1-Decision 4.20
2-Best Thing That Ever Happened 2.06
3-I'm An Autobot 5.O6
4-Optimus Is Alive 2.17
5-Cemetery Wind 5.53
6-His Name is Shane
And He Drives 5.17
7-Hacking the Drone 2.05
8-Transformium 3.24
9-Galvatron is Online 1.56
10-Your Creators Want You Back 3.26
11-The Final Knight 4.07
12-Punch Hold Slide Repeat 2.12
13-The Presence of Megatron 2.51
14-Galvatron is Active 4.13
15-Have Faith Prime 1.29
16-Hong Kong Chase 1.43
17-The Legend Exists 1.16
18-Dinobot Charge 6.37
19-That's A Big Magnet 2.51
20-Drive Backwards 2.05
21-Honor To The End 5.18
22-Leave Planet Earth Alone 3.47
23-The Knight Ship 3.21

Musique  composée par:

Steve Jablonsky

Editeur:

La La Land Records LLLCD 1311

Album produit par:
Steve Jablonsky, Randy Spendlove
Producteurs exécutifs de l'album:
Michael Bay, Lorenzo DiBonaventura
Coordinateur album:
Jason Richmond
Producteurs exécutifs
pour La La Land Records:
Dan Goldwasser, MV Gerhard, Matt Verboys
Monteurs score:
Bryan Elliott Lawson, John Finklea,
Sam Zeines, Alex Gibson,
Kevin McKeever

Musique additionnelle:
Jacob Shea, Joseph Trapanese,
David Fleming, Michael Yezerski

Musique conduite par:
Nick Glennie-Smith
Préparation musique:
Booker White
Productions services musicaux:
Arata Music
Ingénieur technique score:
Lori Castro
Opérateur ProTools:
Kevin Globerman
Monteur scoring:
David Channing
Sound design:
Jon Aschalew

Edition limitée à 3000 exemplaires.

Artwork and pictures (c) 2014 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***
TRANSFORMERS :
AGE OF EXTINCTION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Steve Jablonsky
Michael Bay signe et persiste : non content de nous avoir offert 3 épisodes de qualité furieusement inégale, le revoilà qui rempile avec un quatrième film pour la saga « Transformers » : sorti en 2014, « Transformers : Age of Extinction » voit son histoire se dérouler cette fois-ci cinq ans après les événements du précédent film lors de la bataille de Chicago qui dévasta la ville entière. Alors que les Transformers ont pratiquement tous disparus de la Terre, chassés sans relâche par les humains, un groupe de scientifiques travaillant pour l’entreprise KSI dirigée par l’arrogant Joshua Joyce (Stanley Tucci) tentent de créer leurs propres Transformers à partir d’un matériau top secret, le Transformium. Pendant ce temps, une équipe de black ops de la CIA, les Cemetery Wind, est dirigée par l’agent Harold Attinger (Kelsey Grammer) et le chef d’équipe James Savoy (Titus Welliver). Leur objectif : traquer les derniers Decepticons et détruire les Autobots encore en vie. Ils sont aidés dans leur tâche par le redoutable Lockdown, un chasseur de prime Transformer dont la priorité numéro une est de retrouver et de détruire Optimus Prime. Un peu plus tard, dans une ferme texane éloignée, Cade Yeager (Mark Wahlberg) et son ami mécanicien Lucas Flannery (T.J. Miller) récupèrent des anciens camions pour réutiliser des pièces détachées et construire de nouvelles inventions. Cade vit à la ferme avec sa fille adolescente Tessa (Nicola Peltz), avec laquelle il entretient une relation houleuse et distante. Cade découvre alors que l’un des camions qu’il vient de récupérer et de réparer n’est autre qu’Optimus Prime, qui revient finalement à la vie et cherche à fuir ses poursuivants – Lockdown et l’équipe de Cemetery Wind - qui ont retrouvé sa trace au Texas et vont tout faire pour le capturer vivant. Avec l’aide de Shane Dyson (Jack Reynor), le petit ami de sa fille Tessa, Cade et son ami Lucas s’enfuient avec Optimus Prime, traqués à leur tour par la CIA et le chasseur de prime Transformer. Suite à une longue poursuite à travers la ville, Lucas est tué par une grenade de Lockdown alors que les autres réussissent finalement à prendre la fuite. Optimus Prime retrouve alors ses amis Autobots : Bumblebee, Hound, Drift et Crosshairs. Désormais, il n’y a plus de temps à perdre : s’ils veulent enfin trouver la paix, Cade, Shane, Tessa et les Autobots d’Optimus Prime vont devoir contre-attaquer et démasquer la conspiration impliquant Cemetery Wind et KSI, qui vient de mettre au point le terrifiant Galvatron, un nouveau Transformer surpuissant crée à partir des restes de Megatron.

« Transformers : Age of Extinction » reprend donc les formules habituelles des précédents films et nous offre une quatrième aventure mouvementée et finalement davantage maîtrisée que le troisième opus, plutôt inégal et abrutissant. Comme d’habitude, on retrouve ici les défauts habituels de Michael Bay : un montage ultra-speed, un scénario indigent, des acteurs qui cabotinent à souhait (Stanley Tucci semble s’être bien amusé !), un patriotisme U.S/chinois exacerbé, des placements de produit à outrance et des effets spéciaux totalement mastodontesques et disproportionnés, soutenus par un budget colossal (210 millions de dollars !). Le vrai problème du film vient surtout de sa longueur affolante : 2h46, une durée incroyablement longue pour un blockbuster hollywoodien de ce genre, et qui semble plutôt injustifiée (c’était déjà le cas dans les précédents épisodes !). Parsemé de longueurs laborieuses, ce quatrième « Transformers » se laisse pourtant regarder et n’est ni meilleur ni pire que ses prédécesseurs. Deux bonnes idées de la part de Michael Bay : introduire de nouveaux personnages (exit Shia Labeouf, place à Mark Wahlberg, que Bay retrouve après l’insupportable « Pain & Gain ») et diminuer l’humour extravagant et débile des trois précédents films, car si ce « Age of Extinction » s’avère un peu moins porté sur les blagues potaches et lourdingues des épisodes 1, 2 et 3 (hormis le cabotinage de Stanley Tucci), le film gagne en action avec de nouveaux robots (les Dinobots au look préhistorique) et de longues séquences de bataille épiques qui se déroulent dans plusieurs pays, incluant les Etats-Unis et la Chine, représentée ici par la jolie Li Bingbing. Le film n’oublie pas pour autant l’aspect humain, avec l’éternelle relation conflictuelle stéréotypée parent/enfant, représentée ici par Mark Wahlberg, le père, et la jolie blonde Nicola Peltz, la fille, un sujet banal plutôt bien développé tout au long du film et apportant ce petit plus qui faisait cruellement défaut aux précédents opus de la saga. Pour le reste, difficile de voir dans ce « Transformers 4 » autre chose qu’un simple défouloir pour amateurs de gros robots : Michael Bay reste fidèle à lui-même et nous offre un véritable festival pyrotechnique de 165 minutes de folie destructrice et d’effets visuels gigantesques qui n’a même plus rien à voir avec la série TV des années 80 ou la gamme de jouets d’Hasbro. Gros succès au box-office de l’été 2014, « Transformers : Age of Extinction » est un divertissement de qualité qui continuera de diviser les anti-Bay et les pro-Bay par ses quelques qualités mais aussi ses nombreux défauts !

Le compositeur Steve Jablonsky est à nouveau de la partie après avoir signé les musiques des trois précédents films de la franchise. Pour « Transformers 4 », le compositeur délaisse quelque peu ses anciens thèmes et nous propose quelques idées neuves pour une partition d’action mélangeant à nouveau orchestre et synthétiseurs comme pour les trois autres scores de la saga « Transformers ». Pour les besoins du film, Jablonsky – qui signe sa sixième collaboration à un film de Michael Bay – a travaillé pendant de nombreux mois avec le réalisateur pour créer de nouveaux thèmes associés au nouveau personnage du film, le but étant de repartir sur de nouvelles bases, probablement afin de créer une nouvelle franchise « Transformers », sauf qu’ici, le compositeur ne fait pas table rase du passé pour autant et reprend quelques idées mélodiques issues de ses trois précédents scores, accompagné dans sa tâche par Hans Zimmer et le groupe de pop alternative américain Imagine Dragons, une idée de Michael Bay qui aurait apparemment été séduit par la musique de ce groupe en écoutant deux de leurs chansons, « Demons » et « Radioactive ». En plus des passages composés et enregistrés avec Imagine Dragons – avec le leader et chanteur du groupe Dan Reynolds aux voix et le batteur Daniel Platzman à l’alto – Joseph Trapanese est venu prêter main forte à Steve Jablonsky en signant une partie de la musique additionnelle de « Transformers 4 » aux côtés d’Hans Zimmer, Michael Yezerski, Jacob Shea et Dave Fleming. Le score présente quatre nouveaux thèmes disséminés un peu partout dans le film, mais pas forcément aussi mémorables que certains anciens thèmes des précédents scores. Le premier thème est entendu dans « Decision » (scène de l’affrontement entre Optimus et Grimlock dans le film), nouveau thème solennel et dramatique associé à Optimus Prime (dans le promo suite sorti quelques mois avant le film, il s’agit de la piste « Hunted »). Le second thème est dévoilé dans « Best Thing That Ever Happened », très beau motif partagé entre les vocalises éthérées de Imagine Dragons, le piano, la guitare, les cordes, l’alto et les synthétiseurs, un thème pastoral et nostalgique associé à Cade et sa fille Tessa, sans aucun doute l’un des plus beaux passages du score de « Transformers 4 ». Le troisième thème est celui du redoutable Lockdown, motif de 4 notes descendantes et mystérieuses dévoilées pour la première fois dans « I’m an Autobot », aux synthés à partir de 4:01, et largement repris dans « Your Creators Want You Back » et « That’s A Big Magnet ». Enfin, le quatrième thème est celui des Autobots réunis autour d’Optimus Prime. Le nouveau thème héroïque des Autobots, très peu utilisé dans le film (quasi absent de l’album pour une raison obscure), rappelle un ancien thème épique du premier « Transformers », Jablonsky suggérant ici une filiation subtile entre ses nouvelles mélodies et ses anciens thèmes. Le thème est plus particulièrement entendu au cours des envolées héroïques de « Punch Hold Slide Repeat », et fait son petit effet dans le film, en suggérant efficacement l’esprit d’équipe des Autobots face à leurs nouveaux ennemis. A noter que sur le promo de 4 pistes, le thème est entendu dans la suite intitulée « Autobots Reunite ».

Hormis ces quatre nouveaux thèmes, le score utilise une cinquième idée qui s’apparente à un motif d’action plutôt banal et mécanique. Ce motif, illustrant la traque entre les héros et les bad guys, est entendu dans « I’m an Autobot » (vers 0:18) et « Cemetery Wind », motif rythmique associé aux black ops de la CIA qui traquent les héros tout au long du film, et qui se caractérise par une succession assez simpliste de 5 notes descendantes répétées de façon mécanique et sans surprise. Les auditeurs attentifs retrouveront même avec plaisir un ancien thème de « Transformers » dans le touchant « Have Faith Prime » au piano à 0:40. Dommage que Jablonsky ait choisi de ne presque pas réutiliser ses anciens thèmes dans « Transformers 4 », car il y avait pourtant matière à proposer des développements inédits et des nouvelles prolongations de ces mélodies bien connus des fans de la saga. Pour le reste, le score repose essentiellement sur une longue succession de morceaux d’action déchaînés dans lesquels Jablonsky mélange parties orchestrales – qui se limitent aux cordes, cuivres et percussions – et synthétiseurs modernes sur fond de loops électro/techno, guitare électrique et rythmes rock. On retrouve aussi les traditionnels ostinati de cordes si chers au compositeur, tandis qu’un morceau comme « Cemetery Wind » pose clairement les bases de l’esthétique musicale de ce « Age of Extinction » avec sa succession effrénée de loops techno, de percussions diverses et de samples indus/électro mécaniques en tout genre. Jablonsky n’oublie pas non plus la tonalité épique de la saga, un élément qu’il rappelle dans l’excellent « His Name is Shane and He Drives », pour la scène de la poursuite en voiture vers le premier acte du film. Jablonsky ménage ici la tension tout au long de ces 5 minutes intenses, avec des cordes en mouvement perpétuel, des rythmes rock trépidants, une guitare électrique très présente et de belles envolées épiques prenantes, notamment à partir de 4:16, où Jablonsky se lance dans un anthem rock/orchestral/électro typique de la saga « Transformers » et des musiques de chez Remote Control. L’émotion n’est pas en reste, avec le retour du thème familial et ses vocalises vibrantes au début de « Hacking the Drone », la voix du chanteur de Imagine Dragons étant judicieusement employée ici.

Quelques accords solennels et majestueux traversent « Transformium », apportant ce sentiment d’espoir qui caractérisait si parfaitement la musique du premier « Transformers » en 2007, tandis que la partie électro domine « Galvatron is Online » avec un motif associé au menaçant Galvatron, un ostinato de 8 notes déjà dévoilé dans « Transformium » et largement développé ici lors d’une scène de bataille entre Galvatron et les Autobots. L’action se poursuit dans « The Final Knight » ou l’héroïque « Punch Hold Slide Repeat », tandis que Jablonsky rappelle les sonorités électro trash de Megatron dans « The Presence of Megatron », puis l’on retrouve l’ostinato de 8 notes dans « Galvatron Is Active », avec un soin tout particulier apporté au sound design électro suggérant l’univers mécanique et futuriste des Transformers. « Hong Kong Chase » est un morceau d’action intense pour la poursuite à Hong Kong vers la fin du film, qui devrait séduire les fans de musique d’action à la Remote Control avec ses beats techno soutenus. « The Legend Exists » reprend quand à lui un ancien thème de « Transformers », le thème bien connu de « Arrival to Earth », repris de façon identique à l’orchestre et aux choeurs pour un moment de pur frisson qui devrait combler les fans ! Et si vous attendiez une musique de bataille épique, vous serez probablement enthousiasmé par les 6 minutes intenses de « Dinobot Charge », pour le début de la grande bataille finale avec la charge des Dinobots et des Autobots. Le morceau développe largement le thème principal d’Optimus de façon solennelle, épique et dramatique, apportant ce sentiment d’espoir prenant typique de l’esprit « Transformers », et très réussi à l’écran (« Dinobot Charge » est à coup sûr le morceau-clé de « Transformers 4 » qui va fédérer les fans de la saga !). Le chanteur de Imagine Dragons s’offre même un magnifique solo dans « Honor to the End », lors du duel final entre Optimus et Lockdown, le morceau se partageant entre musique d’action instrumentale et chanson pop pour un résultat assez détonnant à l’écran.

Steve Jablonsky ne révolutionne donc nullement la franchise avec ce « Transformers : Age of Extinction » plutôt réussi mais sans grande originalité particulière. Le problème vient surtout ici de la quasi absence des anciens thèmes de la franchise et de l’utilisation souvent envahissante de l’électronique, parfois utilisée de façon maladroite et abrutissante, tandis que les nouveaux thèmes, aussi sympathiques soient-ils, ne parviennent pas à laisser un souvenir durable dans la mémoire de l’auditeur/spectateur, plutôt quelconques et assez passe-partout. Mais, malgré tous ses défauts et ses limites techniques (le score contient tous les tics habituels de Jablonsky et se montre parfois incroyablement pauvre au niveau des orchestrations et de l’écriture instrumentale !), on ne peut s’empêcher de ressentir un certain fun dans ce « Transformers 4 », notamment lorsque Jablonsky nous propose une grande envolée héroïque trépidante dans « Punch Hold Slide Repeat » ou lorsqu’il cite ses anciens thèmes dans « Have Faith Prime » et « The Legend Exists », sans oublier quelques bons passages épiques et des morceaux d’action assez robustes et parfois assez prenants. Néanmoins, force est de constater que la saga s’épuise et que Steve Jablonsky n’a plus grand chose à dire sur l’univers Transformers. Du coup, c’est sans grande conviction que l’on attend le cinquième épisode d’une saga qui ne semble pas prête de s’arrêter ! Soyons donc clair : « Transformers : Age of Extinction » n’est pas un score mauvais en soi, et contient son lot de bons moments, tandis qu’il apporte le punch et l’énergie nécessaire au film de Bay, mais l’ensemble reste bien en dessous de la qualité des précédents scores et ne propose rien de suffisamment mémorable pour pouvoir prétendre soutenir la comparaison avec l’exploit musical que fut le premier « Transformers » en 2007, qui avait réussi à conquérir son public grâce à des thèmes magnifiques plein d’espoir et des passages très prenants. Seuls les fans de Jablonsky et de Remote Control prendront leur pied sur ce « Transformers 4 », mais les autres risquent fort de grincer des dents !




---Quentin Billard