1-Dragon Racing 4.34
2-Together We Map the World 2.19
3-Hiccup the Chief/
Drago's Coming 4.44
4-Toothless Lost 3.28
5-Should I Know You? 1.56
6-Valka's Dragon Sanctuary 3.19
7-Losing Mom/
Meet the Good Alpha 3.24
8-Meet Drago 4.26
9-Stoick Finds Beauty 2.33
10-Flying With Mother 2.49
11-For the Dancing and
The Dreaming 3.06*
12-Battle of the Bewilderbeast 6.26
13-Hiccup Confronts Drago 4.06
14-Stoick Saves Hiccup 2.23
15-Stoick's Ship 3.48
16-Alpha Comes To Berk 2.20
17-Toothless Found 3.46
18-Two New Alphas 6.06
19-Where No One Goes 2.44**

*Interprété par Gerard Butler,
Craig Ferguson & Mary Jane Wells
Produit par John Powell
Paroles de Shane MacGowan,
Musique de Jon Thor Birgisson
et John Powell
**Interprété par Jonsi
et John Powell
Produit par Alex Somers,
John Powell et Jonsi
Paroles de Jon Thor Birgisson
Musique de Jon Thor Birgisson
et John Powell.

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Relativity Music Group RMG1067-7

Musique produite par:
John Powell
Direction de la musique pour
DreamWorks Animation:
Sunny Park
Direction de la musique pour
Relativity Music Group:
Jason Markey
Producteurs soundtrack:
Jason Markey, Bob Bowen,
Ryan Kavanaugh

Coordinateurs musique pour
Relativity Music Group:
Ian Broucek, Meredith McBee
Musique additionnelle,
arrangement, orchestrations MIDI
et programmation de:
Paul Mounsey, Anthony Willis
Monteur musique:
Tom Carlson
Monteur musique additionnelle:
Tom Kramer
Orchestre et choeur dirigé:
Gavin Greenaway
Monteur scoring:
David Channing
Production overdub additionnel:
Germaine Franco
Production score digital:
Beth Caucci, Victor Chaga
Compositeur Max Tools:
John Crooks
Compositeur additionnel
Max Tools et assistant
production du score:
Michael Matthews
Superviseur production score:
Charlene Ann Huang
Assistants production score:
Michael Nisbet, Michael Christofi,
Drew Jordan, Tori Fillat,
Sebastien Christie

Music Clearances:
Julie Butchko
Music Business Affairs:
Kevin Breen
Soundtrack Wranglers pour
DreamWorks Animation:
Debbie Luner, Charlene Huang

Artwork and pictures (c) 2014 DreamWorks Animation L.L.C. All rights reserved.

Note: *****
HOW TO TRAIN YOUR DRAGON 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
Sorti en 2010, « How to Train Your Dragon » (Dragons) était un véritable bijou d’animation des studios DreamWorks : le film était une adaptation d’une série de livres pour enfant de Cressida Cowell publiés en 2003, évoquant l’amitié improbable entre un jeune viking timide et un dragon sauvage dans un village viking qui combat les dragons depuis toujours. Conçu comme une trilogie, « How to Train Your Dragon » se voit ainsi offrir en été 2014 un second opus sobrement intitulé « How to Train Your Dragon 2 », dont l’action se situe cinq ans après les faits du premier épisode. Le village de Beurk est désormais en paix avec les dragons, qui cohabitent pacifiquement avec les humains grâce aux efforts du jeune Harold, aujourd’hui âgé de 20 ans, avec sa compagne Astrid et son ami Rustik. Harold est accompagné de son fidèle dragon Krokmou, avec lequel il poursuit des vols d’exploration afin d’établir des cartes précises des régions voisines. Mais pendant qu’Astrid et ses amis participent à des courses à dos de dragons, Harold et Krokmou découvrent un immense abri de glace qui abrite des trappeurs de dragons, qui réussissent à capturer le dragon Vipère d’Astrid. Le chef de la bande, Erett, explique que le redoutable Drago-Poing-Sanglant s’est mis en tête de capturer tous les dragons de la région et de les entraîner pour en faire son armée personnelle et conquérir le monde. De retour à Beurk, Harold tente de parler à son père Stoïck, mais en vain. Le jeune homme sait que son père le destine à devenir le nouveau chef du village, tâche à laquelle Harold ne se sent pas vraiment qualifié. Mais lorsqu’Harold mentionne le nom de Drago-Poing-Sanglant, Stoïck comprend que quelque chose de grave est en train de se préparer et ordonne à tous de bloquer tous les accès et toutes les issues du village. Refusant de céder à la terreur, Harold reste convaincu qu’il pourra convaincre Drago de ne pas déclencher de guerre, comme il réussit autrefois à convaincre ses semblables de l’inoffensivité des dragons. Seulement voilà, Drago est un fou dangereux mégalomaniaque qui n’écoute rien ni personne, et qui s’est mis en tête d’utiliser son énorme dragon alpha pour imposer sa domination sur le reste du monde, grâce à son armée de dragons. Durant son périple vers des terres glacées, Harold va faire une découverte stupéfiante : une personne surgie de son passé, et qui pourrait bien changer sa vie et le reste de son aventure.

Dean DeBlois signe donc pour « How to Train Your Dragon 2 » un solide film d’animation en 3D, techniquement ahurissant et incroyablement maîtrisé de bout en bout. Grâce à la 3D, le spectateur peut enfin s’immerger dans une aventure dépaysante, au-delà des nuages, sur le dos des dragons lancés à toute vitesse dans les airs, tandis que les concepteurs du film multiplie le bestiaire en ponctuant le récit de créatures tour à tour attachantes ou dangereuses. Mieux encore, en montrant un héros devenu un jeune adulte avec des préoccupations plus en rapport avec son âge, la saga suit la même logique et permet au scénario de s’enrichir d’éléments nouveaux et intéressants. Le film s’avère ainsi beaucoup plus sombre et dramatique que l’opus précédent, avec quelques scènes étonnantes pour un film d’animation de ce genre – SPOILERS – la mort du père, les retrouvailles entre le mari et la femme, la cérémonie funèbre poignante – Dommage que « Dragons 2 » perde ainsi en fraîcheur ce qu’il récupère finalement en émotion et en frissons, car Dean DeBlois et son équipe ne nous ménagent pas : batailles homériques, dragons en tout genre, rebondissements audacieux (les retrouvailles avec une personne liée au passé d’Harold), moments d’émotion et mêmes quelques gags bien placés (parfois même en arrière-plan durant certaines scènes), « Dragons 2 » s’apparente à un véritable tour de montagne russe, plein de fougue et de trouvailles en tout genre. Certes, l’effet de surprise du premier film est dissipé, et le scénario reste somme toute assez classique dans son genre, mais le tout est filmé avec une telle intensité et une telle maestria que l’on ne peut s’empêcher de penser aux grands monuments des films d’aventure épiques façon « Lord of the Rings », le tout doublé d’une réflexion sur le passage à l’âge adulte et les responsabilités qui en découlent. Et il y a bien évidemment le tandem habituel formé par Harold et Krokmou, que l’on retrouve avec grand plaisir dans cette nouvelle aventure haute en couleurs. « How to Train Your Dragon 2 » est donc l’un des meilleurs films d’animation de l’été 2014, riche, généreux, dépaysant, magique, épique, respectueux du public et aussi parfois très émouvant (voire même un peu dur par moment), qui, s’il échoue à retrouver la fraîcheur et la grâce du premier film, n’en demeure pas moins très réussi et assez somptueux !

Après avoir fait une pause dans sa carrière de compositeur pendant quelques temps pour s’occuper de sa famille à Londres, John Powell revient enfin au cinéma et rempile finalement sur « How to Train Your Dragon » en signant la musique du deuxième opus, suivant les traces de sa précédente partition écrite en 2010. Il faut rappeler que le précédent score de « How to Train Your Dragon » était un pur ravissement sonore de A à Z, un score remarquable porté par des thèmes multiples et accrocheurs, une écriture orchestrale rafraîchissante et un sens constant de l’émotion et du fun. C’est pourquoi la production décida que John Powell devrait reprendre sur ce nouveau film un grande partie des thèmes et des éléments divers conçus pour la musique du premier « Dragons », afin d’assurer ici la continuité entre les deux partitions. A la première écoute, la musique résonne de manière parfaitement familière et ce dès le premier morceau du film, le spectaculaire « Dragon Racing », 4 min. 30 de fun pur et dur qui récapitule sous la forme d’un brillant medley quelques uns des principaux thèmes bien connus du premier score pour la séquence introductive de la course à dos de dragons, et ce à l’aide de nouveaux arrangements et de réadaptations brillantes de ces mélodies si chères aux fans de John Powell et du premier score de 2010. Aidé d’un enregistrement réalisé avec le prestigieux orchestre de Londres et une grande chorale – sans oublier l’ajout de quelques solistes – John Powell élabore une partition symphonique classique, puissante, épique et émouvante à la fois, avec un sentiment de puissance plus prononcé, comme le confirme « Dragon Racing », dans lequel les orchestrations résonnent de manière plus ample, notamment dans l’ajout des choeurs, y compris lors de l’envolée triomphale du thème d’Astrid, doublé par une chorale féminine épique – on se rapproche sensiblement ici de l’esthétique surpuissante de « X-Men The Last Stand » - N’oublions pas non plus l’apport essentiel des solistes : violon, cornemuses (le groupe est baptisé ironiquement « The Red Hot Chilli Pipers »), dulcimer, etc. Certes, on ne relève rien de bien nouveau dès le début du film, mais Powell est bien loin d’avoir abattu sa dernière carte, ce qu’il confirme dans le tendre et réussi « Together We Map the World », pour lequel le compositeur dévoile un nouveau thème, mélodie légère et aérienne sur un rythme à trois temps, associé à l’amitié entre Harold et Krokmou, et qui passe ici rapidement d’un instrument à un autre.

Powell fait quelques concessions au style mickey-mousing habituel, mais parvient malgré tout à ne jamais verser dans un style cartoon trop caricatural, notamment grâce à quelques allusions musicales bien placées au premier score (c’est le cas par exemple à 1 :17 dans « Together We Map the World » qui reprend les instruments exotiques et l’ostinato de cordes touchant du fameux « Forbidden Friendship » du premier « Dragons »). Comme toujours, on appréciera ici la richesse ahurissante des orchestrations, l’aspect extrêmement coloré et élaboré d’une partition intelligente et pleine de vitalité, le tout saupoudré d’harmonies souvent élégantes et parfaitement conçues. Les rappels thématiques au début de « Hiccup the Chief » sont par exemple réalisés tout en finesse, avec le savoir-faire habituel du compositeur et ce côté toujours aussi rafraîchissant dans l’écriture mélodique, harmonique et les orchestrations (on appréciera par exemple le charme subtil du passage de flûte vers 1:16). On découvre par la suite un nouveau thème majeur du score associé au sinistre Drago, assez présent dans le film, et ce malgré un mixage pas toujours très généreux concernant la musique dans le film. Ce thème est entendu dans « Meet Drago » sur fond de percussions guerrières/métalliques entêtantes, illustrant l’obstination de Drago à conquérir le monde grâce son armée de dragons. Enfin, le troisième nouveau thème de la partition de Powell est entendu vers la fin de « Toothless Lost », brillamment introduit par une chorale féminine mystérieuse dès 2:12 sur fond de pédales d’accordéon. Ce thème, élégant et noble, sera associé dans le film à Valka, personnage-clé de cette nouvelle aventure et associée au passé d’Harold. Ici, comme dans beaucoup de morceaux, on appréciera l’apport incroyable des choeurs, qui apportent un sentiment de puissance grisant aux images et à la musique, décuplant la puissance par 1000 par rapport au premier film, quitte à verser dans de l’épique pur et dur façon « Lord of the Rings ». Mais à l’inverse de certaines musiques épiques hollywoodiennes lourdingues écrites à la va-vite, John Powell maîtrise son contenu avec un savoir-faire et un talent incroyable, ne versant jamais ni dans la cacophonie ni dans la lourdeur, notamment grâce à un contrepoint intelligent, un talent de mélodiste acharné et des orchestrations extrêmement riches, le genre de partition que l’on entend rarement de nos jours à Hollywood.

L’action n’est pas en reste, et sur ce sujet, les fans du compositeur apprécieront les envolées chorales triomphantes et surpuissantes de « Toothless Lost », le fun de « Should I Know You ? » ou des longues séquences épiques de bataille comme le tonitruant « Battle for the Bewilderbeast ». Et comme dans le premier score, on appréciera la manière dont les nouveaux thèmes et motifs se glissent progressivement dans la plupart des mesures de cette nouvelle partition, jusqu’à nous hanter au fil des écoutes sur l’album (la musique restant parfois mal mixée à l’écran). Il y a aussi les moments de pure magie quasi féerique comme le grandiose « Valka’s Dragon Sanctuary », qui reprend le thème à trois temps d’Harold/Krokmou (au basson dès 0:48 ou à 1:31), le thème de Drago (suggéré brièvement à la flûte à 2:10) ou le motif mystérieux de 5 notes des dragons repris du premier score (à 2:30). Le thème de Valka est à nouveau repris par la chorale féminine dans « Losing Mom », doublé par un célesta touchant et fragile, rappelant l’affiliation entre Valka et Harold. Le thème est ensuite repris de manière surpuissante par un puissant tutti orchestral/choral grandiose et triomphant à 1:12, la grandeur épique de cette envolée thématique cédant rapidement la place à la subtilité et l’émotion d’un piano solo. Il faudra aussi signaler la reprise de Valka chantée par le choeur sur un rythme plus dansant et bondissant dans le joyeux et coloré « Flying with Mother », suivi d’une reprise toute aussi enjouée du nouveau thème d’Harold et Krokmou. Un nouveau motif se fait d’ailleurs entendre aux vents/cordes à 1:51, motif solennel et noble pour le puissant dragon alpha, que l’on retrouvera notamment dans l’exceptionnel « Battle of the Bewilderbeast » (à 3:02). Le reste du score oscille ainsi entre anciens et nouveaux thèmes avec une émotion constante et de grandes envolées épiques totalement démentes, notamment dans l’incroyable envolée triomphante et surpuissante du thème de l’envol à 3:42 (grand moment de musique en perspective !) ou dans la grande reprise du thème maléfique de Drago aux choeurs guerriers à 4:22, « Battle of the Bewilderbeast » étant l’un de ces tours de force orchestraux dont John Powell en possède seul le secret, et aussi l’un des meilleurs morceaux du score de « How to Train Your Dragon 2 ».

On pourrait aussi citer l’enthousiasme épique et galvanisant des autres scènes de bataille (« Hiccup Confronts Drago », « Toothless Found », « Two New Alphas », etc.), des rappels thématiques saisissants – le thème de Drago repris de manière sournoise aux violoncelles et aux choeurs à 1 :13 dans « Hiccup Confronts Drago » - Ou de l’émotion pure de certains passages comme le poignant « Stoick Saves Hiccup » ou le funèbre et bouleversant « Stoick’s Ship », avec son utilisation brillante de la chorale et des cornemuses celtiques. Il y a aussi l’espoir et les moments plus joyeux de « Alpha Comes to Berk », les passages martiaux de l’épique « Toothless Found » et la confrontation finale dans le climax surpuissant de « Two New Alphas », sorte de cousin du redoutable et monumental « Battle of the Bewilderbeast », qui permet aussi à John Powell de reprendre et de développer la plupart des thèmes du score (le thème de Drago, celui de Valka, celui de l’Alpha, celui d’Harold et Krokmou, et les anciens thèmes du premier score), le tout ponctué de quelques envolées héroïques guerrières absolument démentes, qui vous feront littéralement décoller de votre siège ! C’est d’ailleurs le morceau idéal pour finir le film et l’album en beauté, sur une ultime touche d’énergie, d’aventure, d’action et d’émotions, permettant à John Powell de refermer la page d’une nouvelle partition stupéfiante et incroyablement dense et maîtrisée de bout en bout, un pur régal pour les amateurs de musique de film qui n’ont décidément plus grand chose à se mettre sous la dent de nos jours dans le cinéma hollywoodien actuel. Parfaitement adaptée et indissociable de l’ambiance du film de Dean DeBlois, la musique de John Powell pour « How to Train Your Dragon 2 » est un petit chef-d’oeuvre musical qui, à défaut de posséder le caractère spontané et frais du premier score, met les bouchées doubles et permet à Powell d’écrire l’une de ses nouvelles partitions-clé, écrite avec le coeur et un talent rare, à ne rater sous aucun prétexte, sous peine de quoi vous pourriez bien passer à côté de l’une des meilleures musiques de film de l’été 2014 !




---Quentin Billard