1-Main Titles 3.03
2-Lights On! 1.09
3-The Burden 2.15
4-Rich In Mercy 1.04
5-Death of the Loved 1.25
6-Infiltrate and Destroy 2.49
7-This Is Ground Zero 2.09
8-A Pretty Face 2.21
9-The Russians 3.09
10-A Call To Arms 1.16
11-Safe Harbor 1.26
12-A Wish For Death 2.52
13-Freeze! 1.09
14-Two Berettas 1.59
15-I Want My Applesauce Back 2.37
16-Held Hostage 3.18
17-Joyful Mayhem 2.55
18-Let The Games Begin 4.24
19-LBJ 1.46
20-Let Me Put You
Out Of My Misery 4.10
21-Aftermath 1.33

Musique  composée par:

Michael Wandmacher

Editeur:

Lions Gate Records 856968001647

Score produit par:
Michael Wandmacher
Orchestre:
Northwest Sinfonia
Mixage score:
Mark Curry
Orchestrations:
Susie Benchasil, Tim Simonec,
Peter Boyer, Michael Wandmacher

Conduit par:
Susie Benchasil
Monteur musique:
Joshua Winget
Enregistrement score:
Brian Valentino
Programmation, guitare et
percussions de:
Michael Wandmacher

Pour Lionsgate:

Président musique:
Jay Faires
Direction musique:
Tracy McKnight
Manager général, EVP,
Business Affairs:
Lenny Wohl
Clearance & Licensing:
Jeanne Fay, Jennifer Jones
Superviseur musique film:
Diana Beas
Superviseur budget musique:
Chris Brown
Soundtracks et musique digitale:
Chris Fagot

(c) 2008 MHF Zweite Academy Film/Lionsgate/Marvel Studios. All rights reserved.

Note: ***
PUNISHER : WAR ZONE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Wandmacher
« The Punisher » est un comic book de chez Marvel mettant en scène un justicier sombre aux méthodes expéditives, adepte de l’auto justice et ennemi absolu des criminels en tout genre. Dans cette suite du « Punisher » de 2004, tournée et sortie au cinéma en 2008, Frank Castle (Ray Stevenson) s’attaque désormais au mafieux Billy Russoti (Dominic West) après avoir attaqué et tué le parrain de la pègre Gaitano Cesare et ses sbires. Durant l’assaut, Russoti atterrit dans un broyeur de verre qui le défigure atrocement, tandis qu’une partie de son équipe est décimée. Malheureusement, durant l’attaque, Castle tue par inadvertance un agent infiltré du FBI, Nicky Donatelli (Romano Orzari). L’agent de police new-yorkais Paul Budiansky (Colin Salmon), collègue de Donatelli, jure de tout faire pour retrouver le Punisher afin de l’arrêter et de le mettre sous les verrous pour de bon. Budiansky décide alors de faire équipe avec l’inspecteur Martin Soap (Dash Mihok), qui dirige la « Punisher Task Force », une division spéciale secrète de la police new-yorkaise chargée de réunir les preuves contre le Punisher et les nombreux meurtres auxquels sont nom est associé. Pendant ce temps, Russoti, qui a survécu à l’accident, voit son visage totalement chamboulé suite à une opération chirurgicale difficile et improbable : avec une apparence monstrueuse, le mafieux devient alors « Jigsaw », et jure de tout faire pour se venger de Frank Castle. Après avoir libéré son psychopathe de frère Loony Bin Jim (Doug Hutchison), un dangereux cannibale totalement barré détenu dans un hôpital psychiatrique, Jigsaw se lance dans une quête de vengeance et s’en prend alors à la veuve de Donatelli, Angela (Julie Benz), et sa jeune fille Grace (Stephanie Janusauskas), recherchant l’argent que lui devait Donatelli. C’est alors que le Punisher refait surface, bien décidé à finir le boulot et éliminer Russoti/Jigsaw pour de bon. C’est une ultime mission pour le guerrier solitaire, qui jure de raccrocher après cela, écrasé par les remords et la culpabilité après avoir abattu par erreur Donatelli.

« Punisher War Zone » reprend donc les formules du précédent film de 2004 et permet à la réalisatrice allemande Lexi Alexander d’offrir le rôle-clé au nord irlandais Ray Stevenson, qui s’avère être un excellent Punisher, bien plus intense et brutal que la version de Thomas Jane ou même celle de Dolph Lundgren. Le film conserve une certaine liberté de ton typique de ce type de production, à savoir un scénario simpliste mais une violence ultra exacerbée, à tel point que le film en fait des tonnes dans ses effusions sanguinolentes et ses scènes gore, se rapprochant nettement du ton sombre et brutal du comic book d’origine de chez Marvel (le film a malheureusement été un échec cuisant au cinéma, rapportant un peu plus de 10 millions de dollars alors qu’il en a coûté 35 !). « Punisher War Zone » met aussi en scène l’un des plus fameux méchants de la franchise, le monstrueux Jigsaw, reconnaissable à sa folie extrême et son visage atrocement déformé et immonde : Dominic West et Doug Hutchison s’en donnent d’ailleurs à coeur joie ici en campant deux pourris totalement déjantés et délirants dans leur méchanceté et leur violence caricaturale (Loony Bin Jim ira même jusqu’à se taper plusieurs fois contre des vitres afin d’empêcher son frère de voir son reflet dans une glace !), quitte à tomber dans le grotesque à plus d’une reprise. Avec ses méchants improbables, ses gunfights ultra violents et ses scènes gore, « Punisher War Zone » a donc tout pour être une série-B hardcore qui dégomme tout sur son passage (la spectaculaire fusillade finale dans l’immeuble désaffecté), car malgré des incohérences énormes (Budiansky qui explique que la police les laissera tranquille toute la nuit car il a prétexté qu’ils allaient passer la nuit entière à dynamiter l’immeuble : mais bien sûr !!!!), un scénario inexistant et une absence totale de surprise, ce « Punisher » version 2008 est une bonne adaptation qui remplit parfaitement le cahier des charges niveau divertissement et scènes d’action spectaculaires, assumant totalement sa folie destructrice et son ultra violence graphique.

La partition musicale de Michael Wandmacher ajoute à son tour une dimension bourrine, fun et musclée au film de Lexi Alexander. Contrairement à l’approche plus mélodramatique et mélancolique de Carlo Siliotto sur le premier film de 2004, la musique de « Punisher War Zone » assume pleinement son rôle de musique d’action énergique et virile, offrant une place de choix aux 70 musiciens du Northwest Sinfonia (cordes et cuivres uniquement) accompagnés de quelques synthétiseurs et passages rock brutaux (à noter que la programmation des synthés, les percussions et les guitares sont directement interprétées par Michael Wandmacher lui-même !). Dans une interview accordée en 2008 à Daniel Schweiger pour le magasine Soundtrack Editor, le compositeur déclare au sujet du score : « Je voulais créer une identité musicale définitive pour le Punisher. Je savais que j’aurais besoin de quelque chose de sombre, d’agressif et de musclé, mais je ne pouvais pas oublier pour autant l’humanité de Frank, ses tourments personnels et sa profonde tristesse.(…) »En survolant une première fois la musique dans le film, on constate à quel point Wandmacher parvient à suggérer chaque ambiance et facette du Punisher en variant les styles et les sonorités de manière parfaitement cohérente. Le score de « Punisher War Zone » repose avant tout sur un thème principal dévoilé dès le générique de début (« Main Titles »), thème de cors basé sur une cellule de 3 notes descendantes, évoquant l’idée de la justice expéditive et de la violence contre seule arme contre le crime, incarnée par le Punisher/Frank Castle. Le thème du Punisher offre donc un rôle privilégié au pupitre des cuivres, des cordes, sur fond de percussions électro tonitruantes et de quelques passages rock à base de batterie et guitare électrique trash. Les dernières minutes du « Main Titles » mettent en avant de puissants accords de cuivres et de cordes qui rappellent l’idée d’un héros/justicier sombre et violent, sans jamais verser dans l’héroïsme pur mais en retranscrivant habilement le caractère tourmenté et brutal de Castle. Cette approche résolument énergique et musclée se concrétise dès la première scène d’action du film, lorsque le Punisher élimine le mafieux et ses sbires dès le début de l’histoire : « Lights On ! » accompagne ainsi cette première fusillade violente à grand renfort de cordes survoltées, de ponctuations de cuivres tonitruantes (6 cors, 4 trombones, 3 trompettes) et de rythmes électro nerveux, tandis que le thème principal est largement suggéré avec emphase et force dans « The Burden », sur fond d’accompagnement électro omniprésent pour l’aspect urbain/moderne du film, et de quelques passages de cordes plus torturés et sombres.

La musique reflète ensuite la mélancolie et la dévastation de Frank Castle dans « Rich in Mercy », avec un très beau passage pour cordes élégiaques, cor soliste, piano et synthé. L’introspection de « Rich in Mercy » permet de contrebalancer judicieusement l’énergie brutale des premiers morceaux d’action du film, et apporte une dimension plus humaine au Punisher, reflétant ses tourments, ses remords, sa souffrance intériorisée. C’est notamment le cas dans le mélancolique « Death of the Loved », qui dévoile le second thème du score, un thème mélancolique de piano pour les souvenirs de Frank au sujet de sa famille tuée il y a quelques années par des mafieux : le thème est notamment repris dans « A Wish for Death ». Puis, très vite, la violence et l’action reprennent le dessus avec le déchaîné « Infiltrate and Destroy » qui reprend les rythmes mécaniques et belliqueux du « Main Titles » avec des ponctuations agressives de cuivres, des percussions meurtrières et des cordes staccatos survoltées. Malgré l’omniprésence de rythmes et de loops électro, Wandmacher parvient à conserver une place pour l’orchestre, qui résonne dans toute sa fureur et sa puissance durant ces passages d’action énergiques (ici, il s’agit de la scène où Russoti tombe dans le broyeur de verre). Le thème est repris par des cordes élégiaques et des cors dans « This is Ground Zero », véritable leitmotiv de la croisade justicière du Punisher et de ses tourments personnels avec lesquels il doit se battre en permanence. Jigsaw est évoqué dans « A Pretty Face », qui se distingue par ses effets sonores angoissants et anarchiques crées par des samples de tam tam chinois (une sorte de grand gong qui, une fois frotté avec la partie en bois d’un archet de violon, crée des ambiances sonores étranges). La partie associée à Jigsaw et son frère Loony Bin Jim est à l’image du méchant (« I Want My Applesauce Back »): une musique difforme, teintée de dissonances, de sonorités anarchiques dans lesquelles Wandmacher s’amuse à expérimenter le plus possible, notamment à travers des sons de piano préparé ou de tamtam samplé. Dans « Freeze ! », et surtout le nerveux « Two Berettas », le compositeur utilise de solides loops électro musclés pour renforcer l’action et la détermination du Punisher, dans un style plus proche des productions Remote Control d’Hans Zimmer.

Le score s’achemine rapidement vers la longue bataille finale, débutant sur le violent « Held Hostage » et le déchaîné « Let the Games Begin », et ses percussions belliqueuses sur fond de guitare électrique et de cuivres galvanisants. Wandmacher suggère aussi parfaitement la violence de la fusillade finale à travers de nombreuses ponctuations de cuivres, de sforzandos dissonants des cors/trompettes/trombones, et de cordes tendues. Assumant pleinement son rôle de musique d’action, un morceau comme « Let the Games Begin » apporte une vraie tension aux images en créant un impact sonore assez spectaculaire à l’écran, sans être d’une grande originalité particulière. Idem pour l’excitant « LBJ » qui débute à grand renfort de trompettes stridentes et de cordes dissonantes sur fond de guitare électrique fun. A noter ici le rôle hyper technique des cuivres, multipliant notamment les glissandi stridents, les trilles et quelques flatterzunges (effet sonore obtenu en roulant la langue) de cors sans oublier l’utilisation de sourdines sur les trompettes et des samples de tamtam associés à Jigsaw et Loony Bin Jim (sample assez reconnaissable, issu de la banque de son EWQLSO de chez East-West). L’affrontement final entre Jigsaw et Castle donne finalement lieu à un ultime morceau d’action archi bourrin, « Let Me Put You Out of My Miser », 4 minutes intenses, pures et dures, sans concession. C’est ainsi que le score se conclut sur le paisible « Aftermath » qui dévoile une écriture étonnement lyrique et moins connue de la part de Michael Wandmacher. Le compositeur met ici en avant quelques cordes lyriques et mélancoliques et un rappel du thème principal aux cors et du thème mélancolique familial au piano. Et c’est ainsi que se termine le score de « Punisher War Zone », apportant finalement une ultime touche d’émotion salvatrice à un score somme toute extrêmement sombre et bourrin, mélangeant orchestre, synthés et passages rock sans grande originalité, mais avec une force constante. Michael Wandmacher continue de prouver qu’il maîtrise parfaitement les parties électroniques et les musiques d’action modernes, offrant à « Puniser War Zone » une partition solide mais dénuée de la moindre originalité, prévisible mais néanmoins réussie dans sa manière d’évoquer aussi bien la violence du film que l’humanité et la tristesse de Frank Castle.





---Quentin Billard