail, Lucy s’est liée à George Wade, ce qu’elle est incapable d’exprimer clairement. Pire encore, elle comprend que June va tout faire pour séduire son nouveau patron, ce que Lucy ne voit guère d’un très bon oeil. L’éternelle célibataire osera-t-elle faire le premier pas et avouer ses sentiments à son futur ex-patron, qui n’est certainement pas insensible au charme de celle qui fut sa fidèle assistante/conseillère pendant près de 5 ans ?

« Two Weeks Notice » est au final une comédie romantique traditionnelle dans le sens du terme, à savoir qu’on y découvre l’histoire de deux personnalités diamétralement opposées, une femme coincée et célibataire, véritable handicapée des sentiments, et un multimillionnaire charmeur, immature et égocentrique qui peut tout se permettre et préfère s’amuser dans sa vie de tous les jours. Evidemment, le clash des deux personnalités promet quelques bonnes répliques et une bonne dose d’humour, avec quelques gags particulièrement amusants – celui où Wade et Lucy pourchassent un camping car sur l’autoroute pour y trouver des toilettes – Le film de Mark Lawrence doit d’ailleurs beaucoup à l’énergie revigorifiante du duo magistralement campé par Sandra Bullock et Hugh Grant, dont l’alchimie parfaite rappelle indiscutablement celle de Julia Roberts et le même Hugh Grant dans « Notting Hill ». Si les deux acteurs ne prennent guère de risque et restent ici dans leur zone de confort habituelle – celle des comédies romantiques bourrées d’humour – On appréciera le charme de leur romance balbutiante, les maladresses et les gaffes des uns et des autres, le tout ponctué de quelques répliques bien trouvées et d’un comique de situation bien géré et jamais lourdingue. Evidemment, tout dans « Two Weeks Notice » semble déjà avoir été vu auparavant, mais le film fonctionne parfaitement pour ce qu’il est et se regarde avec un plaisir évident, conçu à la manière des comédies romantiques de Nora Ephron dans les années 80 (le duo Sandra Bullock/Hugh Grant rappelle celui de Meg Ryan et Tom Hanks). Alors ce n’est certainement pas ce qui s’est fait dans mieux dans le genre, mais cela n’en demeure pas moins un bon divertissement à recommander aux amateurs de comédie romantique sympathique, drôle et bien interprétée !

La partition musicale de John Powell ajoute à son tour une énergie et un charme indéniable aux images du film de Mark Lawrence. Le compositeur n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’il avait déjà croisé Lawrence sur le film « Forces of Nature » de Bronwen Hughes en 1999 (aussi avec Sandra Bullock). C’est d’ailleurs en partie grâce à ce film que John Powell se verra engagé sur « Two Weeks Notice », pour lequel il signe une partition agréable, sympathique et rafraîchissante. Pour les besoins de l’histoire, Powell opte pour une approche instrumentale plutôt minimaliste, se limitant à quelques parties de cordes avec un ensemble d’instruments solistes incluant piano, orgue, guitares acoustiques, basse, batterie et percussions diverses (incluant un marimba). Le score repose sur deux jolis thèmes, l’inévitable Love Theme pour Lucy et George dévoilé dès le début de l’album (« Love Theme ») par un piano solitaire et gracieux, dont les notes délicates apportent une émotion sincère et discrète aux images, un très beau Love Theme jamais mielleux, extrêmement doux et plutôt rêveur voire nostalgique. Le second thème, associé à Lucy, est entendu à la guitare dans « Take Away », et évoque le dynamisme de l’avocate brillamment campé par Sandra Bullock dans le film. Avec ses deux thèmes et une instrumentation réduite, John Powell élabore ainsi une partition rafraîchissante et agréable à l’écran, sachant se faire discrète tout en étant très présente. « Divorce » apporte un peu d’énergie au son de guitares folk/pop, de percussions (marimba) et d’un piano plus rythmé. Niveau orchestrations, Powell oscille entre le jeu de ses différents instruments avec une inventivité typique du musicien anglais, sans jamais en faire de trop, trouvant le ton juste pour chaque émotion.

On pourra néanmoins regretter le côté un peu simpliste du thème de Lucy qui se limite à une simple série de notes descendantes répétées à la guitare et au piano dans « Take Away ». Le thème évoque bien la quête d’amour de l’avocate et sa détermination à soutenir des bonnes causes, mais le côté un peu terne du thème l’empêche de laisser un souvenir quelconque dans la mémoire de l’auditeur – en ce sens, le Love Theme paraît bien plus mémorable et réussi mélodiquement – « Trying to Get Fired » suggère quand à lui l’humour du film, lorsque Lucy tente de se faire virer en multipliant volontairement les gaffes et les maladresses. Powell répond à l’humour de la situation par un mélange d’orgue jazzy, pizz de cordes, basse et percussions diverses, conservant ce ton minimaliste typique du score de « Two Weeks Notice ». Et c’est avec un certain plaisir que l’on retrouve le très beau Love Theme dans « Helicopter Ride », la guitare sèche accompagnant agréablement la très jolie séquence où Lucy et George survolent New York en hélicoptère. Le thème est ensuite repris sur un fond de marimba et de bois du plus bel effet, la combinaison de ces différents éléments apportant une chaleur remarquable à la mélodie, sans jamais en faire de trop (on évite par la même occasion les habituelles envolées romantiques et mielleuses des cordes !). Powell rappelle aussi que le film est une comédie amusante avec le jazzy et rythmé « In the Limo » dominé par son rythme entêtant de batterie (qui joue sur ici sur les cymbales) et son mélange d’orgue, piano, basse et percussions. Même chose pour « Bobact Pretzel » où il s’essaie davantage au jazz avec une très belle pièce pour piano et section rythmique plutôt rétro et entraînante. Le thème de Lucy est repris aux guitares dans « Protest », alors que George n’a pas de mélodie à proprement parler, mais se voit attribué des ambiances musicales plus énergiques et agitées, comme c’est le cas dans l’entraînant « Emergency » et son rythme jazzy survolté, dominé par un solo d’orgue hammond remarquable et une utilisation très réussie de flûtes.

Enfin, on approche de l’acte final dans la reprise romantique et délicate du thème de Lucy dans « Absolutely Beautiful » qui suggère sans équivoque le rapprochement entre l’avocate et le multimillionnaire, tandis que l’on se laisse porter par le jazz rétro de « Sad Bowels » et son piano à la Thelonious Monk sur fond de claquements de mains – on pense clairement ici au style de certaines musiques de comédie de Christopher Young – « George’s Speech » accompagne le discours final de George (suivi de sa démission) avec une utilisation feutrée et réussie des guitares, répétant un trémolo en arrière-fond sonore tandis qu’une seconde guitare répète inlassablement une note en harmonique. Puis, les autres guitares, le piano et les cordes viennent s’ajouter pour apporter un ton plus intime et touchant à cette scène, et ce jusqu'à la scène finale où George déclare ses sentiments à Lucy. Et c’est l’habituel « Finale » qui vient conclure l’histoire sur une ultime touche de romantisme tant attendue, John Powell débutant avec le « Lucy’s Theme » repris de façon plus enthousiasmante par un tutti instrumental savoureux et optimiste, suivi d’une dernière apparition du Love Theme. John Powell va donc là où on l’attend sur « Two Weeks Notice » et signe une partition minimaliste rafraîchissante et agréable, bien que sans réelle originalité particulière, à l’instar du film de Mark Lawrence. Powell signe deux jolis thèmes au capital sympathie indéniable, et apporte une tendresse, une douceur et un humour remarquable aux images du long-métrage, sans jamais en faire de trop. Du coup, le score reste éminemment sympathique mais pas vraiment indispensable, un effort mineur dans la carrière de John Powell pour une partition simple et sympa, écrite entre deux grandes musiques d’action/aventure, une petite pause, une timide bouffée de fraîcheur dans un monde de brute.




---Quentin Billard