1-Non-Stop 3.12
2-Damaged Goods 3.42
3-Usual Suspects 1.19
4-Welcome to Aqualantic 1.03
5-First Text 3.15
6-Random Search 1.40
7-Do Something For Me 2.42
8-Circling Passengers 3.11
9-Interrogations 3.23
10-What Happened
to Amsterdam? 3.45
11-Death Number 1 2.07
12-Reluctant Passenger/
Blue Ribbon 2.08
13-F***It 3.42
14-Explosions Protocol 1.55
15-Ambush 1.39
16-Message Received 3.20
17-Bathroom Discovery 1.48
18-8000 Feet 2.10
19-Unloaded Weapon 1.30
20-Crash Landing 1.26
21-Epilogue 3.54

Musique  composée par:

John Ottman/Edwin Wendler

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 251 8

Album produit par:
John Ottman
Musique additionnelle de:
Edwin Wendler
Producteur exécutif:
Robert Townson
Interprété par:
The Slovak National Symphony Orchestra
Préparation musique:
Ann Barnard
Monteurs musique:
Amanda Goodpaster, Tom Kramer
Mixage:
Greg Hayes
Programmation synthés:
Edwin Wendler, John Ottman
Services musicaux:
Cutting Edge
Supervision musique:
Andy Ross
Coordinateur score:
Chantelle Woodnutt
Music Business &
Legal Executive:
Charles M. Barsamian

Artwork and pictures (c) 2014 Universal Studios/Studiocanal S.A. All rights reserved.

Note: ***
NON-STOP
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Ottman/Edwin Wendler
Pour son nouveau thriller hollywoodien, le réalisateur barcelonais Jaume Collet-Serra retrouve Liam Neeson pour la seconde fois après le moyen « Unknown » en 2011. Dans « Non-Stop », Neeson se voit offrir l’opportunité de camper un héros fatigué et ravagé par l’alcool, qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Bill Marks (Neeson) est un marshal fédéral aérien, chargé de la sécurité du vol sans escale de New York à Londres à bord d’un Boeing 767. Alors que l’appareil survole l’Océan Atlantique, Bill reçoit un étrange SMS sur son téléphone sécurisé, l’informant qu’un passager de l’avion mourra toutes les 20 minutes si 150 millions de dollars ne sont pas transférés sur un compte bancaire bien spécifique. Brisant le protocole, Bill décide de consulte Jack Hammond (Anson Mount), un autre marshal de l’air censé passer incognito sur le vol. Bill découvre alors que Jack transporte de la cocaïne dans sa mallette et l’affronte violemment dans les toilettes, contraint de le tuer. La mort du collègue de Bill survient alors au bout de 20 minutes, comme l’avait annoncé le SMS. Afin de gagner du temps et de démasquer le criminel auteur des textos, Bill demande de l’aide à Nancy Hoffman (Michelle Dockery), l’une des hôtesses de l’air, et Jen Summers (Julianne Moore), la passagère de Bill assise à côté de lui dans l’avion. Une implacable course contre la montre débute alors pour tenter d’identifier et d’arrêter le mystérieux maître chanteur et ce avant qu’il ne soit trop tard, et qu’il y ait d’autres morts à bord de l’avion. Avec un scénario plutôt classique mais somme toute rondement exécuté, « Non-Stop » a tout pour être un thriller hollywoodien solide, notamment grâce à une distribution de qualité (Liam Neeson en agent alcoolique et dépressif, Julianne Moore, etc.), un suspense omniprésent et une réalisation qui nous maintient en haleine jusqu’à la révélation finale. Dommage cependant que le film se termine en queue de poisson avec un final totalement bâclé et qui gâche tout ce qui a été entrepris jusqu’à présent, d’autant que les intentions de l’auteur des SMS, révélées durant le dernier acte du film, s’avèrent être assez ridicules et pas crédibles pour un sou ! Malgré tout, « Non-Stop » vaut avant tout par son suspense hitchcockien redoutablement entretenu, par ses quelques bonnes idées (le jeu du chat et de la souris à travers des SMS) et par ses fréquentes montées de tension qui vous cloueront au siège. Sans être d’une grande originalité (on pense clairement ici au « Red Eye » de Wes Craven, mais aussi à « Passenger 57 » ou « Executive Decision »), « Non-Stop » reste donc un très bon divertissement, tourné à la manière des thrillers d’action des années 90, idéal pour se changer les idées pendant 106 minutes assez intenses !

La musique de John Ottman n’est malheureusement pas l’élément le plus mémorable du film de Jaume Collet-Serra. Le compositeur retrouve néanmoins le cinéaste espagnol après avoir fait la musique de ses précédents films : « House of Wax » (2005), « Orphan » (2009) et « Unknown » (2011). Pour les besoins du film – et parce qu’il était occupé à faire la musique et le montage sur « X-Men : Days of Future Past » de Bryan Singer – Ottman s’est adjoint les services du compositeur Edwin Wendler, avec lequel il a écrit une partie du score de « Non-Stop », Wendler ayant déjà travaillé sur certains scores précédents d’Ottman en tant qu’orchestrateur et arrangeur. A vrai dire, si le nom de John Ottman est bien crédité en gros sur la couverture de l’album, c’est pourtant bien Edwin Wendler qui a écrit une bonne partie du score, Ottman validant chaque morceau et supervisant ainsi les 96 minutes de musique. Le résultat n’a pourtant rien d’exceptionnel et risque encore une fois d’en décevoir plus d’un (comme souvent lorsqu’Ottman renoue avec le genre du thriller). Atmosphérique, sombre, intense et claustrophobique, la musique de « Non-Stop » va droit là où on l’attend sans grande surprise particulière, omniprésente dans le film et malheureusement peu valorisée par le mixage. Surfant sur les formules musicales héritées des productions Remote Control toujours autant à la mode de nos jours à Hollywood, Ottman et Wendler débutent par un thème principal exposé dès la première piste de l’album « Non-Stop » : rythmes/loops électro, cordes, cuivres, percussions, le thème est associé au personnage de Liam Neeson dans le film, et se distingue par son motif de 4 notes de clavier, un thème plutôt agréable et bien rythmé, mais malheureusement plutôt mal développé dans le film et finalement assez inexistant. Dès lors, le ton est donné : on est clairement en présence ici d’une énième partition synthético-orchestrale, dans laquelle les synthés soutiennent les parties orchestrales du Slovak National Symphony Orchestra sans grande originalité particulière.

Le thème est repris dans « Damaged Goods » avec son piano réverbéré et sa guitare électrique lointaine sur fond de nappes de cordes, suggérant la mélancolie et l’amertume d’un marshal alcoolique hanté par un passé douloureux. On appréciera d’ailleurs ici le ton mélancolique et touchant du thème, joliment développé de manière minimaliste et retenue, une sorte de calme avant la tempête. Le thème est assez présent durant les premiers morceaux du score (« Usual Suspects », « Welcome to Aqualantic »), tandis que le suspense et la tension débutent enfin avec « First Text », pour la séquence où Bill reçoit le premier SMS du tueur. Le duo Ottman/Wendler développe ici une atmosphère sonore à base de sonorités électroniques cristallines, de nappes sonores brumeuses et de sound design inquiétant, reléguant l’orchestre au second plan, hormis quelques tenues de cordes dissonantes. Aucun doute possible : on est bel et bien en présence ici d’une musique à suspense moderne, avec son environnement sonore électronique qui permet aux compositeurs d’expérimenter autour des synthétiseurs et de créer des ambiances sonores parfois assez inventives mais jamais vraiment originales ou réellement personnelles. Dans « Random Search », on assiste aux premiers efforts de Bill pour retrouver l’auteur des textos dans l’avion. Les cordes scandent ici un rythme plus incisif et nerveux à grand renfort de piano thriller façon Jerry Goldsmith 90’s, et quelques percussions. « Do Something For Me », « Circling Passengers », « Interrogations » et « What Happened to Amsterdam ? » renforcent la tension et le suspense en mélangeant synthés glauques et orchestre avec une intensité constante. On appréciera les nombreuses dissonances de « Circling Passengers » qui évoquent clairement le danger et l’insécurité constante, avec un rempart progressif de dissonances quasi horrifiques, et toujours la présence de ce piano thriller très années 90.

Dans « Death Number 1 », Ottman et Wendler évoquent clairement la première scène de mort du film avec une utilisation assez impressionnante des cordes dissonantes aux effets avant-gardistes plutôt expérimentaux. Les deux compositeurs nous plongent clairement ici dans une atmosphère d’horreur digne d’un film d’épouvante, avec l’omniprésence des éléments électroniques mais des sonorités de cordes plus macabres et redoutablement intenses (du moins durant les premières secondes du morceau). Et si la musique se veut plus intime et mélancolique dans « Reluctant Passenger/Blue Ribbon », c’est pour mieux exploser dans l’agressif et excitant « F***It », qui met davantage l’accent sur l’orchestre et l’action, annonçant une série de déchaînements orchestraux à venir pour le dernier acte du film. On appréciera d’ailleurs ici l’intensité de « F***It », même si les inspirations semblent ici plus qu’évidentes (on a parfois l’impression d’entendre du James Newton Howard, flagrant vers 1:36). Dès lors, Ottman et Wendler ouvrent la porte aux morceaux d’action détonnant, puisqu’on continue dans le vif du sujet avec le violent « Ambush » et ses martèlements métalliques de percussions acoustiques/électroniques brillamment mixées, tandis que la tension monte d’un cran dans « Message Received » (marquant le retour des cordes stridentes horrifiques de « Death Number 1 »). Enfin, la confrontation finale débute dans « Unloaded Weapon », autre morceau d’action très réussi de la partition de « Non-Stop », débouchant sur « Crash Landing » pour l’atterrissage final de l’avion, suivi du traditionnel « Epilogue », qui reprend une dernière fois le thème principal de manière plus posée et intime. Malgré la présence de quelques bons morceaux, difficile de s’enthousiasmer réellement pour un score thriller très convenu et sans surprise, pas franchement mémorable mais pourtant parfaitement exécuté et réalisé de manière efficace et intense dans le film. Seuls les fans hardcore de John Ottman apprécieront l’effort, mais les autres risquent de s’ennuyer quelque peu, même si à l’écran, le résultat est impeccable. Sympa, mais indispensable, donc !




---Quentin Billard