1-Mr. Peabody's Prologue 3.21
2-Reign of Terror! 2.48
3-The Drop Off 1.14
4-The Dog Whistle 0.48
5-The Cherry Tree 0.59
6-A Deep Regard 0.52
7-Beautiful Boy (Darling Boy) 3.51*
8-Dinner Party 0.30
9-The Petersons/The Wabac Machine 3.08
10-Aquarela Do Brasil 0.47+
11-Off to Egypt 2.07
12-The Wedding Exodus 1.05
13-Hammer-Time 0.57
14-The Flying Machine 4.42
15-Trojan Horse 3.25
16-War/Disaster 3.32
17-History Mash-Up 4.33
18-I'm A Dog Too 3.41
19-Fixing the Rip 2.13
20-Back to School 1.16
21-Aquarela Do Brasil (Coda)+ 1.03
22-The Amazing Mr. Peabody 0.34
23-Way Back When 2.42**

*Interprété par John Lennon
Ecrit par John Lennon
**Interprété par Grizfolk
Ecrit par Adam Roth, Fredrik Eriksson,
Sebastian Fritze
Produit par Grizfolk
Co-produit par Rico Csabai
+Ecrit par Ary Barroso.

Musique  composée par:

Danny Elfman

Editeur:

Relativity Music Group RMG1064-2

Score produit par:
Danny Elfman
Direction de la musique pour
DreamWorks Animation:
Sunny Park
Direction de la musique pour
Relativity Music Group:
Jason Markey
Direction production soundtrack:
Jason Markey, Bob Bowen,
Ryan Kavanaugh

Coordinateur musique pour
Relativity Music Group:
Ian Broucek
Music clearances pour
Relativity Music Group:
Christine Bergren
Orchestrateur superviseur:
Steve Bartek
Orchestrations:
Steve Bartek, Edgardo Simone,
Dave Slonaker, John Ashton Thomas,
Timothy Rodier, Edward Trybek,
Peter Bateman

Score enregistré par:
Peter Cobbin
Mixage score:
Dennis Sands
Supervision MIDI et préparation:
Marc Mann
Enregistreurs digitaux:
Noah Snyder, Chris Barrett
Monteur musique superviseur:
Bill Abbott
Montage additionnel:
Shie Rozow
Assistant montage:
Denise Okimoto
Assistant mix score:
Greg Hayes
Pro Tools Mix ingénieur:
Adam Olmsted
Arrangements additionnels et
musique additionnelle de:
Paul Mounsey, Chris Bacon,
Peter Bateman, John Ashton Thomas

Préparation additionnelle MIDI:
Ron Vermillion, Mark Graham
Programmation score:
Peter Bateman
Assistants MIDI:
Steve Bauman, Jared Forman
Superviseur production score:
Charlene Ann Huang
Coordination production score:
Melisa McGregor
Assistant production score:
Matt Campbell
Assistante de Danny Elfman:
Melissa Karaban
Music clearances:
Julie Butchko
Consultant musique:
Chris Douridas
Music business affairs:
Kevin Breen

Artwork and pictures (c) 2014 DWA LLC. Character Rights TM & (c) Ward Productions. All rights reserved.

Note: ***1/2
MR. PEABODY AND SHERMAN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Danny Elfman
« Peabody’s Improbable History » est le segment d’une série animée conçue par Ted Key et tirée de la série « Rocky and His Friends » et « The Bullwinkle Show » de Jay Ward, diffusée entre les années 50 et 60 à la télévision américaine. On y suivait les aventures du chien Peabody, un grand génie qui avait déjà tout réalisé dans sa vie, accompagné de l’humain orphelin qu’il a adopté, Sherman. Pour le réalisateur Rob Minkoff, l’adaptation sur grand écran d’un film d’animation inspiré de « Mr. Peabody and Sherman » était un projet de longue haleine. D’abord initié dès 2003, le projet sera remanié puis associé à DreamWorks Animation dès 2006 pour une adaptation en animation 3D, le tout supervisé par Tiffany Ward, la fille de Jay Ward, l’un des auteurs de la série TV d’origine. Il faudra encore attendre quelques années pour que le film sorte finalement en salles en 2014. L’histoire reste donc fidèle à celle de la série des années 60 : on y suit les aventures extraordinaires de Mr. Peabody, un chien génial lauréat du prix Nobel, mais aussi un savant de génie, un champion olympique, un chef cuisiner, etc. Il y a quelques années, Peabody a adopté un jeune orphelin de 7 ans, Sherman, qui est devenu comme son propre fils. Grâce à son machine à voyager dans le temps qu’il a conçu il y a peu de temps – baptisée WABAC – Peabody apprend l’Histoire à Sherman en lui faisant remonter le temps pour y revivre les grandes dates de notre histoire et les personnages les plus illustres du passé de l’humanité. Peabody prépare Sherman à son entrée à l’école élémentaire, mais le jeune enfant est victime des railleries d’une de ses camarades, Penny, qui se moque de lui en le prenant pour un chien, ce à quoi Sherman répond en mordant le bras de sa camarade. Peabody est alors convoqué par Mme Grunion, qui est en charge de la protection de l’enfance et menace de retirer à Peabody son droit d’adoption. Afin de rétablir la situation et d’arranger les choses, Peabody décide d’inviter Penny et ses parents pour un repas à la maison, afin de faire plus ample connaissance. Hélas, la soirée tourne mal lorsqu’à la suite d’un incident, Penny se retrouve propulsée dans le passé par la machine de Peabody. Catastrophé, ce dernier hypnose les parents de Penny et entraîne alors Sherman dans un voyage vers le temps en pleine époque de l’Egypte antique, à la recherche de Penny. Hélas, ce voyage va déclencher une série de réactions en chaîne qui risquent de déstabiliser l’équilibre du continuum espace/temps.

« Mr. Peabody & Sherman » est le nouveau coup de maître des studios d’animation DreamWorks, une adaptation assez fidèle du show animé des sixties, conforme à son exploration des grandes périodes de notre histoire, présentées ici sur un ton humoristique décalé – le dessin animé d’origine avait été conçu pour apprendre l’Histoire aux jeunes enfants tout en s’amusant – Le film de Rob Minkoff s’intéresse plutôt à la vie personnelle de Peabody et Sherman, abordant le thème très sérieux du droit d’adoption, le tout sur fond de voyage dans le temps et d’aventures temporelles loufoques et mouvementées. D’un certain côté, le film n’est pas sans rappeler le « Bill & Ted’s Excellent Adventure », grand classique du cinéma d’aventure des années 80 dans lequel on y voyait déjà deux héros faisant revenir à travers une machine temporelle des grandes personnalités du passé dans notre époque. Une fois l’intrigue mise en place, le film plonge tête baissée dans une série d’aventures sympathiques en Egypte antique, dans la Grèce antique en pleine guerre de Troie en 1184 avant J.C., durant la Révolution Française de 1789 ou pendant la Renaissance italienne à Florence en 1508. Le film est une longue succession de gags burlesques avec son lot d’anachronisme, de délires spatio-temporels façon « Dr. Who », de répliques amusantes – les dialogues sont très nombreux et bien pensés - et d’un second degré constant incluant quelques clins d’oeil savoureux et de nombreuses références de culture générale, le tout mené par deux personnages très attachants, qui revisitent l’histoire à leur façon, idéal pour remotiver les jeunes écoliers à se replonger dans leurs manuels d’Histoire. Les 30 dernières minutes basculent malheureusement dans le n’importe quoi général lorsque les grands personnages du passé – Abraham Lincoln, Albert Einstein, Isaac Newton, George Washington, Bill Clinton, Agamemnon, Leonard De Vinci – se retrouvent tous propulsés dans le présent pour un joyeux bazar complètement improbable et grotesque. A ce sujet, Rob Minkoff assume complètement l’histoire totalement absurde et improbable du film – qui caricature au passage chaque époque de l’histoire de manière parfois très simpliste – et nous propose au final une aventure drôle et fantaisiste, servie par une animation de qualité, mais avec un script malheureusement inégal de bout en bout, bien que le film soit suffisamment attachant pour satisfaire autant les petits que les grands.

La partition musicale de Danny Elfman est l’un des éléments les plus positifs du film de Rob Minkoff. C’est l’occasion pour le compositeur de renouer avec le cinéma d’animation après « Epic » et « Meet the Robinsons », livrant pour « Mr Peabody and Sherman » une musique extrêmement vive, énergique et colorée, dominée par un thème principal aisément reconnaissable, typique de son auteur – et qui rappelle le thème de « My Favorite Martian » - Dévoilé dès l’ouverture du film aux cors dans « Mr. Peabody’s Prologue », le thème principal est associé à l’idée d’aventure dans les époques et apporte ce vent de fraîcheur appréciable au film. Autre point remarquable ici : la densité de l’écriture et la richesse des orchestrations. En quelques secondes, l’ouverture semble fourmiller de notes, d’instruments qui s’envolent et se croisent sans cesse : cuivres, cordes, piano, saxophone, pizz, bois, percussions, harpe, clavecin, on y retrouve l’exubérance et l’excentricité habituelle d’Elfman, avec un soupçon de tendresse en plus, typique de ses musiques de comédie familiale façon « Flubber », « Charlotte’s Web » ou « Oz : The Great and Powerful ». Autre élément typique du compositeur : la densité extrême de l’orchestre, à la fois une qualité et un défaut inhérent à la plupart des grosses partitions d’Elfman : la musique semble toujours aussi compacte, taillée dans un bloc, sans aération, sans respiration. Si l’on accepte ce postulat de base, qui plombe hélas une bonne partie de l’écoute (moins gênant dans le film bien évidemment), le résultat est tout de même fort appréciable et particulièrement enthousiasmant ! Dès la séquence durant la grande terreur de la Révolution française (« Reign of Terror ! »), Elfman s’amuse à pasticher la Marseillaise qui cohabite ici avec de nombreuses variations autour du thème principal et un flot incessant de notes et d’instruments qui partent dans tous les sens. Très morcelée et illustrative, la musique n’évite pas ce côté mickey-mousing, qu’Elfman nuance malgré tout par une approche spectaculaire et épique, notamment dans l’emploi de cuivres musclés et de choeurs (on y retrouve aussi les notes rapides habituelles du xylophone, un peu comme dans le thème des « Simpsons »).

Dès les premiers morceaux, pas de surprise particulière : Danny Elfman fait ce qu’il sait faire le mieux, et il le fait avec une intensité constante durant tout le film (peut être même trop ?). Débordant d’énergie, la musique apporte un sentiment d’aventure exubérante et de fantaisie au film de Rob Minkoff. Dans « The Drop Off », le thème est repris par les traditionnels choeurs féminins si chers à Danny Elfman, avec une superbe reprise pour piano, saxophone et cordes bondissantes. Les réfractaires au mickey-mousing auront certainement plus de mal avec « The Dog Whistle » qui contient toutes les formules musicales habituelles du genre, mais on appréciera malgré tout la fraîcheur des orchestrations et le caractère extrêmement colorée de la musique, comme l’utilisation amusante de l’orgue électrique dans « The Cherry Tree » ou ce sympathique dialogue entre flûtes et violoncelle. A noter que la plupart des morceaux du score sont courts, ne permettant pas vraiment à Elfman de développer pleinement ses idées, ce qui explique probablement l’amoncellement de courts segments mélodiques d’une scène à une autre, renforçant davantage le caractère morcelé du score. Le score sait tout de même se faire plus tendre comme dans le très touchant « A Deep Regard », évoquant les difficultés de Mr. Peabody à conserver la garde du jeune Sherman au début du film. A noter ici l’apparition du second thème majeur du score, thème plus intime et touchant, associé à Peabody et Sherman dans le film. Elfman renoue ensuite très vite avec le mickey-mousing et la fantaisie dans « The Petersons/The Wabac Machine », où il évoque la machine Wabac de Mr. Peabody avec des accords de cuivres plus mystérieux et aventureux, alors qu’Elfman s’amuse même à pasticher le célèbre « Aquarela do brasil » avec ses orchestrations virevoltantes habituelles. « Off to Egypt » nous invite ensuite à un petit périple dans l’Egypte antique, pour l’un des grands morceaux d’action du score, tandis que « The Wedding Exodus » pastiche les musiques de péplum du golden age hollywoodien, pour la scène où Penny s’apprête à épouser le jeune Toutankhamon : on appréciera ici la reprise du thème principal sous une variante égyptienne clairement parodique et fun !

Le thème de Peabody et Sherman revient dans « The Flying Machine », apportant un peu d’émotion au score, puis l’on découvre ensuite un bref passage amusant de clavecin durant la scène avec Leonard de Vinci et sa machine volante, une envolée thématique du thème de Sherman/Peabody et un superbe passage choral particulièrement exubérant. Comme toujours, la musique reste très riche et déborde d’idées, même si l’on frôle bien souvent l’indigestion de notes, surtout que tout s’enchaîne très vite sans temps mort et sans pause particulière. « Trojan Horse » s’inscrit dans la continuité pour la séquence du cheval de Troie, avec un nouveau morceau d’action déchaîné, fun et fantaisiste, idée qui domine le spectaculaire « War/Disaster » et ses rythmes martiaux épiques. La seconde partie du film permet alors à Elfman d’écrire des morceaux plus longs et intenses, dans lesquels le compositeur prend davantage de temps pour poser et développer ses différentes ambiances. « History Mash-Up » évoque le bouleversement temporel avec de nombreuses citations musicales pour les grandes personnalités du passé qui se retrouvent dans notre époque (dont un accordéon « parisien », une citation à la Cinquième de Beethoven, etc.). Le très beau thème de Sherman/Peabody revient dans l’émouvant « I’m A Dog Too », qui permet à Elfman de développer cette mélodie dans un arrangement saisissant pour choeurs et orchestre parfaitement grandiose où domine le sentiment d’aventure, aventure qui touche à sa fin dans le victorieux « Fixing the Rip » et l’amusant et sautillant « Back to School ».

Vous l’aurez donc compris, « Mr. Peabody and Sherman » est un véritable tour de montagne russe auquel nous invite Danny Elfman avec le film de Rob Minkoff. Drôle, spectaculaire et exubérante, la partition n’apportera aucune surprise particulière à tous ceux qui connaissent bien l’univers musical si particulier d’Elfman, mais force est de constater que la musique reste d’une rare qualité, riche et fantaisiste, incroyablement généreuse dans ses idées musicales, mélodiques, harmoniques et instrumentales, mais aussi assez indigeste à force d’augmenter constamment le volume sonore d’une scène à une autre. Peu de respiration et beaucoup de morceaux courts durant la première partie du film, ce qui n’aide pas à l’écoute sur l’album ! La musique apporte ainsi une énergie indéniable au film de Rob Minkoff et renforce l’ambiance aventureuse avec ce fun et cet humour constant, même si Elfman est sans arrêt en train d’en faire des tonnes, et ce pour le plus grand bonheur de ses aficionados, qui se retrouveront totalement avec cette BO 100% Mr. E ! Pas de prise de risque donc pour un Danny Elfman en pleine forme qui mène sa barque pépère, passant visiblement du bon temps sur « Mr. Peabody and Sherman » avec une véritable folie d’idées et un déluge de notes, même si l’on a déjà l’impression d’avoir déjà entendu tout cela mille fois auparavant dans d’anciens scores du compositeur, à réserver donc aux inconditionnels de Danny Elfman !



---Quentin Billard