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1-Invasion 1.31
2-The Arcaders 0.55 3-To The White House 1.28 4-Conspiracy Theory 1.34 5-Level 2 0.40 6-Hand-Eye Coordination 1.27 7-Centipede 3.01 8-Pest Control 0.37 9-Call In The Cavalry 2.03 10-Unconditional Love 1.21 11-Power Up 1.33 12-Gobble Or Be Gobbled 2.59 13-Trophy For The Victors 1.04 14-Sweet Spot 2.24 15-Q*Bert 1.03 16-Shoot 'Em Up 1.53 17-A Dream Come True 1.42 18-Mothership 1.51 19-Roll Out The Barrels 5.28 20-High Score 2.03 21-Arcaders '82 1.33* *Bonus Track mixé par Al Clay. Musique composée par: Henry Jackman Editeur: Varèse Sarabande 302 067 359 8 Produit par: Henry Jackman Producteur exécutif pour Varèse Sarabande: Robert Townson Direction musicale pour Sony Pictures: Lia Vollack Musique additionnelle de: Halli Cauthery Mixage score et enregistrement: Alan Meyerson, Chris Fogel Score conduit par: Nick Glennie-Smith, Stephen Coleman Orchestrations: Stephen Coleman Orchestrations additionnelles: Andrew Kinney, Gernot Wolfgang Monteurs score: Daniel Pinder, Carlton Kaller Préparation musique: Booker White Choeur dirigé par: Jasper Randall Assistant mix: John Chapman Techniciens score: Victor Chaga, Maverick Dugger Coordinateur score: Matthew K. Justmann American Federation of Musicians. Artwork and pictures (c) 2015 CTMG. All rights reserved. Note: ***1/2 |
PIXELS
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Henry Jackman
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A l’origine, « Pixels » est un court-métrage français de 2 minutes réalisé par Patrick Jean en 2010, très remarqué à l’époque et récompensé par le Cristal du meilleur court-métrage d’animation au festival d’Annecy en 2011. Il était donc logique qu’Hollywood s’intéresse de près au concept farfelu et original du court-métrage évoquant l’attaque de New York par des sprites de jeux vidéos 8-bits célèbres. Ce n’est pas la première fois qu’un sujet pareil est abordé dans les médias, puisque Matt Groening avait déjà mis en scène un scénario similaire dans l’épisode 18 « Histoire fantastique 2 » de la saison 3 (2002) de la série d’animation « Futurama ». C’est finalement Chris Columbus qui est choisi pour tourner ce « Pixels » version 2015 avec la participation d’Adam Sandler, officiant à la fois comme producteur et acteur principal du film. L’aventure commence en 1982. Sam Brenner et Will Cooper, des copains inséparables, tout juste âgés de 13 ans, sont des passionnés de jeux vidéos. Un jour, Brenner affronte le joueur Eddie Plant dans un tournoi de jeux d’arcade sur « Donkey Kong », tournoi qu’il perd malheureusement. Au même moment, une cassette vidéo avec des images de l’événement est envoyée dans une capsule temporelle dans l’espace, ce qui aura de graves répercussions sur la suite de l’histoire. 33 ans plus tard, Brenner (Adam Sandler) est devenu un réparateur/installateur de systèmes d’home cinéma chez les particuliers, tandis que Cooper (Kevin James) est devenu le Président des Etats-Unis. Peu de temps après, une base militaire américaine située à Guam est subitement attaquée par des OVNIS provenant du jeu vidéo « Galaga ». Le gouvernement fait alors appel à la lieutenant-colonel Violet Van Patten (Michelle Monaghan) et à Sam Brenner pour rejoindre d’urgence la Maison-Blanche en situation de crise. Suite au visionnage d’un enregistrement réalisé par Ludlow « The Wonder Kid » Lamonsoff (Josh Gad), un ancien ami d’enfance de Brenner au tournoi de jeu vidéo, ce dernier comprend que les envahisseurs ont découvert les images envoyées dans l’espace il y a 33 ans et l’ont interprété comme une déclaration de guerre. Ils ont donc envoyé des vaisseaux ressemblant aux sprites de nos jeux vidéos sur Terre pour y détruire l’humanité. Une vidéo extra-terrestre est alors diffusée sur toutes les télévisions, durant laquelle les envahisseurs annoncent défier la Terre au cours d’une bataille cruciale qui se déroulera en trois rounds : si les envahisseurs remportent la bataille, la Terre entière leur appartiendra. Brenner et Ludlow sont alors chargés de former les militaires des Navy SEALs aux jeux vidéos d’arcade des années 80, et de préparer la riposte terrienne contre les envahisseurs en pixels.
Avec un scénario aussi stupide et aussi grotesque, on ne pouvait que s’attendre à un pur délire de geeks nostalgiques des années 80, et c’est ce que Chris Columbus et son équipe nous offrent avec « Pixels », un hommage évident aux grands classiques old school des jeux d’arcade des eighties, avec tous les incontournables de l’époque qui ont forgé l’histoire des jeux vidéos : Donkey Kong, Space Invaders, Tetris, Galaga, Arkanoid, Duck Hunt, Frogger, Centipede, Pac-Man, Q’Bert, etc. Le film s’adresse aussi bien aux jeunes adultes de 30/40 ans qui ont connu cette époque bercée par Nintendo, Sega ou Atari, comme aux plus jeunes, qui ont pu découvrir quelques uns de ses classiques dans le récent « Wreck-It-Ralph » de Disney (2012), qui abordait déjà lui aussi l’univers des vieux jeux vidéo des années 80. Seulement voilà, « Pixels » va plus loin et, à l’instar du court-métrage français dont il s’inspire, envoie les sprites pixélisés de tous ces jeux sur Terre pour dévaster notre monde. Dès lors, le film prend des allures de série-B de science-fiction en détournant tous les codes des films d’invasion extra-terrestre façon « Independence Day » ou « War of the Worlds », bien que l’on soit plus proche de l’extravagance ou des délires d’un « Mars Attacks ! », avec une dérision et un humour constant. Les effets spéciaux sont très impressionnants (bien que ceux du court-métrage de Patrick Jean l’étaient déjà aussi, avec un budget pourtant misérable comparé à celui du film de Chris Columbus, comme quoi...), mais le film s’adresse tellement à un public geek et aux nostalgiques des jeux des années 80 qu’il risque fort de saouler tous les autres, d’autant que l’humour et les gags sont bien souvent lourdingues et que le scénario part tellement dans tous les sens qu’il en devient parfaitement risible et indigeste. Mais qu’importe, on s’amuse bien avec des séquences irréalistes où Columbus renoue avec le style des divertissements fantastiques des années 80, la seconde partie du film s’orientant vers un pastiche évident de « Ghostbusters » lorsque l’équipe traque le Pac-Man géant dans la rue, sans oublier de nombreux caméos qui se sont prêtés au jeu (Serena Williams, Madonna, Dan Aykroyd, etc.). « Pixels » a aussi le mérite de surfer sur la vague du pixel-art et du 8-bits, qui revient à la mode ces derniers temps, en témoignent les nombreuses vidéos de fan que l’on peut trouver partout sur le net et qui s’amusent à parodier des films célèbres du cinéma en animation 8-bits. Henry Jackman a été choisi pour écrire la musique de « Pixels », un choix guère étonnant quand on sait que le compositeur s’était déjà frotté au monde des jeux vidéos dans « Wreck-it-Ralph » en 2012. Premier élément que l’on note ici, c’est le choix délibéré de la part d’Henry Jackman de ne surtout pas traiter le film comme une comédie, car, selon lui, les images se suffisent à elles-mêmes au niveau de la comédie. Du coup, Jackman préfère opter pour une approche plus sérieuse et massive, utilisant le Hollywood Studio Symphony de 75 musiciens avec une chorale de 40 chanteurs et 5 percussionnistes live. Autre élément étonnant, contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, Jackman a opté pour le choix inverse de « Wreck-it-Ralph », à savoir n’utiliser aucun élément électronique rétro pour évoquer les personnages des jeux vidéo d’arcade des années 80. Du coup, la partition de « Pixels » est entièrement orchestrale, à la manière des grandes musiques hollywoodiennes d’aventure des années 80/90, à mi-chemin entre James Horner, John Williams, Alan Silvestri ou David Arnold, bien que l’on soit ici plus proche de ce que fait régulièrement Michael Giacchino sur ses scores récents. Le ton est donné avec « Invasion », qui illustre l’arrivée des envahisseurs par un premier motif de 2 notes de bois (aux clarinettes dès 0:05), associé dans le film aux aliens en pixels. On remarque tout de suite ici la qualité des orchestrations, qui sont plutôt riches, soutenues et colorées, incluant tous les pupitres de l’orchestre avec brio en plus de choeurs épiques et grandioses évoquant cette aventure atypique et extravagante. Premier morceau spectaculaire et très maîtrisé, « Invasion » pose le décor de l’invasion alien avec ce ton purement hollywoodien à l’ancienne, un vrai retour aux sources de la part d’Henry Jackman. A noter que les aliens ont aussi un second thème, associé à leur invasion massive de la Terre. Le thème de cuivres de l’invasion extra-terrestre est régulièrement entendu durant les scènes de bataille, comme dans « Centipede » où il est très présent durant l’attaque des Centipede, mais aussi dans « Level 2 » à 0:27, tandis que Jackman a choisit d’ouvrir le film sur les deux premières notes du thème dans « Invasion », où la mélodie est dévoilée pour la première fois en entier dans le film à 0:18, souvent associée au motif de 2 notes des aliens. « Invasion » se termine par ailleurs sur une reprise puissante du thème de l’invasion, avant que les choses sérieuses commencent enfin. On découvre ensuite dans « The Arcaders » le second grand thème du score, mélodie héroïque de 6 notes ascendantes associée aux héros du film, Sam Brenner et son équipe de spécialistes des jeux d’arcade. Le morceau n’est pas sans rappeler le style plus héroïque de certains passages du récent « Big Hero 6 » de Jackman (2015). Si l’on n’évite pas les traditionnels passages de mickey-mousing comme le sautillant « To The White House », on appréciera les moments sombres comme « Conspiracy Theory » qui reprend le motif de 2 notes des envahisseurs avec des orchestrations très colorées, incluant ici de nombreux trilles des bois – clarinettes, flûtes, etc. – sur fond de trémolos mystérieux des cordes. On se rapproche par moment d’une ambiance sombre rétro façon Bernard Herrmann ici, bien que le score se veuille un brin plus contemporain dans sa manière d’écrire pour l’orchestre. Le contrepoint de cordes agitées de « Level 2 » évoque à sa manière l’écriture orchestrale plus extravagante de Danny Elfman, avec des harmonies mineures façon Alan Silvestri. Visiblement, Henry Jackman a du se plier aux exigences d’un temp-track précis, car les influences sont nombreuses, mais le résultat est somme toute très appréciable pour un gros blockbuster hollywoodien de 2015. Dans « Hand-Eye Coordination », le thème des héros est repris sous la forme d’une marche militaire solennelle et déterminée extrêmement réussie, à la manière du « Independence Day » de David Arnold (curieusement, le thème principal rappelle vaguement celui de Bill Brown pour le jeu vidéo « Rainbow Six »). On notera ici la très courte durée de la plupart des morceaux, qui dépassent rarement les 2 minutes, ce qui empêche Jackman de développer pleinement ses différentes idées et ambiances musicales, d’autant que l’album est très court (38 minutes) et omet de nombreux passages du score ! Dans « Centipede », on retrouve le thème et les sonorités des envahisseurs durant l’attaque des créatures du jeu Centipede. Morceau d’action trépidant, « Centipede » devrait ravir les amateurs de grande musique d’aventure symphonique rétro, avec son ostinato martial façon « Mars » des « Planètes » de Holst et son final héroïque du plus bel effet. La musique se prend très au sérieux à l’écran, selon les desideratas du compositeur et du réalisateur, et Jackman assume pleinement jusqu’au bout son parti pris musical. Même idée pour « Pest Control » qui, malgré sa très courte durée, s’avère très réussi et assez excitant, servi par une écriture orchestrale classique, impeccable et très soignée. « Call in the Cavalry » ramène sur le devant de la scène le thème principal héroïque avec une nouvelle marche militaire déterminée et fédératrice, et une nouvelle allusion au motif des envahisseurs (à 0:55), le final de « Call in the Cavalry » pastichant assez clairement le « Independence Day » de David Arnold. Un Love Theme fait son apparition dans « Unconditional Love » pour évoquer la romance naissante entre Sam Brenner et Violet Van Patten, thème romantique de cordes très rétro et très raffiné, avec son utilisation de la harpe et du célesta quasi féerique, une très jolie réussite malheureusement trop brève et assez peu développée par la suite dans le film. « Power Up » nous ramène dans ce style martial, héroïque et cuivré assez savoureux, pour un nouveau tour de force orchestral très solide. Mention spéciale au superbe déchaînement orchestral de « Gobble or Be Gobbled » pour la poursuite avec Pac-Man dans les rues de la ville, probablement l’un des meilleurs morceaux d’action du score, où s’affrontent en permanence le thème héroïque des humains et le thème des envahisseurs (à 0:30 ou à 1:18). « Trophy for the Victors » reprend le thème principal de manière triomphante, très clairement calqué ici sur le style de John Williams et David Arnold, un très bon passage qui semble nous faire comprendre que les humains ont gagné, alors que les envahisseurs préparent leur contre-attaque massive pour le dernier round de la bataille. Le thème romantique de Brenner et Van Patten revient ensuite aux cordes dans « Sweet Spot », le temps d’une brève respiration musicale plus tendre et poétique avant la bataille finale, qui débute avec le pétaradant et belliqueux « Shoot ‘Em Up » dans le film, reprenant l’ostinato martial à la Holst et une puissante reprise massive du thème des envahisseurs aux cuivres dès 0:26 ou à 1:02. On appréciera ensuite l’envolée triomphante et prenante de « A Dream Come True », ou les cuivres surpuissant de « Mothership » et ses nombreuses variations très reconnaissables au thème des envahisseurs. Enfin, la partition atteint son climax durant les 5 minutes intenses de « Roll Out The Barrels », lorsque les héros affrontent Donkey Kong à la fin du film dans le vaisseau-mère des envahisseurs. « Roll Out The Barrels » est un superbe morceau d’action porté par l’ostinato martial à la Holst et de multiples variations autour du thème des envahisseurs, ainsi que du thème héroïque, se concluant d’ailleurs sur un final savoureusement triomphant. « High Score » ramène le calme et suggère la paix retrouvée sur Terre, marquée par le retour du thème romantique (à 0:51) et du thème héroïque, repris sous la forme d’une fanfare patriotique et triomphante dès 1:24. Henry Jackman se fait donc plaisir avec « Pixels » et nous offre une partition symphonique d’aventure à l’ancienne, servie par une poignée de bons thèmes et des orchestrations classiques et solides apportant la dimension aventureuse et épique au film de Chris Columbus, malgré l’influence trop flagrante des temp-tracks (Williams, Arnold, Horner, Silvestri, etc.). Dommage aussi que les thèmes rappellent à chaque fois d’autres mélodies que l’on a l’impression d’avoir déjà entendu dans d’anciens films ! Toujours est-il qu’il faut quand même saluer ici les efforts d’Henry Jackman qui délaisse son attirail électro habituel de chez Remote Control (qui ne lui réussit guère) et s’empare du symphonisme rétro d’antan en se confrontant aux grosses pointures du genre que sont Williams ou Horner. Cette approche apporte un charme et une force irrésistible au film de Columbus, tout en assumant pleinement son statut de grand spectacle hollywoodien des années 80, un score mal représenté sur l’album, certes (il manque tout un pan de la partition du film !), mais au capital sympathie indéniable et rafraîchissant ! ---Quentin Billard |