1-The Ahkmnerah Expedition 3.34
2-Performance Prep 2.02
3-LOL 2.22
4-The Grand Re-Opening 3.13
5-"The End Will Come" 2.19
6-Sneak and Greet 3.25
7-Sir Lancelot 3.33
8-Where Are Jed and Octavius? 2.50
9-Main Hall 3.24
10-Xiangliu 3.46
11-Male Bonding 2.15
12-The Legend of the Tablet 3.11
13-The Escher Fight 3.45
14-Camelot 3.49
15-The Quest 2.35
16-"Seeing Your Boy
Become A Man" 3.14
17-Laaa Love 1.53
18-A Farewell Kiss 2.40
19-Teddy's Goodbye 3.02

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 320 8

Produit par:
Alan Silvestri, David Bifano
Producteur exécutif:
Robert Townson
Direction de la musique pour
20th Century Fox:
Danielle Diego
Orchestre:
The Hollywood Studio Symphony
Orchestrations:
Mark Graham
Coordination score:
David Bifano
Assistant production score:
James Findlay
Business affairs pour
20th Century Fox:
Tom Cavanaugh
Musique production supervisée
pour la 20th Century Fox:
Rebecca Morellato
Music clearance pour
20th Century Fox:
Ellen Ginsburg
Music managed pour
20th Century Fox:
Johnny Choi

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2014 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***1/2
NIGHT AT THE MUSEUM :
SECRET OF THE TOMB
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Shawn Levy et son équipe rempilent à nouveau pour un troisième épisode de la franchise « Night at the Museum » sobrement intitulé « Secret of the Tomb », dans lequel on retrouve Larry Daley (Ben Stiller), le gardien de nuit du Museum d’histoire naturelle de New York qui vit des aventures magiques et fantastiques en compagnie des statues de cire inanimées du musée qui prennent vie la nuit, sous l’influence de la mystique tablette magique du pharaon Ahkmenrah (Rami Malek). Un jour, Larry découvre que la tablette est mystérieusement endommagée par une étrange corrosion qui se répand un peu partout sur l’objet magique, provoquant des bouleversements dans l’existence des amis nocturnes de Larry. Comprenant que les personnages du musée sont en danger, Larry se lance dans une dernière aventure pour retrouver la statue de Merenkahre (Ben Kingsley), le père d’Ahkmenrah qui est le seul à connaître les secrets de l’artefact magique. Larry et ses amis le Président Roosevelt (Robin Williams), la squaw Sacajawea (Mizuo Peck), le cow-boy Jedediah (Owen Wilson), le centurion romain Octavius (Steve Coogan), Ahkmenrah, Attila le Hun (Patrick Gallagher), Laaa le Néandertalien (Ben Stiller) et le singe Dexter se lancent dans une dernière aventure en direction du British Museum de Londres où sont conservées les momies du pharaon Merenkahre et de la reine Shepseheret (Anjali Jay). Grâce à la tablette magique, le pharaon et la reine reviennent à la vie et expliquent le secret de l’artefact : seule la lumière de la lune permettra à l’objet de retrouver ses pouvoirs, mais parce qu’il est resté trop longtemps enfermé dans le Museum de New York, l’artefact mystique a fini par perdre de sa puissance et commence à se détruire, ce qui pourrait signifier la fin de la magie et de la vie des statues du Museum de New York. Seulement voilà, Lancelot (Dan Stevens), l’une des statues du British Museum, convoite à son tour la tablette, persuadé qu’il s’agit du St Graal qu’il recherche depuis toujours.

Sans apporter quoique ce soit de nouveau aux deux précédents épisodes, « Night at the Museum : Secret of the Tomb » permet à Ben Stiller et sa bande de rempiler une dernière fois pour un ultime baroud d’honneur épique et mouvementé, bourré d’humour, d’autodérision et de scènes d’aventure fantastiques. Seulement voilà, à l’instar de la tablette magique d’Ahkmenrah qui semble tomber en décrépitude, ce troisième film toujours signé Shawn Levy semble tourner en rond et annonce réellement la fin de la magie. Premier problème de taille : Ben Stiller semble peu convaincu et arbore un visage fatigué, les traits tirés, visiblement obligé de cachetonner dans un énième blockbuster familial typiquement hollywoodien. Si l’ensemble du casting reste de qualité (incluant même une apparition surprise d’Hugh Jackman et d’Alice Eve dans leurs propres rôles, Jackman en profitant pour s’autoparodier en faisant allusion à son rôle de Wolverine dans la saga « X-Men » au cours d’une scène assez hilarante !), Stiller est vraiment le point noir de l’ensemble, l’acteur semblant assez peu enthousiasmé par le film. Niveau scénario, on déplore une histoire creuse dont on devine trop rapidement les tenants et les aboutissants, sans un vrai méchant digne de ce nom (seul Lancelot prend un temps le rôle du bad guy tout en étant pourtant du côté des héros !), mais avec comme seul argument dramatique l’enjeu de la tablette magique qui dépérit et menace la vie des habitants du Museum new-yorkais. On ne retiendra au final que quelques scènes spectaculaires et de bons effets spéciaux incluant un combat entre Lancelot et un serpent à plusieurs têtes, un combat totalement loufoque dans une peinture surréaliste d’Escher (LA seule bonne idée du film !), l’aventure de Jedediah et d’Octavius dans des conduits de ventilation, les scènes humoristiques avec la déjantée Rebel Wilson en veilleuse de nuit britannique en quête du grand amour, qui finit par tomber amoureuse de l’homme de Néanderthal, etc. Hélas, on ressort peu convaincu par cette histoire pas très inspirée pour une franchise familiale sympathique et divertissante, mais qui n’a plus rien à dire. Un grand moment d’émotion dans le film à noter : la scène finale des adieux, qui résonne d’une bien étrange façon, notamment lorsque Ben Stiller fait ses adieux à Robin Williams, une scène cruellement prophétique lorsqu’on sait ce qui arrivera à l’acteur américain peu de temps avant la fin du tournage (le film lui est dédié, ainsi qu’à Mickey Rooney !).

« Night at the Museum : Secret of the Tomb » offre aussi l’occasion à Alan Silvestri de renouer une dernière fois avec la magie en signant une nouvelle partition symphonique fraîche, épique et colorée pour le film de Shawn Levy. Ici, comme pour le long-métrage lui-même, on navigue en terrain connu sans grande prise de risque, Silvestri faisant ce qu’il sait faire de mieux : une grande musique d’aventure orchestrale assez ‘old fashion’ avec de bons thèmes, des morceaux d’action débridés, des passages choraux musclés façon « Beowulf » ou « Van Helsing » et des morceaux mickey-mousing plus typiques de ses musiques de comédie habituelles. A la première écoute, on retrouve tous les éléments musicaux familiers de la franchise, avec, pour commencer, un morceau aux harmonies et aux consonances égyptiennes/orientales dans « The Ahkmnerah Expedition » pour le début du film. On retrouve ici le style et les orchestrations habituelles de Silvestri, dans un style calqué sur « The Mummy Returns ». Les musiciens du Hollywood Studio Symphony et la chorale du Hollywood Film Chorale s’en donnent ici à coeur joie dans une ambiance démesurée et grandiose incluant un final rythmique à la « Van Helsing » et quelques éléments électroniques discrets pour la scène de l’expédition égyptienne en ouverture du film. Placée sous le signe de l’aventure, l’ouverture de « Night at the Museum 3 » n’apporte rien de neuf mais confirme la vitalité du compositeur, peu prolifique ces derniers années et pas toujours inspiré (cf. le très décevant « Red 2 »). Au niveau thématique, Silvestri se contente bien trop souvent de reprendre les anciens motifs issus de ses deux précédentes partitions, incluant le motif du mystère et le thème de la magie. On notera d’ailleurs que le film ne s’ouvre plus sur le thème principal de la franchise mais sur une ambiance égyptienne épique et plus sérieuse, annonçant la tournure dramatique des événements du film.

Silvestri n’oublie pas pour autant l’aspect comédie du long-métrage de Shawn Levy avec les traditionnels passages mickey-mousing comme « Performance Prep » ou « LOL » qui accompagnent les préparatifs de la réouverture du musée au public, avec son lot de petites percussions, pizz et bois bondissants, cordes, célesta, harpe, éléments électroniques, etc. Le compositeur semble s’amuser, allant même jusqu’à utiliser brièvement des steel drums dans « LOL » et quelques rythmes martiaux typiques de Silvestri. La musique reste ici plutôt fonctionnelle et purement illustrative, même si le compositeur semble en grande forme ici. « Performance Prep » introduit le thème de la réouverture du musée sous la forme d’une fanfare héroïque, fanfare reprise dans « The Grand Re-Opening » qui semble suggérer l’aspect solennel de l’événement, avec une touche ‘americana’ un brin kitsch mais très réussie – pour un peu, on retrouve ici l’ampleur symphonique du Silvestri des années 90 – La fin de « The Grand Re-Opening » nous offre le premier morceau d’action du score, alors que les personnages du musée semblent devenir étrangement fous et incontrôlables. Silvestri exprime cette folie avec une série de passages orchestraux déchaînés aux rythmes bondissants, incluant la fameuse sonnerie de trompettes de la cavalerie américaine. Le thème de la tablette magique, introduit aux violoncelles à 1:08 dans « The Ahkmenrah Expedition » va prendre une certaine importance tout au long du score, incluant une série de variantes mélodiques dans « The End Will Come », alors que Larry et Ahkmenrah découvrent que la tablette est en train de se dégrader à vue d’oeil de jour en jour. Le motif de 6 notes est ainsi repris à 0:39 aux violons, à 0:48 au hautbois ou à 0:59 aux cuivres. Avec sa mélancolie distante et douce, le motif de la tablette suggère clairement la fin de la magie et apporte un ton plus sombre à la musique, même si l’énergie et la fantaisie restent ici intactes.

L’aventure débute dans « Sneak and Greet » traversé par un thème héroïque assez entraînant et quelques touches mickey-mousing plutôt prévisibles et ordinaires. La rencontre avec Lancelot permet à Silvestri d’offrir dans « Sir Lancelot » un passage curieusement très dissonant et un peu hors de propos par rapport au style général de « Night at the Museum 3 ». Le morceau alterne ainsi entre mystère sombre et passages de comédie rythmés avec le retour des petites percussions ordinaires. On retrouve par ailleurs ici le style cuivré habituel du compositeur de « Predator » et « Judge Dredd » avec son lot de passages martelés et de rythmes bondissants et triomphants hérités de « Van Helsing » (flagrants vers 2:38). Le thème principal de la saga réapparaît enfin dans « Main Hall », reconnaissable brièvement à 0:31 avec des bois et des cordes sautillantes, ou à 0:37 dans « Male Bonding ». La partition atteint un climax épique assez monumental avec « Xiangliu », pour la scène de la confrontation contre le serpent aux multiples têtes. Silvestri renforce ici le caractère spectaculaire de la scène à l’aide d’une chorale grandiose aux paroles latines (comme dans « Van Helsing ») avec un orchestre cuivré et quelques percussions synthétiques efficaces. On notera même un final triomphant et très ‘americana’ qui rappelle curieusement John Williams ! Le thème de la tablette égyptienne magique est aussi repris dans « The Legend of the Tablet » tandis que l’action s’intensifie durant l’excitant « The Escher Fight » où l’on retrouve les percussions électroniques de « Tomb Raider 2 » et « G.I. Joe ». A noter que l’on retrouve le thème intime de piano du début de « The Ahkmenrah Expedition » dans « The Quest », rappelant l’amitié entre Larry et les personnages du musée, sur le point de prendre fin avec la fin de la magie. Enfin, difficile de résister à l’ampleur chorale épique et triomphante du final de « The Quest », autre grand moment du score.

Les dernières minutes du film permettent à Silvestri d’imposer ce ton intime et mélancolique plus touchant dans des pièces comme « Seeing Your Boy Become a Man », « Laaa Love » ou « A Farewell Kiss », dans un style qui rappelle parfois ses musiques pour « Forrest Gump », « Contact » ou « Cast Away » tandis que l’émotion atteint son apogée dans le final déchirant de « Teddy’s Goodbye », alors que Roosevelt fait ses adieux à Larry à la fin du film. Alan Silvestri nous offre donc une troisième partition riche et colorée pour « Night at the Museum : Secret of the Tomb », une musique dans la continuité des deux précédents opus, avec un soupçon de mélancolie et de moments légèrement plus dramatiques pour cette troisième aventure. Pour le reste, Silvestri confirme la bonne teneur de sa musique pour la franchise de la Nuit au Musée : orchestrations classiques, écriture très ‘old fashion’, développements thématiques, passages d’aventure épiques, moments de comédie plus légers et sautillants, etc. Tous les ingrédients sont là, même si l’on regrette encore une fois le manque total de prise de risque d’un compositeur qui a bien du mal à sortir de ses traditionnels schémas orchestraux qu’il utilise depuis des années, tandis que l’on regrette encore une fois la tendance actuelle de Silvestri à mélanger à l’orchestre ses loops électro totalement ratés ou sa timidité thématique très étonnante, surtout lorsqu’on connaît le talent du compositeur pour les grandes mélodies et les développements thématiques multiples. On aurait aimé entendre une base thématique plus travaillée et plus poussée dans « Night at the Museum 3 », un défaut récurrent dans les derniers scores du compositeur (cf. « Avengers », « G.I. Joe » ou « Captain America » par exemple !). D’autre part, si la musique remplit parfaitement le cahier des charges à l’écran, elle reste souvent fonctionnelle et peu remarquable sur les images, l’écoute sur l’album publié par Varèse Sarabande étant ainsi grandement recommandée. Les fans d’Alan Silvestri devront donc se contenter d’un effort orchestral fort sympathique mais assez mineur, en attendant LE futur grand chef-d’oeuvre du compositeur/vigneron, qui tarde encore à venir !




---Quentin Billard