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1-The Future/Main Title 2.45
2-Time's Up (Original Version) 4.18 3-Hope (Xavier's Theme) 4.48 4-I Found Them 2.51 5-Saigon/Logan Arrives 4.36 6-Pentagon Plan/ Sneaky Mystique 3.24 7-He Lost Everything 1.51 8-Springing Erik 3.33 9-How Was She? 1.46 10-All Those Voices 3.18 11-Paris Pandemonium 7.44 12-Contacting Raven 1.48 13-Rules of Time 3.07 14-Hat Rescue 1.29 15-Time's Up (Film Version) 3.33 16-The Attack Begins 5.03 17-Join Me 3.20 18-Do What You Were Made For 2.56 19-I Have Faith In You/ Goodbyes 2.27 20-Welcome Back/End Titles 3.57 21-Time in a Bottle 2.26* 22-The First Time Ever I Saw Your Face 5.19** *Interprété par Jim Croce Ecrit par Jim Croce **Interprété par Roberta Flack Ecrit par Ewan MacColl. Musique composée par: John Ottman Editeur: Sony Classical 88843055832 Album produit par: John Ottman Orchestrations: Pete Anthony, Rick Giovinazzo, John Ashton Thomas, John Ottman, Nolan Livesay Musique additionnelle: Kristopher Gee, Jason Livesay, Nolan Livesay, Lior Rosner Arrangements musique additionnelle: Edwin Wendler Préparation musique: Mark Graham Montage musique: Amanda Goodpaster Montage musique additionnelle: Stephanie Lowry Direction production musicale: Rebecca Morellato Programmation musique: Roger Suen Artwork and pictures (c) 2014 Twentieth Century Fox Film Corporation/Marvel Entertainment. All rights reserved. Note: **1/2 |
X-MEN : DAYS OF FUTURE PAST
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by John Ottman
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Après « X-Men : First Class » et le spin-off « The Wolverine », la saga X-Men se voit agrémentée d’un nouvel opus de qualité, « X-Men : Days of Future Past », qui permet à Bryan Singer de revenir à la réalisation après avoir initié le premier et le second opus de la franchise (il est aussi producteur sur « X-Men : First Class »). Sorti en 2014, « Days of Future Past » nous plonge cette fois-ci dans un avenir lointain, en 2023, dans lequel le monde est ravagé par les terrifiants Sentinelles, des robots surpuissants conçus pour éliminer les mutants et qui ont décimé une bonne partie de la population humaine et mutante au cours d’une guerre contre les Sentinelles. Une poignée de survivants réunis autour du professeur Charles Xavier (Patrick Stewart) et de Magnéto (Ian McKellen) mettent au point une solution ultime pour modifier le cours des choses, abrités à l’intérieur d’un monastère en Chine, une dernière tentative désespérée qui pourrait changer le cours des événements à tout jamais : renvoyer l’esprit de Wolverine (Hugh Jackman) dans son propre corps dans le passé, en 1973, grâce aux pouvoirs de Kitty Pride (Ellen Page). Objectif de Wolverine : empêcher Mystique (Jennifer Lawrence) d’assassiner Bolivar Trask (Peter Dinklage), l’inventeur des Sentinelles. Une fois Trask assassiné, Mystique sera ensuite arrêtée et ses cellules serviront à créer les puissantes Sentinelles, qui deviendront une arme mortelle dans le futur, dotées du pouvoir de métamorphe de Mystique, synthétisé et transmis aux Sentinelles, qui pourront ainsi s’adapter aux pouvoirs de leurs ennemis et affronter n’importe quelle menace. Conscient que l’avenir s’annonce funeste pour le monde entier, Wolverine n’a pas le droit à l’erreur et doit tout faire pour modifier le cours tragique des événements. Pour se faire, il devra retrouver ses semblables plus jeunes en 1973 et les convaincre de s’unir tous ensemble pour empêcher l’assassinat de Trask et l’arrestation de Mystique. Mais avant tout, Wolverine va devoir convaincre un jeune Charles Xavier fort sceptique (James McAvoy), qui a renoncé à ses pouvoirs et vit cloîtré avec Hank alias Le Fauve (Nicholas Hoult) dans son manoir. Wolverine comprend qu’il aura aussi besoin de l’aide du jeune Magnéto (Michael Fassbender), qui a été arrêté et emprisonné au Pentagone pour l’assassinat de John F. Kennedy.
« X-Men: Days of Future Past » s’avère être un opus plutôt surprenant et légèrement atypique, dans le sens où tout ne repose pas forcément sur les effets spéciaux (impeccables, comme d’habitude) mais plus sur la dramaturgie et l’évolution des personnages. Plus sombre et résolument plus dramatique que « X-Men : First Class », « Days of Future Past » se déroule dans l’atmosphère post-apocalyptique d’un futur ravagé où l’espèce humaine et mutante est sur le point de s’éteindre sous la menace des monstrueux Sentinelles. Le film de Bryan Singer explore par la même occasion le thème du voyage dans le temps, un grand classique du cinéma de science-fiction tout en reprenant les grandes lignes des comics books Marvel « Days of Future Past » de John Byrne et Chris Claremont publiés en 1981. Explorant parfaitement les possibilités du voyage dans le temps – et les conséquences des actions sur l’espace temps – à la manière de la trilogie « Back to the Future », « X-Men : Days of Future Past » s’attire la sympathie des spectateurs grâce à une histoire de qualité portée par une étrange mélancolie inhabituelle pour un film de la saga « X-Men », avec une noirceur intelligente et une ambition marquée par un souci de profondeur, que l’on ressentait déjà dans « X-Men : First Class ». Ce n’est d’ailleurs certainement pas une coïncidence si une partie du casting de « First Class » est reprise ici, la bonne idée du film de Singer étant de juxtaposer les anciens et les nouveaux acteurs dans leurs rôles bien connus, les uns dans le présent, les autres dans le passé. Et, comme dans la plupart des films précédents, Wolverine est à nouveau au coeur de l’histoire, toujours impeccablement campé par Hugh Jackman, entouré de quelques nouvelles têtes (mention spéciale à Omar Sy, le frenchy de « Intouchables » qui fait ici ses premiers pas à Hollywood !). Le film est plus qu’un bon divertissement, puisqu’il se double par la même occasion d’une réflexion sur le monde contemporain, accompagnée d’effets spéciaux ahurissants et de bonnes trouvailles visuelles (cf. scène où l’un des mutants profite de l’immobilité parfaite des gardes pour modifier la trajectoire de leurs armes et les forcer à se neutraliser eux-mêmes, le tout avec des écouteurs dans les oreilles), sans oublier quelques touches d’humour bien amenées qui permettent de tempérer l’atmosphère sombre et dramatique du film. Autre élément remarquable : l’excellente reconstitution de l’Amérique des années 70 (la guerre du Viêt-Nam, la présidence de Richard Nixon, etc.). On ressort donc totalement convaincu par ce nouvel opus de qualité qui, après l’excellent « X-Men : First Class », confirme la vigueur épatante d’une franchise qui ne cesse de s’améliorer au fil des épisodes. On attend maintenant avec impatience le prochain épisode, « X-Men : Apocalypse », prévu courant 2016. Bryan Singer retrouve à nouveau son fidèle compositeur John Ottman, qui signe la musique de « X-Men : Days of Future Past » après « Public Access » (1993), « The Usual Suspects » (1995), « Apt Pupil » (1998), « X-Men 2 » (2003), « Superman Returns » (2006), « Walkyrie » (2009) et « Jack the Giant Slayer » (2013). Pour sa huitième collaboration avec Singer, John Ottman reprend des éléments de sa musique pour « X-Men 2 » et changer quelque peu de direction en s’orientant vers un style plus moderne et résolument synthétique, mélangeant orchestre, choeur et parties électroniques avec une certaine justesse. Première remarque majeure concernant le score d’Ottman pris dans sa globalité : l’absence d’éléments héroïques, hormis un juste retour du thème principal de « X-Men 2 », que le compositeur réemploie ici avec justesse durant l’ouverture du film. A contrario, la musique de « X-Men : Days of Future Past » se veut essentiellement sombre et dramatique, comme en témoigne les accents lugubres de « The Future/Main Titles » qui annoncent la couleur avec des choeurs mystérieux, un orchestre sombre et des nappes synthétiques menaçantes, liées à la menace des Sentinelles. Le thème principal de « X-Men 2 » est largement reconnaissable à 2:24, accompagné de ses rythmes caractéristiques et de ses samples synthétiques (curieusement cheap !), le problème du dit thème étant encore une fois sa ressemblance trop flagrante avec le thème de « Lifeforce » d’Henri Mancini (1985). Un morceau plus atmosphérique comme « Time’s Up » est quand à lui plus représentatif de l’orientation musicale choisie par John Ottman sur ce nouvel opus de la franchise X-Men : le compositeur aligne les samples électro, les percussions à la Remote Control/Zimmer typiques des blockbusters d’action actuels, avec son lot de banques de sons rabâchées et de loop laborieux de guitare électrique, le tout mélangé à une chorale masculine épique et à un orchestre conséquent mais trop souvent noyé sous la masse des samples électro. A noter néanmoins l’utilisation très réussie des choeurs en latin lors de la partie finale de « Time’s Up », apportant un éclairage grandiose à la séquence d’affrontement avec les Sentinelles au début du film, malheureusement gâchée par le côté envahissant de la partie électro. A noter que la version film de « Time’s Up » est présentée vers la fin de l’album et aborde l’action d’une manière différente, avec une esthétique orchestrale plus prononcée et largement plus adéquate, tandis que la partie chorale est un peu moins omniprésente. L’aspect le plus intéressant de la musique de « X-Men : Days of Future Past » réside essentiellement dans son approche émotionnelle de l’histoire, avec un nouveau thème de qualité pour le professeur Xavier (« Hope – Xavier’s Theme »). Il s’agit d’un thème exprimant une sorte d’introspection mélancolique suggérant l’espoir d’un meilleur avenir pour l’humanité toute entière, thème partagé entre les notes éthérées d’un piano, des accords touchants de cordes et les éléments électroniques habituels en arrière-plan. Il s’agit d’un très beau thème, qui reste à n’en point douter l’une des plus belles mélodies qu’Ottman ait été amené à écrire pour un film de Bryan Singer. La mélodie de « Xavier’s Theme » apporte d’ailleurs une mélancolie plutôt inattendue au film, avec ce sentiment humain de regret et de nostalgie bien éloigné des clichés habituels des musiques de films de super-héros. Paradoxalement, la réussite de ce nouveau thème principal touché par la grâce ne parvient pas à rehausser le niveau d’un score atmosphérique somme toute fonctionnelle et sans surprise. Quelques résidus du thème de Xavier apparaissent dans des pièces comme au début de « I Found Them », « All Those Voices » (avec son violoncelle électrique planant) ou dans « He Lost Everything » et son joli mélange de piano et de cordes élégiaques poignantes, mais tout ce qui tourne autour de ces récurrences thématiques est un peu plus terne et décevant. Ottman cède trop souvent le pas à la mode ambiante du ‘Remote Control’ façon Hans Zimmer dans une bonne partie du score de « X-Men : Days of Future Past ». Il est donc fréquent d’entendre le compositeur aligner des loops électro et des guitares électriques banales dans « Saigon/Logan Arrives » pour personnifier la quête de Logan dans le passé des X-Men pour sauver leur avenir commun. Exit toute allusion musicale aux années 60/70, Ottman opte ainsi pour une approche totalement moderne et décomplexée, mais aussi assez décevante car prévisible et impersonnelle. Les passages d’action de « Pentagon Plan/Sneaky Mystique » ou les 7 minutes survoltées de « Paris Pandemonium » sont de vrais tours de forces musicaux à l’écran, mais finalement peu inspirés et sans grand éclat en écoute isolée. On appréciera l’atmosphère d’espionnage fun de « Springing Erik » pour la scène où Logan part délivrer Erik/Magnéto dans les prisons du Pentagone, l’un des rares passages du score qui évoque clairement cette ambiance de musique sixties/seventies un brin rétro – façon film d’espion à la James Bond – C’est peu mais cela montre au moins qu’Ottman en a toujours sous le pied ! En revanche, impossible de résister à la force colossale des 5 minutes épiques de « The Attack Begins », pour la séquence où Magnéto se révolte et utilise les Sentinelles pour ravager tout autour de lui. On retrouve ici une chorale masculine puissante avec un orchestre surpuissant et un flot de percussions à la Zimmer. Décidément, après le décevant « X-Men 2 », John Ottman peine réellement à convaincre sur la franchise X-Men, ses deux participations se soldant au final par un résultat mitigé, situé dans la moyenne des productions musicales hollywoodiennes actuelles, ni bon, ni mauvais. Le problème, c’est que le compositeur semble toujours figé dans cette manie des temp-tracks et se retrouve à nouveau contraint de suivre des directions musicales pas toujours appropriées : après Mancini ou Elfman sur « X-Men 2 », on retrouve l’influence écrasante d’Hans Zimmer et sa clique sur « X-Men : Days of Future Past », pour un résultat certes très intense et approprié à l’écran, mais une écoute plus mitigé sur l’album. Définitivement, la collaboration Bryan Singer/John Ottman restera entaché par 2 scores de qualité moyenne, « X-Men 2 » et « X-Men : Days of Future Past », un constat d’autant plus amer que cette collaboration reste jusqu’à présent plutôt intéressante (avec des scores de grande qualité tels que le cultissime « Usual Suspects » mais aussi « Apt Pupil », « Superman Returns », « Valkyrie » ou le somptueux « Jack the Giant Slayer »). Malgré ces reproches, le score de « X-Men : Days of Future Past » contient ses bons moments à commencer par un thème mélancolique de bonne facture, une atmosphère sombre et introspective réussie et des passages d’action épiques plutôt bien troussés, mais rien qui permette vraiment au score de se distinguer de la masse ambiante. Néanmoins, le score remplit parfaitement le cahier des charges à l’écran et cela reste un travail plutôt correct de la part de John Ottman, bien que très impersonnel et bien en dessous des réelles possibilités du compositeur. On préfèrera davantage les travaux plus passionnants de Michael Kamen sur « X-Men », de John Powell sur « X-Men : The Last Stand » ou même d’Henry Jackman sur « X-Men : First Class » ! ---Quentin Billard |