1-Ariel Wolfe 1.53
2-Sarah's Apartment 2.06
3-Meet Desmond 2.29
4-Let The Tour Begin 1.06
5-Splitting Up 3.45
6-Electroshock Therapy 3.19
7-Blankets 1.57
8-Standing In Norris 1.32
9-Ariel Returns 2.17
10-Brain Twist 0.44
11-Making The Plan 2.29
12-The Hydro Pool 2.02
13-Underwater 3.55
14-The Crematorium 1.59
15-The Idol 1.46
16-The Shower 1.46
17-The House Awakens 0.54
18-Dr. Vannacutt 1.50
19-Open House 2.11
20-The Beach 1.10
21-Return to House
On Haunted Hill 2.41

Musique  composée par:

Frederik Wiedmann

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 855 2

Album produit par:
Frederik Wiedmann
Produit par:
Robert Townson
Programmation synthétiseur:
Jonathan Beard
Musique interprétée par:
Belgrade Film Orchestra
Producteur score:
John Frizzell
Orchestrateur:
Hyesu Yang

Artwork and pictures (c) 2007 Warner Premiere/Dark Castle Entertainment. All rights reserved.

Note: ***
RETURN TO HOUSE ON HAUNTED HILL
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Frederik Wiedmann
« House on Haunted Hill » est à l’origine un modeste film d’épouvante de 1959 réalisé par William Castle et devenu au fil du temps un classique du cinéma d’épouvante U.S. (le film a la particularité d’être tombé accidentellement dans le domaine public suite à une erreur concernant les droits d’exploitation !), largement popularisé par la performance de Vincent Price. Un remake surgit alors en 1999, réalisé par William Malone et produit par Robert Zemeckis et Joel Silver. Si le film a reçu une pluie de mauvaises critiques, ses recettes furent apparemment suffisantes pour inciter le studio à renouveler l’expérience avec une suite sortie directement en DVD en 2007, et intitulée « Return to House on Haunted Hill ». Réalisé par l’espagnol Victor Garcia (auteur de séries-B horrifiques cheap style « Mirrors 2 », « Hellraiser : Revelations » ou « Arctic Predator »), « Return to House on Haunted Hill » débute lorsqu’Ariel Wolfe (Amanda Righetti), la soeur de Sara Wolfe, survivante des événements terrifiants survenus huit ans auparavant, apprend la mort de sa frangine, qui s’est suicidée tragiquement. Désireuse de découvrir la vérité au sujet de Sara, Ariel et son ami Paul (Tom Riley) sont brusquement pris en otage par un groupe d’archéologues véreux en quête d’une sinistre statuette mythique du démon Baphomet, qui se trouverait au coeur même de la maison de l’horreur du docteur Richard Vannacutt (Jeffrey Combs), un ancien asile psychiatrique désaffecté dans lequel des crimes et des tortures étaient régulièrement pratiquées sous la direction du sinistre docteur dans les années 30. Sara connaissait la vérité au sujet de cet endroit maléfique où les meurtres furent commis il y a huit ans par des fantômes hantant les lieux. Grâce au journal du Dr. Vannacutt, Ariel et le groupe des archéologues corrompus dirigés par Desmond (Erik Palladino) pénètrent l’asile psychiatrique désaffecté et se retrouvent rapidement pris au piège par les esprits maléfiques qui hantent toujours les lieux. « Return to House on Haunted Hill » reprend ainsi les grandes lignes du film de 1999 mais avec les moyens d’un DTV. Le problème, c’est que le film recycle toutes les formules du genre sans aucune imagination particulière : le scénario aligne les clichés en tout genre (scare jumps, apparitions de fantômes, flashbacks, scènes gore, etc.), le casting est plutôt faiblard – la jolie Amanda Righetti fait office d’héroïne sexy en débardeur moulant, l’actrice étant plus connue pour son rôle de l’agent Van Pelt dans la série TV « Mentalist » - et les effets spéciaux sont assez cheap et sans grande envergure. L’intrigue de la statuette démoniaque de Baphomet est un prétexte ridicule pour justifier le fait que l’hôpital du Dr. Vannacutt plongea dans la folie meurtrière. Malgré quelques scènes gores et des séquences sexy (incluant une séduction lesbienne assez hot), la sauce ne prend pas et « Return to House on Haunted Hill » échoue au final dans la catégorie des nanars horrifiques fauchés qu’on oubliera très vite.

Après une partition remarquable de Don Davis pour le film de 1999, c’est au tour du compositeur allemand Frederik Wiedmann de signer la musique de « Return to House on Haunted Hill ». Rappelons que Wiedmann s’est fait connaître en 2006 avec la musique du film d’horreur « Blood Ranch », et reste un collaborateur régulier du réalisateur Victor Garcia, pour qui Wiedmann signera les musiques de ses films suivants, incluant « Arctic Predator » (2010), « Mirrors 2 » (2010), « Hellraiser : Revelations » (2011) et « The Damned » (2013). Pour « Return to House on Haunted Hill », Wiedmann s’adjoint les services d’un orchestre symphonique de taille moyenne accompagné d’une pléiade d’effets sonores synthétiques très clairement expérimentaux. Le compositeur en profite pour rappeler son goût imperturbable pour les atmosphères musicales macabres et oppressantes que ne renieraient guère un Christopher Young ou un Marco Beltrami. A l’écran, la musique résonne de manière purement fonctionnelle, apportant la tension et le suspense horrifique adéquat pour ce type de production, l’excentricité musicale de Don Davis étant hélas absente du travail de Wiedmann – en revanche, le compositeur a eu la bonne idée de réutiliser le thème principal de Davis composé pour le premier film de 1999 – Par contre, impossible de ne pas remarquer le goût sur du compositeur pour les ambiances expérimentales très particulières, certains passages du score étant plutôt abstraits et assez étranges dans leur genre. Il faut dire que Wiedmann a bien appris sa leçon puisqu’il a été pendant un temps l’orchestrateur/programmeur/arrangeur/mixeur attitré de John Frizzell sur des partitions horrifiques similaires : autant dire que le musicien a été formé à bonne école dans tout ce qui touche aux musiques horrifiques hollywoodiennes ! Conçue avec des moyens modestes, la musique de « Return to House on Haunted Hill » n’a pourtant rien de déshonorant et offre sa part d’obscurité et de frissons au film de Victor Garcia.

Si le film débute de manière ordinaire avec un thème dynamique et plein d’espoir pour Ariel (« Ariel Wolfe »), dominé par des cordes mélancoliques, une harpe et quelques loops/samples électro rythmés, l’atmosphère devient plus sombre et pesante dans « Sarah’s Apartment », où l’on bascule très clairement dans de l’atonalité brumeuse et chaotique à base de cordes dissonantes et de samples électro/effets sonores déformés et étranges. Le malaise s’installe très vite dans la musique grâce à ces sonorités expérimentales autour desquelles Wiedmann brode un canevas sonore dense et plutôt riche, fourmillant d’idées et de détails parfois inaudibles à l’écran. Evidemment, le manque de moyens empêche l’orchestre de décoller pleinement (d’autant qu’il se repose très souvent sur le pupitre des cordes), mais Wiedmann a de la suite dans les idées et parvient à contourner le problème de moyen par un empilement de textures sonores synthétiques étranges et résolument macabres. « Let the Tour Begin » marque l’arrivée des personnages principaux dans la maison de l’horreur, tandis que « Splitting Up » suggère l’idée que les protagonistes se séparent pour explorer l’hôpital psychiatrique désaffecté du Dr. Vannacutt. « Splitting Up » est assez représentatif du travail de Wiedmann sur « Return to House on Haunted Hill », le compositeur expérimentant radicalement autour des effets sonores et des samples en tout genre, le tout parsemé de cordes dissonants intervenant de manière occasionnelle pour renforcer le suspense glauque du film. A noter à 3:03 une utilisation remarquable de samples de choeurs masculins scandant un « Miserere » grégorien de manière anarchique, créant une ambiance occulte assez impressionnante dans le film (bien que ces détails sonores, une fois mixés sur les images, ne sont perceptibles que sur l’album publié par Varèse Sarabande !). Dès lors, le ton est donné : les expérimentations sonores se poursuivent tout au long du film, de manière assez anecdotique et routinière, comme dans « Electroshock Therapy », « Brian Twist » ou le terrifiant « Blankets », sans oublier quelques jolies envolées dramatiques dans « Standing in Norris » ou « Ariel Returns », qui marque le retour du thème de Don Davis, réarrangé pour les besoins de ce nouveau film. Certains passages comme « Making the Plan » trahissent malheureusement le caractère cheap de la musique avec un orchestre limité aux cordes, accompagné de sample pas toujours à la hauteur et de quelques loops électro très ordinaires.

C’est aussi le cas dans des passages d’action tonitruants comme « Underwater » pour la scène de l’attaque sous l’eau, un morceau qui aurait certainement gagné en intensité avec un orchestre plus conséquent et une écriture moins brouillonne, « Underwater » se limitant trop souvent à un enchaînement banal d’effets sonores synthétiques impersonnels et de cordes dissonantes cauchemardesques pas toujours très originales. Néanmoins, il règne dans la musique une vraie ambiance de terreur et d’oppression largement véhiculée par ces effets sonores expérimentaux à la John Frizzell ou ces accords de cordes sombres que l’on retrouve régulièrement tout au long du film, et notamment au début de « The Crematorium ». Dans « The Idol », Wiedmann évoque la statue de Baphomet de manière résolument mystérieuse, alors que le cauchemar arrive à sa fin durant l’affrontement final avec « The House Awakens » et l’agressif « Dr. Vannacutt », qui développe le nouveau thème principal de cordes, constitué d’une série de notes mystérieuses et ascendantes associées à la maison de l’horreur. Au final, Frederik Wiedmann livre donc un travail propre et soigné pour « Return to House on Haunted Hill », mais échoue à signer une musique véritablement personnelle pour ce DTV bâclé et sans grande envergure. Le compositeur en est encore à ses débuts avec ce film et tente d’appliquer à la lettre les recettes de la musique horrifique telle qu’il l’a apprise aux côtés de John Frizzell, se contentant d’imiter le style ou les effets sonores chers au compositeur de « Alien Resurrection ». Le résultat est indéniablement réussi à l’écran, suggérant la terreur et la violence avec une conviction certaine, mais sans réelle passion, sans singularité particulière. Wiedmann fait ce qu’il peut sur un nanar horrifique sans brio, et le résultat est somme toute plutôt efficace bien qu’archi prévisible dans son genre. Malgré quelques bonnes idées et un goût sur pour l’expérimentation, « Return to House on Haunted Hill » ne convainc pas totalement et nous laisse sur notre faim : on espère que le compositeur saura obtenir de bien meilleurs projets à l’avenir, qui lui permettront de gagner en maturité et en personnalité.




---Quentin Billard