1-13 Sins (Opening) 2.10
2-Kill the Fly 2.05
3-Professor Solomon 2.31
4-Just Like Mom 1.25
5-Eat the Fly 4.22
6-Shelby Unhappy 1.55
7-Pervert 1.22
8-The Nativity Scene 1.50
9-That's The Man 1.54
10-Take Mr Shaw for a Coffee 2.38
11-Amputee 3.42
12-Speech 1.54
13-Surrender 1.57
14-Hanging Wires 2.48
15-Hostage Situation 3.05
16-13 Never Changes 1.55
17-The Opponent 2.28
18-Only One Winner 3.03
19-Just an Employee 2.17
20-13 Sins (Reprise) 2.47

Musique  composée par:

Michael Wandmacher

Editeur:

Screamworks Records SWR14007

Album produit par:
Mikael Carlsson
Musique additionnelle de:
Udi Harpaz
Supervision musique:
Laura Katz
Music Clearance, Licensing:
Meghan Kozlosky
Mixage score:
Gustavo Borner
Assistant mixage score:
Serge Courtois
Monteur musique:
Christopher M. Foster

(c) 2014 Dimension Films/RADiUS-TWC/IM Global/Automatik Entertainment/Little Magic Films/Sahamongkol Film International. All rights reserved.

Note: **
13 SINS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Wandmacher
« 13 Sins » est le remake américain du thriller thaïlandais « 13 Beloved » (13 jeux de mort) sorti en salles en 2006, et dont le postulat initial radicalement subversif et audacieux avait attiré l’attention d’une bonne partie du public et des critiques thaïlandaises, le film ayant reçu plusieurs récompenses à travers divers festivals. Produit par les frères Weinstein, « 13 Sins » est confié au réalisateur Daniel Stamm (auteur de « A Necessary Death » et « The Last Exorcism ») et reprend les grandes lignes du film d’origine : Elliot Brindle (Mark Weber), un commercial qui croule sous les dettes, se prépare à épouser la femme de sa vie, Shelby (Rutina Wesley). Hélas, Elliot apprend qu’il est licencié et perd tout espoir de rembourser ses dettes. Désespéré, il ne sait pas comment annoncer la nouvelle à sa femme et cherche désormais une solution pour payer les soins hospitaliers à son frère handicapé Michael (Devon Graye). C’est alors Elliot reçoit un mystérieux coup de fil d’un individu qui lui propose 1000 dollars s’il accepte de tuer une mouche. D’abord hésitant et dubitatif, Elliot décide finalement de faire ce qu’on lui dit et finit par découvrir que l’homme au bout du fil lui a réellement versé 1000 dollars sur son compte. L’individu lui explique alors ce qui l’attend : Elliot a été en réalité choisi pour participer à une série de 13 épreuves qui lui rapporteront à chaque fois une importante somme d’argent. Les règles sont simples : si Elliot refuse de jouer au jeu ou s’il interfère avec n’importe quelle personne faisant partie des épreuves, ou s’il échoue dans l’une de ses tâches, le jeu prendra fin et Elliot perdra immédiatement tout l’argent qu’il a acquis jusqu’ici.

« 13 Sins » est au final une série-B à suspense plutôt habile et bien construite, avec un scénario malin campé par un anti-héros prêt à tout pour remporter le plus d’argent possible. Les épreuves se succèdent et vont toujours plus loin dans l’amoralité et l’horreur, la tension allant crescendo tout au long du film, tandis que le mystérieux organisateur du jeu (que l’on ne verra jamais) orchestre tout dans l’ombre, pour une raison totalement inconnue (pourquoi le jeu ? Comment les candidats sont-ils choisis ? Quelles sont les motivations des créateurs du jeu ?). Seuls quelques éléments de réponse apportés par le personnage de Ron Perlman vers la fin du film parviennent à éclairer un tant soi peu les motivations des concepteurs des 13 jeux de mort, mais l’essentiel du scénario réside surtout dans les choix impossibles auxquels Elliot se retrouve confronté tout au long de son périple qui vire au cauchemar, le tout ponctué de quelques scènes gores (la décapitation des bikers) et d’un suspense relativement bien dosé, et ce malgré un casting inégal (Ron Perlman semble s’ennuyer à mourir dans le film et n’y croit pas vraiment !). Malgré des bonnes idées dans le choix des épreuves, « 13 Sins » peine à retrouver l’éclat du film thaïlandais de 2006 et échoue au final dans la catégorie des séries-B à suspense sans lendemain, en particulier à cause de la réalisation molassonne de Daniel Stamm et de l’aspect téléfilm du long-métrage.

Michael Wandmacher est devenu en quelques années un spécialiste des musiques horrifiques pour séries-B en tout genre, à l’instar de son confrère Elia Cmiral. Parmi ses travaux les plus connus, on peut citer les bandes originales pour les films « Piranha 3D », « My Bloody Valentine », « The Last Exorcism II », « The Haunting in Connecticut 2 » ou bien encore « Drive Angry ». C’est donc sans surprise que Wandmacher se voit confier la musique de « 13 Sins » pour lequel il compose un score horrifique prévisible et sans surprise, dans la lignée de ses précédentes partitions à suspense. Dès les premières secondes, le « 13 Sins (Opening) » pose clairement les jalons d’une partition ultra balisée où tout semble avoir déjà été entendu des milliers de fois auparavant. Wandmacher dévoile ici le thème principal, pas vraiment réussi et surtout pas mémorable pour un sou, uniquement constitué d’une série de 4 longues notes répétées plusieurs fois avec des cordes sombres et le lot habituel de samples, percussions synthétiques et loops électro/techno. Le sound design est d’ailleurs ici l’élément clé d’un score écrit en pilotage automatique, sans grande inspiration particulière dans le film comme sur l’album. « Kill the Fly » évoque le début du cauchemar pour Elliot, alors que le mystérieux maître du jeu l’invite à attraper et tuer une mouche. Wandmacher met ici l’accent sur un ensemble de cordes dissonantes/avant-gardistes à base de clusters sinistres et de loops électro survoltés/filtrés/saturés. A vrai dire, la partie synthétique reste omniprésente tout au long du score, parfois même un peu trop. Il règne dans la musique de « 13 Sins » un sentiment d’anarchie, de chaos et de danger au moins proportionnel aux péripéties que doit subir Elliot tout au long du film. « Professor Solomon » tente de tempérer l’aspect sinistre du score avec un bref morceau pour clavier, basse, guitare électrique, synthés et cordes, sans vraiment y parvenir réellement, puisque très vite, la partie électro horrifique revient pour renforcer le sentiment de danger, l’urgence de la situation et la menace constante de ce jeu mortel.

Comme souvent dans ce type de partition, Wandmacher ne s’attache pas vraiment aux mélodies et le semblant de thème suggéré dans l’ouverture du film (« 13 Sins (Opening) ») n’a quasiment plus sa place dans le reste de la partition, ce qui tombe plutôt bien, étant donné le caractère totalement anecdotique du dit thème. Il y a toujours néanmoins cette volonté d’apporter un semblant d’émotion dans l’intime et mélancolique clavier électrique réverbéré de « Just Like Mom » ou « Shelby Unhappy », mais c’est pour mieux préparer l’auditeur/spectateur à ce qui va suivre, avec des montées de tension/suspense glauques comme « Eat the Fly », le violent « Pervert » ou les rythmes synthétiques tendus de « The Nativity Scene ». Chaque nouvelle épreuve du jeu est accompagnée par une énième montée de tension reprenant constamment les mêmes formules à base de loops/synthés, sound design fastidieux et cordes dissonantes. Il en va de même pour l’horrifique « Take Mr Shaw for a Coffee », qui nous plonge dans l’épouvante lors de l’épreuve consistant à emmener un cadavre à prendre un café dans le restau du coin. On notera ici l’apport des pulsations graves qui rythment l’intégralité du morceau, renforçant la tension au moment où Elliot se rend compte qu’il est en train de prendre un café près d’une table où sont assis plusieurs policiers. Le reste de la partition se prolonge ainsi de manière totalement prévisible et anecdotique, comme dans les chaotiques « Amputee », « Speech », « Surrender », « Hanging Wires » ou les violents « Hostage Situation » et « The Opponent ».

Les morceaux se succèdent et se ressemblent tous, chacun ne faisant que reprendre ou refaire ce qui a été fait précédemment, à tel point que l’on a parfois l’impression d’écouter en boucle la même piste. Et que dire du mixage de la musique dans le film, qui passe tellement inaperçue que l’on finit par ne même plus y faire attention, même en restant très attentif. On sent clairement à quel point le réalisateur se fichait complètement de la musique de son film, offrant carte blanche à Michael Wandmacher pour écrire n’importe quoi à la va-vite, sans inspiration, sans savoir-faire particulier en dehors de celui de manipuler des sonorités électroniques sur un clavier et un ordinateur. Même l’aspect un brin expérimental de certains passages électroniques ne parvient pas à rehausser le niveau d’une partition totalement vide et creuse, qui va très vite rejoindre le rang des musiques de film fonctionnelles et anecdotiques, écrites de manière alimentaire et sans réflexion ni passion particulière, car même si le score de Michael Wandmacher remplit parfaitement son rôle à l’écran, soulignant de manière continue le suspense et l’horreur, on s’ennuie ferme à l’écoute d’une musique sans âme qui perd tout intérêt sur l’album.




---Quentin Billard