1-Main Title 0.51
2-Young Michael 3.58
3-First Day at MU 4.32
4-Dean Hardscrabble 3.20
5-Sulley 0.48
6-Scare Pig 2.00
7-Wasted Potential 1.16
8-Oozma Kappa 3.17
9-Stinging Glow Urchin 2.34
10-Field Trip 3.57
11-Rise and Shine 3.00
12-The Library 3.44
13-Roar 2.56*
14-The Scare Games 5.58
15-Did You Do This? 2.00
16-Human World 2.07
17-The Big Scare 3.02
18-Goodbyes 3.11
19-Mike and Sulley 1.13
20-Monsters University 1.35**

*Ecrit et produit par
Axwell & Sebastian Ingrosso
Interprété par Axwell & Sebastian
Ingrosso of Swedish House Mafia
**Ecrit par Randy Newman.

Musique  composée par:

Randy Newman

Editeur:

Walt Disney Records D001809302

Producteur exécutif musique:
Chris Montan
Superviseur musique:
Tom MacDougall
Produit par:
Randy Newman, David Boucher
Orchestrations score:
Jonathan Sacks, J.A.C. Redford,
Dan Higgins, Jeremy Lamb,
Randy Newman

Monteur musique:
Bruno Coon
Direction production musicale:
Andrew Page
Music business affairs:
Bernardo Silva
Coordinateur production musicale:
Ashley Chafin
Assistant direction musique:
Jill Heffley
Assistant production musique:
Jimmy Tsai
Assistant montage musique:
Brenda Heins
Superviseur Post Production:
Paul Cichacki

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2013 Disney Enterprises, Inc./Pixar. All rights reserved.

Note: ***1/2
MONSTERS UNIVERSITY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Newman
« Monsters University » (Monstres Academy) est la suite de « Monsters, Inc. », célèbre film d’animation à succès du studio Pixar sorti au cinéma en 2001 et devenu par la suite l’un des grands classiques de la collaboration Pixar/Disney. Conçu comme un prequel au film de 2001, « Monsters University » nous ramène quelques années en arrière, alors que les deux célèbres monstres Bob Wazowski et James P. « Sulley » Sullivan n’étaient encore que des étudiants rivaux en plein apprentissage des rudiments de la terreur. Alors qu’il rêve de grandeur et de célébrité, le jeune Bob décide de s’inscrire à l’université de la peur et de suivre un cursus scolaire complet pour devenir un grand monstre qui terrorisera les enfants du monde entier. Seulement voilà, Bob est tout petit et n’a qu’un seul oeil : difficile de ressentir de la peur en le regardant ! A l’université, Bob fait la connaissance de Sulley, qui est tout l’inverse de lui et devient son principal rival : alors que Bob est très scolaire et étudie intensément tous les jours pour devenir le meilleur, Sulley, grand, poilu et imposant, préfère se la couler douce, d’autant qu’il possède des facilités évidentes (il est issu d’une grande famille de monstres et possède des aptitudes naturelles pour terrifier). Mais alors que le trimestre avance, Bob et Sulley décident de rejoindre une fraternité d’étudiants, la prestigieuse Roar Omega Roar. Mais les ambitions personnelles des deux étudiants finissent par créer des conflits entre eux, d’autant que Bob n’a aucune facilité particulière et doit tout mettre en oeuvre pour prouver à tous qu’il sait terrifier les gens. Aveuglés par leur rivalité excessive, Bob et Sulley finissent néanmoins par travailler ensemble et rejoignent la fraternité ‘Oozma Kappa’, un groupe de monstres bizarres et maladroits incapables de provoquer la moindre terreur. Leur objectif : gagner les jeux de la peur et prouver à tous qu’ils sont les meilleurs. « Monsters University » s’avère être une jolie surprise pour cette suite très attendue de « Monsters, Inc. », réalisé à nouveau par Dan Scanlon et toujours produit par Pixar. Le film parvient à se détacher de son prédécesseur en adoptant un ton humoristique et parodique évident : les concepteurs du film ont eu ainsi la bonne idée de caricaturer l’univers particulier des grandes universités américaines, avec leur lot de codes et de conventions (notamment dans l’univers très clos des fraternités étudiantes). On y retrouve aussi nos deux fameux héros rajeunis en pleine année fac, entourés de quelques bons seconds rôles toujours aussi attachants. Et si la peur et la terreur sont tournés ici en dérision, les monstres étant des gentilles créatures finalement assez inoffensives, c’est pour mieux renforcer l’humour de cette fable amusante et divertissante sur l’histoire de deux monstres étudiants qui vont prouver à tous qu’ils sont de véritables terreurs. Grâce à son univers très coloré, son animation de qualité, ses références aux campus movies et ses scènes d’action très rythmés, « Monsters University » demeure une réussite épatante de la part du studio Pixar, en très nette perte de vitesse depuis quelques années, mais qui parvient enfin à retrouver son souffle sur ce long-métrage d’animation de très grande qualité !

La partition musicale de Randy Newman est certainement l’un des éléments majeurs du film de Dan Scanlon. Compositeur attitré des productions Pixar depuis quelques années et auteur de la musique de « Monsters, Inc. » en 2001, Randy Newman était un choix évident pour concevoir la musique de « Monsters University ». C’est pourquoi le musicien américain retrouve l’univers musical du premier film sur ce second opus de 2013 et met les bouchées doubles en mélangeant les styles et les ambiances avec un plaisir constant. Brillamment interprétée par les musiciens chevronnés du Hollywood Studio Symphony, la partition de « Monsters University » fait la part belle aux fanfares évoquant les orchestres universitaires – une tradition typiquement américaine – Ces marching bands sont d’ailleurs assez présents dans le score, à commencer par l’excellent et joyeux « Main Title », qui dévoile le thème principal du score, une marche enjouée très ‘americana’ d’esprit évoquant l’académie des monstres et son campus universitaire si caractéristique. Dans « Young Michael », on découvre le thème de Bob Wazowski, introduit par une clarinette gracieuse et douce sur fond de rythme jazzy, évoquant le jeune monstre, les rêves plein la tête. Les orchestrations sont, comme toujours chez Randy Newman, riches et généreuses. Le compositeur s’amuse avec les différents pupitres de l’orchestre, apportant un aspect très coloré et vif assez rafraîchissant à sa musique, suivant l’esthétique musicale développée dans ses précédentes partitions de film animé (on pense notamment à la franchise des « Toy Story »). « Young Michael » introduit aussi un autre thème du score, le thème de l’amitié entre Bob et Sulley, à la trompette à 0:49. Un troisième thème est aussi entendu à la trompette à 1:25, le thème solennel du prestige associé à l’académie. Dans « First Day At MU », on retrouve le thème principal pour l’arrivée à l’université. Après une jolie introduction pour violon soliste sur fond de trilles gracieux de clarinette – on notera ici la fraîcheur remarquable du jeu de l’orchestre – le thème principal de l’université est repris à 0:37 dans sa forme de fanfare joyeuse et festive, à mi-chemin entre les marches américaines de Sousa et celles de John Williams pour le film « 1941 ». On retrouve aussi les traditionnelles touches de mickey-mousing, mais de façon moins présente que dans « Monsters, Inc », puisque Randy Newman parvient ici à varier les ambiances musicales de façon plus inventive et adéquate, même si une partie de « First Day At MU » demeure figé dans un style musique de cartoon absolument traditionnel et sans grande surprise (notamment dans le jeu bondissant des bois). Le thème de Bob est repris à 2:47 à la clarinette. On le reconnaît encore une fois grâce à ses accents jazzy enjoués et légers, et son ton insouciant qui colle parfaitement au petit monstre cyclope qui rêve de devenir une grande terreur, sans oublier le thème de l’université repris par des cuivres éminemment solennels à 3:50.

Dans « Dean Hardscrabble », Randy Newman dévoile une atmosphère musicale plus sombre et sournoise, pour la directrice Hardscrabble, dirigeante de l’académie des monstres. Le compositeur se montre assez inventif ici dans ses orchestrations, teintant sa musique de touches plus noires et menaçantes à la limite de la tension et du suspense – des ambiances peu habituelles pour Newman – C’est l’occasion pour le compositeur de rappeler que le film se déroule dans un univers rempli de monstres, et qu’Hardscrabble est certainement le plus effrayants de tous. Evidemment, Newman ne se prend jamais trop au sérieux et conserve un certain humour dans son approche, ce qui ne l’empêche pas pour autant d’offrir quelques mesures dissonantes aux contrebasses, violoncelles ou à la clarinette basse, ainsi qu’un bref passage très classique à la Saint-Saëns pour violons, flûtes et célesta vers 2:18 assez réussi. « Sulley » nous permet quand à lui de retrouver les ambiances jazzy rétro si chères à Randy Newman, avec son rythme typique de la batterie avec guitare sèche, qui évoque clairement la roublardise de Sulley, qui préfère passer du bon temps plutôt que d’étudier sérieusement comme Bob. Le premier morceau d’action est dévoilé dans la scène où Bob entame sa course effrénée sur le dos du cochon : « Scare Pig » est de loin l’un des meilleurs passages de la partition de « Monsters University », et aussi l’un des plus divertissants : la scène de la course du cochon débute au son d’une allusion à la célèbre « Academic Festival Overture » opus 80 de Johannes Brahms composée en 1880 en remerciement à l’université de Breslau pour son doctorat remporté un an auparavant. L’allusion tombe d’autant plus sous le sens qu’elle rejoint par la même occasion l’atmosphère universitaire du film de Dan Scanlon (on peut l’entendre dans « Scare Pig » à partir de 0:57 aux trompettes), d’autant qu’elle reste un classique dans les musiques de film évoquant les campus universitaires - John Williams la cite par exemple brièvement au détour d’un morceau de « Indiana Jones & the Kingdom of the Crystal Skull » - L’humour délirant de la scène se prolonge avec l’inclusion d’un bref passage chanté puis d’une envolée rock’n roll totalement inattendue et survoltée, à 1:26. Visiblement, Randy Newman s’amuse et son plaisir qu’il communique dans sa musique fait plaisir à entendre !

« Wasted Potential » introduit un slow jazzy/lounge langoureux et rétro sur fond de piano, guitare, saxophone et orgue hammond alors qu’une nouvelle fanfare fait son apparition pour la fraternité de « Oozma Kappa » avec son accordéon évoquant clairement une touche de ‘french music’ traditionnelle (notamment à la fin du morceau). Le morceau est constitué d’une série de différentes ambiances musicales réussies évoquant la vie des étudiants à l’université, tandis que « Stinging Glow Urchin » alterne admirablement dans le film entre fanfare, passage swing, mickey-mousing et moments plus sombres avec quelques rythmes martiaux. La partie swing/jazz de « Stinging Glow Urchin » est d’ailleurs un autre grand moment de la partition, écrit de manière très inventif, avec un big band enjoué sur un rythme survolté. Dans « Field Trip », on retrouve une allusion à la partition de « Monsters, Inc. » (Newman y reprend un segment de « Enter the Heroes ») alors que la fanfare revient dans « Rise and Shine » avec son drums band si caractéristique, pour une nouvelle marche incroyablement entraînante, qui rappelle beaucoup là aussi le « 1941 » de John Williams ou les marches U.S. de Sousa – on pense aussi aux fanfares de la partition de « Little Giants » de John Debney – « The Library » permet ensuite au compositeur de nous offrir un passage d’action aux sonorités sombres et dissonantes, alternant avec des touches de mickey-mousing amusantes et jazzy à la Henry Mancini, pour la scène où Bob, Sulley et les membres de Oozma Kappa affrontent une épreuve majeure des jeux de la peur dans la bibliothèque universitaire. Newman pastiche ici les musiques de thriller à suspense avec un second degré constant, débouchant sur une coda triomphante et ultra joyeuse. Même chose dans « The Scare Games », autre grand moment de la partition de « Monsters University », évoquant les jeux de la peur avec une série d’ambiances diverses, incluant fanfares héroïques à la Williams – reprenant notamment la fanfare de « Rise and Shine » - moments de suspense, action et passages plus intimes. « Human World » est le seul passage réellement sombre et menaçant du score, clairement orienté vers le thriller et les musiques de suspense hollywoodiennes : cordes dissonantes, trémolos menaçants, glissandi effrayants sont de la partie, alors que Bob et Sulley se retrouvent dans le monde des humains vers la fin du film.

On retrouve une partie de ces touches sombres dans « The Big Scare » avant une coda plus enjouée et légère dans « Goodbyes », où Bob et Sulley font leurs adieux aux membres d’Oozma Kappa (avec le retour de l’accordéon et des touches ‘frenchy’ pour la confrérie) sur fond d’allusion au thème de l’amitié à 0:41 dans un très bel arrangement très touchant aux cordes, marquant la fin de l’aventure. Le thème solennel de l’académie est d’ailleurs repris sous la forme d’une fanfare dans « Mike and Sulley » à 0:25, symbolisant l’accomplissement des deux jeunes étudiants, devenus des professionnels de la terreur et des grands amis, sans oublier la reprise chorale de la fanfare de l’université dans « Monsters University », brillamment interprétée par un ensemble vocal et entièrement écrite par Randy Newman. On regrettera néanmoins que le score ne contienne aucune chanson originale du compositeur en dehors de l’hymne de l’université, étant donné que le premier score était quand même connu pour sa superbe chanson « If I Didn’t Have You », qui avait permise à Randy Newman de remporter 1 Oscar en 2001. Au final, on ne pourra qu’être enthousiasmé par le charme et la fraîcheur impressionnante de la partition de « Monsters University », apportant une couleur et une énergie revigorifiante aux images déjà très colorées du film de Dan Scanlon. Suivant les traces de « Toy Story », « A Bug’s Life », « Cars » ou « The Princess and the Frog », Randy Newman reste fidèle à lui-même sur « Monsters University » et livre une partition débordant d’idées et d’énergie, finalement bien plus aboutie et variée que « Monsters, Inc. ». Sans être un chef-d’oeuvre impérissable, le score de « Monsters University » est pourtant un sommet dans la filmographie du compositeur, écrit avec une passion, un savoir-faire et un plaisir évident, une bonne bouffée de fraîcheur typique de la collaboration Newman/Pixar, certes sans grande originalité particulière, mais suffisamment réussi et sympathique pour être considéré comme l’un des meilleurs scores d’animation de Randy Newman !




---Quentin Billard