Summer Rental (1985)

1-Main Titles 3.42
2-Here We Go 1.56
3-Volleyball Game 1.04
4-I'm A Sailor/First Sailing Trip 2.07
5-The Sea/I Still Love You 2.11
6-It Could Work/Our Own Luck 3.13
7-Dad and Daughters 1.01
8-Waiting for Angus 2.20
9-The Race Begins/The Race
Part Two/End of Race 4.18
10-End Credits 4.18
11-Tangerine 2.46*
12-Dolores 2.04**

Critical Condition (1987)

13-Main Title (Revised) 2.22
14-Escape 0.24
15-Ambulance Romp 1.38
16-A Close Shave/Stucky in Focus/
The Operation 1.42
17-Tommy Pinto 2.07
18-A Good Team 0.51
19-Dead Cop/The Jig Is Up 1.29
20-Kevin Returns 2.43
21-The Chase 4.22
22-Our Little Secret 1.40

Bonus Tracks

23-Main Title (alternate A) 2.16
24-Main Title (alternate B) 2.23

*Ecrit par Victor Schertzinger
et Johnny Mercer
arrangé par Alan Silvestri
**Interprété par Carl Reiner
Ecrit par Frank Loesser et
Louis Alter.

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Quartet Records QR151

Musique conduite par:
Alan Silvestri
Enregistrée et mixée par:
Dan Wallin
Record Plant Recording Studios
Producteurs exécutifs album:
Jose M. Benitez, Lukas Kendall
Direction de la musique pour
Paramount Pictures:
Randy Spendlove
Coordinateurs album soundtrack:
Kim Seiniger, Eric Ybanez
Transfers analog-to-digitals:
Johnny Dee Davis
Precision AudioSonics
Mastering digital:
José Vlnader
Montage et assistant studio:
Olga Santos
Assistance production:
Frank K. DeWald

Artwork and pictures (c) 1985/2014 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***
SUMMER RENTAL
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
« Summer Rental » (Les Chester en Floride) est symptomatique de son époque. Sorti au cinéma en 1985, le film, réalisé par Carl Reiner, s’inscrit dans la continuité des comédies populaires américaines qui étaient légion dans les années 80. Produit par la Paramount, le film a été tourné à vitesse grand V – un record rarissime à l’époque : le tournage du film débuta en mars et fut bouclé en avril, pour une sortie du film en août – « Summer Rental » permit aussi à l’acteur canadien John Candy de relancer sa carrière dans des rôles plus conséquents, même s’il aura passé une bonne partie de son temps à jouer dans des comédies en tout genre : on le verra par la suite dans des classiques du genre tels que « Volunteers », « Spaceballs », « Planes, Trains and Automobiles » ou « Cool Runnings » (l’acteur est malheureusement décédé prématurément d’une crise cardiaque en 1994 à seulement 43 ans !). « Summer Rental » évoque ainsi le périple mouvementé de Jack Chester (Candy), un père de famille qui travaille comme contrôleur aérien et se voit contraint par son supérieur de prendre quatre semaines de vacances anticipées à la suite d’une erreur d’inattention qui a faillit provoquer une collision entre deux avions. Jack décide alors d’emmener sa femme Sandy (Karen Austin) et ses enfants Jennifer (Kerri Green), Bobby (Joseph Lawrence) et Laurie (Aubrey Jene) en vacances en Floride, à Citrus Cove où il loue une maison au bord de la plage. Pendant son séjour en Floride, Jack croise alors la route d’Al Pellet (Richard Crenna), un champion de la navigation imbu de lui-même et particulièrement antipathique. Le séjour se complique lorsque Jack et sa famille découvrent qu’à la suite d’une erreur d’adresse, ils occupent la mauvaise maison et doivent déménager en pleine nuit vers une bicoque en décrépitude. Et comme si cela ne suffisait pas, Jack se blesse à la jambe et se voit contraint de se reposer pour guérir, l’empêchant ainsi de passer du temps avec sa famille. Peu de temps après, Jack découvre qu’Al Pellet est le nouveau propriétaire de la maison dans laquelle les Chester se sont installés pour leurs vacances. Pellet refuse alors l’argent de Jack pour occuper la maison pendant leurs deux dernières semaines de vacances, et exige que les Chester quittent les lieux sur le champ. Jack décide alors d’affronter Pellet dans un tournoi de navigation : s’il gagne, il pourra occuper la maison gratuitement pour les deux semaines à venir, mais s’il perd, il devra payer les 1000 dollars de location de la maison à Pellet et quitter Citrus Cove pour de bon.

« Summer Rental » s’avère donc être une comédie populaire assez amusante et rafraîchissante, qui doit beaucoup à l’énergie de John Candy et aux nombreux gags qui parsèment un scénario malin, dans lequel Candy joue clairement de sa bonhomie naturelle et de son physique particulier pour faire rire tout en sachant se montrer plus tendre et attentionné avec ses proches. Le personnage de Jack Chester, c’est donc un éléphant dans un magasin de porcelaine – voir la scène où il traverse la plage en renversant maladroitement de l’eau sur tous les badauds qui profitent du soleil sur leurs serviettes de bain – mais c’est aussi un père de famille déterminé qui va tout faire pour sauver la situation, en affrontant son ennemi juré incarné par le vétéran Richard Crenna, dans un rôle à contre-emploi bien différent de son registre habituel. Au casting, on retrouve quelques têtes bien connues comme Lois Hamilton, John Larroquette ou un autre vétéran, Rip Torn, qui campe à son tour un personnage bien plus sympathique et attachant que ceux qu’il interprète habituellement au cinéma. En grand spécialiste des comédies dont il connaît toutes les ficelles sur le bout des doigts, Carl Reiner livre sur « Summer Rental » un petit film de vacances plutôt sympathique et sans prétention, avec son lot de gags et de moments plus tendres, parvenant à relancer l’intérêt dans le dernier acte du film pendant le tournoi final de navigation opposant Candy et Crenna. Hélas, le film est sorti à la mauvaise période, entre « Back to the Future » et « The Goonies », et semble être passé totalement inaperçu, livrant un score très faible au box-office U.S. En revanche, « Summer Rental » a acquit par la suite une certaine popularité à la télévision et sur le marché de la vidéo, même s’il reste considéré même encore aujourd’hui comme une comédie américaine mineure des années 80.

La musique rafraîchissante et énergique d’Alan Silvestri a largement contribué au charme attachant du film de Carl Reiner. Essentiellement écrite pour des synthétiseurs, la partition de « Summer Rental » est aussi typique de cette esthétique électronique si chère à Silvestri dans les années 80 (et surtout bien avant ses partitions orchestrales qui débutèrent avec « Fandango » et surtout « Back to the Future » !). Pour les besoins du film, Alan Silvestri a donc utilisé son matériel électronique de l’époque qu’il interprète en présence des musiciens de l’orchestre, afin d’obtenir un rendu plus réaliste et plus adéquat pour le réalisateur. Le score de « Summer Rental » est assez court mais néanmoins bien présent dans le film, basé essentiellement sur un très beau thème principal évoquant les vacances à la mer et l’air du large. Introduit dès le générique de début (« Main Titles »), le thème se distingue par son utilisation du clavier électrique sur fond de petites percussions, sa basse électrique et ses notes de clavier imitant le son d’instruments tropicaux. On ressent clairement ici un vrai vent de fraîcheur et une atmosphère estivale agréable, même si l’on risque d’être rebuté au premier abord par l’aspect eighties très daté de la composition et des synthétiseurs. Très présent tout au long du film, le thème est ensuite repris pour le départ vers la Floride dans « Here We Go », où l’orchestre fait son apparition avec ses cordes, ses cuivres et son xylophone accompagnés des claviers et des percussions. Gardant à l’esprit l’idée de la comédie, Silvestri apporte un peu d’humour au film dans « Volleyball Game » avec quelques touches militaires pour la scène du match de volley sur la plage avec Jack qui tente d’impressionner (maladroitement) son jeune fils Bobby. Ici, c’est plutôt la partie B du thème qui est reprise.

Le reste du score est donc essentiellement constitué d’une série de variations autour de ce thème principal, comme c’est le cas dans « I’m A Sailor/First Sailing Trip ». Un piano intime fait ici son apparition, en plus de la partie électronique, pour la scène où Scully apprend à Jack à naviguer en pleine mer. La dernière partie de « First Sailing Trip » s’avère même plus rythmée avec le retour de l’orchestre et une coda plus cuivrée assez typique de Silvestri. Dans « The Sea/I Still Love You », la partie B du thème est reprise par un cor solitaire avec les vents et les cordes évoquant la mer de manière plus lyrique, puis très vite, le thème principal reprend rapidement le dessus lorsque Jack essaie de passer du temps avec ses enfants, permettant à Silvestri de nous offrir une variante plus intime du thème aux flûtes et aux cordes. « It Could Work/Our Own Luck » n’apporte pas grand chose de plus hormis une énième reprise énergique du thème principal et ses sonorités tropicales, mais « Dad and Daughters » s’avère plus intéressant grâce au thème B associé à la famille de Jack, introduit ici par un hautbois sur fond de cordes. Le thème est ici joué de manière minimaliste, sans son entrain habituel, avec une certaine tendresse. La partition prend alors une toute autre tournure dans « Waiting for Angus », où l’on devine une certaine tension alors que Jack et ses proches attendent les matériaux pour finir de réparer le bateau pour le tournoi de navigation de Citrus Cove. L’orchestre est ici beaucoup plus présent, avec les cordes, les cuivres et la harpe, bien que la partie électronique/rythmique reste toujours présente, mais davantage reléguée ici au second plan : à noter par ailleurs cette belle reprise du thème aux cors de manière plus noble et déterminée.

On arrive enfin sur les 9 minutes intenses de « The Race Begins/The Race Part Two/End of Race » pour la séquence du tournoi final. Silvestri développe essentiellement le thème dans une série de variations orchestrales plus majestueuses et dynamiques. On retrouve ici le Silvestri de l’aventure, avec même quelques moments de suspense, des passages mélodiques plus intimistes et des allusions cuivrées et héroïques au thème B. La musique apporte à cette longue séquence finale un sentiment d’aventure et de dépassement de soi qui doit beaucoup à la qualité des orchestrations et au charme indéniable et optimiste du thème principal, sans oublier une coda cuivrée et triomphante typique de l’auteur de « Back to the Future ». Et c’est ainsi que se termine la partition énergique et rafraîchissante de « Summer Rental », un score de comédie totalement mineur dans la filmographie d’Alan Silvestri mais extrêmement attachante et typique des débuts du compositeur. Datée dans son utilisation des synthétiseurs eighties et dans son écriture, la musique de « Summer Rental » apporte un charme indéniable au film de Carl Reiner et s’avère très plaisante en écoute isolée même si l’on regrette le côté anecdotique d’une composition assez répétitive (1 seul thème principal répété quasiment dans chaque piste !), qui montre néanmoins une autre facette de Silvestri, plus légère et minimaliste, avec ce thème de vacances généreux et entraînant dans le film, qui sent bon le sable chaud, la crème solaire et les serviettes de bain, idéal pour les ambiances estivales à la plage. Sympathique donc, mais franchement pas indispensable !




---Quentin Billard