1-A Million Ways To Die 2.28*
2-Main Title 2.34
3-Missing Louise 2.08
4-Old Stump 0.45
5-Saloon Brawl 1.51
6-Rattlesnake Ridge 1.28
7-People Die at the Fair 2.11
8-The Shooting Lesson 2.16
9-The Barn Dance 2.30
10-If You've Only
Got a Moustache 1.32**
11-Anna and Albert 4.19
12-Clinch Hunts Albert 3.42
13-Racing the Train 2.22
14-Captured by Cochise 2.07
15-Albert Takes a Trip 2.24
16-The Showdown 2.20
17-Sheep to the Horizon 2.01
18-End Title Suite 2.31

*Interprété par Alan Jackson
Ecrit par Joel McNeely
Paroles de Seth MacFarlane
Produit par Joel McNeely
Voix interprétée par Keith Stegall
**Interprété par Amick Byram
Ecrit par Stephen Foster
Paroles additionnelles de
Seth MacFarlane, Alec Sulkin
et Wellesley Wild
Produit et arrangé par
Joel McNeely.

Musique  composée par:

Joel McNeely

Editeur:

Back Lot Music 5797-00026-7

Musique conduite par:
Joel McNeely
Producteur exécutif album:
Seth MacFarlane
Direction de la musique pour
Universal Pictures:
Mike Knobloch
Music Business Affairs
pour Universal Pictures:
Philip M. Cohen
Orchestrations:
David Slonaker, Joel McNeely
Chansons enregistrées et mixées par:
Rich Breen
Monteur musique:
Charles Martin Inouye
Opérateur Auricle:
Tanya Hill
Opérateur ProTools:
Adam Michalak
Enregistreurs:
Adam Michalak, Tim Lauber
Directeur de production pour
Back Lot Music:
Jake Voulgarides
Marketing pour Back Lot Music:
Nikki Walsh

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2014 Universal Studios and MRC, all rights reserved.

Note: ****1/2
A MILLION WAYS
TO DIE IN THE WEST
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joel McNeely
Seth MacFarlane est un touche-à-tout un peu particulier à Hollywood : l’homme est connu avant tout comme étant le créateur des séries TV animées « Family Guy » (Les Griffin) en 1999 et « American Dad ! » en 2005, deux séries d’animation qui se distinguent par leur humour caustique et référentiel qui critique ouvertement les travers de la société américaine à travers une galerie de personnages loufoques et caricaturaux. Profitant du succès de ces séries TV, MacFarlane décida de se lancer dans le cinéma en 2012 avec son premier long-métrage « Ted », comédie satyrique trash mettant en scène un nounours en peluche porté sur la vulgarité, l’alcool, la drogue et le sexe. Suite au succès du film, Seth MacFarlane s’imagine avoir des ailes et espère proposer un film plus ambitieux, en dépit de sa piètre performance lors de la 85e cérémonie des Oscars (on a vivement reproché à MacFarlane ses blagues sexistes et parfois même racistes et homophobes !). C’est ainsi que le réalisateur/scénariste/acteur/producteur tourne en 2014 « A Million Ways To Die In The West » (Albert à l’ouest), comédie burlesque qui parodie l’univers du Far-West traditionnel. Malgré des moyens évidents et un casting de haute qualité - MacFarlane est accompagné ici de Charlize Theron, Liam Neeson, Amanda Seyfried, Neil Patrick Harris et Giovanni Ribisi, et quelques bons seconds rôles comme Rex Linn et le vétéran Wes Studi, acteur amérindien connu pour ses rôles d’indien dans « Dances with Wolves », « The New World » ou « The Last of the Mohicans » - le film sera un échec cuisant au box-office 2014, obligeant MacFarlane à revoir ses plans et à se rabattre sur un projet moins risqué, « Ted 2 », prévu courant 2015. Pourtant, en y regardant d’un peu plus près, « A Million Ways To Die In The West » possède toutes les qualités des comédies parodiques américaines des années 80/90, et notamment celles du trio ZAZ (David Zucker-Jim Abrahams-Jerry Zucker) incluant des classiques tels que « Airplane ! » ou « The Naked Gun ». Le film caricature tous les codes des westerns américains d’antan, avec son lot de duel au soleil, de saloon poussiéreux, de fusillades, de poursuites en chevaux, de grandes étendues désertiques et d’indiens revanchards. On y découvre l’histoire d’Albert Stark (Seth MacFarlane), modeste éleveur de moutons qui vit dans sa ferme de Old Stump (Vieille Souche) en 1882 et vient tout juste d’apprendre que sa fiancée Louise (Amanda Seyfried) le quitte pour un autre homme.

Plutôt lâche et couard, Albert a toujours pris soin d’éviter les duels et les affrontements, jusqu’au jour où il croise la route d’Anna Barnes (Charlize Theron), une belle et séduisante cowgirl qui s’avère être la femme du redoutable tueur et criminel Clinch Leatherwood (Liam Neeson), arrivée en ville avec l’un des hommes de main de Clinch à la demande de ce dernier, qui espère occuper sa femme pendant qu’il commettra ses crimes en toute impunité. Anna fait alors la connaissance d’Albert au cours d’une bagarre dans un bar et deviennent rapidement amis. Humilié par Foy (Neil Patrick Harris), le nouveau petit ami de son ex-fiancée Louise, Albert voit rouge et décide de défier Foy dans une semaine, défi que le jeune éleveur de mouton regrette terriblement, se souvenant alors qu’il ne sait même pas tirer avec une arme. Anna décide de donner un coup de pouce à son nouvel ami et va apprendre à Albert à tirer. Mais lorsque l’amitié entre les deux individus se transforme en amour, c’est le début des ennuis pour Albert, qui se retrouve traqué par Clinch, ayant découvert que sa femme s’intéressait désormais à un autre homme. « A Million Ways To Die In The West » témoigne donc de l’amour évident de Seth MacFarlane pour les westerns, l’idée du film étant née d’une blague en regardant un grand classique du genre, « Hang ‘Em High » (1968). A la fois drôle, touchant, trash et parodique, le film est un pur régal pour les amateurs de comédie absurde et satirique, où se mélangent les gags, les punchlines, les situations cocasses, les anachronismes volontaires, les clins d’oeil cinématographiques (et notamment à « Back to the Future III » et « Django Unchained » à la fin du film) et l’humour scato (cf. scène où Foy défèque pendant des minutes entières dans le chapeau d’un cow-boy après avoir ingurgité du laxatif !). Tourné dans les décors somptueux du Monument Valley aux Etats-Unis avec des moyens considérables – incluant une scène de trip hallucinogène totalement débile à base d’images de synthèse – le film relève le défi imposé par les ambitions du réalisateur, et mélange le tout dans un cocktail détonnant qui n’évite pas l’humour pipi-caca et la facilité. Hélas, le public n’a pas suivi et « A Million Ways To Die In The West » reste un nouvel échec cuisant au box-office pour Seth MacFarlane, qui semble avoir bien du mal à reproduire le succès de « Ted ». C’est dommage, car malgré ses blagues parfois lourdingues et son mélange de n’importe quoi, « A Million Ways To Die In The West » est un bien bel hommage aux westerns d’antan et aussi une jolie comédie romantique dans laquelle Seth MacFarlane et Charlize Theron forment un joli couple et semblent s’être bien amusés sur le tournage du film.

Joel McNeely était de toute évidence le compositeur le plus indiqué pour écrire la musique de « A Million Ways To Die In The West ». Il faut rappeler que le compositeur américain avait déjà collaboré à d’anciens projets de Seth MacFarlane, puisqu’il a déjà écrit de la musique pour la série « American Dad ! » et produit les deux albums musicaux de MacFarlane, « Music is Better Than Words » (2011) et « Holiday for Swing » (2014). Dans une note du livret de l’album, MacFarlane est on ne peut plus explicite concernant le choix de Joel McNeely à la musique de son film : « Je suis un fan du travail de Joel depuis que je suis à l’école, et plus particulièrement ‘The Young Indiana Jones Chronicles’ et ‘Radioland Murders’, deux productions Lucasfilms. Sa combinaison entre techniques compositionnelles sérieuses et sens ludique du spectacle hollywoodien représente l’essence même de ce qui me semble être ce qu’un compositeur de musique de film devrait toujours offrir, même si aujourd’hui au 21e siècle, nous manquant de compositeurs capable de bien faire tout cela. » Quelques lignes après, MacFarlane aborde un sujet problématique concernant l’état de la musique de film à l’heure actuelle : « L’un des problèmes vient du fait que nous voyons une multitude de compositeurs de cinéma qui ont acquis beaucoup de succès sans jamais vraiment comprendre les mécanismes et les nuances du travail d’un orchestre à la façon d’un organisme unifié. Ils vont bâtir des musiques synthétiques dans leurs studios en utilisant une variété de programmes informatiques (parfois même sans savoir écrire une seule note sur une partition) et vont ensuite retranscrire leurs musiques pour un orchestre live acoustique. L’orchestre est ensuite enregistré par le biais d’un processus baptisé « striping ». Cela signifie que les cordes sont enregistrées séparément, les bois sont enregistrés à part, les cuivres sont enregistrés isolément, etc. Ils sont ensuite mixés tous ensemble après cela, débouchant sur un son bien souvent artificiel et aseptisé, qui résonne de manière mécanique et sans âme. Imaginez Humphrey Bogart faire toutes ses répliques sur scène, tandis qu’Ingrid Bergman fait ses répliques sur une autre scène, et que les deux soient ensuite montés ensemble. Il n’y aurait aucune véritable interprétation ! C’est à cause de cette tendance que mon intérêt pour la musique de film actuelle a diminuée. »

De ce constat pessimiste mais extrêmement révélateur d’une réalité implacable sur l’état de la musique de film d’aujourd’hui (et notamment à Hollywood mais même en Europe !), le réalisateur/acteur/producteur affirme de manière impitoyable : « il n’y a eu aucun grand score orchestral mémorable au cours de ces derniers temps ! » C’est ainsi que l’on en vient à Joel McNeely, qui constitue selon le réalisateur – et beaucoup de fans du musicien – l’un des derniers remparts de la musique symphonique classique hollywoodienne, qui signe pour « A Million Ways To Die In The West » une partition référentielle extrêmement vivante, énergique, colorée et d’une richesse ahurissante. McNeely explique par ailleurs qu’il fut incroyablement chanceux de travailler avec un réalisateur qui possède de solides connaissances musicales et qui lui permis d’écrire de la musique sans se soucier des traditionnelles démos tout en accordant une grande importance aux multiples nuances (un contour mélodique à revoir, des enchaînements harmoniques remaniés, des idées d’orchestration, etc.). C’est effectivement extrêmement rare de nos jours à Hollywood, McNeely et MacFarlane travaillant à la manière des réalisateurs/compositeurs du Golden Age Hollywoodien, avec un piano, un papier et un crayon ! Enregistrée avec un Hollywood Studio Symphony de 98 musiciens, la partition de « A Million Ways To Die In The West » est un hommage sincère aux grands classiques des musiques de western hollywoodiens d’antan : on pense à Elmer Bernstein, Jerome Moross, Alfred Newman, Dimitri Tiomkin et tous les grands compositeurs du Golden Age qui ont laissé une marque indélébile dans le monde musical des westerns entre les années 30 et 70. On découvre aussi quelques références plus évidentes à John Williams, Jerry Goldsmith ou Bruce Broughton (« Silverado », « Tombstone ») dans la manière d’écrire pour l’orchestre et les mélodies. Très présente tout au long du film, la musique de McNeely est aussi largement valorisée sur les images par un mixage généreux (parfois même trop ?), à la limite de l’exercice opératique. Il y a ici une vraie réflexion entre le rapport à l’image et la musique, dans une esthétique qui rappelle beaucoup l’approche des compositeurs sur les films parodiques des années 70/80 : on pense notamment à Ira Newborn sur la série des « Naked Gun » ou Elmer Bernstein sur « Stripes », « Airplane ! » ou « Animal House », à savoir écrire une musique sérieuse pour des films qui ne se prennent absolument pas au sérieux !

Appliquant cet adage à la lettre, McNeely ouvre le film sur un superbe « Main Title » qui nous ramène aux grandes heures du « Big Country » de Jerome Moross ou aux classiques d’Aaron Copland, « Appalachian Spring » et « Rodeo », sans oublier des références évidentes au « Magnificent Seven » d’Elmer Bernstein et à « How the West Was Won » d’Alfred Newman. Le thème principal est introduit par une fanfare héroïque de trompettes à 0:12 à la manière d’une chevauchée triomphante du grand Ouest. Ce thème western associé à la ville de Old Stump est repris par les cuivres dès 0:31 avec ces ponctuations rythmiques syncopées typiques de Bernstein ou Moross (on pense aussi au thème de « Silverado » de Broughton !). A 1:09, le deuxième thème est dévoilé, un grand thème associé aux grandes étendues désertiques de l’Ouest américain, confié à des cordes nostalgiques sur un rythme bondissant à la Copland. On appréciera la reprise de la mélodie aux violoncelles dès 1:26 ponctué de quelques harmonies subtiles et intéressantes qui nous permettent de retrouver un McNeely en pleine forme ! Le troisième thème est l’inévitable Love Theme, pour la romance légère du film entre Albert et Anna. Ce thème est notamment entendu à la flûte dans « Anna and Albert » et apporte une émotion et une chaleur subtile et douce à la musique de McNeely et au film de MacFarlane. Le compositeur met ici l’accent sur cordes, piano, bois et guitare, incluant de très beaux solos du hautboïste David Weiss, malheureusement décédé quelques semaines après la sortie du film. Le travail autour des solistes est ici typique de McNeely et assez remarquable dans la manière dont le compositeur évoque cette romance de façon élégante, discrète, pleine de nostalgie et de tendresse. Un quatrième thème est entendu dans « Missing Louise », lorsqu’Albert se morfond après que Louise lui annonce qu’elle le quitte. Ce thème est introduit par un hautbois gracieux sur fond de cordes/guitare/vents, repris ensuite par le mélodica soliste interprété par Seth MacFarlane lui-même dès 0:30, le mélodica apportant une couleur ‘western’ supplémentaire agréable à la musique du film. Un autre thème associé à Clinch apparaît à quelques reprises dans le film (même si la plupart des variantes sont absentes de l’album), une sorte de motif de 2 notes sinistres et menaçantes de trombones en glissando descendant entendu à 1:41 dans « Clinch Hunts Albert » et à 1:37 dans « The Showdown ». Pour finir, on découvre aussi un thème héroïque pour Albert, évoquant une sorte de chevauchée triomphante à la Bernstein : le thème apparaît furtivement dans « Saloon Brawl » et reste largement développé dans l’exaltant « The Shooting Lesson » - scène où Albert s’entraîne à tirer aux côtés d’Anna -

Le reste du score oscille ainsi entre envolées western savoureuses – la reprise joyeuse et rafraîchissante du thème dans « Old Stump » à la Copland – morceaux d’action détonants typiques du compositeur, incluant la bagarre dans le saloon – le superbe « Saloon Brawl » avec quelques reprises de la fanfare initiale – morceaux dans lesquels on retrouve le grand Joel McNeely des musiques d’action/aventure des années 90, avec des orchestrations très riches, une écriture virtuose et de nombreux rappels thématiques au thème principal ou à la fanfare du « Main Title ». Les fans du compositeur seront aux anges en retrouvant le style des grands scores d’action 90s du compositeur : « Soldier », « The Avengers », « Virus », « Terminal Velocity », etc. Hormis les passages comédie légers comme « People Die at the Fair » ou plus romantiques comme « Rattlesnake Ridge », ce sont les passages d’action comme « Racing the Train », « Saloon Brawl » ou « Clinch Hunts Albert » qui attireront ici notre attention, grâce à leur puissance orchestrale très classique d’esprit et une écriture symphonique qui rappelle les influences habituelles du compositeur, à savoir John Williams, dont l’inspiration est flagrante dans la poursuite vers le train dans « Racing the Train » : le morceau est une sorte de joyeux décalque du « Scherzo for Motorcycle and Orchestra » tiré du « Indiana Jones & The Last Crusade » de John Williams. On pourrait aussi mentionner « Captured by Cochise » dont les orchestrations mystérieuses rappellent indéniablement les travaux de Williams – et rappellent par la même occasion les musiques de McNeely pour la série « Young Indiana Jones Chronicles » - La musique devient même assez déjantée dans la scène du rêve hallucinogène d’Albert dans « Albert Takes a Trip », où l’orchestre évolue par le biais de différents segments dynamiques totalement décomplexés.

Ainsi donc, le bilan final s’impose de lui-même : Joel McNeely s’impose à nouveau comme un grand maître classique de la musique de film hollywoodienne, et nous le rappelle encore une fois avec sa superbe partition pour « A Million Ways To Die In The West », dans lequel on retrouve aussi une chanson originale brillamment interprétée par Alan Jackson, et dont la mélodie typiquement western vous restera calée à coup sûr dans la tête ! Ecrit avec une inspiration symphonique exaltante et rafraîchissante pour la musique d’un film de 2014, la musique de « A Million Ways To Die In The West » est certes un retour dans le passé aux grandes heures de la musique du cinéma hollywoodien, mais c’est aussi une nouvelle démonstration du talent incroyable d’un compositeur trop injustement sous-employé de nos jours par une production hollywoodienne en manque de talents réels, incapable de reconnaître le génie d’un grand musicien comme Joel McNeely, qui enchaîne les DTV Disney misérables pendant que ses confrères adeptes des synthés et des démos multiplient les gros blockbusters, un constat assez triste concernant l’état de la musique de film actuel mais malheureusement fort réaliste. Il n’y a plus qu’à espérer que les producteurs entendront l’appel du duo MacFarlane/McNeely et prendront davantage l’initiative de réengager plus régulièrement McNeely sur des films tout aussi intéressants sur lesquels le compositeur pourra relever d’autres challenges similaires à celui de « A Million Ways To Die In The West ». Concernant le film et la musique, McNeely reçoit sans conteste un 20/20 pour son excellent travail, car la musique, très sérieuse dans un film qui ne l’est pas, apporte une vraie personnalité et une énergie incroyable aux images de manière quasi opératique, du fait de sa grande présence à l’écran (le promo du score pour les Oscars contient quelques passages supplémentaires intéressants à découvrir sans hésiter !). Elaborée comme un vibrant hommage aux grandes heures des musiques western hollywoodiennes d’antan, et au compositeur fétiche de McNeely, John Williams, la musique de « A Million Ways To Die In The West » fait incontestablement partie des meilleures BO de l’année 2014, à découvrir sans hésiter en même temps qu’un film trash, drôle et divertissant injustement passé inaperçu à sa sortie en salles !



---Quentin Billard