Disc 1 Score & Songs

1-Frozen Heart 1.45*
2-Do You Want to
Build A Snowman? 3.26**
3-For the First Time
In Forever 3.45***
4-Love Is An Open Door 2.04+
5-Let It Go 3.43++
6-Reindeer(s) Are
Better Than People 0.51+++
7-In Summer 1.51#
8-For the First Time
In Forever (Reprise) 2.29***
9-Fixer Upper 3.02##
10-Let It Go 3.44###
11-Vuelie (feat. Cantus) 1.36"
12-Elsa and Anna 2.43
13-The Trolls 1.48
14-Coronation Day 1.14
15-Heimr Arnadalr 1.25
16-Winter's Waltz 0.58
17-Sorcery 3.16
18-Royal Pursuit 1.02
19-Onward and Upward 1.54
20-Wolves 1.44
21-The North Mountain 1.33
22-We Were So Close 1.53
23-Marshmallow Attack! 1.42
24-Conceal, Don't Feel 1.07
25-Only An Act of True Love 1.05
26-Summit Siege 2.32
27-Return to Arendelle 1.36
28-Treason 1.35
29-Some People Are
Worth Melting For 2.06
30-Whiteout 4.15
31-The Great Thaw
(Vuelie Reprise) 2.28
32-Epilogue 3.06

Disc 2 Songs & Bonus

1-For the First Time
in Forever (Demo) 3.33
2-Love Is An Open Door
(Demo) 2.02
3-We Know Better (Outtake) 4.04
4-Spring Pageant (Outtake) 3.09
5-More Than Just
The Spare (Outtake) 3.25
6-You're You (Outtake) 1.48
7-Life's Too Short (Outtake) 3.52
8-Life's Too Short (Reprise)
(Outtake) 1.42
9-Reindeer(s) Remix (Outtake) 2.26

Score by Christophe Beck

10-The Ballad of Olaf & Sven
(Teaser Trailer/Score Demo) 1.35
11-Queen Elsa of Arendelle
(Score Demo) 0.42
12-Hans (Score Demo) 1.20
13-It Had To Be Snow
(Score Demo) 1.17
14-Meet Olaf (Score Demo) 2.01
15-Hands for Hans (Score Demo) 0.48
16-Oaken's Sauna (Score Demo) 1.25
17-Thin Air (Score Demo) 2.19
18-Cliff Diving (Score Demo) 0.50
19-The Love Experts
(Score Demo) 1.02
20-Elsa Imprisoned (Score Demo) 1.04
21-Hans's Kiss (Score Demo) 2.11
22-Coronation Band Suite
(Source Score) 1.31

Kristen Anderson-Lopez

23-Let It Go
(Instrumental Karaoke) 3.46
24-For the First Time
In Forever (Instrumental Karaoke) 3.46
25-Love Is An Open Door
(Instrumental Karaoke) 2.07
26-In Summer
(Instrumental Karaoke) 1.47
27-Let It Go (Demi Lovato Version)
(Instrumental Karaoke) 3.45

*Interprété par Cast
Musique et paroles de
Kristen Anderson-Lopez et
Robert Lopez
**Interprété par Kristen Bell
, Agatha Lee Moon, Katie Lopez
Musique et paroles de
Kristen Anderson-Lopez
et Robert Lopez
***Interprété par Kristen Bell
et Idina Menzel
Musique et paroles de
Kristen Anderson-Lopez
et Robert Lopez
+Interprété par Kristen Bell
et Santino Fontana
Musique et paroles de
Kristen Anderson-Lopez
et Robert Lopez
++Interprété par Idina Menzel
Musique et paroles de
Kristen Anderson-Lopez
et Robert Lopez
+++Interprété par Jonathan Groff
Musique et paroles de
Kristen Anderson-Lopez
et Robert Lopez
#Interprété par Josh Gad
Musique et paroles de
Kristen Anderson-Lopez
et Robert Lopez
##Interprété par Maia Wilson,
Josh Gad et Cast
Musique et paroles de
Kristen Anderson-Lopez
et Robert Lopez
###Interprété par Demi Lovato
Musique et paroles de
Kristen Anderson-Lopez
et Robert Lopez
Produit par Emanuel Kiriakou,
Andrew Goldstein
Mixé par Serban Ghenea.

Musique  composée par:

Christophe Beck

Editeur:

Walt Disney Records D001942202

Album produit par:
Kristen Anderson-Lopez,
Robert Lopez, Christophe Beck,
Chris Montan, Tom MacDougall

Chansons originales produites par:
Kristen Anderson-Lopez,
Robert Lopez

Score produit par:
Jake Monaco
"Vuelie" interprété par:
Cantus
Ecrit et produit par:
Frode Fjellheim, Christophe Beck
Conduit par:
Tove Ramlo-Ystad
Orchestrations score:
Dave Metzger
Orchestrations:
Kevin Kliesch, David Metzger,
Tim Davies

Directeur production musicale:
Andrew Page
Monteur musique/production chanson:
Earl Ghaffari
Monteur score:
Fernand Bos
Music business affairs:
Donna Cole-Brulé
Coordinateur production musique:
Ashley Chafin
Assistant direction musique:
Jill Heffley
Assistant production musique:
Jimmy Tsai
Coaching vocal:
Sam Kriger
Orchestrations chansons:
Christophe Beck, Stephen Oremus,
Doug Besterman

Coordinateurs score:
Leo Birenberg, Zach Robinson
Ingénieur technique score:
Tom Hardisty

Artwork and pictures (c) 2013 Disney Enterprises, Inc. All rights reserved.

Note: ***
FROZEN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christophe Beck
127ème film d’animation des studios Disney, « Frozen » (La Reine des Neiges) est le film événement de cette fin d’année 2013. Librement inspiré du conte d’Hans Christian Andersen publié en 1844, « Frozen » est une réussite incontestable saluée par les critiques et les spécialistes du genre, un nouvel exploit technique et artistique pour Disney, « Frozen » étant à ce jour le plus gros succès du cinéma d’animation de tous les temps – le film a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation 2014 et celui de la meilleure chanson originale pour « Let It Go » interprétée par Idina Menzel – Réalisé par Chris Buck et Jennifer Lee (scénariste sur « Wreck-it-Ralph »), « Frozen » nous plonge au coeur du royaume d’Arendelle, il y a fort longtemps. Elsa et Anna sont deux princesses qui mènent une vie ordinaire au château royal. Mais Elsa, l’aînée, possède une particularité et non des moindres : elle a le pouvoir de contrôler la neige et la glace. Alors qu’elle s’amuse avec Anna grâce à ses pouvoirs magiques, Elsa blesse malencontreusement sa jeune soeur. Le roi décide alors d’emmener sa fille au roi des trolls, qui, lui seul, sera capable de la sauver. Il décide alors, par précaution, de retirer tous les souvenirs d’Anna au sujet des pouvoirs de sa soeur, afin qu’elle ne soit plus jamais mise en danger par elle. Commence alors une vite triste et ennuyeuse pour Elsa, qui se retrouve isolée dans ses appartements, obligée de contrôler ses pouvoirs et ses émotions, alors que sa soeur Anna cherche à jouer avec elle mais ne comprend pas sa froideur et son comportement distant. Des années plus tard, alors que le roi et la reine viennent de périr en mer, les deux soeurs, devenues adolescentes, doivent affronter chacune de leur côté la terrible épreuve du deuil. Trois ans après, Elsa est couronnée reine pour succéder à son père, tandis qu’Anna peut enfin sortir du château. C’est alors qu’elle fait la rencontre d’Hans, un prince venu d’un autre royaume et dont elle tombe rapidement amoureuse. Désireuse d’épouser rapidement le prince, Anna s’empresse d’annoncer la bonne nouvelle à la reine Elsa, à qui elle vient demander la bénédiction, mais alors que la reine comprend qu’Hans et Anna vont venir vivre au château, Elsa refuse de bénir leur union. Encore une fois, Anna ne comprend pas l’attitude de sa soeur et, furieuse, elle décide enfin qu’il est grand temps de connaître les raisons de son comportement et se dispute avec elle. Elsa se retrouve alors dépassée par la situation et n’arrive plus à contenir son stress et ses émotions : elle laisse brusquement échapper ses pouvoirs magiques, qui plongent soudainement tout le royaume d’Arendelle dans un froid perpétuel. Accusée d’être une sorcière par son propre peuple, la reine Elsa n’a plus qu’une solution, s’enfuir du royaume pour partir se réfugier seule dans les montagnes enneigées, où elle va se construire son propre château de glace afin de s’y isoler et de fuir l’extérieur – elle ignore à ce moment là qu’elle a plongé le royaume dans un hiver glacial sans fin – Prise de remords, Anna se sent responsable de ce qu’il vient d’arriver et décide de quitter le royaume afin de retrouver sa sœur et de la ramener à Arendelle avant qu’il ne soit trop tard. Débute alors un périple agité et dangereux pour la jeune fille, alors qu’elle vient tout juste de désigner Hans comme régent du royaume durant son absence. Accompagnée dans sa quête par un montagnard livrant de la glace, Kristoff, et son fidèle renne Sven, Anna devra affronter de nombreuses épreuves pour retrouver sa soeur et tâcher de sauver son royaume du froid perpétuel.

A première vue, « Frozen » s’inscrit dans la continuité du précédent film d’animation de Disney, « Tangled », qui s’inspirait lui aussi d’un célèbre conte (celui de Raiponce) pour raconter une aventure pleine d’émotion, d’humour et de danger. Suivant un schéma narratif relativement similaire, « Frozen » reprend ainsi les grandes lignes du conte d’Andersen, tout en remettant l’histoire au goût du jour. Entre tradition et modernité, le récit de « Frozen » développe les thèmes habituels de la quête d’amour, des relations familiales et du droit à la différence et à la tolérance avec quelques originalités dans l’intrigue – SPOILERS - Ce n’est pas l’amour homme/femme qui sauvera l’héroïne à la fin du film mais bien l’amour de sa soeur. D’autre part, le prince charmant qu’Anna attendait tant n’en est pas un et sa romance s’écroule tragiquement vers la fin du film - Pour le reste, la mise en scène est belle et élégante, tout comme l’animation et le visuel, d’une qualité incroyable, similaire à « Tangled ». Evidemment, on pourra regretter le design hyper stéréotypé et très ordinaire des personnages et plutôt (on retrouve toujours ces mêmes expressions des visages ou des yeux, reprises d’un Disney à l’autre depuis un bon moment déjà), mais le film se rattrape grâce à son univers féerique, à ses décors enneigés magnifiques, à ses chansons rythmées et à ses personnages extrêmement attachants, y compris Olaf, le bonhomme de neige qui fait office de sidekick de l’histoire, et qui réussit miraculeusement à ne jamais être agaçant, apportant l’humour nécessaire au film. « Frozen » reprend par la même occasion le style et l’esthétique des Disney des années 80/90, reprenant les bonnes vieilles formules des chansons originales qui illustrent l’histoire façon comédie musicale de Broadway, à l’instar de classiques tels que « The Little Mermaid », « Beauty and the Beast » ou « Pocahontas ». Avec une animation 3D de qualité, une histoire réussie et des personnages attachants, « Frozen » est une jolie immersion dans les légendes nordiques, un pur enchantement pour tous les fans de Disney pour un film qui séduira à coup sûr tous les publics, petits comme grands, avec, cerise sur le gâteau, une intrigue constituée de situations complexes plutôt intéressantes et originales pour un film d’animation Disney, malgré le côté prévisible de certaines scènes (et notamment lors du traditionnel happy end). Sorti depuis quelques mois en salles, « Frozen » peut se targuer d’être déjà considéré comme un grand classique des studios Disney, un incontournable à voir et à revoir sans modération !

Alors qu’une bonne partie des films d’animation produits par le studio de la souris aux grandes oreilles a été mise en musique par l’infatigable Alan Menken, la production décida cette fois-ci de changer de cap et de confier la partition symphonique de « Frozen » au compositeur Christophe Beck, plus connu pour sa participation à des films tels que « Elektra », « Garfield », « We Are Marshall », « R.I.P.D.», « Percy Jackson » ou bien encore « Buffy the Vampire Slayer ». Alors que les chansons originales sont l’oeuvre du couple Robert Lopez et Kristen Anderson-Lopez (qui avaient déjà travaillé ensemble sur « Winnie the Pooh » en 2011), le score symphonique est entièrement écrit par Christophe Beck, qui décide d’incorporer les chansons originales dans ses propres compositions, afin d’unifier le tout et de conserver un univers musical cohérent d’un bout à l’autre du film, suivant des méthodes déjà mises en oeuvre par Alan Menken sur les Disney des eighties/nineties. Pour Beck, écrire la musique de « Frozen » représentait un véritable challenge, car il fallait à la fois incorporer les chansons et rendre hommage au style musical de la Norvège et plus particulièrement de la région du Sápmi, par le biais d’un mélange entre orchestrations symphoniques classiques et instrumentation plus exotique et ethnique, à base de bukkehorn (une sorte de corne de brume très utilisée dans la musique traditionnelle norvégienne) et de techniques vocales traditionnelles, incluant le kulning (des chants féminins très utilisés dans les milieux paysans en Scandinavie, notamment pour appeler et réunir les troupeaux de vaches ou de chèvres). Cette instrumentation ethnique est alliée à une formation orchestrale généreuse, réunissant les 80 musiciens du traditionnel Hollywood Studio Symphony agrémenté d’une chorale de 32 chanteurs et chanteuses, incluant la compositrice/chanteuse norvégienne Christine Hals, connue pour ses quelques musiques de film mais qui officie ici en tant que chanteuse soliste et auteur de paroles pour des chants kulning en vieux norrois (un ancien dialecte scandinave originaire du moyen âge), entendus à quelques reprises dans le film. Combinant brillamment ces différents éléments musicaux, ainsi que les chansons originales du couple Lopez, Christophe Beck illustre avec énergie et émotion l’aventure d’Anna, Kristoff, Sven et Olaf pour retrouver la reine Elsa et sauver le royaume d’Arendelle, sur un ton et une ambiance qui rappelle incontestablement la collaboration d’Alan Menken et Howard Ashman dans les années 90 (et notamment sur « The Little Mermaid », « Aladdin » ou « Beauty and the Beast »), une collaboration dont Christophe Beck et le couple Lopez s’inspirent et tentent d’imiter pour les besoins de « Frozen ».

Parmi les nombreuses chansons originales, une en particulier a retenu l’attention générale du public, à tel point qu’il s’agit de la chanson phare de « Frozen », promise à un bel avenir commercial : « Let It Go », brillamment interprétée par Idina Menzel (qui interprète la reine Elsa dans le film) et reprise par la pop star Demi Lovato pour le générique de fin du film. La chanson exprime la satisfaction d’Elsa qui se sent enfin libérée et peut enfin vivre hors des frontières du château comme elle l’a toujours souhaité. Dans la version française, nous connaissons mieux ce tube Disney sous le titre « Libérée, délivrée », chantée part Anaïs Delva pour le film comme pour le générique. Mine de rien, « Let It Go » a déjà fait son bonhomme de chemin puisque la chanson vient de gagner l’Oscar de la meilleure chanson originale en 2014 et est la première chanson Disney à atteindre le top 10 du Billboard Hot 100 depuis « Colors of Wind » de « Pocahontas » en 1995. La mélodie de « Let It Go » est d’ailleurs un thème récurrent dans la partition orchestrale de Christophe Beck, comme d’autres chansons, incluant le joli « For the First Time in Forever » (chanté par Kristen Bell dans le rôle d’Anna). On retrouve aussi la chanson d’ouverture « Frozen Heart » interprété par la chorale du cast de « Frozen », le duo pop de Kristen Bell et Santino Fontana dans le sympathique et entraînant « Love is An Open Door » ou le jazzy et rétro « In Summer » pour le personnage d’Olaf, qui rêve de l’été et du soleil, chanson écrite à la manière des standards jazz américains d’antan, façon Fred Astaire ou Frank Sinatra. Le film s’ouvre au son d’un chant norvégien a cappella traditionnel dans « Vuelie » pour le générique de début du film, brillamment interprété par la chorale féminine Cantus (et plus tard par le chanteur norvégien Sami Frode Fjellheim) et qui pose immédiatement l’ambiance et le ton de la musique de « Frozen ». Dans « Elsa and Anna », Beck dévoile les premiers éléments caractéristiques du score à l’aide de cordes bondissantes pour évoquer les deux soeurs durant leur enfance. Le compositeur a recours au mickey-mousing habituel cher aux musiques de cartoon, avec son lot de cordes et bois sautillants, tandis qu’un premier thème apparaît rapidement aux cordes, un motif de 5 notes descendantes qui reviendra à plusieurs reprises dans le film, pour évoquer le lien entre Elsa et Anna, repris notamment aux cuivres vers 2:17. Cette approche mickey-mousing traditionnelle culmine dans « The Trolls », dans lequel Beck joue sur des orchestrations diversifiées, incluant le bukkehorn, la flûte ethnique ou le cymbalum avec le reste de l’orchestre symphonique, le tout sur fond d’orchestrations très claires, généreuses et détaillées.

On ressent un certain enthousiasme rafraîchissant et plein d’entrain dans le joyeux « Coronation Day » avec son thème qui prend rapidement des allures de refrain populaire, passant rapidement d’un instrument à un autre avec une grande fluidité. Dans « Winter’s Waltz », Beck livre une jolie valse durant la scène du bal pour le couronnement d’Elsa, une valse ordinaire mais interprétée avec une légèreté et un entrain toujours constant, alors que les touches mickey-mousing sont constamment présentes pour rappeler l’univers cartoon du film. Inversement, « Sorcery » vient rompre le charme en imposant un ton plus dramatique, alors que la reine Elsa révèle malencontreusement à tous ses pouvoirs magiques durant le bal de son couronnement. Le thème des soeurs est alors repris de manière sombre au contrebasson à 0:25 et aux violoncelles à 0:31 pour évoquer le drame et la séparation d’Elsa et Anna. Le motif prend d’ailleurs ici des allures de thème menaçant et maléfique, traduisant la peur des habitants d’Arendelle, qui considèrent alors la reine comme une sorcière. La musique de Beck suit alors l’action à l’aide d’orchestrations généreuses, de traits instrumentaux rapides, y compris dans le premier passage d’action à grand renfort de caisse claire martiale à 1:51, qui rappellent la taille imposante de l’orchestre (80 musiciens). Ce sont d’ailleurs les passages d’action/aventure qui vont attirer ici notre attention, dans un style qui rappelle les envolées épiques/héroïques de « Percy Jackson ». Cet aspect du score instrumental de « Frozen » se concrétise avec « Royal Pursuit », dans lequel Beck incorpore judicieusement le bukkehorn comme un soliste à part entière de l’orchestre symphonique, tout comme il le fait dans « Onward and Upward », où il développe le thème d’aventure, associé à la quête d’Anna pour retrouver Elsa. Dommage cependant que ces passages restent souvent figés dans un style illustratif/narratif pas toujours très passionnant à écouter sur l’album (Christophe Beck n’a malheureusement pas le génie d’Alan Menken pour les musiques Disney !). Quelques bonnes idées viennent heureusement égayer l’ensemble, comme l’utilisation des percussions ethniques, de rythmes martiaux, des cuivres massifs et du choeur dans « Wolves » durant l’attaque des loups. Beck prend les scènes d’action avec un certain sérieux, accentuant l’aspect spectaculaire et épique à grand renfort de rythmes quasi guerriers d’une solidité indéniable, à tel point qu’il s’agit probablement des meilleurs morceaux de « Frozen ».

Dans « The North Mountain », on retrouve le thème d’aventure, mais l’on regrettera le manque d’unité entre le score et les chansons, car contrairement à ce qui était annoncé, Christophe Beck fait finalement peu de lien entre sa partie orchestrale et les chansons du duo Lopez, en dehors de quelques références mélodiques ou harmoniques discrètes (par exemple, dans « Coronation Day », où une partie de l’accompagnement provient de la chanson « Do You Want to Build a Snowman ? »). Cet aspect de la musique de « Frozen » est assez décevant, alors que la partition aurait gagné en intérêt avec une unité plus cohérente entre score et chanson. Niveau thématique, il faudra donc bien souvent se contenter des deux thèmes de Beck, le thème de 5 notes des sœurs et le thème d’aventure, réentendu par exemple au hautbois au début de « Conceal, Don’t Feel ». Mais encore une fois, on reste subjugué par la puissance ahurissante des morceaux d’action, à commencer par la séquence de l’attaque du monstre marshmallow dans « Marshmallow Attack ! », avec ses percussions et ses cuivres surpuissants assez incroyables pour un film d’animation Disney. La musique sait aussi se faire plus intime et délicate dans « Only An Act of True Love », mais ce sont bien les morceaux d’action qui prennent le pas sur le reste, notamment pour la fin du film, qu’il s’agisse de l’excitant « Summit Siege » avec ses choeurs épiques ou du puissant « Return to Arendelle ». Le thème dramatique des soeurs est repris dans le sombre « Treason » et culmine dans le climax dramatique et robuste de « Whiteout ». A noter que le score se termine sur le traditionnel « Epilogue », l’un des rares passages du score qui reprend quelques mélodies des chansons originales du film – on aurait aimé entendre cela davantage dans le reste de la partition.

Au final, Christophe Beck signe un score sympathique et solide pour « Frozen », sans être le chef d’oeuvre annoncé. Aussi talentueux qu’il soit, Beck n’a ni la maîtrise ni l’inspiration d’Alan Menken, et sa musique reste non seulement assez impersonnelle – un problème récurrent chez le compositeur – mais aussi bien moins mémorable que pour Menken. Dès lors, on est en droit de se demander si Christophe Beck était vraiment le musicien adéquat pour un tel projet, et s’il n’aurait pas été préférable de choisir un autre compositeur avec un style musical plus personnel et singulier. Quoiqu’il en soit, le score respecte parfaitement le cahier des charges et apporte la magie, l’humour et l’émotion nécessaire au film de Chris Buck et Jennifer Lee, sans faire de réelles étincelles. C'est bien écrit, bien orchestré, bien pensé, mais il manque pourtant ici un petit grain de folie, d’inspiration, que l’on retrouve pourtant dans la plupart des musiques d’Alan Menken de sa période 80/90, mais qui fait cruellement défaut ici (même jusque dans les chansons du duo Lopez !). « Frozen » reste donc une partition de bonne facture, sympathique et un brin fonctionnelle, mais pas follement mémorable, à réserver aux puristes des musiques Disney et aux fans du film animé !




---Quentin Billard