1-Opening 3.58
2-Your New Lives 2.59
3-Follow Me 2.44
4-The Farm 3.28
5-You're Not Getting Out of Here 6.48
6-The Mall 5.30
7-Cranks! 4.38
8-The Scorch 2.31
9-Goodbye 3.20
10-Lights 3.45
11-Uninvited Guest 5.00
12-Leaning Tower of Scorch 6.53
13-Friends 1.58
14-The Source 3.00
15-The Cure 2.16
16-Chat With Brenda 2.04
17-A Home For Us 1.39
18-Memories 2.44
19-439 4.39
20-Tired of Running 3.11
21-What's Next 2.56

Musique  composée par:

John Paesano

Editeur:

Sony Masterworks 88875136292

Score orchestré par:
Pete Anthony
Orchestrations additionnelles:
John Kull, John Ashton Thomas,
Jason Livesay, Nolan Livesay

Arrangements additionnels:
Braden Kimball, Nolan Livesay,
Jason Livesay

Assistants mix:
Keith Ukrisna, Josh Margolis
Programmation synthétiseur:
Roger Suen
Assistant technique score:
Anthony Loomis
Monteurs musique:
Jeff Carson, Charles Martin Inouye
Direction de la musique pour
20th Century Fox:
Danielle Diego
Production musicale supervisée
pour la 20th Century Fox:
Rebecca Morellato
Management musical pour
20th Century Fox:
Areli Quirarte
Business affairs
20th Century Fox:
Tom Cavanaugh
Music clearance
20th Century Fox:
Ellen Ginsburg
Coordination soundtrack pour
20th Century Fox:
JoAnn Orgel
Sony Classical Licensing:
Mark Cavell

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2015 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***
MAZE RUNNER :
THE SCORCH TRIALS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Paesano
Tourné rapidement après le premier film sorti en 2014, « The Scorch Trials » (Le Labyrinthe : La Terre Brûlée) est le deuxième épisode de la saga « The Maze Runner », toujours adapté de la série de romans pour ados de James Dashner et à nouveau confié au réalisateur Wes Ball. Sorti un an après le premier opus, soit en 2015, « The Scorch Trials » débute là où s’achevait le premier film. Thomas (Dylan O’Brien) et les autres blocards, Newt (Thomas Brodie-Sangster), Minho (Ki Hong Lee), Frypan (Dexter Darden), Winston (Alexander Flores) et Teresa (Kaya Scodelario), ont enfin réussi à s’échapper du labyrinthe et sont ensuite pris en charge par les troupes de l’organisation WICKED (World in Catastrophe Killzone Department) dirigée par la mystérieuse Dr. Ava Paige (Patricia Clarkson), qui les conduit vers un centre scientifique géré par un certain Janson (Aidan Gillen). Ce dernier leur explique alors toute la vérité au sujet de leur situation : ils ont été placés là en raison de leur immunité au virus braise qui a ravagé le monde suite à un cataclysme nucléaire de grande ampleur. Le but du labyrinthe était de tester leur détermination et leur capacité à combattre, et c’est ainsi que Thomas et les autres découvrent que des centaines d’autres survivants vivent comme eux dans de multiples labyrinthes disséminés un peu partout dans le pays, tous gérés par WICKED. Curieux, Thomas décide d’en savoir plus sur les activités de l’organisation et découvre que les survivants amenés dans le centre sont en réalité utilisés comme des cobayes pour des expériences médicales secrètes. Comprenant qu’ils sont voués à subir le même sort, Thomas et ses compagnons réussissent à s’échapper du centre après avoir récupéré Teresa. Ils sont alors poursuivis par les troupes armées de Janson, et se réfugient dans les montagnes du monde extérieur désertique baptisé « la terre brûlée ». Les jeunes ados rejoignent alors un groupe de résistants armés nommé le Bras Droit, qui lutte contre WICKED. Mais le virus braise a fait des ravages et les humains contaminés par l’épidémie sont transformés en fondus, des créatures mutantes affamées qui hantent la terre brûlée. Avec l’aide de Brenda (Rosa Salazar) et Jorge (Giancarlo Esposito), les deux dirigeants du Bras Droit, Thomas et ses compagnons doivent se frayer un chemin jusqu’au camp des résistants et organiser la contre-attaque contre les troupes de WICKED de Janson et Ava Paige.

« The Scorch Trials » prolonge ainsi l’univers de la franchise débutée un an auparavant, et nous replonge une fois de plus dans un futur dystopique où le monde a été ravagé par un grand cataclysme, sauf que cette fois-ci, les enjeux dramatiques du récit paraissent plus clairs : les survivants du labyrinthe doivent se regrouper et mener la résistance contre l’oppression de la puissante société WICKED, qui devient ainsi le principal antagoniste de la saga. Exit ici les mystères de « The Maze Runner » et les interrogations du jeune Thomas, place à l’action pour un second film plus orienté vers l’action et la science-fiction, multipliant les scènes de bataille et de fusillades spectaculaires à grand coup de 3D. Du coup, tout ce qui faisait le charme si particulier du premier film semble avoir complètement disparu ici, pour revenir à un registre plus conventionnel, entre le film d’action post-apocalyptique façon « Mad Max » et le film de science-fiction pour ados façon « Divergente ». A ceci près que le film de Wes Ball ne s’embarrasse guère de sentiments et d’émotion et paraît plus sec mais aussi mieux rythmé, en raison d’un long crescendo de tension et de moments particulièrement sombres, avec notamment les monstrueux fondus. Quelques rebondissements scénaristiques bien trouvés permettent de relancer l’intérêt d’un film qui file droit vers l’acte final de la saga prévu en 2016 si tout va bien (l’acteur Dylan O’Brien s’est gravement blessé durant une scène de cascade, et le tournage pourrait bien être tout simplement abandonné !). Ainsi donc, « The Scorch Trials » tient ses promesses en clarifiant les réels enjeux du récit (il n’est plus question de s’échapper d’un univers clos mais bien de défendre le monde contre une nouvelle forme de dictature militaire et scientifique), le tout ponctué de scènes spectaculaires et d’un bon scénario qui change totalement de registre par rapport au premier opus, et qui donne envie d’en savoir plus. On a malgré tout pas mal reproché au film ses nombreuses libertés prises par rapport au roman de James Dashner, et une abondance de scènes d’action au profit d’un script plutôt basique et jugé décevant par de nombreux fans des best-sellers d’origine. Quoiqu’il en soit, ce second épisode est quand même très réussi et promet une conclusion que l’on devine forcément épique et mouvementée !

John Paesano est de retour à la musique pour « The Scorch Trials », où il se voit offrir l’occasion de prolonger son approche musicale sur « The Maze Runner » pour une seconde partition plus nerveuse, massive et rythmée. Paesano réemploie une grande formation symphonique de 99 musiciens et une grande chorale similaire au premier score – toujours interprété par le Hollywood Studio Symphony et la chorale de Los Angeles – à ceci près que le pupitre des cuivres, toujours conséquent, se compose maintenant de 10 cors, 11 trombones, 3 trompettes et 2 tubas, en plus des solistes (piano, guitare, voix féminine, etc.). Le film débute avec « Opening », morceau sombre et massif où l’on retrouve les éléments électroniques du premier score et une ouverture plutôt agressive et belliqueuse, qui nous plonge d’emblée dans le ton plus action et guerrier du film. A noter le retour du thème principal de la saga à partir de 4 :36, reconnaissable à ses grands accords majestueux et ses boucles de cordes façon Remote Control. Dans « Your New Lives », le compositeur suggère la nouvelle vie de Thomas et ses compagnons au centre de WICKED au début du film. Ici aussi, l’influence de Zimmer et des productions Remote Control semble flagrante, notamment dans l’emploi des percussions samplées, des synthés et des ostinatos de cordes rappelant Steve Jablonsky et ses collègues. Paesano applique les recettes musicales des films d’action modernes sans grande originalité mais avec une maîtrise toujours constante. « Follow Me » s’oriente quand à lui vers un style plus atmosphérique et fonctionnel, plutôt terne et inintéressant en écoute isolée. Même chose pour « The Farm » où la tension est largement entretenue par les cordes et les éléments électroniques, mais sans grand éclat particulier, hormis une reprise dramatique et touchante du thème de Thomas – issu du premier score – aux cordes et au violoncelle dès 2:47.

Avec « You’re Not Getting Out of Here », l’action reprend enfin le dessus pour un premier déchaînement orchestral massif et frénétique de plus de 6 minutes, durant la séquence où Thomas comprend qu’ils sont piégés dans le complexe de WICKED et qu’ils doivent s’enfuir s’ils ne veulent pas subir le même sort que les autres ados, livrés à des expériences scientifiques secrètes. Cordes survoltées, cuivres robustes, percussions et rythmiques synthétiques sont ici de la partie, dans un style qui rappelle particulièrement ici James Newton Howard (notamment dans les rebondissements rythmiques) avec un soupçon de Michael Giacchino pour la manière d’écrire pour l’orchestre (et un rappel furtif du thème de Thomas vers 3:33). A noter un bref passage héroïque assez réussi entre 4:44 et 5:06. Dès lors, John Paesano a posé les bases de sa partition et va faire monter la tension crescendo tout au long du film en alternant essentiellement action, suspense et moments plus dramatiques. Paesano privilégie les atmosphères sombres à l’aide de sonorités électroniques et de cordes tendues dans « The Mall », alors que Thomas et ses amis arrivent dans les ruines du supermarché abandonné. La rencontre avec les fondus est évoquée dans « Cranks ! », où Paesano s’oriente vers un style plus horrifique à l’aide de dissonances agressives et d’orchestrations plus complexes pour un nouveau morceau d’action très soutenu (à noter ici le rôle très réussi des ponctuations des bois), qui rappelle ici aussi James Newton Howard. D’une façon générale, le score de « The Scorch Trials » propose une série de morceaux d’action impressionnants, qui, malgré leur côté impersonnel, réussissent à capter notre attention en raison d’une écriture spectaculaire, complexe et largement maîtrisée. « The Scorch » tente ensuite d’apporter un peu d’espoir à travers quelques accords plus solennels et dramatiques, tandis que « Goodbye » renoue avec les quelques moments tragiques et poignants de « The Maze Runner », pour la scène où Winston est contaminé et que l’équipe décide de l’abandonner à son sort, morceau développant sans surprise une atmosphère mélancolique à l’aide de piano, cordes et voix élégiaques.

« Uninvited Guest » développe le thème de Thomas dans une version ‘action’ aux cordes staccatos sur fond de rythmes électroniques tout à fait banals, puis l’atmosphère devient plus tendue et pesante dans « Leaning Tower of Scorch » et ces rythmes ‘action’ martiaux déchaînés. « Friends » nous ramène ensuite dans une ambiance plus intime, à l’aide d’un très joli duo entre alto et violoncelle et de cordes plus touchantes et apaisées, symbolisant là aussi l’espoir incarnée par les actions de résistance du Bras Droit, sûrement l’un des plus beaux passages du score de « The Scorch Trials » avec l’émouvant « Chat With Brenda ». « The Cure » suggère alors un nouvel espoir avec la découverte d’un traitement enzymatique capable de soigner les individus contaminés par le virus braise. On regrette simplement que ces passages manquent trop souvent d’une ligne thématique claire, qui aurait pourtant permis au score d’être plus remarquable et moins fonctionnel que ce que l’on entend au final dans le film. On retrouve l’influence des musiques intimes plus minimalistes de Thomas Newman dans « A Home For Us », où l’espoir d’un meilleur avenir renaît progressivement pour les résistants. Puis, « Memories » nous replonge dans une atmosphère orchestrale/chorale plus massive et agressive, alors que les troupes de WICKED ont retrouvé Thomas et les résistants et réussissent à capturer une partie des rebelles, idée largement soulignée dans « Hello Thomas », où le thème de Thomas est repris de manière massive. A noter ici l’emploi d’un orgue en arrière-fond sonore, déjà entendu dans « The Farm », renforçant les moments dramatiques clé du film. « Tired of Running » est le dernier déchaînement orchestral belliqueux du score à l’aide d’orchestrations complexes et toujours aussi impressionnantes pour le moment où Thomas décide de tenir tête aux troupes de WICKED, avec une envolée héroïque/épique assez savoureuse dès 1:33, qui rappelle par moment le « Avatar » de James Horner (influence déjà très présente dans le score de « The Maze Runner »).

Enfin, ce second épisode touche à sa fin avec « What’s Next », Paesano reprenant le thème de Thomas dans une conclusion symbolisant le combat à venir et l’espoir d’une victoire pour la liberté et la lutte pour un remède aux ravages du virus braise (ce sera le sujet du troisième et dernier film). Hélas, et comme dans le premier score, on regrette que le thème principal soit injustement sous-représenté dans le film, on aurait ainsi aimé l’entendre en conclusion de ce second film mais il n’en est rien. Curieusement, John Paesano semble peu à l’aise avec les développements thématiques d’une manière générale, et l’aspect flou et bâclé de la structure thématique de « The Scorch Trials » vient rappeler cet étrange défaut qui plombait déjà l’écoute de « The Maze Runner ». Le compositeur a des idées de thème qu’il délaisse régulièrement ensuite (hormis peut être pour le thème de Thomas), trop souvent accaparé par les moments musicaux plus fonctionnels et narratifs au détriment d’une architecture thématique claire et solide. Ainsi donc, on ressort assez mitigé de l’écoute de « The Scorch Trials », qui s’avère être un cran en dessous du premier score de 2014 et retombe à nouveau dans un certain anonymat musical, John Paesano multipliant les références et les inspirations évidentes (JNH, Zimmer, Horner, etc.) sans grand relief particulier, en dehors de quelques beaux moments d’émotion et de solides morceaux d’action plutôt complexes et très techniques. Hélas, cela ne suffit pas à en faire une grande partition, et « The Scorch Trials » échoue au final dans la catégorie des musiques de film correctes à l’écran mais très fonctionnel et plutôt terne en écoute isolée, rien de foncièrement mauvais mais rien de transcendant non plus. On espère donc que John Paesano saura se montrer plus inspiré sur le troisième volet « The Death Cure », qui devrait marquer la fin de la saga « Maze Runner ».




---Quentin Billard