1-Nothing Can Stop Me Now 3.15*
2-You Don't Stop-NYC 3.50**
3-Fly 3.00***
4-Planes 2.35
5-Crop Duster 1.21
6-Last Contestant 1.29
7-Hello Lincoln/Sixth Place 1.08
8-Show Me What You Got 1.22
9-Dusty Steps Into History 1.07
10-Start Your Engines 2.00
11-Leg 2/Bulldog Thanks Dusty 2.23
12-Skipper Tries to Fly 0.52
13-Dusty & Ishani 2.40
14-The Tunnel 1.23
15-Running On Fumes 3.11
16-Get Above the Storm 1.12
17-Dusty Has to Ditch 0.59
18-Skipper's Story 2.18
19-You're A Racer 2.53
20-Leg 7 3.04
21-Skipper to the Rescue 1.59
22-Dusty Soars 1.33
23-1st Place 1.56
24-A True Victory 0.43
25-Honorary Jolly Wrench 0.55
26-Skipper's Theme
(Volo Pro Veritas) 1.15
27-Love Machine 1.46+
28-Ein Crop Duster Can Race
(Bonus Song) 1.13++
29-Armadillo 0.39

*Interprété par Marl Holman
Ecrit par Mark Holman
Produit et mixé par
Ed Chemley.
**Interprété par Chris Classic
et Alana D
Ecrit par Ali "Dee" Theodore
Produit et mixé par
Ali "Dee" Theodore
***Interprété par Jon Stevens
of the Dead Daisies
Paroles et musique de
John Fields et Jon Stevens
Produit par John Fields
et Jon Stevens
+Interprété par Carlos Alazraqui
et Antonio Sol
Ecrit par Warren Moore
et William Griffin Jr
Produit par Danny Jacob
++Interprété par Dave Wittenberg
Paroles et musique de
Kristen Anderson-Lopez et
Robert Lopez
Produit par Mark Mancina
et Matt Walker.

Musique  composée par:

Mark Mancina

Editeur:

Walt Disney Records D001405302

Producteur exécutif musique
pour Disneytoon Studios:
Matt Walker
Direction de production musicale
pour Disneytoon Studios:
Brett Swain
Coordinateur musique pour
Disneytoon Studios:
Francis Debbane
Music Business Affairs:
Donna Cole-Brulé
Musique additionnelle de:
Dave Metzger
Arrangements et orchestrations:
Dave Metzger
Score conduit par:
Don Harper
Score enregistré par:
Steve Kempster
Score mixé par:
Frank Wolf
Monteur superviseur musique:
Mike Flicker
Copiste superviseur:
Booker White

Artwork and pictures (c) 2013 Walt Disney Enterprises, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
PLANES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Mark Mancina
« Planes » est un spin-off de la franchise « Cars » de Disney/Pixar. Ce film d’animation réalisé par Klay Hall et sorti en 2013 se déroule en parallèle de l’univers des voitures de « Cars », sauf que les vedettes de ce spin-off sont cette fois-ci les avions. On y suit ainsi les péripéties de Dusty Crophopper, un petit avion épandeur qui s’ennuie dans un quotidien terne et routinier. Dusty rêve de devenir un avion de compétition, et aspire à participer au Grand Rallye du Tour du Ciel. Problème : il n’a aucune connaissance dans ce domaine et a le vertige, le comble pour un avion. Dusty décide alors de demander des conseils à Skipper, un avion retraité, ancienne gloire de l’aéronavale, qui va l’entraîner pour la compétition à venir. Au cours des épreuves éliminatoires, Dusty réussit à se dépasser et se qualifie finalement après moult déboires. Qualifié, Dusty n’a plus qu’un seul objectif désormais : défier le champion toute catégorie, Ripslinger, sur son propre terrain. « Planes » s’avère donc être un divertissement Disney/Pixar de qualité, cousin proche de « Cars » version avion, avec une réalisation 3D très soignée, de belles séquences aériennes, des personnages attachants et une animation réussie et colorée. Conçu à l’origine comme un direct-to-video, « Planes » eut finalement les honneurs de sortir au cinéma en version 3D, distribué par DisneyToon Studios, une première pour le studio depuis « Pooh’s Heffalump Movie » en 2005. Mais si « Planes » a été un grand succès commercial, il n’en fut guère de même pour la critique, très mitigée, le film ayant été malmené par les journalistes qui ont globalement considéré le long-métrage animé de Klay Hall comme une vaste déception de la part de Disney, bien éloignée selon certains des standards de qualité fixés par Pixar depuis plusieurs années, tandis que d’autres ont vu dans « Planes » une pâle copie de « Cars » version avion. Effectivement, le film n’est pas exempt de défaut : avec une galerie de personnages ultra stéréotypes et un scénario prévisible au maximum et sans surprise, « Planes » est un divertissement efficace mais assez paresseux dans le fond comme dans la forme, avec le thème habituel du dépassement et de l’accomplissement de soi, et même si le film s’avère parfois un brin plus spectaculaire et attachant que le surestimé « Cars », le tout reste une série-B d’animation pas vraiment originale et assez différente des productions Pixar habituelles, mais qui reste assez sympathique et plutôt fun, le tout essentiellement destiné aux enfants et aux ados.

Cela faisait un moment que Mark Mancina n’était pas revenu sur le devant de la scène. Le compositeur de « Speed », « Bad Boys », « Con Air » et « Twister » n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’il avait déjà écrit les musiques d’anciens films animés de Disney, incluant « Tarzan » (1999), « Brother Bear » (2003) et « Tarzan II » (2005). Enregistrée au Sony Pictures Studios et au Conway Recording Studios, le score de « Planes » offre l’occasion à Mark Mancina de retravailler avec quelques comparses du studio Remote Control d’Hans Zimmer, avec quelques noms familiers dans le staff du score : Dave Metzger à la musique additionnelle et aux orchestrations/arrangements, Don Harper à la direction d’orchestre, Steve Kempster à l’enregistrement, etc. Mais loin de vouloir céder aux sirènes des productions R.C. de l’omniprésent compositeur teuton, Mancina élabore pour « Planes » une partition résolument symphonique, vivante et colorée reposant avant tout sur un thème principal mémorable dévoilée dans la piste « Planes » : introduit par une trompette solennelle, le thème évoque l’idée du dépassement de soi, du courage, de la détermination et sera associé à Dusty tout au long du film, évoquant par son héroïsme old school ce sentiment grisant de participer à une aventure « bigger than life », où les exploits et la bravoure sont les clés de la réussite. Cela faisait bien longtemps que Mancina n’avait pas écrit un thème aussi palpitant, avec sa mélodie très ‘americana’ qui rappelle certains films de guerre aux musiques solennelles/patriotiques ou des scores pour des films de sport hollywoodiens (style John Debney ou Mark Isham). La bonne idée de Mancina est d’avoir accompagné ici son Main Theme dans un superbe arrangement avec orchestre et partie rock (batterie, basse, guitare électrique) et claviers, pour un résultat hybride particulièrement prenant. Hélas, l’enthousiasme galvanisant du Main Theme de « Planes » est très vite contrecarré après l’ouverture du film par le mickey-mousing plus fonctionnel et ultra prévisible de « Crop Duster » qui rappelle le quotidien terne de Dusty qui s’ennuie de sa vie bien rangée. Ici, les ponctuations se font au son de slides de guitare ‘country’, de bois sautillants et même d’une brève allusion héroïque au thème principal.

« Last Contestant » évoque le premier tournoi avec un mélange orchestre/rock/électro particulièrement réussi. Le caractère fun de la rythmique de batterie ou des guitares électriques vient renforcer la puissance d’un orchestre dominé ici par des cuivres vaillants qui évoquent la détermination des avions. « Hello Lincoln/Sixth Place » va plus loin en prenant l’apparence d’une marche patriotique et triomphante du plus bel effet. Ici aussi, on retrouve cet aspect solennel et ‘americana’ typique de la musique de « Planes », un fait confirmé par « Show Me What You Got » et ses rythmes de caisse claire martiale et entraînant, avec son flot de toms et de guitare rock. La musique contribue parfaitement à véhiculer tout au long du film cette idée d’aventure et de dépassement de soi grâce à des orchestrations très colorées et vivantes qui rappellent le talent sûr de Mark Mancina, injustement sous-employé depuis quelques années à Hollywood. Difficile par exemple de ne pas résister aux toms quasi guerriers et aux cuivres triomphants de « Dusty Steps Into History », alors que Dusty rentre dans l’histoire en devenant le premier avion épandeur à se qualifier aux épreuves éliminatoires du Grand Rallye du Tour du Ciel. Dans « Start Your Engines », on retrouve quelques sonorités électroniques qui rappellent le passage de Mancina à Media Ventures dans les années 90, notamment dans l’emploi de certains samples synthétiques déjà entendus plusieurs fois à l’époque. Mais ici, la partie orchestrale reste toujours très présente, Mancina sollicitant chaque pupitre de l’orchestre avec une maestria évidente, sans oublier l’utilisation de choeurs dans « Start Your Engines ». Les amateurs d’action ne seront pas en reste avec le superbe « Leg 2 – Bulldog Thanks Dusty » qui accompagne une scène de compétition acharnée à grand renfort de loop électro sur fond d’orchestre déchaîné et de cuivres épiques (on a parfois l’impression d’entendre du David Arnold !).

Niveau thématique, Mancina nous offre un deuxième thème de qualité dans « Skipper’s Theme (Volo Pro Veritas) » écrit pour une chorale mixte a cappella, un très beau thème solennel pour Skipper, l’avion retraité qui va aider Dusty dans sa quête de gloire. Le thème est présent dans le bref et solennel « Skipper Tries to Fly », mais aussi dans une version mélancolique et mineure à la clarinette dans « Skipper’s Story » ou dans une version action plus héroïque dans l’excellent « Skipper to the Rescue ». Mancina nous offre même un beau moment d’émotion dan le dépaysant « Dusty & Ishani » où l’atmosphère zen est largement dominé ici par une flûte ethnique, des voix et un sitar exotique à l’atmosphère indienne façon « Life of Pi » de Mychael Danna, sans aucun doute l’un des plus beaux passages du score de « Planes ». L’action se prolonge dans le film avec « The Tunnel », « Running on Fumes » ou l’épique « Leg 7 », sans oublier les rythmes martiaux funs de « Dusty Soars » ou le triomphant « 1st Place » pour la victoire finale de Dusty, avec le retour grandiose du thème principal exposé ici dans toute sa splendeur pour une coda grandiose et joyeuse, comme dans le superbe « Honorary Jolly Wrench », qui donne envie de déplacer des montagnes ! Mark Mancina nous offre donc une partition très sympathique pour « Planes », bien écrite et bien conçue, agréable et survitaminée sur les images comme sur l’album, où la musique s’écoute simplement et s’apprécie pour son charme évident, son plaisir constant et son sentiment grisant d’aventure et de dépassement de soi. Alors oui, tout ça ressemble à tout ce qui a déjà été fait auparavant dans le genre musique de comédie/aventure ‘americana’, mais à une époque où l’écurie Remote Control phagocyte tout le système et où les partitions électronico-orchestrales se multiplient sans aucune forme particulière de talent particulier, il est bon d’entendre un ex musicien du studio d’Hans Zimmer revenir à un style orchestral à l’ancienne, bien écrit, assez classique et extrêmement mélodique, un retour aux sources rafraîchissant pour le compositeur de « Speed » et « Bad Boys » !




---Quentin Billard