1-Now You See Me 2 Fanfare 3.20
2-Now You See Me 2 Main Titles 3.00
3-300 Seconds 7.25
4-The Setup 5.45
5-Sleight Of Hand 5.52
6-Revelatory 1.24
7-A Special Invitation 4.38
8-Equivoque 3.18
9-Off The Grid (Walter's Theme) 2.13
10-Trifecta 3.53
11-The Fool 1.55
12-Buffy The Chippie 2.58
13-Behind The Curtain 4.10
14-Thaddeus' Game 2.23
15-Octa 1.37
16-United 1.36
17-Deliverance 4.10
18-Diversion Tactics 4.34
19-Sibling Rivalry 1.55
20-Bazaar Getaway 2.09
21-The New Horseman 1.05
22-See You In 3 To 5 1.41
23-The Big Finish 3.56
24-Finale 2.40

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 438 8

Produit par:
Brian Tyler, Joe Lisanti
Producteur exécutif:
Robert Townson
Orchestre:
The Philharmonia Orchestra of London
Montage musique:
Joe Lisanti
Assistant montage:
Kyle Clausen
Mixage score:
Greg Hayes, Brian Tyler
Préparation musique:
Eric Stonerook
Arrangement et programmation:
John Carey, Evan Duffy,
Tony Morales, Sarah Schachner,
Stuart Michael Thomas, Pakk Hui

Orchestrations:
Dana Niu, Robert Elhai,
Brad Warnaar

Coordination score:
Seth Glennie-Smith
Assistants scoring:
M.R. Miller, Merissa Fernandez
Direction musicale pour
Summit Entertainment:
Amy Dunning
Vice-président musique film:
John Katovisch
Manager musique film:
Nikki Triplett
Coordinateur senior musique film:
Ryan Svendsen
Coordination musicale:
Lilly Reid

Artwork and pictures (c) 2016 Summit Entertainment LLC. All rights reserved.

Note: ***1/2
NOW YOU SEE ME 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
« Now You See Me 2 » (Insaisissables 2) nous permet de retrouver les héros illusionnistes du premier film, avec quelques nouveautés cette fois-ci, alors que le français Louis Leterrier cède ici la place à John M. Chu (« G.I. Joe 2 »). L’histoire se déroule un an après les événements du premier film. Parce qu’ils ont réussis à échapper au FBI et à gagner l’adulation du public grâce à leurs spectacles de magie, les 4 Cavaliers – Daniel Atlas (Jesse Eisenberg), Merritt McKinney (Woody Harrelson), Jack Wilder (Dave Franco) et l’agent du FBI Dylan Rhodes (Mark Ruffalo) – doivent vivre dans l’ombre et la clandestinité, espérant que la société secrète de l’Oeil les recontacte à nouveau pour leur confier une nouvelle mission. Peu de temps après, l’équipe est rejointe par Lula May (Lizzy Caplan), une nouvelle illusionniste intrépide et astucieuse qui devient rapidement la cinquième Cavalière, remplaçant ainsi Henley Reeves qui a quitté l’aventure. Dylan Rhodes réunit enfin l’équipe au complet et leur confie une nouvelle mission : dévoiler au grand jour la corruption de l’homme d’affaires Owen Case (Ben Lamb), fabricant d’un nouveau logiciel capable de dérober de précieuses données des utilisateurs pour le bénéfice de la société Octa. Seulement voilà, le spectacle chez Octa ne se passe pas comme prévu, et les 5 Cavaliers sont rapidement démasqués par un mystérieux individu qui révèle au monde entier que Jack Wilder est toujours vivant (il s’est fait passer pour mort dans le premier film) et que l’agent Rhodes est une taupe travaillant au sein du FBI. Poursuivi par sa patronne Natalie Austin (Sanaa Lathan), Rhodes est obligé de s’enfuir, et les 5 Cavaliers s’échappent par les toits avant de se retrouver en Chine à Macao pour une raison qu’ils ignorent encore. Ils y font alors la connaissance de Chase McKinney, le frère jumeau de Merritt qui a un compte à régler avec son frère. Chase les emmène alors voir son employeur, Walter Mabry (Daniel Radcliffe), un jeune prodige des technologies high-tech qui s’est fait passer pour mort et qui travaille avec Owen Case. Mabry oblige les Cavaliers à voler une précieuse puce électronique capable de décrypter et d’accéder à tous les appareils électroniques du monde entier, puce conçue par lui-même et Case, et ce avant qu’elle soit mise aux enchères. Obligés d’obéir au jeune homme d’affaires, les Cavaliers se préparent pour une nouvelle mission périlleuse, mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises !

« Now You See Me 2 » reprend ainsi les mêmes formules que le film précédent et nous offre un nouveau spectacle haut en couleur, qui débute aux USA, se prolonge en Chine et se termine en Angleterre, sur les bords de la Tamise. Comme pour le premier film, qui s’avérait être une excellente surprise et l’un des meilleurs divertissements hollywoodiens du moment, « Now You See Me 2 » renouvelle l’exploit et s’avère être dans la parfaite continuité de son prédécesseur. Le scénario est suffisamment malin pour nous maintenir en haleine jusqu’au bout, avec son lot de twists et de rebondissements en tout genre. C’est aussi l’occasion de retrouver les personnages du premier film, avec en plus des Cavaliers le retour de Michael Caine et de Morgan Freeman dans le rôle de Thaddeus Bradley, emprisonné à la fin de « Now You See Me » et avec lequel Rhodes est obligé de passer un marché afin de démasquer le cerveau à la tête de la conspiration à laquelle ils doivent faire face. Parmi les petits nouveaux, Daniel Radcliffe semble s’amuser comme un petit fou dans le rôle du méchant – une première dans sa jeune carrière, qui lui permet de contrebalancer son image héroïque héritée de « Harry Potter » - aux côtés du vétéran Michael Caine, sans oublier la nouvelle recrue campée par la sexy Lizzy Caplan, que l’on retrouvera sous peu dans le très attendu « Allied » de Robert Zemeckis. Malgré la durée conséquente du film (un peu plus de 2 heures), « Now You See Me 2 » se regarde avec plaisir, grâce à un scénario astucieux qui joue encore une fois sur la manipulation visuelle et les tours de passe-passe pour arriver à ses fins. « Qui trompe qui ? » semble être le credo de cette seconde aventure, où les Cavaliers vont devoir faire face à un ennemi revanchard et plein de ressources. Le film nous propose aussi quelques scènes quasi anthologiques, comme cette séquence incroyablement intense où les Cavaliers dérobent la puce cachée dans une carte, qu’ils se font furtivement passer dans les mains pendant qu’ils sont fouillés par des agents de sécurité à Macao (probablement l’une des meilleures scènes du film, au suspense redoutable !), sans oublier d’excellentes scènes d’action (la poursuite en motos) et le spectacle final à Londres, avec un coup de théâtre particulièrement ambitieux et quelques révélations finales finalement assez logiques.

Brian Tyler renouvelle sa participation à la franchise en signant la musique de « Now You See Me 2 », après s’être déjà fait grandement remarquer sur le premier film de 2013. Le score de Tyler s’avère dans la parfaite continuité de son précédent travail sur le premier film, à ceci près que « Now You See Me 2 » s’avère un peu plus riche, beaucoup plus intense et puissant. Brillamment interprétée par les musiciens du Philharmonia Orchestra of London (enregistrés au prestigieux studio d’Abbey Road), le score de Brian Tyler nous permet de retrouver le superbe thème principal associé dans le film aux Cavaliers, avec, cerise sur le gâteau, sur une superbe fanfare entendue durant le générique de fin du film : « Now You See Me 2 Fanfare ». La fanfare s’avère très impressionnante et totalement maîtrisée, en plus d’être incroyablement fun et triomphante. On y retrouve ici un Tyler plus classique et résolument symphonique, très proche de ses travaux épiques pour Marvel (on pense par exemple à « Avengers : Age of Ultron » ou « Thor : the Dark World »). Fait notable : l’écriture orchestrale du compositeur s’avère pour une fois étonnamment riche et soignée, Tyler utilisant même les bois – c’est pourtant l’un de ses principaux points faibles ! – qu’il intègre parfaitement à ses orchestrations, ce que confirme la fanfare qui développe la mélodie principale héroïque, que l’on retrouve ici avec grand plaisir. Le thème est ensuite repris dans « Now You See Me 2 Main Titles » d’une manière similaire au premier film, avec sa batterie rock entraînante et son enthousiasme fun révélant le talent des Cavaliers et leur quête de justice. Dans « 300 Seconds », la musique devient plus tendre et intime, à l’aide des cordes, des bois et d’un piano plus dramatique, sans oublier les traditionnels éléments électroniques et les rythmes plus modernes chers au compositeur. Dans « The Setup », on retrouve le style musical plus funky typique des heist movies des années 70, ou des scores de David Holmes pour la franchise des « Ocean’s Eleven ».

Les préparatifs de la nouvelle mission des Cavaliers se fait ici au son d’une batterie, d’un clavier rhodes, de guitare électrique et d’une basse funky en plus de l’orchestre. Rien de bien neuf ici, mais le mélange des sonorités et des styles fait toujours autant plaisir à l’écran comme sur l’album ! Le thème principal reste aussi très présent, alors que Tyler accentue ici la partie électronique pour faire monter la tension, avec toujours ces passages funky 70’s extrêmement fun et même quelques ponctuations cuivrées jazzy façon Lalo Schifrin, les loops électro modernes en plus. Comme pour le premier score, la musique de Tyler s’avère totalement décomplexée et exubérante, à l’instar des aventures de nos héros illusionnistes. La musique apporte par ailleurs une énergie considérable au film de John M. Chu avec le savoir-faire habituel de Brian Tyler qui semble passer ici du bon temps – à noter que, comme souvent, les parties rythmiques, les guitares, le clavier et le piano sont toutes interprétées par le compositeur lui-même – On ne peut qu’apprécier ici la vitalité épatante de la musique de Tyler, comme c’est le cas dans « Sleight of Hand » où l’on frôle la musique de comédie – élément plus rare dans la filmo du compositeur – notamment dans l’emploi amusant des cordes, de la flûte ou des percussions, pour la fameuse scène où les Cavaliers se font passer la carte, de main en main. On retrouve ici aussi le style musical « heist movie » autour duquel Brian Tyler brode et s’amuse avec une fluidité et une inspiration évidente. Il y a évidemment les moments plus intimes comme « Revelatory » qui reprend les harmonies du thème principal, ou l’amusant « Off the Grid (Walter’s Theme) », pour le thème associé au machiavélique Walter Marby. A noter que Tyler ne semble guère prendre au sérieux ici le personnage fantasque de Daniel Radcliffe et lui apporte un côté humoristique assez décalé, notamment dans l’utilisation très réussie de bongos, de saxophone jazzy, d’une flûte et d’un violon soliste. C’est un vrai plaisir d’entendre le compositeur se lâcher enfin et sortir de ses musiques d’action tonitruantes et boursouflées qu’il nous balance à longueur de journée, alors que Tyler est pourtant capable de faire bien d’autre chose, comme le confirme « Now You See Me 2 ».

De l’action, justement, le score en a particulièrement à revendre, à commencer par « A Special Invitation » ou le frénétique « Equivoque », qui rappelle par moment le style action des musiques de « Fast & Furious » - notamment dans l’emploi des percussions et loops synthétiques – Tyler renouvelle même avec son style électro moderne dans « Trifecta » qui nous renvoie clairement à l’esthétique de « Fast & Furious Tokyo Drift ». On note d’ailleurs ici la manière intelligente avec laquelle Brian Tyler jongle entre ces différents styles et sonorités, réussissant à trouver une balance très juste entre ces différents éléments sans que l’un vienne écraser l’autre, et inversement. On appréciera aussi les sonorités funky de « Buffy the Chippie » tandis que « Behind the Curtain » apporte un semblant d’espoir avec quelques cordes plus douces et optimistes (comme dans le très beau « Deliverance »), où le thème principal n’est jamais guère loin (à noter la référence à la fanfare héroïque vers la fin du morceau). Dans « Thaddeus’ Game », Tyler évoque le personnage de Morgan Freeman avec une certaine ambiguïté, grâce à des cordes toute en retenue et un motif de harpe/célesta sur fond de nappes synthétiques mystérieuses. Dans « Diversion Tactics », on débute avec une guitare rock du plus bel effet pour un énième morceau d’action nerveux durant la poursuite en moto à Londres. On appréciera aussi la scène de la poursuite dans le marché de Macao dans « Bazaar Getaway », où Tyler utilise quelques sonorités asiatiques pour ponctuer un morceau d’action trépidant partagé entre l’orchestre et les loops électro. Impossible aussi de passer à côté de « See You in 3 to 5 » et sa superbe reprise optimiste du thème principal sans oublier le triomphant et très fun « Big Finish » pour le clou du spectacle à la fin du film, morceau incontournable du score.

Le score de « Now You See Me 2 » reste donc très proche de ce que Brian Tyler a fait sur le premier film. On y retrouve les mêmes ingrédients, la même volonté de bien faire, de mélanger les styles et les idées pour parvenir à un résultat tout simplement impressionnant, l’effet de surprise en moins. Effectivement, malgré toute sa bonne volonté et son ambition, le score ne va guère plus loin que son prédécesseur et ne prend aucun risque particulier. On aurait souhaité entendre davantage de thèmes, de nouvelles propositions de styles musicaux, alors que le compositeur se contente trop souvent d’imiter le style du premier score sans rien de bien nouveau. Qu’à cela ne tienne, Tyler met les bouchées doubles et nous offre une partition très prenante et incroyablement dense à l’écran (comme sur les 77 minutes de l’album !), qui, à défaut d’être particulièrement originale, nous maintient en haleine d’un bout à l’autre du film. C’est aussi l’occasion pour le compositeur de toucher à des styles différents de ce qu’il fait habituellement, oscillant entre symphonisme classique, funk rétro 70’s et morceaux d’action plus modernes (avec les sempiternels rythmes électro/rock), le tout conçu de manière extrêmement divertissante et redoutablement fun. En bref, si vous avez adoré le premier score, vous apprécierez à coup sûr cette deuxième BO !



---Quentin Billard